mardi 22 janvier 2008

U comme URGENCE

Au rang des valeurs qu’il convient d’évoquer parle de la notion d’URGENCE.

URGENCE a ne pas confondre avec précipitation, mais qu’il faut savoir pointer. Cela permet de hiérarchiser les priorités et quelquefois bousculer l’ordre établi.

L’URGENCE aujourd’hui, elle n’est pas dans le déménagement de l’Elysée, elle n’est pas non plus, dans un fatras de réformes qui encombrent les services ministériels, les médias et en définitive l’esprit du brave quidam.

Si nous avons choisi cette valeur en référence au 21 janvier, vous pensez bien que ce n’est pas neutre. L’URGENCE aujourd’hui est de savoir si les préconisations du rapport ATTALI , et notamment certaines d’entre elles ont des chances d’être appliquées ou pas !

Ce rapport qui sera remis le 23, est disponible depuis quelques jours, au même titre que les travaux de réformes des institutions et ceux portant sur la moralisation du capitalisme financier, LIBR’ACTEURS suit avec attention ce dossier.

Il est urgent, car il conditionne la suite et notamment certaines réformes que nous considérons comme préalables à toutes autres. C’est le cas en particulier de ce qui a trait à la diminution de la dépense publique, avec des corollaires, comme la réduction du poids des administrations centrales ou la suppression des départements.

C’est également le cas de la représentativité syndicale à réformer, ou au niveau de la formation des écoliers.

Nous nous arrêterons sur ce simple aspect. C’est bel et bon de parler de politique de civilisation, de se gargariser de démocratie participative, encore faut il que le citoyen sache lire, écrire et compter, et qu’il connaisse quelques grandes notions d’économie.

C’est la raison pour la quelle LIBR’ACTEURS entend voir revaloriser le rôle et la considération des Maîtres du préélémentaire et du primaire, et utiliser le média télévisuel de manière éducative.

Tout cela est dans le rapport ATTALI, nous allons voir comment, en fonction de l’URGENCE seront hiérarchisées et mises en œuvre les différentes propositions, dont certaines sont cosmétiques, relèvent du veux pieux, ou enfoncent des portes ouvertes.


Richard HASSELMANN

Sources et crédit
Libération de la croissance

lundi 21 janvier 2008

C comme courage

Il faut du courage en politique.

Sur le plan économique, nous savons tous pertinemment que le système actuel est à la fois profondément inéquitable et susceptible d’entraîner une des plus graves crises financières de notre histoire moderne.

Le problème majeur du capitalisme tel que nous le connaissons réside dans sa financiarisation extrême. Devenir actionnaire n’a plus d’autre sens que celui de s’enrichir le plus possible. Les 20% de rentabilité exigés aujourd’hui par la plupart des actionnaires et des fonds d’investissement représentent une aberration. Les grandes entreprises s’endettent aujourd’hui, non plus pour investir ou se développer mais pour payer les dividendes de leurs actionnaires. Pendant ce temps, le pouvoir d’achat des salariés stagne.

Les actionnaires ne savent même plus bien souvent de quelles entreprises ils sont actionnaires. La distanciation entre l’actionnaire et le terrain (l’entreprise) déshumanise complètement le capitalisme. L’actionnaire ne sait pas que c’est sa gourmandise qui a provoqué les délocalisations et licenciements boursiers qu’il découvre dans son journal le matin.

L’élu, en tant que représentant du peuple, sert l’intérêt général. Il devrait donc essayer de faire évoluer ce système qui nous fait courir un risque d’explosion sociale et écologique (cf L’Erika).

Nous ne changerons pas de système économique du jour au lendemain. Mais des voix doivent s’élever pour montrer le chemin à suivre. Les actionnaires doivent accepter des limites à la rémunération du capital ; les initiatives qui mettent en œuvre une répartition plus équitable de la richesse créée (l’économie sociale et solidaire par exemple) doivent être encouragées et développées.


Le président de la République acceptera-t-il un jour de porter ces idées d’intérêt général, quitte à risquer de déplaire à ses amis dirigeants d’entreprise du CAC 40 et propriétaires de Yachts ?

Rechercher l’intérêt général se fait parfois au détriment d’intérêts particuliers. Mais l’élu doit alors persévérer et faire preuve de courage, qualité indispensable en politique.


Nicolas Froissard


Crédit image
Lexique des règles typographiques : Imprimerie nationale