jeudi 17 avril 2008

Voir plus loin que … le bout de ses lunettes

Cet espace vous l’aurez remarqué, s’efforce à la pédagogie.

Permettez dès lors à une spécialiste d’être contributeur sur un thème qui défraie la chronique : Le petit bout de la lorgnette ou … voir plus loin que le bout de ses lunettes.

Les lunettes ne seront plus remboursées. Tollé général, tout le monde s’époumone et crie au scandale, comme si cette nouvelle n’était pas prévisible.

Elle était sous-entendue depuis quelques temps et je ne peux pas imaginer que nos responsables –politiques – médias – économistes ou présidents de Mutuelle – ne l’aient pas vue venir…

Il faut réduire les dépenses de la Sécurité Sociale afin d’arriver à un équilibre et par là-même réduire notre déficit national et pour y arriver, il n’y a que deux options possibles, soit on augmente les recettes, soit on diminue les dépenses…

Augmenter les recettes par de nouveaux impôts ou par relèvement des taux est impensable en cette période, alors diminuons les dépenses. Commençons par celle qui, déjà peu remboursée, n’aura que peu d’impact sur les dépenses maladie, donc peu de répercussions auprès des assurés : Les lunettes. Mais ce n’est qu’une étape.

D’ailleurs les lunettes sont-elles liées à une maladie, au même titre qu’un glaucome ? Si nous réfléchissons, d’autres actes dits médicaux sont plus liés au confort ou à l’esthétique qu’à une affection.

Je pense particulièrement à l’orthodontie, aux prothèses dentaires en céramiques, aux appareils auditifs, mais dans le même esprit, pourquoi continue-t-on à garantir les accidents liés aux loisirs ?

Lorsqu’on peut se payer une semaine de sport d’hiver, on devrait pouvoir se payer une semaine d’assurance temporaire.

Pour sauver une sécurité sociale qui nous est chère, équilibrons ses comptes financiers en privilégiant les soins relevant de la vraie maladie.

Par ailleurs évitons de dire tout et son contraire, ici on annonce que les assureurs santé ont reconstitué leur marge (Les Echos du 14/04 ) Là on craint une envolée des cotisations (Le Quotidien des médecins)

Enfin, quand le ministre dit « blanc », La Mutualité Française dit « noir » (JDD) Or sans les Mutuelles (55 % des Régimes complémentaires) toute gesticulation est vaine.

A vrai dire, le débat sur l’avenir de notre système de santé mérite mieux


A. CERDO

3 commentaires:

  1. Madame,

    Même si votre article est plein de bon sens, il omet une petite chose :

    Lors de ses nombreuses déclarations de campagne le candidat président indiquait clairement vouloir "augmenter de 50% le forfait des frais d'optique et dentaires"

    Or, aujourd'hui, le "président du pouvoir d'achat" en décidant de supprimer le forfait lunettes non seulement nous montre qu'il y a des kilomètres entre le statut de candidat et celui de président mais aussi qu'il est préférable de supprimer un montant même symbolique plutôt que de revenir sur ... le paquet fiscal.

    Dans le même style, il est aujourd'hui choquant pour de nombreux français de constater que les frais de fonctionnement de l'Elysée ont considérablement augmenté et qu'il y a encore peu un certain président s'allouait une augmentation de salaire de 172%

    Ne croyez-vous pas que le calamiteux paquet fiscal s'il n'avait été mis en place aurait permis de dégager des sommes pour les allouer à une meilleure égalité des soins pour tous les français ?

    N'oublions pas que les franchises médicales commencent à produire leur effet sur les plus humbles. Pendant ce temps là, notre ministre (ancienne pharmacienne) s'occupe de faire des paniers promos de médicaments déremboursés et les centres Leclerc font de la publicité pour obtenir le droit d'en vendre.

    Vous reconnaitrez que nous sommes bien loin de la simple suppression d'un forfait lunettes

    RépondreSupprimer
  2. Tout &a fait d'accord avec MARC B, ce n'ezst pas des lunettes mais des loupes qu'il va falloir offrir a certains pour qu'ils comprennent qu'on leur fait prendre des vessies pour des lanternes!

    RépondreSupprimer
  3. @ Marc B et anonyme,

    Merci de vos réactions.

    Mes propos n’étaient surtout pas une plaidoirie "pro sarkosienne", seulement nous devons aujourd’hui faire face à des dépenses colossales en matière de dépenses de santé, que celles-ci soient couvertes par les organismes obligatoires ou complémentaires.

    Si nous voulons sauver notre système de santé, il faut que chacun d’entre nous ait conscience des possibilités et si la santé est la plus grande richesse d’un pays, il faut aussi accepter le principe du « Tout n’est pas dû ».

    Ceci dit, je partage tout-à-fait votre opinion quant au paquet fiscal et autres augmentations inconvenantes.

    RépondreSupprimer

Bonjour et merci de venir participer à la vie de Libr'acteurs en y apportant vos commentaires et contributions.

Après avoir validé ceux-ci, vous pourrez revenir à l'accueil du blog en cliquant ICI

En cas de problème contactez le Webmaster à l'adresse suivante : libracteur@gmail.com.