mercredi 16 janvier 2013

Regard d’un citoyen sur un monde qui le déroute


Cet article, est commis a la demande du Président de LIBR’ACTEURS, il est long, un peu décousu, et je demande pardon d’une sincérité et d’une naïveté qui risquent par moment de choquer.

En premier lieu, le tapage médiatique sur notre Obélix national prêterait à sourire s’il ne posait d’autres questions. Dans ses vœux, le président de la République a fixé une priorité : « Tout pour l'emploi, la compétitivité et la croissance vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an coûte que coûte. » Convenez que le diable se cache dans les détails, c’est le « coute que coute » qui pose question, notre vedette a bien compris que pour elle ça coute et ça risque de durer malgré les dénégations des ministres concernés. Le gouvernement va-t-il engager des réformes structurelles importantes pour diminuer le poids de l’appareil étatique et dégager des marges de manœuvre ou sortir le chéquier sans provision en créant des emplois subventionnés par l’argent du contribuable. C’est bien entendu la seconde solution qui a été choisie : Ces emplois aidés, subventionnés de 1 à 3 ans par l'État à hauteur de 75% environ, s'adresseront pour l'essentiel au secteur public, et en tout cas non marchand, notamment les associations ou les sociétés mutualistes mais aussi un petit peu au secteur privé. "On va faire une expérimentation dans le secteur privé, à la marge, pour les secteurs de services aux personnes" a déclaré le premier ministre. Autrement dit on refait les emplois jeunes de Martine AUBRY, on fabrique du travail en créant de la dette publique dont on sait qu’elle est de plus en plus couteuse et qu’elle nous prive de marges de manœuvre, on est dans le piège infernal du surendettement.

En deuxième lieu qui vient directement dans le prolongement du premier, le secteur public emploie un Français sur quatre avec un taux de rémunération de 20% supérieur à celui du privé. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais le très sérieux Rapport sur l’état de la fonction publique, les plus courageux liront les 572 pages du rapport principal et les annexes. Je pense pour ma part que payer des agents de l’État pour rédiger des pavés aussi indigestes est une manière de nous enfumer et ne constitue pas la mission première du service public. La fonction publique a vu ses effectifs augmenter de 10% en 10 ans. Une fois encore, nous oublions de nous poser la bonne question : d’où viennent les ressources qui permettent de financer ces emplois ? Essentiellement des richesses produites par le secteur privé à qui on demande à chaque fois plus pour assurer le confort d’une minorité qui perçoit 20% de plus que les payeurs, inconscience ou incivisme ?

Enfin last but … dernier sujet sans doute le plus important car il y va de notre survie : « Préparer le monde de demain et préserver des valeurs essentielles qui sont l’ADN de notre civilisation ». Avant toutes choses un petit retour sur les vœux des différents responsables politiques de notre pays, un Premier Secrétaire du PS qui veut nous « rassembler dans les valeurs de la République… ces valeurs ce sont celles des socialistes » autre version du vous avez juridiquement tort car vous êtes minoritaires, les « anti-vœux » de l’anti tout leader du FDG, Le Président « en sursis de l’UMP, qui nous explique : « préparons la reconquête… nous sommes 315 000 (adhérents à l’UMP) » et termine par : « je vous embrasse », L’Amiral de l’UDI qui n’a qu’un mot à la bouche : «résistez » qu’il a repris à Stéphane HESSEL, Autre tonalité: «Notre pays va connaître en 2013 la pire crise économique et sociale de son histoire récente » c’était en direct de POLE EMPLOI la vision du président de DEBOUT LA REPUBLIQUE. Fidèle a elle-même, MARINE: « Je veux remettre l'intérêt de la France et des Français au cœur de la vie publique et du débat politique », c’est alléchant mais comme disait Laurent FABIUS il y a presque trente ans : « le Front National pose les bonnes questions mais n’apporte pas les bonnes réponses ». Franchement quand vous entendez tout cela, au mieux vous vous dites qu’ils vous prennent pour une bille, au pire vous pensez que c’est foutu. Et puis deux petits rayons de soleil, le premier de François BAYROU : « depuis les Pyrénées ensoleillées… on a tous les atouts…. il nous faut trois vertus : la lucidité, la volonté et l’unité », le second de Corinne LEPAGE : « nous ne sommes pas en crise, nous sommes dans un changement de monde…. Nous avons beaucoup à découvrir et à créer… » Je vous le dis tout net, ces propos-là me plaisent parce qu’il est inutile de se voiler la face, nous devons changer nos comportements. Nous devons avancer avec le reste du Monde, en restant à la pointe de l’innovation qui passe par la formation dès le plus jeune âge aux nouvelles technologies, et « des têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines ». Ces deux messages sont porteurs d’avenir et doivent être le but vers lequel il faut mettre en commun toutes nos forces, C’est plus mobilisant et dynamique.

