mercredi 22 avril 2020

DECENTRALISATION.






« Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console » ce constat dû à TALLEYRAND sied particulièrement bien à l’état d’esprit français, prompt effectivement a se consoler avec des comparaisons qui lui sont favorables.

La crise actuelle, sanitaire, économique et sociale, vient battre en brèche cette sorte de confort intellectuel. Aujourd’hui quand la France se compare à d’autres, à l’Allemagne notamment, loin de se consoler, elle se désole plus encore !
D’où vient cette dégradation ? Il suffit simplement de remonter le temps pour s’arrêter aux lois DEFERRE sur la décentralisation. Grande ambition socialiste qui devait prouver la supériorité du modèle, après le malheureux échec de DE GAULLE en 1969.Les plus anciens se souviennent des débats sans fin, portant sur les mérites comparés de la décentralisation et de la déconcentration.
Cette dernière, soutenue par le jacobinisme ambiant, et par la technocratie administrative française, a masqué les conclusions tirées de l’analyse de terrain, et faussé le diagnostic.

En effet ce dont souffre la France aujourd’hui, de manière criante, c’est d’un excès de centralisme, là ou l’Allemagne, avec ses Länders, ou des pays plus petits, font montre d’une agilité et réactivité évidente.
Nous sommes restés dans le mélange des genres, et des responsabilités, recette infaillible, pour tuer ou lasser les initiatives. Cette réalité, à bien y regarder, sied bien aux politiques de tous bords qui se complaisent dans la confusion terreau de l’irresponsabilité individuelle et collective.

La réflexion à engager porte donc sur les instruments les plus pertinents à mettre en place pour des décisions collectives, prises en proximité par des citoyens impliqués car concernés.
La force de la France c’est la richesse et la variété intellectuelle et humaine de ses citoyens. Cela a donné LIBERTÉ EGALITE FRATERNITÉ, mais aussi et peut être surtout, l’attrait pour l’échange, la curiosité intellectuelle. Le Français cherche souvent « la petite bête », au moment ou il faut poser un diagnostic précis pour engager des réformes profondes, c’est sans doute un atout à ne pas brider.
J’ai commencé par TALLEYRAND je reviens à lui :
« L’ambition dont on n’a pas les talents, est un crime ! », à méditer pour de nombreux impétrants.

R HASSELMANN

lundi 20 avril 2020

LE GAULOIS CABOCHARD.





Quelques jours après la disparition d’A UDERZO, créateur avec R GOSCIGNY, d’ASTERIX, l’actualité pointe la typologie de comportement du petit gaulois cabochard, celui retranché dans le camp de PETIT BONUM, qui a raison contre la terre entière, répugne a se comparer quand cela le dessert, mais reste capable de toutes les bravoures collectives, entrainé par un « BARDE » charismatique.

Le lecteur de PILOTE, « mâtin quel journal » sait que ces petits gaulois ne craignaient qu’une chose…que le ciel leur tombe sur la tête ! Toute la situation que nous vivons se trouve résumée et en partie expliquée, par ce constat, que les moins de 70 ans ne peuvent pas connaitre.

Le monde d’après commande le changement, cela est bel et bon mais cela implique une remise à plat sans faiblesse de nos us et coutumes.

Un vrai plan stratégique s’impose avec un préalable en forme de constat.
La génération au pouvoir, n’a connu aucune période de guerre ou de disette. LIBERTE EGALITE FRATERNITE oui mais à condition de considérer ces données comme non naturelles. Il convient donc de les cultiver, les protéger, les entretenir. En cela la CONSCIENCE DE LA TERRE, le DEVELOPPEMENT DURABLE, prennent sens. Progrès, oui, confort oui, mais a condition que cette quête de l’immédiat n’obère pas le quotidien des générations futures.

Je reviens sur la planification, sacrifiée, à tout le moins totalement dénaturée. C’est oublier qu’elle était la marque, d’un État moderne, stratège qui se projetait pour prévoir. On se complait avec un État boutiquier, calculateur, électoraliste, qui cède à l’immédiat.
Je crois fondamentalement que la situation implique que l’on applique des recettes simples, celles que déploie un stratège, digne de ce nom dans quelque domaine que ce soit.
Quelles sont nos ressources, et en premier lieu le CITOYEN.

Si l’on veut repartir de l’avant, dans les meilleures conditions possibles, il faut tenir compte de l’état d’esprit du citoyen, l’impliquer, coopérer avec lui, car il est maintenant certain que le politique a l’ancienne même quand il se pare des habits de la jeunesse et du modernisme est démonétisé.

Alors ce citoyen qui est-il ?
Il est a mon sens marqué par tout ce qui lui a été inculqué depuis des siècles…le bon sens est la chose du monde la mieux partagée…vous connaissez. Cela conduit au doute d’un côté, a l’exaltation de l’autre. L’exaltation cela a été la révolution ou Mai 68, aujourd’hui nous sommes dans l’angoisse, la peur, la frustration exacerbée, que ce soit à titre individuel ou collectif.
Voilà une première pierre, dont il va falloir tenir compte pour construire la stratégie de demain, et ce ne sont pas nos gouvernants pétris de certitudes qui vont élaborer la bonne stratégie.
La France est bloquée par un système jacobin, là ou le monde en mouvement demande l’implication des énergies et initiatives de proximité, les responsabilités assumées et les sanctions qui vont avec.
A suivre donc avec des propositions pratiques, tirées des contributions, et expériences vécues.

R HASSELMANN