jeudi 18 décembre 2008

Alternative Ethique

LIBR’ACTEURS ne s’interdit aucune réflexion touchant au quotidien du citoyen. C’est la raison qui nous conduit à parler soins palliatifs au moment ou l’on fait le bilan de la loi LEONETTI , ou l’on acquitte des aidants naturels, et ou l’on parle dépenses de santé.

Le soin palliatif est en effet le lieu premier de toutes les solidarités, et le meilleur exemple de ce que peut être un réseau efficace. Solidarité entre le malade en fin de vie et ses proches, solidarité entre les professionnels de santé (médecin, Kiné, infirmière..) travailleurs sociaux et bénévoles accompagnants.

Las trop souvent par mauvaise lecture du serment d’HYPOCRATE, par ignorance ou par incompétence, l’acharnement thérapeutique perdure avec son cortège de souffrances et de dépenses en actes et technologies infondées, qui seraient plus utiles ailleurs.

Le soin palliatif n’est pas l’euthanasie, il est un accompagnement pour éradiquer la douleur en lui substituant l’amour et l’attention. Certains réseaux que nous suivons de très prés sont exemplaires, ils manquent de moyens, et sont empêtrés dans des contraintes administratives qui lassent les meilleures bonnes volontés

Espérons qu’au moins cette promesse du Président de la république soit tenue, elle peut concerner malheureusement un jour tout un chacun qu’il soit de droite de gauche ou du centre, dés l’instant ou en tant qu’humain il peut souffrir.


Richard HASSELMANN

Sources
Palianet
Crédit et copyright photo
Thierry Colin

6 commentaires:

  1. Vous êtes vraiment trés eclectiques, mais je crois savoir cque vous savez de quoi vous parlez.
    Ici comme dans de nombreux domaines vous faites parler le bon sens c'est beau et réconfortant Merci.

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  2. Interessante analyse, c'est vrai qu'il n' y a pas de culture du soin paliatif en France, mais vous montrez aussi l'opposition qu'il peut y avoir entre les différentes spécialités médicales et peut être également, entre la médecine de ville et celle hospitalière.La tarification à l'activité (T2A), doit également avoir un impact?

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  3. Cette question mérite probablement un référendum, comme l'abolition de la peine de mort l'eut également mérité.

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  4. Voilà une ouverture de LIBRACTEURS qu'il faut maintenir.Vous abordez de grands sujets de réflexion, et c'est bien.J'espére que vous reviendrez sur la question des mal-logés, votre mot SDF SGDG a déjà été repris, ce qui prouve que vous êtes lus, faute d'être reconnus.

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  5. Etre humain c’est être libre

    Libre de se poser des questions pour soi

    N’est-t-il pas possible de vivre avec la maladie, même avancée ?
    L’extrême vieillesse est-elle si indigne ?
    A partir de quand est-ce intolérable ?
    L’indignité est-elle le propre de la situation ou la projection d’un regard qui dégrade ?
    Libre de se poser des questions de société
    N’y a t-il pas danger pour les soignants d’éliminer des patients selon des critères tels que le QALY (calcul du nombre d’année de vie pondérée par la qualité de vie, afin d’obtenir le rapport coût/utilité d’une technique médicale) ?

    N’y a t’il pas de réels enjeux social et financier si l’on prend en considération le développement des soins médicaux, l’allongement de la vie, la dépendance et l’assistance médicale lourde qu’elle impose, le fait que 70%des gens en France meurent à l’hopital ?
    N'y a t-il pas danger pour le malade par rapport à la pression d’une famille pour se défaire d’un gêneur, inutile, coûteux, nécessitant des visites quotidiennes, du temps.
    Ne peut-il y avoir abus de pouvoir ? quand un patient murmure « finissons en » est-ce une demande de mort ou est-ce « finissons en avec ma souffrance »
    N’y a t-il pas une distinction énorme à faire entre un patient conscient de son état et un patient inconscient ou non conscient de son état ?

    Libre de chercher du sens

    Est il possible de maintenir pour le sujet qui va mourir un réel intérêt de vivre ?

    Ne peut-on pas concilier le caractère sacré de l’homme et l’intérêt porté aux besoins de la personne ?

    Qu’entend on par « soins palliatifs » ? :

    « les soins palliatifs et l’accompagnant considèrent le malade comme l’être vivant et sa mort comme un processus normal. Ils ne hâtent ni ne retardent le décès. Le but est de présumer la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la mort »

    Ce sont des soins entrepris sur différents plans : médical, psychologique, social, spirituel.

    Ils vont en premier lieu soulager sa douleur par les analgésiques (l’euthanasie veut supprimer la douleur en supprimant l’homme)

    Ils vont ensuite créer un lien, malade/équipe soignante « partenaires à égalité d’une relation qui s’instaure dans la réciprocité des consciences » par une écoute, une présence, une discussion, une réponse aux questions posées.

    Ils vont accorder une place principale au lien malade et son entourage.

    Un malade conscient a un certain chemin à faire jusqu’à sa fin, les soins palliatifs montrent alors toute leur valeur.

    le Comité Directeur de l’Association Européenne des soins palliatifs résume ainsi :

    « le pouvoir de soulager de la médecine a atteint ses limites quand la prolongation de la vie à tout prix, particulièrement au prix de souffrances intolérables pour le patient, n’est pas ce qu’il faut faire. C’est là qu’intervient le concept éthique de « mort permise » selon lequel tout est fait dans le domaine du possible et du justifiable pour aider le patient à mourir sans douleur et dans la paix »

    les soins palliatifs sont tournés vers l’homme présent, s’alimentent à la source d’un homme toujours là placé au centre des valeurs.

    Lévinas disait :

    « La vie est sacrée, soulager autrui qui souffre est de l’ordre du sacrement, j’appelle sainteté la perspective éthique elle même, la possibilité même que la mort compte pour moi »

    L’équipe de soins, la famille, les proches, une chaîne, pour accompagner…

    La chaleur, le lien, la fusion s’y expriment, c’est la main que l’on tend, la main que l’on serre.


    Eric Campion

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  6. Merci, pour ce constat, LIBR'ACTEURS porte un projet global, dont la fin du cumul de certains mandat n'est que le verrou initial a tirer.Nous comptons en nos rangs, sans tapages des experts, et professionnels, dans tous les domaines.ici je remrice le Docteur E CAMPION, qui vous donne un éclairage personnel fort sur cette question d' éthique sociétale qu'est le soin PALIATIF érigée en spécialité majeure et reconnue.

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