vendredi 27 juin 2008

Démocratie sociale et démocratie politique

Nous participions le 23 juin, au Conseil Economique et Social à un colloque sur le thème : « Dialogue social : nouvelle donne pour la France » A cette occasion le Premier Ministre a martelé avec force que la démocratie sociale doit être de la même qualité que la démocratie politique. Dont acte !

Il a notamment insisté sur l’exemple de nos partenaires européens, doté d’un syndicalisme fort et représentatif (voir l'étude METIS sur le syndicalisme en Europe) du fait de l’élection et d’une gouvernance vertueuse, éprise du respect des pluralisme et grâce a un financement contrôlé (financement europe et en France), assis d’abord sur la cotisation.

Nous avons eu envie de souligner le paradoxe !

L’exemple étranger est recherché pour redonner du poids a l’électeur, au niveau de la démocratie sociale, alors que dans le même temps on se garde bien de dire que nous sommes le seul pays moderne ou le cumul des mandats politiques perdure, ou le paysage des collectivités est balkanisé et ou le nombre d’ordonnateurs « dépensiers » dilue la responsabilité et le contrôle de la dépense du denier public.

On parle avec force d’un syndicalisme d’électeur, pour le distinguer d’un syndicalisme d’adhérent. Hormis le fait que l’adhérent n’est pas le seul bénéficiaire des avancées sociales obtenue par les syndicats, ne faut il pas dire que toute notre démocratie n’est pas une démocratie d’électeurs.

Les élections au suffrage indirect, les ordonnateurs des communautés de communes ou d’agglomérations, échappent à l’électeur de base. Le nombre des bulletins blancs ou nuls, le taux d’abstention, l’absence d’une dose de proportionnelle sont autant de marques d’ignorance de nombreux électeurs.

A titre incident l’internaute trouvera les grandes lignes du colloque sur le site DIALOGUE SOCIAL et dans la presse, mais nous pensons que l’individualisation de la relation de travail, va nuire à la force de la relation collective, et va vider de sens les accords majoritaires.

Il faut avoir le courage de rendre le syndicat obligatoire, couplé avec un contrat de travail unique et un prélèvement de cotisation sur le bulletin de paie. La représentativité serait lue à l’aune du résultat des premières élections organisées sur cette base.


Richard HASSELMANN

5 commentaires:

  1. Vous êtes partout, et surtout vous avez des analyses eclairées dans de nombreux dommaines. Etes vous sur que LIBR'ACTEURS ne peut pas devenir un vrai mouvement politique,rafraichissant et pédagogue? Je suis sure que beaucoup de français et les jeunes en particulier vous suivraient.

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  2. L'IFRAP sous la signature de B ZIMMERN a publié il y a quelques temps un billet qui conforte votre analyse.Il faut en France des syndicats forts, dont le rôle est connu des salariés, et proches de ceux-ci, car ils les financent.Nous n'avons que faire de syndicats d'Etat, financés par les subventions et autres petits arrangements type UIMM.
    Pour la figuration MMrs MAILLY, CHEREQUE et THIBAULT sont bons, mais, il faut un nouveau casting!

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  3. Le syndicalisme a la Française est effectivement une triste mascarade.
    Cependant il est un lieu de lecture des dérives de notre société.Il n'est qu'a voir le rapprochement en cours de la CGC et de l'UNSA, dans la course à la taille, pour comprendre que les cadres ont basculé du côté du salarié de base.C'est le signe du fossé qui se creuse entre ceux qui travaillent et n'ont que leur salaire et ceux qui dirigent et ont des revenus du capital!

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  4. Merci pour ces 3 commentaires, qui apportent des éclairages forts utiles.Oui nous croyions en la pédégogie, oui nous croyons en des syndicats d'adhérents cotisantsqui ne seraient les otages financiers que de leurs mandants salariés.
    Quant au fossé entre revenus du capital et revenus du travail, à force d'outrance, on va lasser la patience du quidam le plus raisonnable.LIBR'ACTEURS est conscient de tout cela, mais nous essayons de prendre les choses dans l'ordre.Il faut d'abord changer notre personnel politique, c'est le premier vérrou à tirer.

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  5. Mr Hasselman ,

    Bien que j'intervienne peu ,je vous lis régulièrement et apprécie de plus en plus vos interventions qui me paraissent plus ciblées ,plus concrètes également .

    Et pourtant .....je lis votre dernière réponse à ce billet : changer le personnel politique .Mais ,COMMENT ? n'a t'il pas été élu démocratiquement ?
    Comme je l'ai déjà suggéré une fois par boutade :faut il changer le peuple ? Ce nouveau personnel politique ne sortira pas tout armé comme Minerve du crâne de Jupiter . Où pensez vous le trouver ?

    Marie-Minerve .

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