lundi 21 janvier 2008

C comme courage

Il faut du courage en politique.

Sur le plan économique, nous savons tous pertinemment que le système actuel est à la fois profondément inéquitable et susceptible d’entraîner une des plus graves crises financières de notre histoire moderne.

Le problème majeur du capitalisme tel que nous le connaissons réside dans sa financiarisation extrême. Devenir actionnaire n’a plus d’autre sens que celui de s’enrichir le plus possible. Les 20% de rentabilité exigés aujourd’hui par la plupart des actionnaires et des fonds d’investissement représentent une aberration. Les grandes entreprises s’endettent aujourd’hui, non plus pour investir ou se développer mais pour payer les dividendes de leurs actionnaires. Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des salariés stagne.

Les actionnaires ne savent même plus bien souvent de quelles entreprises ils sont actionnaires. La distanciation entre l’actionnaire et le terrain (l’entreprise) déshumanise complètement le capitalisme. L’actionnaire ne sait pas que c’est sa gourmandise qui a provoqué les délocalisations et licenciements boursiers qu’il découvre dans son journal le matin.

L’élu, en tant que représentant du peuple, sert l’intérêt général. Il devrait donc essayer de faire évoluer ce système qui nous fait courir un risque d’explosion sociale et écologique (cf L’Erika).

Nous ne changerons pas de système économique du jour au lendemain. Mais des voix doivent s’élever pour montrer le chemin à suivre. Les actionnaires doivent accepter des limites à la rémunération du capital ; les initiatives qui mettent en œuvre une répartition plus équitable de la richesse créée (l’économie sociale et solidaire par exemple) doivent être encouragées et développées.


Le président de la République acceptera-t-il un jour de porter ces idées d’intérêt général, quitte à risquer de déplaire à ses amis dirigeants d’entreprise du CAC 40 et propriétaires de Yachts ?

Rechercher l’intérêt général se fait parfois au détriment d’intérêts particuliers. Mais l’élu doit alors persévérer et faire preuve de courage, qualité indispensable en politique.


Nicolas Froissard


Crédit image
Lexique des règles typographiques : Imprimerie nationale

2 commentaires:

  1. Mr FROISSARD,
    Pour la crise financière c'est fait, les rats quittent le navire et les banques se passent le mistigri.
    Ne pensez vous pas que votre économie sociale doit faire une petite place au capital, pour se donner de vrais moyens?

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  2. @anonyme

    Le secteur et les grandes organisations de l'économie sociale (mutuelles, banques coopératives) s'organisent depuis quelques années maintenant pour répondre à cet enjeu important. Des fonds d'investissement comme ESFIN IDES par exemple ont été créés pour répondre à ces besoins.

    On pourrait aussi espérer que l'Etat, les pouvoirs publics en général, qui subventionnent de façon considérable les entreprises "capitalistes" (notamment lorsqu'elles sont en difficulté) investissent aussi dans le développement de projets d'économie sociale (c'est ce que souhaite faire le conseil régional d'Ile de France par exemple).

    L'argent public injecté dans des entreprises purement privées est perdu : car les actionnaires une fois la situation de l'entreprise redressée vont recommencer à se servir des dividendes sans jamais rembourser l'Etat. L'argent public injecté dans une entreprise d'économie sociale reste pour l'essentiel dans l'entreprise puisque la distribution de dividendes à des actionnaires est très limitée ou impossible.

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