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lundi 9 janvier 2012

2012 : Fin du monde ou ère nouvelle ?

Certains oracles tels que Nostradamus ou le calendrier Maya nous annoncent la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Ce n’est pas la première fois ni, espérons-le, la dernière, que de telles prédictions sont faites et notre chère vieille terre est toujours là.

Pour autant, si notre propos n’est pas de parler de l’Apocalypse, il faut bien admettre que 2011 a été la fin d’un monde, et gageons que 2012 sera l’an 1 d’une nouvelle ère. La crise économique actuelle qui fait suite à celle de 2007 dont aucun de nos dirigeants n’a tiré les conséquences s’accompagne d’une prise de conscience par les citoyens, les « indignés de Wall Street » qui disent « nous sommes les 99% qui n’avons rien pendant que l’autre pour cent a tout » ou ceux de Madrid et d’ailleurs qui font écho au remarquable ouvrage de Stéphane Hessel

Parallèlement à cette légitime indignation, on ne peut que saluer « le printemps arabe » qui a vu en quelques mois des dictateurs que l’on pensait indéboulonnables grâce à la complaisance avec laquelle nous les traitions, tomber sous la pression de leurs peuples excédés.

Parmi ces changements importants, il y en a un qui devrait faire date, c’est celui qui s’est produit en Islande. La presse française, toujours soucieuse de ne pas déplaire au pouvoir, a consciencieusement oublié d’en parler, exception faite de Médiapart.

Ce petit pays de 320.000 habitants, en faillite en 2008 du fait de la crise bancaire, s’est débarrassé successivement de son gouvernement de droite puis de gauche à la suite de manifestations de rue énormes. Par deux fois, il a refusé, par référendum, les accords entre le nouveau gouvernement et les banques considérant qu’ « il n’y a jamais eu d’obligation légale pour les citoyens islandais d’assumer les pertes d’une banque privée ».

Résultat : la cohésion sociale est renforcée et la croissance supérieure à celle de la zone euro. Mais le plus original est qu’il a confié à une assemblée composée de 25 citoyens tirés au sort hors du « sérail » la charge de réformer la constitution. Chaque semaine depuis avril dernier, l’Assemblée constituante de l’Althing publie l’avancement de ses travaux et tout le monde est invité à partager ses idées sur le le site ou par le biais des réseaux sociaux

A quelques mois de l’élection présidentielle française, les candidats déclarés et putatifs rivalisent de gravité pour annoncer des lendemains sinistres jouant pour la énième fois le rôle de pompier pyromane et l’on comprend que nos compatriotes soient les champions du monde du pessimisme.

Toutefois, ils devraient méditer la formule de Moncef MARZOUKI, nouveau président de la République tunisienne : « le chef, c’est le peuple ».



Bernard MALAGUTI

lundi 12 septembre 2011

De la crise à la convergence ?

La crise que nous vivons n’est pas une crise. Elle n’est que l’un des soubresauts d’une mutation que nous refusons de reconnaître. Elle est annonciatrice du pire comme du meilleur.

En ce sens cette crise de l’été 2011 pourrait favoriser une triple prise de conscience : les méfaits de la finance, la fragilité d’une organisation complexe où trop de décisions ont été abandonnées au privé, émiettées, balkanisées et où, par voie de conséquence, même les classes moyennes, et même supérieures, finissent par être victimes de ce système.

Pour autant, nous le savons, le retour du balancier vers le collectivisme ne serait qu’une nouvelle illusion qui ne ferait que reculer l’échéance d’un effondrement inéluctable.

Nous sommes donc condamnés, condamnation salutaire au demeurant, à concevoir un nouveau « contrat social ». Ce qui requiert de chaque citoyen qu’il renonce aux idées « toute faites ». Celles dont il n’a pas su s’affranchir jusqu’à ce bord de précipice.

Le citoyen de droite doit prendre conscience que son soutien, sa soumission même, au système libéral a raison de ses intérêts et qu’une économie plus régulée ferait son affaire.

Le citoyen de gauche doit prendre conscience que son soutien à un système bureaucratique a déjà eu raison de son désir de solidarité qui est illusoire sans responsabilité.

Je vois donc dans la crise une occasion à saisir avant qu’il ne soit trop tard. Car deux évolutions s’offrent à nous, l’une probable, l’autre possible.

L’évolution la plus probable, c’est celle d’un libéralisme aveugle qui s’enfonce toujours plus dans ses embardées. Là où l’efficacité économique nous a été tant vantée, nous risquons d’avoir des ressources humaines toujours plus considérables qui ne produisent rien. Jusqu’au chaos.

Comment ne pas finir par se dire que, même moins productives, ces ressources humaines pourraient produire plus de richesse et plus de mieux être ? Ce qui implique une volonté politique. Un choix, toujours discutable en démocratie, pour dire ce qui est essentiel de ce qui est futile ou superflu. Ce point est à mes yeux essentiel.