Le second volet dans le droit fil d’un monde qui change concerne les affaires récentes du Mali et de la Somalie qui nous rappellent à de dures réalités. Le monde entier ne converge pas vers les mêmes valeurs, pas seulement en matière de politique énergétique et de développement durable, mais aussi pour atteindre des objectifs beaucoup plus violents et contraires aux principes qui fondent nos démocraties. Le défi qui nous est lancé par des minorités agissantes depuis 2001 est, soyons lucides, l’affrontement de deux modèles, l’un pour lequel la tolérance et la liberté sont des valeurs intangibles, l’autre qui prétend imposer un nouvel ordre reposant d’abord sur des préceptes religieux. La question qui nous est posée et je l’écris avec toute la réserve et le respect qui s’impose est la suivante : quelle est la ligne rouge au-delà de laquelle nous considérons que les valeurs de notre civilisation sont bafouées ?

Je l’écris avec beaucoup de fierté, le président HOLLANDE a assumé ses responsabilités et le message qu’il fait passer au monde entier doit rester bien présent à l’esprit de ceux qui seraient tentés de l’oublier.

Enfin, et j’espère que LIBR’ACTEURS ne regrettera pas son absolue fonctionnement démocratique, je veux revenir sur une dernière urgence, c’est justement l’urgence démocratique et c’est d’elle que dépend le succès du redressement. Des élus exemplaires d’abord, il est inadmissible même si elle a obtenu l’autorisation du Président que la ministre de la culture ne s’interdise pas de passer ses vacances à l’Ile Maurice, apparemment l’épisode ALLIOT-MARIE est déjà oublié, de la même manière il est inacceptable que le « monsieur Propre » de l’économie accusé d’avoir détenu un compte caché en Suisse ait encore son portefeuille ministériel tant qu’il n’a pas apporté la preuve de son innocence, Depardieu au moins payait ses impôts en France ! Ensuite le mauvais sort fait à la commission JOSPIN dont je trouvais les mesures insuffisantes ne doit pas être occulté par l’actualité, les élus du PS ont majoritairement trahi leur engagement pris avant les élections de renoncer à cumuler les mandats et feront tout pour faire capoter le projet de loi, le citoyen se sent de plus en plus loin de ses représentants et les années qui viennent n’augurent pas de grands changements sauf si la crise sociale s’aggrave et on peut alors craindre le pire. Et il est urgent que des citoyens rassemblés autour de quelques idées fortes prennent le relais d’une classe politique autiste et arrogante. J’entends ici et là parler de la société civile, elle a des compétences évidentes, la difficulté est de lui donner une légitimité et une responsabilité opposables dans une démocratie représentative. Monsieur MONTI, sénateur à vie, se targuant de représenter la société civile, montre les limites de l’exercice, il est populaire auprès de ses pairs mais pas de ses concitoyens et il refuse le suffrage du fait de son statut.

