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dimanche 17 février 2013

Le vote blanc pour une nouvelle nuit du 4 août


Trop c’est trop.
La réflexion de François REBSAMEN, le président du groupe socialiste au Sénat, « Respecter le Parlement, ce n’est pas de le faire travailler jusqu’au 7 août », à une déclaration du ministre des relations avec le Parlement, Alain VIDALIES, annonçant un programme « très chargé » et « probablement » une session extraordinaire, est la goutte d’eau qui risque de faire déborder le vase de notre exaspération.

Le sénateur maire de Dijon reproche au gouvernement de « sombrer dans l’inflation législative » et d’oublier qu’il n’a la maîtrise de l’agenda législatif que « deux semaines sur quatre ». Il est vrai que le nombre de projets de lois à examiner est important, mais on ne peut faire grief à un président dont on a soutenu la candidature de vouloir respecter ses engagements et de soumettre trop de textes correspondant à ces mêmes engagements.
Comme souvent, il faut savoir lire entre les lignes et parmi les lois à examiner, il en est une qui n’arrange pas les sénateurs qui l’ont refusée le 18 janvier dernier, c’est celle proposée par le ministre de l’Intérieur concernant l’élection des conseillers départementaux (jusqu’à présent appelés conseillers généraux), des conseillers municipaux et communautaires et le report des élections départementales et régionales en 2015. Désormais, les conseillers départementaux se présenteront en binôme (une femme et un homme) pour assurer une stricte parité, ce qui signifie qu’il n’y a plus un candidat et son suppléant mais deux candidats élus en fonction d’un redécoupage des cantons dont un sur deux sera supprimé. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 13,9 % de conseillères générales et 5,0% de présidentes de conseils généraux.
Le second volet du texte portant sur la réforme du mode de scrutin où les listes seront obligatoires à partir de 1000 habitants au lieu de 3500 semblait faire consensus malgré des chiffres éloquents : 35% de conseillères municipales et 13,8% de femmes maires.
Nous n’allons pas entrer dans tous les détails de la loi qui sera adoptée, mais le but du Sénat est clair. Le rejet permet de gagner du temps avec la navette et la procédure d’adoption allongée qui en découle et l’on peut légitimement se demander si tout cela n’est pas un jeu entre le pouvoir exécutif et législatif qui est détenu par la même majorité. Le prétexte invoqué par Monsieur REBSAMEN de « l’embouteillage législatif » sert ses intérêts à commencer par sa propre réélection en 2014.

Le propos n’est pas innocent après la récente annonce du report de la loi sur le cumul à 2017 par le président de l’Assemblé nationale Claude BARTOLONE, ni au moment où débute la campagne de communication du gouvernement sur l’objectif de déficit du budget à 3% qui ne sera pas tenu malgré les déclarations péremptoires qui avaient précédé.
Il est impératif d’organiser une nuit du 4 août pour mettre fin à cette nouvelle féodalité et à ces privilèges qui permettent aux élus de s’affranchir de toute éthique pour préserver leurs intérêts et disposer librement de nos votes sans contrôle.

Nous avons à notre disposition une arme redoutable : le vote blanc qui vient en discussion au Sénat le 28 février prochain après que les députés aient décidé qu’ils seront séparés des bulletins nuls, mais pas comptabilisés comme suffrages exprimés. Un nombre important de bulletins blancs pourra modifier sensiblement le résultat attendu par des candidats qui espéraient une réélection facile. Essayons de réfléchir au meilleur usage que nous pouvons en faire pour les scrutins de 2014.

LIBR’ACTEURS, est en relation étroite avec des associations et en particulier avec le PARTI du vote BLANC, pour réfléchir aux modalités d’actions de sensibilisation, et à une traduction concrète, dans les urnes en 2014.

B. MALAGUTI.

Crédits image : Le HuffPost avec AFP

mercredi 24 octobre 2012

Du centre au centre en passant par le centre

Assemblée Nationale

Il y a des idées qui ont la vie dure, notamment celle qui consiste à croire qu’une démocratie ne peut être composée que de deux camps politiques distincts, la gauche et la droite.

C’est une vision simpliste qui a le mérite de la clarté et permet aux citoyens infantilisés que nous sommes de faire le « bon choix » le jour des élections.

Mais depuis quelques années, il y a un troisième prétendant qui peine à faire entendre une petite musique différente, je parle du centre.

Dimanche 20 octobre, Jean-Louis Borloo a lancé l’Union des Démocrates Indépendants dont il veut « faire le premier parti de France », jusque là c’est clair, et même que « je suis chaud comme la braise » et « je fais toujours un pas après l’autre » ajoute-t-il (nous l’avons vu pour sa candidature à l’élection présidentielle), mais là où ça devient plus compliqué, c’est que ce centre indépendant est « en coalition avec la droite républicaine » et se situe clairement dans l’opposition au gouvernement actuel.
Et pour être sur que nous comprenons bien, il ajoute : «L'indépendance, c'est la puissance. Mais l'indépendance, ce n'est pas l'isolement ».

