lundi 10 décembre 2007

Changeons la donne

Libr’acteurs appuie en partie sa démarche sur la « systémique séquentielle » nom barbare, cher à Joël de Rosnay, pour illustrer un système de pensées et d’analyses particuliers. Il s’agit en ce qui nous concerne, en regard d’un problème donné, de repérer si possible le point premier sur le quel il faut agir et,à la suite, traiter les questions une a une en chronologie et séquences.

Pour repérer le "point G", il faut triturer la question dans tous les sens, l’éclairer de différentes manières, et souvent l’aborder par un angle à priori incongru. Fontenelle disait « Pour trouver la vérité, allez à l’ opposé de la multitude ».

C’est un peu cela, et ceci vous explique pourquoi nous sommes opposés à la pensée unique, aux grilles de lecture livrées clés en mains, au « bench » systématique. C’est également le sens de notre combat contre le cumul des mandats, identifié comme le point premier à éradiquer pour permettre les autres avancées.

Cette même école de réflexion, nous amène à mettre en lumière l’économie sociale et solidaire responsable (ESSOR), ce tiers secteur trop méconnu, alternative économique durable. Il ne s’agit pas de nier l’économie de marché, il s’agit simplement de dire qu’elle n’est pas « le mètre étalon déposé au Pavillon de Breteuil » et qu’un élu responsable doit savoir proposer autre chose. Cet autre chose existe, et peu de candidats, peu d’élus y ont fait référence.

Il m’est donné ici ou là d’intervenir devant des managers de demain, sur la place de la forme alternative de l’entreprise. Je constate l’intérêt et les questions pertinentes qui remontent.

Bon nombre de français et les jeunes en particulier ont encore la fibre entrepreneuriale, mais souhaitent se réaliser dans une entreprise avec un supplément d’âme, où la place du travail est aussi importante sinon plus importante que celle du capital anonyme. Ils savent que ce capitalisme, illustré par des fonds d’investissements, molochs cruels, attend simplement une rémunération à 2 chiffres, quand la croissance sera de 1, 8%.

Pierre LARROUTUROU propose « le Livre noir du libéralisme», Patrick ARTUS publie « Les incendiaires », lectures intéressantes, mais qui méritent des prolongements pratiques.

C’est l’ambition de LIBR’ACTEURS.

Il faut se garder de regarder l’ESSOR, comme le lieu de la précarité et de la réinsertion, c’est loin de n’être que cela. Il ne faut pas laisser ce secteur apparenté à l’aide sociale, mais il ne faut pas non plus en faire le repère de gauchistes avérés. L’Essor est un vrai levier que les pouvoirs publics doivent saisir et actionner.

LIBR’ACTEURS ne suit pas la tendance actuelle, l’argent ne figure pas au rang des valeurs référentielles de notre vision.

L’homme, oui et c’est là notre combat. Nous pensons que l’équilibre social passe par une amélioration de la richesse collective. Il va falloir faire œuvre de pédagogie, c’est cela qui fait du quidam, un citoyen acteur de son destin.

Le creuset d’une si belle ambition peut être les entreprises du tiers secteur, à condition qu’on les aide, qu’on les reconnaisse et que l’on ne laisse pas s’y cacher les parasites sociaux de tout poil !


Richard HASSELMANN

Crédit Illustration et copyright
Andrej Troha

6 commentaires:

  1. Le Centre de ressources régional de l'économie sociale et solidaire en Ile de France (dit l'Atelier ; www.atelier-idf.org) était inauguré aujourd'hui. Cette structure sera une véritable vitrine pour ce secteur. Que nos lecteurs n'hésite pas à s'y rendre. Ils pourront effectivement constater qu'une économie sociale et solidaire responsable peut apporter des réponses concrètes et humaines sur de nombreuses questions de société et représenter un secteur à part entière à côté du secteur public et du secteur lucratif.

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  2. Savez vous que des Maisons Médicales de Garde, ont été menacées de fermeture , faute de crédits.
    il ne s'agit pas a proprement parlé de l'économie sociale, mais cela y ressemble, car cela assure une permanence des soins en proximité;
    Tout cela pour dire, qu'insertion et précarité c'est bien, mais les crédits doivent être pris ailleurs que dans les poches des Associations et entreprises qui sous les formes non lucratives, font autre chose que de l'insertion, mais créent néanmoins de l'emploi et de la croissance;

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  3. @Anonyme,
    Bien reçu votre message, qui souléve une vraie question.
    j'ai moi m^me entendu M HIRSCH qui a mis l'accent sur les crédits affectés, à la précarité et l'insertion.
    Nous attendons des remontées des structures de l'ESSOR (SCOP, Associations) qui se vérraient privées de crédits.
    Cela permettra d'analyser les tendances et les éventuels vases communiquants.
    Quand on voit les RESTOS DU COEUR, désormais installés dans le paysage, accueillant sans cesse plus de monde et oeuvrant là ou la puissance publique devrait oeuvrer, on peut se poser la question de savoir si le denier public va bien là ou il devrait aller!

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  4. On m'a appris récemment que les restos du coeur justement servaient environ 81 millions de repas par an. La même personne me disait que la troisième ou quatrième entreprise mondiale de confection de plateu repas sur les compagnies aériennes n'en réalisaient que 50 millions dans l'année. Les restos du coeur n'ont donc sans doute rien à envier en terme d'organisation et de logistique à cette entreprise purement lucrative. Oui l'économie sociale et solidaire peut-être très professionnelle et très efficace. Et pour des objectifs qui ont souvent un impact social très positif.

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  5. @Monsieur FROISSARD,
    J'étais a l'inauguration du Centre de Ressources régionales de l'ESS, dont vous avez parlé par ailleurs.
    outre la manifestation de mal-logés devant la porte, ce qui m'afrappé est ailleurs;
    Aprés les discours, et celui particuluèrement creux de la représentante de la région, un verre a la main j'ai laissé trainé mon oreille.
    J'en retire la conviction que même dans la maison commune chaque association prêche pour sa paroisse et ne se prive pas pour dénigrer l'autre initiative;
    Il faut regrouper tout cela, trier, vérifier l'utilité et ne subventionner que ce qui a une véritable légitimité.

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  6. @anonyme

    L'économie sociale (associations, coopératives et mutuelles) est une chance pour notre société. Ses modes de gouvernance et de répartition des excédents peuvent constituer une alternative humaine, crédible et efficace à la financiarisation de la société. C'est un cadre intéressant. Mais ce n'est qu'un cadre, et le résultat dépend donc de ce les hommes et les femmes de ce secteur y mettent à l'intérieur. Les structures de l'économie sociale devraient en permanence avoir la volonté de mettre leurs pratiques en accord avec leurs valeurs.

    Vous dites : "Il faut regrouper tout cela, trier, vérifier l'utilité et ne subventionner que ce qui a une véritable légitimité."
    Je suis parfaitement d'accord.

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