Bernard MALAGUTI

Image : JH d'après Tuts Ps

3 commentaires:

  1. Les inquiétudes de B. Malaguti sont légitimes et ses idées assez partagées, mais comment peut-on encore espérer une renaissance démocratique et une nouvelle manière de conduire les affaires publiques qui descendraient du ciel par l'opération du "Saint Bayrou" ou la bénédiction de "Sœur Lepage". (Veuillez excuser ces images saugrenues.)
    Tous deux, habitués des allées du pouvoir sont, comme beaucoup d'autres, tombés dans la marmite peu de temps après la descente du berceau. Leur pédigrée n'a rien à envier aux spécialistes du genre.
    Même si, eux aussi, posent souvent les bonnes questions, le jeu des alliances, des mésalliances et des compromissions leur permettrait-il de mettre en application les solutions adéquates... plus qu'ils ne l'ont fait par le passé ?

    C'est donc sous cette réserve que j'avance quelques objectifs. Ces lignes n'ont certes pas le mérite de l'originalité puisque déjà partiellement évoquées ou partagées par ailleurs. Mais Les véritables interrogations demeurent: avec quels moyens et quel soutien logistique, libr'acteurs compte-t-il y parvenir, hors des sentiers battus par les "baroudeurs politico-médiatiques" ?

    Comment et avec quel(s) partenaire(s) unir ses efforts pour réussir à :
    -- Stopper la dérive de la dette publique et son inutile surimposition, diminuer massivement le nombre de mandats et les privilèges attachés, avec son corollaire le" non cumul", réduire le nombre de strates administratives, réaliser le redéploiement de la fonction publique et territoriale uniquement là ou elle est vraiment nécessaire ?
    -- S'attaquer à la suppression de nombreuses niches fiscales, quand elles ne sont pas favorables à l'emploi ou au développement économique ?
    -- Mettre en place une taxation sur les transactions des œuvres d'art quand elles atteignent des montants indécents totalement improductifs et devenus de simples placements financiers, donc hors de l'espace culturel auquel nous sommes tous attachés ?
    -- Libérer réellement les énergies dans le secteur de l'entreprise privée pour favoriser les embauches, l'innovation, la formation et le financement, en particulier des TPE et PME, les plus créatrices d'emplois ?
    -- Réaliser l'urgente simplification et la juste progressivité de l'impôt avec un QF aménagé en conséquence ?
    -- Faire bouger l'éducation nationale dans le sens des "petites têtes bien faites" chères à B. Malaguti et d'une meilleure approche du monde de l'entreprise pour préparer l'avenir et favoriser une meilleure insertion des jeunes générations (sans pour autant que la noble institution se sente coupable d'être devenue le suppôt du "grand méchant libéralisme") ? ... etc. etc.

    Vaste programme !!!

    Churchill disait: "Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l'avenir et qui, par la suite, est également capable d'expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées comme il l'avait prédit"....

    Un triste constat qui ne date donc pas d'hier.

    JPS

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  2. JPS va déciller la naivete feinte de Mr MALAGUTI.C'est vrai que le couple BAYROU LEPAGE va avoir du mal a se parer des la verue des oies blanches.
    La démarche de LIBR'ACTEURS qui semble vouloir se poser en fédérateur de citoyens neufs est interessante mais il va falloir trouver des points d'ancrage dans le paysage, et trouver des médias qui voudront bien se faire l'échos de cette belle tentative.

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  3. Une classe politique autiste et arrogante dites vous! Classe politique, jusqu'au plus haut niveau de l'ETAT qui prend les citoyens pour des C.....!!
    Je suppose que beaucoup ont lu le dernier article de votre Président (celui de LIBRACTEURS) sur LES ECHOS LE CERCLE, un vrai petit coup de pied de l'âne.
    il nous tarde de voir ce que sera l'action pour le non cumul des mandats, car vous êtes là sur votre terrain de prédilection!
    On attend et on servira d'amplificateur si cela vaut le coup.

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