De l’autre côté du centre si l’on peut ainsi le situer, nous retrouvons François BAYROU et son MoDem qui fait eau de toutes parts et cherche à sauver ce qui peut l’être.
Adoptant une position diamétralement opposée, Jean-Luc BENNHAMIAS, un de ses vice-présidents déclare que l’UDI « est un adversaire politique » !
Autre personnalité incontestable du centre, Corinne LEPAGE avait annoncé deux jours plus tôt parlant de l’UDI : « Je suis en train de travailler à la même chose mais sur l’autre côté, si je puis dire. Je vais lancer un appel au rassemblement des familles du centre de sensibilités différentes qui souhaitent le succès de l’actuel président de la République. Par pragmatisme, je veux aller au-delà des coupures habituelles entre droite et gauche. »

Quel rapport avec L’ibr’acteurs vous dites-vous en lisant cela ?
Il est simple et évident. Et c’est Jean-Christophe LAGARDE, vice-président de l’UDI qui nous livre la clé : « La seule impasse pour le centre…. c'est ceux qui ont voulu s’isoler. Le système électoral qui nous est imposé conduit à des alliances. »

Et voilà, tout est dit, notre mode de scrutin oblige les petites formations à s’allier avec un parti dominant et celles qui refusent les petits arrangements à ne pas exister.

Nous expliquions dans un article précédent comment on peut devenir majoritaire avec moins d’un quart de l’électorat. Un récent sondage fait apparaitre que 28% de Français se déclarent « ni de gauche ni de droite », et pourtant du centre au centre en passant par le centre, la loi électorale fait qu’ils ne sont pas représentés.

C’est pour cela que nous ne cessons de dire et écrire qu’une réforme des institutions est le seul moyen de régénérer la démocratie.

Bernard MALAGUTI

mercredi 25 juin 2008

Chiffonniers

Que cette corporation ne s’offusque pas du titre, il en est de noble, ceux d’EMMAUS notamment, il en est de moins respectables: Nos parlementaires !

Vous allez dire que je fais une fixation sur ces pauvres gens mais il y a de quoi !

Je ne vais pas reprendre la longue litanie des erreurs de prévisions, des mensonges avérés, des petits arrangements entre amis et autres trahisons en tous genres et partis confondus.

Nous y reviendrons à l’ occasion des prochaines échéances électorales.

Dans l’instant et répondant ainsi en partie aux demandes de nos visiteurs et sympathisants, nous allons nous recentrer sur l’urgence, en regard de notre charte et de nos objectifs. La commission BALLADUR en charge d’une proposition de réforme des institutions a produit un rapport que nous avons étudié avec attention.

Nous avons été déçus de ne pas y trouver, en particulier et de manière forte, la fin du cumul de certains mandats, et de la longévité politique, la disparition de l’échelon conseil général, par une place affirmé des communautés de communes et d’agglomérations, ou encore l’ébauche d’un statut de l’élu novateur.

Comme nous le pensions, le pire était à venir et il est venu !

Occulté par la croissance qui stagne, par le pétrole qui flambe, par les comptes sociaux qui flanchent et par l’équipe de France de football qui sert a publier des bans de mariage, le projet de loi constitutionnelle de réforme du fonctionnement de notre démocratie, est l’enjeu d’une querelle de chiffonniers, entre l’UMP et le Parti Socialiste. Cela démontre que s’il faut conserver un bicaméralisme revisité, il faut par contre éradiquer sans faiblesse, la bipolarisation partisane !

S’il fallait, une raison, une seule, pour se pencher en urgence sur l’élection, le fonctionnement et l’utilité du SENAT, l’attitude de la Haute Assemblée en cette affaire en donne l’opportunité.

Voila des gens, élus au scrutin indirect, pour des rentes de situations confortables, récompensés par le clientélisme le plus affirmé, qui rejettent :

*Le principe du référendum d’initiative populaire.

*L’introduction d’une dose de proportionnelle dans certains scrutins.

*Le contrôle du parlement sur les nominations suprêmes.

*Le cadrage du recours à l’article 49.3 (adoption sans vote).

Autant de mesquineries, qui vont rendre ardue la réunion d’une majorité des 3/5 pour le vote en Congrès et qui risquent ainsi de permettre de voir le « bébé jeté avec l’eau du bain ».

Dramatique quand on sait, notamment, que Pierre MAZEAUD, ancien Président du Conseil Constitutionnel, s’est prononcé en particulier sur la fin du cumul de tous les mandats électifs principaux.


Richard HASSELMANN

Dessin original
Honoré DAUMIER