jeudi 30 avril 2020

HARO SUR LE P.I.B.?.






-5,9% aux Etats-Unis, -6,8% en Chine, -6% en France, la chute annoncée du PIB fait la une des journaux, venant encore en rajouter sur l’anxiété des gens.

N’est-il pas enfin temps de s’affranchir de cet instrument grossier… et mensonger ?

Non pour casser le thermomètre qui est censé mesurer la santé économique du pays, mais pour nous permettre de prendre les bonnes décisions : pour faire simple, des décisions orientées vers le bonheur des gens plutôt que vers la prospérité des indices boursiers.

Deux observations pour étayer ce propos :

- Le mois d’avril que nous vivons : les experts nous prédisent en France sur le mois, une chute du PIB de l’ordre de 30%, alors que nos concitoyens ne manquent quasiment de rien d’essentiel (sinon d’espace pour ceux qui vivent dans de petits appartements). 60%, dit-on, vivent même ce confinement agréablement. Quel est alors le lien entre le bonheur ressenti et le PIB ?

- Et si la reprise se fait, comme beaucoup l’espèrent, sur un nouveau modèle plus en adéquation avec la survie de l’humanité, nul doute que le PIB en sortira sensiblement dégradé : moins de produits et de services inessentiels, moins de gaspillage, moins de déchets, moins de trajets en avions, moins d’accidents sur les routes, moins de surfaces bétonnées, … autant de facteurs négatifs en moins, qui aujourd’hui apportent une contribution curieusement positive à la croissance du PIB.

Le changement de perspective auquel nous sommes invités par une majorité de nos concitoyens n’implique-t-il pas dès aujourd’hui un changement dans la façon dont nous mesurons le développement de notre société ?
Il en va du PIB comme du cholestérol : il y a le bon et le mauvais ! Et, de la même façon qu’on n’apprécie plus maintenant la santé d’une personne à son seul taux de cholestérol A (ou B), il est urgent d’apprécier la santé de notre société autrement que par le seul PIB.

Un indicateur qui prendrait certes en considération la production de biens et de services, mais en leur attribuant un signe positif ou négatif selon leur adéquation avec la nouvelle perspective choisie, et prenant en compte :
- La qualité des services à la population (dont la santé, la justice, la sécurité),
- La préservation des ressources naturelles y compris énergétiques,
- La réduction des émissions de gaz à effet de serre,
- L’économie d’espace (en opposition à l’artificialisation des sols),
- La réparabilité des équipements et les taux de recyclage,
- La renaissance de la faune et de la flore dans leur diversité,
- Etc.
Tout ceci n’a rien de nouveau. Ce qui est nouveau, c’est l’urgence dans laquelle nous sommes de sortir du piège dans lequel nous enferme le PIB pris comme référence unique, et de trouver rapidement une façon plus intelligente de mesurer le développement des nations ; développement nécessaire, car tout être vivant croît… ou meure.

A l’aune de ce nouvel indicateur, nous découvrirons sans doute que la catastrophe économique actuelle n’est pas si dévastatrice qu’on l’imagine. A condition que l’on aide rapidement les branches d’activités inessentielles à se réinventer ; et surtout qu’on aide fortement les individus qui en dépendent à survivre puis se reconvertir.

J BELLIER, Maire de JOUY EN JOSAS
Membre Fondateur de LIBR'ACTEURS

lundi 27 avril 2020

LE TEMPS D'APRES







Dans 15 jours, si rien ne vient changer la donne, le pays entre dans la phase dite de déconfinement.

Cette opération va être conduite selon des critères, sanitaires (testés ou pas, positifs ou pas), générationnels (plus de 65 ans, ou pas, prime enfance ou pas), géographiques (régions plus ou moins infectées), économiques sectoriels (commerces, restauration, spectacle vivant, sport etc…)

Cette simple énumération, nonobstant les aspects intendance (masques, gel, tests, espaces accueil des positifs à risques.) témoigne de la complexité d’une opération à bien faire comprendre à la collectivité à commencer par les élus qui découvriront demain les modalités.

La difficulté est obérée, par un contexte social marqué par la défiance, et l’angoisse, en dépit ici ou là de belles preuves de solidarité et d’ingéniosité.
Tout l’enjeux du pouvoir en place,  consiste à proposer un projet collectif crédible, que le plus grand nombre s’appropriera, pour évacuer la peur individuelle d’un lendemain incertain.

Il faut espérer que le pouvoir compte en ses rangs de vrais spécialistes de la gestion des ressources humaines car c’est de cela qu’il s’agit. Des spécialistes des techniques de motivation des équipes en entreprises, de la connaissance des sociostyles, qui permettent d’identifier les bons outils pour motiver, la construction collective d’un plan stratégique.

Le citoyen a titre individuel est perturbé par un monde bouleversé, dans l’espace et le temps, par le fossé qui se creuse entre le riche et le pauvre, par la prise de conscience de la mondialisation et de « l’Autre », couplée à la réalité palpable d’une terre qui a ses limites notamment au plan des ressources naturelles.
Ce citoyen, quand il se regroupe, attise sa hantise quand il constate notamment la faiblesse des gouvernants, des pseudos sachants ou des institutions désormais trop rigides pour des réactions appropriées.

Voilà, une sorte d’état des lieux, qui doit conduire la suite de nos travaux.
 « Rendre le citoyen acteur de son destin ». Cette ambition correspond à la certitude que le Français a une volonté première, comprendre les données et les conséquences pour maitriser autant que faire ce peut ce destin individuel et collectif.
Il convient donc de réfléchir a UNE REVOLUTION, au sens littéral du terme, à savoir une transition circulaire dans tous les domaines.

A cet égard, les expériences d’économie circulaire, dans les échanges de biens et services constituent un bel exemple, qui doit servir de tuteur pour les domaines institutionnels, économiques et financiers.

Cela devrait peut-être éviter La REVOLUTION celle violente, qui conduirait au chaos.

R HASSELMANN
Président de LIBR’ACTEURS