vendredi 10 juin 2011

Double nationalité et double jeu !

Nous avons fondé l'association LIBR’ACTEURS, il y a quelques années et POLETHIQUE mouvement politique, très récemment, sur une conviction absolue : REOXYGENER LA DEMOCRATIE, par l’éthique, la pédagogie et l’engagement.

Ceux qui nous font l’amitié de nous soutenir et de nous lire savent, que cette conviction forte, se nourrit de nos observations, qui livrent depuis quelques temps de dérives inacceptables.

L’actualité 2011, nous donne raison, mais nous sommes également attentif aux excès de la montée d’une sorte d’ordre moral, terreau du sectarisme, et du « lumpen » fascisme.

Dans ce registre, dans la chaleur d’un printemps qui pose question car il ressemble à l’été, dans le brouhaha ambiant des dérives morales des élites, nous pointons une saillie relative a la double nationalité, qui fleure bon le double jeu et le « jeu de tous bois » pour abuser le citoyen.

En gros et pour faire simple : « On est français et uniquement français ou on ne l’est pas ! » Dit comme cela c’est séduisant pour le plus grand nombre, qui ne dispose pas du contexte, des réalités chiffrées et des effets induits.

Quel est le risque ?

Sans parler des binationaux français qui vivent à l’étranger et sont des ambassadeurs au quotidien de nos valeurs et de notre culture, en quoi la bi- nationalité menace-t-elle ?

Notre sécurité individuelle ou collective
Notre lien social
Notre économie

En rien vous en conviendrez, sauf à penser que les binationaux cumulent ici et ailleurs des avantages et on peut y veiller, ou les regarder comme des ennemis de l’intérieur, dans un délire paranoïaque qui mérite d’être soigné.

En fait, cette question renvoie à la seule et vraie question : DROIT du SANG ou DROIT du SOL ?

C’est sur cette interrogation qu’il convient de se positionner, et qui conduit simplement à dire que celui ou celle, né de parents de nationalités différentes a la double nationalité, en quelques lieu qu’il soit né.

On peut alors proposer, qu’a sa majorité, il doive exercer un choix en 3 options, la nationalité du père, celle de la mère, ou choisir le pays qui l’a vu naître.

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué, et ne pas laisser là comme dans d’autres domaines, le citoyen être acteur de son destin.


Richard HASSELMANN


Crédit et copyright image
Rue89

jeudi 9 juin 2011

Présidentielles : Pourquoi ne pas élire un inconnu en 2012 ?

Provocation, utopie, urgence démocratique? les trois mon général serions-nous tentés de répondre à cette question ... iconoclaste.

En fait, ce billet répond à un article paru dans Rue89 dont le titre est : 2012 un candidat « normal comme Hollande peut-il être élu ? qui a d'abord suscité notre étonnement, puis notre ire. En effet, lorsqu'on on lit, tout de suite en-dessous du titre, la phrase suivante : Le socialiste se targue d'être un candidat « normal ». Efficace, ou ne faut-il pas être un peu fou ou mégalo pour devenir président ?

Les rédacteurs de 1958 avaient bâti une constitution, à la mesure de la personnalité du général de Gaulle, qui renforçait les pouvoirs de l'Exécutif, pour ne pas reproduire les errements de la précédente. Mais, c'est le référendum de 1962 qui a changé radicalement l'esprit des textes, en instituant l'élection du Président de la République, au suffrage universel.

Et, depuis ce temps, de réforme en réforme, la France est devenue un pays où le Président élu, a presque autant de pouvoirs qu'un monarque absolu ... la dynastie en moins !

Et c'est vrai qu'un tel pouvoir peut rendre fou n'importe qui. C'est d'autant plus évident, quand le « mégalo » qui brigue la fonction est persuadé qu'il a : rendez-vous avec la France, et que son élection est « normale »

Nous sommes loin de la définition d' Abraham Lincoln : « le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » Tout cela du fait et par la faute d'une oligarchie, qui a transformé l'électeur en un fonds de commerce, durablement rentable.

