lundi 4 février 2008

Souverainété juridique et politique

L’Europe, en manque de souveraineté juridique et politique, ne peut aujourd’hui affirmer sa souveraineté technologique et économique.

L’Europe en effet compte encore sur la dérégulation et la concurrence pour affronter des puissances qui pratiquent sans complexes l’interventionnisme sélectif, la guerre économique, voire la guerre quand la défense de leurs intérêts vitaux l’exige.

Ces super-Etats sont les Etats-Unis, le Japon, les Grands de demain : Chine et l’Inde, le Brésil et la Russie qui font tout pour les rejoindre et les Etats pétroliers qui mettent leurs atouts économiques au service de l’ islam.

Leurs stratégies reposent sur l’engagement total de la puissance publique, sous la forme d’un complexe de forces associant les militaires, les industriels, les gouvernements et les médias.
Par exemple :

Utiliser les achats publics pour renforcer leurs compétences nationales et affaiblir celles des pays concurrents

Financer la recherche publique et privée dans les domaines scientifiques et technologiques jugés essentiels

Développer et protéger des filières industrielles compétitives dans ces mêmes secteurs

Sécuriser les approvisionnements en énergie et en matière première jugés vitaux,

Mettre en place de grands programmes pluri-annuels dans des domaines comme la défense, le spatial, la transformation de l’environnement, la production de nouvelles énergies, la robotique autonome, la vie artificielle, les nano industries ...

Utiliser enfin les fonds d’investissement et les fonds d’Etat afin d’acheter progressivement les coeurs de compétences industrielles et technologiques des pays endettés (Gemplus)

Face à ces stratégies, les Européens sont ils capables de répondre à ce challenge vital, de se reprendre ? La Présidence française des mois prochains devrait, il nous semble, avoir pour unique objectif de relever ces défis.

En ce qui nous concerne, nous y voyons une priorité avant ... l'urgence.


Eric CAMPION

5 commentaires:

  1. Juste un commentaire que je développerai ultérieurement. Il n'y a pas de fatalité : l'Europe n'est pas forcément condamnée à voir disparaître ses industries et son artisanat au profit des pays émergents. Là aussi l'économie sociale et solidaire a souvent démontré que les délocalisations n'étaient pas une conséquence inélucatble de la mondialisation. Quand les actionnaires acceptent de limiter leur profit, quand les salariés ont droit au chapitre dans leur entreprise, les règles du jeu sont alors très différentes et l'emploi local davantage préservé. L'Europe est-elle prête à soutenir l'économie sociale et solidaire ? On n'y est pas encore tout à fait.

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  2. De retour aprés une petite semaine d'absence, un commentaire d'actualité;
    notre Président de la République est amoureux des USINES, si, si!
    Il y a peut être du grain à moudre sur cette nouvelle sortie.
    Nous allons réorienter ce blog, car il y a urgence a sortir du marasme ambiant;

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  3. Pour arrive"r a vos fins vous allez devoir expliquer et encore expliquer.
    J'ai entendu recemment Mr HASSELMANN parler avec conviction et fougue de l'économie sociale devant des étudiants.On partage ou pas mais ce message est clair et pour nous jeunes il sent bon la nouveauté;
    nous attendons la suite, mais il faudrait trouver d'autres caisses de resonnance.

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  4. Merci pour la fougue et la conviction, mais c'est le fonds qui importe.
    Nous fondons effectivement de grands espoirs sur une génération nouvelle, qui ne croit plus en un modéle ou l'argent vient en spéculant.
    Comment ne pas comprendre que la seule manière de redonner du pouvoir d'achat c'est de cantonner les profits et arrêter une spirale ou le riche est de plus en plus riche, et le pauvre de plus en plus pauvre.L'un ne sait plus quoi faire de son "fric" et l'autre tire la langue, car même en travaillant plus, c'est pas lui qui gagnera vraiment plus!!!
    Nous allons travailler sur cet axe.

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  5. J'ai récemment lu de l'excellent Denis Clerc de l'excellent Alternatives économiques que les grandes entreprises françaises avaient l'an dernier versé plus de dividendes qu'elles n'avaient fait de profit. Ca veut dire qu'elles empruntent pour verser des dividendes. Nos entreprises empruntent non pas pour investir dans leur développement ou dans la recherche mais pour garantir aux actionnaires une rentabilité de 15/20%. Pendant ce temps là le pouvoir d'achat du salarié moyen stagne ou baisse. Tout va très bien madame la marquise.

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