vendredi 7 août 2015

DESHONNEUR NATIONAL !


Les drames qui s’accumulent au large de nos côtes et sur notre sol, à PARIS, à CALAIS ou ailleurs, sont des signes forts de l’échec de nos politiques, et plus encore, de l’hypocrisie ambiante au niveau des gouvernants et des instances Européennes.

Cette réalité doit nous questionner, sur notre politique d’intégration, sur nos tentatives de discrimination positive, pour ne pas donner du grain à moudre aux extrêmes, qui peuvent faire d’une pierre deux coups en chargeant encore l’Europe de tous nos maux, dont l’un premier…l’étranger.
L’étranger, mais pas n’importe quel étranger, si l’on en juge par un récent sondage d’où il ressort que prés de 3/4 des français voient d’un mauvais œil l’immigration extra-UE.
De fait en France, nous constatons qu’il y a comme pour les températures l’immigration réelle et l’immigration ressentie. Toutes les données concordent, en terme de flux migratoire nous ne sommes pas les plus accueillant et pourtant.
Ce sentiment de plus en plus partagé, illustre de manière accablante notre échec, après une décolonisation très douloureuse et une politique africaine à courte vue, laissée aux mains d’affairistes, plus préoccupés de rendements immédiats que de valorisation « in situ » pour l’avenir.

La France est une vraie nation homogène et riche de la diversité des apports de ceux qui viennent à elle. Sans remonter bien loin et sans faire d’angélisme, souvenons nous, de l’arrivée des italiens, des polonais, des espagnols ou des portugais, tout n’a pas été simple, mais dans un contexte économique et social certes plus porteur l’intégration a été réussie et nous lui devons beaucoup.
Mais il s’agissait d’Européens, avec une culture et une religion partagées, là ou aujourd’hui, nous parlons d’autres migrants, aux mœurs et religions différentes, qui viennent aux côtés de nos nationaux issus de la décolonisation, accentuer l’impression de nombre et d’une France qui ne s’appartiendrait plus.

Il est de notre honneur de trouver une solution autre que les « chiens renifleurs » aimablement proposés par David CAMERON ou pire une frontière « vagabonde » imaginée par un ancien Ministre des affaires sociales, dont nous sommes heureux de penser rétrospectivement, qu’il n’a jamais été ministre des Affaires Etrangères ou de la Défense Nationale !
Une solution ou des solutions, et notamment en se donnant les moyens de fixer dans leurs pays d’origine ces malheureux chassés par le climat, les haines religieuses, mais aussi et trop souvent par des régimes despotiques qu’il faut éradiquer sur place, par une coalition internationale sans faiblesse.
C’est ici que l’Union Européenne doit faire montre de volonté et de puissance.
Il faut avoir le courage politique d’une pédagogie citoyenne qui montrera en quoi, une certaine immigration nous est nécessaire au plan économique et aussi, on l’oublie trop souvent au plan démographique. Cette pédagogie n’a que faire des lois et réformes, sur le droit d’asile, des statistiques ou des bases de données croisées, elle doit faire appel à la raison et au bon sens dont quelqu’un a dit qu’il était la chose du monde la mieux partagée.

Il reste donc, sans passion, à lister les différentes réponses possibles, pour les doser au plan national et européen.
Une chose est sure, aucune frontière, aucune barrière, aucun blocus n’arrêtera des hommes poussés par la famine, la guerre et la misère. Ce constat est récurrent dans l’histoire de l’humanité ici ou ailleurs.
Ceux qui prétendent le contraire, le font pour de simples raisons démagogiques et électoralistes, et pour de petites victoires à la Pyrrhus, indignes des enjeux dont il s’agit.

jeudi 6 août 2015

ET SI NOUS NOUS POSIONS LES BONNES QUESTIONS ?



Comme il fallait s’y attendre la mise en œuvre de la réforme territoriale concernant le redécoupage régional, trouve sur sa route le poids des fonctions publiques et les statuts divers et variés dont elles continuent à jouir contre toute raison !

Dés la fin des années 70 et plus encore a l’occasion de la mise en œuvre des lois DEFERRE sur la décentralisation, avec d’autres, nous avions plaidé pour une modification lucide du statut des fonctionnaires.

Nous avions osé dire que la fonction publique devait être adaptée à ses missions, et qu’il fallait isoler les emplois pour juger en quoi certains étaient plus utiles que d’autres à l’intérêt public. Je précise ici, pour évacuer toute ambigüité que j’ai passé au sein d’un corps de fonctionnaire, prés de 20 ans, parmi les plus fécondes de mon cursus personnel. Pour avoir exercé tour à tour, en responsabilités, dans le public, le privé et le tiers secteur, je crois être plus autorisé que beaucoup pour apporter des éléments de réponses.

Un constat, nous sommes les rois du jacobinisme, le pays le moins décentralisé de l’UE et, allez comprendre, celui qui continue à afficher le plus d’échelons administratifs, plus d’une dizaine, si j’intègre les apports des lois nouvelles sur les métropoles et intercommunalités, là ou 3 ou 4 suffiraient amplement.

Aujourd’hui, faute d’un vrai courage, et soucieux avant tout de donner des gages a son électorat, le pouvoir cherche des montages abracadabrantesques pour garder là ou ils sont des emplois publics, protégés par des statuts dépassés et par un syndicalisme national, qui n’existe que par ces bastions.

Le moment est, à l’évidence venu, de rapprocher le contrat de travail du public de celui du privé et peut être aussi d’arrêter tout recrutement sur des emplois publics, en dehors du vivier de pôle emploi, avec des embauches de droit privé.

Certains vont me dire que l’ETAT n’est pas un employeur comme les autres, dont’ acte ! Il suffit simplement de voir en quoi cela est vrai, et quand c’est avéré, en fonction de sujétions d’intérêt public, un contrat de travail dérogatoire serait mis en place. Nous avions parlé de statut d’emploi.

Ce serait l’occasion d’en finir avec les différents corps, pour fondre l’ensemble des effectifs dans un volant de ressources humaines, affectées ici ou là en fonction des missions régaliennes.

Nous ne pouvons plus faire l’économie de ces questions, sans passion, au moment ou le poids de la dépense publique doit être allégé, au moment ou le chômage perdure et à une époque ou l’E-administration, implique de revoir nos organisations administratives, pour dégager de l’humain, en proximité, laissant le traitement de masse aux ordinateurs et autres cités connectées.

Que nous le voulions ou pas, cette question du statut protecteur des fonctions publiques, est un non dit qui mine sournoisement notre cohésion sociale, a l’heure des emplois précaires et des CDD perpétuels. Un non dit, car nous avons tous un « bon fonctionnaire » dans la famille, les amis….et dans l’électorat.

Ce serait notre force que de mettre sans faiblesse cette question sur la table, pour y apporter une réponse constructive, emportant notamment la revalorisation des rémunérations des emplois, dédiés aux grandes solidarités (Sécurité, santé, éducation, justice).


Comme en matière de fin des cumuls des mandats et de la longévité politique, LIBR’ACTEURS estime que certaines questions ne peuvent plus relever du tabou !


R HASSELMANN, Président de LIBR’ACTEURS