Lorsqu'on regarde les candidats putatifs à cette élection, on voit Messieurs : Sarkozy, Hollande, Mélenchon ou Mesdames : Aubry, Royal, Le Pen, toutes et tous tombés dans la marmite dès leur jeunesse, voilà plus de trente ans. A côté d'eux, les deux challengers écologistes, donnent l'image de perdreaux de l'année, qui ont atterri par malchance dans le marigot, et paraissent presque trop normaux, par rapport aux autres.

A l'opposé de la normalité de Monsieur Hollande, son concurrent direct, le Président sortant répond : les électeurs veulent « de l'épicé, du vrai tempérament et des vraies idées » Heureusement, un sondage récent remet les pendules à l'heure : les Français attendent quelqu'un qui soit « honnête, sincère, à l'écoute », mais pour nous ce n'est pas suffisant.

Ce que nous attendons d'un Président, c'est qu'il prenne des mesures simples pour réoxygéner le fonctionnement de la vie publique ! A commencer par faire voter une loi interdisant ou réglementant très strictement le cumul des mandats.

Interdisant plus de deux mandats consécutifs dans la même fonction;
Obligeant les élus à fournir un bilan détaillé de leur action pour obtenir un quitus, et surtout : Supprimant l'immunité parlementaire et présidentielle.

Bref, qu'il se considère et se comporte comme un citoyen normal !

A notre connaissance, aucun des candidats déclarés n'est prêt à faire adopter ces réformes qui nous paraissent fondamentales. Dans ces conditions : « Pourquoi ne pas élire un inconnu en 2012 ? »


Bernard MALAGUTI

mercredi 8 juin 2011

De l'utilité des jurés citoyens ?

Libr'acteurs a le plaisir de vous proposer la contribution extérieure, d'un professionnel, sur un thème "sensible".

Il s'agit de Mireille Perrot Tomsett, magistrat honoraire au TGI Nanterre, qui a acceptée de répondre à nos questions sur " les jurés citoyens ", cette nouveauté de la justice française.

Voulus par Nicolas Sarkozy, les jurés citoyens (ou populaires) vont voir le jour. En effet : " (...) le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi sur la participation des citoyens au fonctionnement de la justice pénale et sur le jugement des mineurs (...) " En conséquence : " (...) Des citoyens seront amenés à siéger aux côtés des magistrats dans les tribunaux correctionnels, les chambres des appels correctionnels et les juridictions d'applications des peines (...) " - Source Net Iris

Commentant en février 2011, le futur projet, le Président de la République déclarait : " (...) c'est vous qui donnerez votre avis sur le quantum des peines à appliquer à tel ou tel délinquant qui passera devant vous (...) Il y aura des magistrats professionnels et, à côté d'eux, des habitants du département (...) la justice est rendue au nom du peuple français, désormais elle sera rendue aussi par le peuple français"

Libr'acteurs : Mireille Perrot Tomsett, ce nouveau système va t-il accélérer les procédures ?

Mireille Perrot Tomsett : La réponse est Non. En effet, il faudra former les jurés, les recruter périodiquement et les contrôler !

Libr'acteurs : Selon vous qu'est ce qui a motivé les choix du gouvernement et quelles vont en être les conséquences ?

Mireille Perrot Tomsett : Les choix sont à la fois économiques et politiques. En effet, les magistrats coûtent cher si l’on conserve le principe de la collégialité (Le principe de collégialité désigne le fait qu’une affaire soit jugée par plusieurs juges, siégeant et délibérant ensemble ) Or, reconnaître qu’un magistrat unique peut en remplacer trois c’est : " se prendre Les pieds dans le tapis " !

Donc : Moins de recrutement de magistrats, mais plus de citoyens rémunérés sur des bases ... à déterminer. Dois t-on définir que la valeur de chaque citoyen juré puisse dépendre de son statut professionnel, ou être égale pour tous ? Importante question, à mon sens, notamment pour les chômeurs !

Libr'acteurs : Dans cette affaire, les magistrats sont-ils responsables de leur sort ?

Mireille Perrot Tomsett : A mon sens non. Néanmoins, mais leur formation l’est. On pourrait dire qu'ils ont été « énarchisés », dans la mesure où ils ont été formés de l’université à l’école de la magistrature, sans jamais prendre aucun risque financier. D'où un certain formatage et l'habitude d'un fonctionnement totalement hiérarchisé.

