mercredi 27 avril 2011

N’en jetez plus la cour est pleine !

7 avril dernier : Semaine du développement durable , 7 Mai prochain : Journée de l’environnement, une pincée de RSE (responsabilité sociale et environnementale) dans les grandes entreprises, une resucée du Grenelle de l’Environnement, dans un contexte de peur généralisée, pour la survie de l’espèce humaine.

Nous entendons rendre le citoyen acteur de son destin, et nous ne croyons pas que la cacophonie ambiante y contribue.

Nous avons dit et écrit en d’autres sites, que le développement n’est ni durable, ni soutenable il doit être responsable.

Ligne de conduite qui devrait servir au Parti Socialiste et aux Verts ou a Jean-Louis Borloo, nous en sommes loin, si l’on en juge, par les pas de deux en tous genres a propos des sorties totales ou partielles du nucléaire, ou des moratoires sur le gaz de schiste !

Il faut afficher clairement les données et peser les enjeux. Il y a " LE SOUHAITABLE " et " LE POSSIBLE ", le reste c’est l’incantatoire.

L’actualité dramatique du nucléaire japonais, fournit une triste occasion de faire un point sur l’énergie, d’autant que la crise lybienne, qui impacte le prix du pétrole, s’invite aux débats.

Les données sont claires et simples, la Terre est un espace qui n’est pas élastique, et l’espèce humaine continue de croître.

Cette espèce, revendique un confort sans cesse amélioré, et les individus de tous les continents, veulent y accéder. Cette recherche de confort, fait tourner la machine économique, qui elle-même se goinfre d’énergie. Quand le nord semble repus c’est le sud qui s’attable.

Fin 2010, le nucléaire fournit environ 6% de l’énergie consommée, quand les énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz) en apportent ... 86% ! Dans ce contexte le renouvelable (vent/mer/soleil/biomasse/géothermie), par essence, si j’ose dire, inépuisable, est a environ ... 8%.

Il paraît évident que la solution de la survie de l’espèce a long terme, c’est de bousculer ce « mix énergétique », mais a court terme ce n’est pas gagné.

Allez expliquer aux indiens, aux brésiliens, aux chinois, aux africains, qu’ils ne peuvent prétendre à un équipement et un confort équivalent a ceux de l’occident !

Allez expliquer, aux citoyens français, qui se cabrent déjà a la moindre hausse du gaz ou de l’électricité, que cela n’est qu’un début, car pour faire avancer la technologie énergétique dans le bon sens il faut y consacrer beaucoup de deniers publics et donc, augmenter ... les impôts !

Soyons donc sérieux, reconnaissons qu’une nouvelle fois l’homme, apprenti sorcier est l’arroseur arrosé. Faute de mises en perspectives lucides, pour avoir laissé la main aux intérêts financiers et économiques, l’espèce humaine s’est rendu otage de l’énergie.

On vient nous dire maintenant que la solution la moins pénalisante est l’exploitation des gaz de schistes. N’en jetez plus la cour est pleine, on sait ce que l’on a avec le nucléaire. Consacrons nos efforts pour diminuer sa part, en le sécurisant au maximum, jouons a fond sur la biomasse, le solaire ou la géothermie, mais ne mettons pas le doigt dans l’engrenage du gaz de schiste, synonyme de CO2, de sites défigurés, d’eau gaspillée, et d’explosions souterraines plus ou moins maitrisées.


Richard HASSELMANN


Crédit photo
Mondenergy