mercredi 24 octobre 2012

Du centre au centre en passant par le centre

Assemblée Nationale

Il y a des idées qui ont la vie dure, notamment celle qui consiste à croire qu’une démocratie ne peut être composée que de deux camps politiques distincts, la gauche et la droite.

C’est une vision simpliste qui a le mérite de la clarté et permet aux citoyens infantilisés que nous sommes de faire le « bon choix » le jour des élections.

Mais depuis quelques années, il y a un troisième prétendant qui peine à faire entendre une petite musique différente, je parle du centre.

Dimanche 20 octobre, Jean-Louis Borloo a lancé l’Union des Démocrates Indépendants dont il veut « faire le premier parti de France », jusque là c’est clair, et même que « je suis chaud comme la braise » et « je fais toujours un pas après l’autre » ajoute-t-il (nous l’avons vu pour sa candidature à l’élection présidentielle), mais là où ça devient plus compliqué, c’est que ce centre indépendant est « en coalition avec la droite républicaine » et se situe clairement dans l’opposition au gouvernement actuel.
Et pour être sur que nous comprenons bien, il ajoute : «L'indépendance, c'est la puissance. Mais l'indépendance, ce n'est pas l'isolement ».

De l’autre côté du centre si l’on peut ainsi le situer, nous retrouvons François BAYROU et son MoDem qui fait eau de toutes parts et cherche à sauver ce qui peut l’être.
Adoptant une position diamétralement opposée, Jean-Luc BENNHAMIAS, un de ses vice-présidents déclare que l’UDI « est un adversaire politique » !
Autre personnalité incontestable du centre, Corinne LEPAGE avait annoncé deux jours plus tôt parlant de l’UDI : « Je suis en train de travailler à la même chose mais sur l’autre côté, si je puis dire. Je vais lancer un appel au rassemblement des familles du centre de sensibilités différentes qui souhaitent le succès de l’actuel président de la République. Par pragmatisme, je veux aller au-delà des coupures habituelles entre droite et gauche. »

Quel rapport avec L’ibr’acteurs vous dites-vous en lisant cela ?
Il est simple et évident. Et c’est Jean-Christophe LAGARDE, vice-président de l’UDI qui nous livre la clé : « La seule impasse pour le centre…. c'est ceux qui ont voulu s’isoler. Le système électoral qui nous est imposé conduit à des alliances. »

Et voilà, tout est dit, notre mode de scrutin oblige les petites formations à s’allier avec un parti dominant et celles qui refusent les petits arrangements à ne pas exister.

Nous expliquions dans un article précédent comment on peut devenir majoritaire avec moins d’un quart de l’électorat. Un récent sondage fait apparaitre que 28% de Français se déclarent « ni de gauche ni de droite », et pourtant du centre au centre en passant par le centre, la loi électorale fait qu’ils ne sont pas représentés.

C’est pour cela que nous ne cessons de dire et écrire qu’une réforme des institutions est le seul moyen de régénérer la démocratie.

Bernard MALAGUTI

3 commentaires:

  1. Par les temps qui courent êtes vus bien surs que la réforme de notre democratie élective constitue la priorité des français?C'est bien sur le fait que d'autres priorités (santé, education chomage)préoccupent les français que comptent tous les politicards de droite du gauche ou du centre, pour réussir a passer au travers des gouttes en 2014!

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  2. Vous apportez un des éléments de la réponse dans votre commentaire :C'est bien sur le fait que d'autres priorités (santé, education chomage)préoccupent les français que comptent tous les politicards de droite du gauche ou du centre, pour réussir a passer au travers des gouttes en 2014.

    Quel impact ont les citoyens sur les problèmes que vous évoquez, santé, éducation, chômage? AUCUN! Tant que le système électoral restera le même, vous aurez les mêmes qui passeront "au travers des gouttes" pour reprendre vos mots.

    Une seule solution: modifier le mode de scrutin pour assurer une représentation plus fidèle de l'électorat, c'est le moins dans une démocratie et rendre les responsables politiques comptables de leur gestion et de leur action au même titre que n'importe quel autre mandataire social.

    Il vient de se passer en Italie un phénomène inédit: des experts et un haut fonctionnaire ont été condamnés pour la catastrophe de l'Aquila, mais aucun politique. La France a connu une histoire semblable avec l'affaire du sang contaminé.

    Et je vous laisse imaginer ce qui pourrait arriver si l'étude sur les OGM du Professeur Séralini qui fait débat était confirmée par une catastrophe sanitaire.

    Qu'en pensez-vous?

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  3. Voilà bien tout le problème. L'urgent remplace l'important. Comment faire prendre conscience aux citoyens que leurs priorités immédiates (emploi, logement...) ne pourront pas être résolues tant que les réformes structurelles et institutionnelles n'auront pas été faites... car d'un système pourri de l'intérieur ne peut sortir aucune solution efficace et non partisane.

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