Libr'acteurs : Que pensez-vous de l'action des politiques face au corps judiciaire ?

Mireille Perrot Tomsett : Il faut d'abord se rappeller qu'il existe deux types de magistrats. Si les magistrats du siège ont pris l’habitude d’affirmer leur indépendance statutaire, les magistrats du parquet (dont la fonction a été remise en cause par la cour européenne des droits de l’homme) dépendent de l’autorité du Ministre de la justice, contre le principe de la séparation des pouvoirs.

Ce qui est regrettable, c'est qu'au lieu de trancher une fois pour toute le statut des uns et des autres et de les dissocier, les politiques préfèrent valoriser le bon sens populaire et engager les citoyens à canaliser les sentences des juridictions correctionnelles.

Libr'acteurs : En fin de compte, pour vous, c'est une bonne ou une mauvaise réforme ?

L’expérience du jury au criminel est satisfaisante, alors, pourquoi ne pas l’adopter en correctionnelle. Mais dans ce cas, remettons le parquet à sa juste place. Car, si la représentation de la société est une mission publique ( dépendant du ministre de la justice) ses agents sont donc des fonctionnaires ou des administrateurs civils.

A mon sens, pour que le pouvoir judiciaire existe, il doit être uniquement représenté par des magistrats du siège, indépendants et inamovibles. le pouvoir judiciaire n'existe pas , seule l'autorité judiciaire est constitutionnellement reconnue.

Merci Mireille Perrot Tomsett


Crédit photo
Public Sénat

lundi 6 juin 2011

Jeunes indignés : Entre rêve et réalité !

Le physicien et philosophe des sciences britannique : David Deutsch explique que les humains, armés de connaissances scientifiques, qu'ils ont commencé à accumuler depuis le début de l'ère des Lumières, sont devenus des « constructeurs universels »

Ce sont les seuls capables avec un peu de temps, en exploitant et approfondissant les lois de l'univers mises à jour par la connaissance, d'étendre sans limites et sans doute sur d'autres planètes, les capacités transformatrices et constructrices de notre société scientifique.

On ne peut qu'y penser, lorsque l'on entend les pouvoirs actuels expliquer que les jeunes, diplômés ou non, qui commencent à manifester par dizaines de milliers, dans le monde entier, ne sont pas utilisables et doivent se satisfaire du statut de chômeur à vie.

Ces jeunes manifestants ne veulent pas détruire les sociétés développés, pour en revenir au désert. Ils s' « indignent » seulement, consciemment ou non, du fait que dans ces sociétés, dotées de toutes les ressources d'invention, permises par la science, ils se voient interdire de jouer le rôle dont ils se sentent parfaitement capables : celui de « constructeurs universels »

Les « indignés » de la Puerta des Sol, de la place de la Bastille à Paris, et tous ceux qui, pour le moment, restent silencieux et repliés, sur leur souffrance de projet professionnel et de vie. Seraient capables, avec les innombrables connaissances dont ils disposent, de survivre et sans doute aussi de reconstruire une société plus efficace. De réinventer, même sans ressources immédiatement disponibles, l'équivalent des solutions vitales, dont les forces sociales actuellement au pouvoir, se réservent la jouissance.

Mais les « indignés » français ont trop de diplômes, pas d’expérience ou alors pas assez de diplôme. Ne correspondent pas au marché du travail ou sont trop jeunes, trop cher pour les entreprises … Du coup, certains de ces talents partent éclore ailleurs. Dans les pays du Golfe, en extrême orient ou aux Etats Unis, pays toujours à l'affut des "bonnes affaires" en termes de profils. Pour d’autres leur envie s’étiole au fil des réponses négatives et l’accompagnement social s’avère un somnifère redoutable pour eux mêmes et la société

Les solutions qu'ils inventeraient ?

Ce serait à ces « indignés », avec leurs innombrables connaissances qu'ils ont reçu en héritage de la société de les imaginer puis de les construire.


Eric Campion

Crédit photo
Sud Ouest