Une énergie considérable est consacrée à produire des nouveautés qui deviennent indispensables parce qu’elles deviennent de nouvelles addictions. Au détriment de besoins essentiels (enseignement, santé, sécurité, écologie, lien social…), au détriment des plus faibles, chacun, dans ses choix individualistes, espérant bien ne pas être dans le camp des faibles.

Est-ce une fatalité ? N’est-ce pas plutôt la porte d’entrée d’une possible alternative ?

Celle d’une sorte de socialisme de demain. Un socialisme qui doit nécessairement couper le cordon ombilical avec la bureaucratie, la titularisation, les régimes spéciaux, l’irresponsabilité et l’assistanat … Un socialisme qui s’approprie les méthodes de management, certes adoucies, dont l’entreprise privée a démontré la performance. Un socialisme qui pourrait convaincre l’électeur de droite qu’il est bien, lui aussi, de ce camp là.

Si la gauche (quelle gauche ?) veut être responsable, elle doit faire cette révolution. Celle qui lui permettra de dégager une forte majorité. Celle dont le poids est indispensable pour mettre réellement en œuvre l’alternative qui vient d’être évoquée.

Les idées et les hommes sont là. Encore faut-il qu’ils soient entendus.

Par exemple, dans cette actualité estivale, la publication par Edgar Morin de son ouvrage « La Voie » mérite une lecture attentive. Dans le même esprit et malgré une approche à mon sens trop « victimaire », Pierre Larrouturou formule une excellente analyse et des propositions intéressantes dans son dernier livre « Pour éviter le crash ultime ». Stéphane Hessel, aujourd’hui « auteur à succès » nous aura invités à nous indigner et, plus récemment encore, à nous engager…

Autant dire qu’un « Appel » de « Sages », solennel et pédagogique, recueillerait un écho auprès des esprits plus murs que jamais. Et également auprès de citoyens d’une Europe qui doit, elle aussi, réviser ses dogmes en profondeur.

Ne laissons passer cette occasion.


Christian LIEBER
Expert-comptable


Crédit photo
Wikimemoire

vendredi 21 mai 2010

Europe, en avant !

Il y a ceux qui ne veulent pas d’une puissance européenne. Paul Volker, rappelé à l'ordre par Barack Obama, vient de nous le rappeler

Un marché solvable pour écouler leurs produits : oui
Une puissance rivale : non

Dans le monde multipolaire actuel la puissance européenne est donc à affaiblir, stratégie qui est vraie pour les Etats unis mais aussi pour la Chine, la Russie …

Il y a les médias, manipulés ou non par les intérêts souhaitant l'effondrement de l'Union et, celui de l'euro .
Il y a les spéculateurs pour qui les situations à risques sont les plus favorables
Il y a le citoyen européen qui n’y comprend plus rien

OUI , Il est à craindre de voir l'économie européenne et avec elle ce qu'il faut bien appeler la civilisation européenne, entrer dans des périodes durables de perte de puissance.

Les gouvernements européens qui hésitent encore à prendre de véritables mesures positives de redressement, dans un monde où les grands Etats et super-Etats investissent pour se donner les technologies et les connaissances nécessaires à leur affirmation géo-stratégique, prennent des responsabilités telles qu'ils mériteraient un remplacement immédiat par des dirigeants plus offensifs.

Les raisonnements de politique intérieure, de réélections personnelles, de cumul de mandats et de carrières politiques « plombent » une vision, un sens, une volonté d’Europe et l’avenir de nos enfants dans une civilisation européenne telle que nous la vivons s’assombrit.

Ou sont les plans massifs d'investissements à court, moyen et long terme dans les domaines d'avenirs connus et de plus en plus explorés par nos rivaux non-européens ?

Technologies de substitution aux vieilles énergies et aux vieilles industries,
Généralisation de la formation universitaire de 3e cycle, conquête spatiale,
Mise en place d'un fonds stratégique européen collecté auprès des citoyens de l'Europe (qui en auraient largement les moyens, si les gouvernements se montraient capables de leur offrir des modalités sécurisés de placement)

Et surtout

Où est la fameuse gouvernance européenne ?

Quid :

De la mise en place d'un véritable pouvoir fédéral ?
D’un véritable pouvoir parlementaire européen face à un véritable exécutif ?
D'une harmonisation rendant possible la gestion économique, financière et sociale de l'ensemble institué, sur une base harmonisée entre les Etats ?

Si la situation de l'Europe continuait à se détériorer face aux autres grandes puissances, ces mesures finiraient peut-être par être jugées indispensables. Il est triste que les responsables actuels, dépassant leurs petits intérêts et égoïsmes, ne l'aient pas encore compris.


Eric Campion


Crédit photo
Laura

jeudi 3 septembre 2009

Des RECETTES... mais toutes les RECETTES !

L’un de nos visiteurs, m’a fait, a juste titre, observer que j’avais fait allusion a un écrit non publié en son temps sur notre « blog ».

L’actualité, avec les gesticulations médiatiques sur la « CHASSE aux BONUS » me fournit l’opportunité de reprendre ce billet adressé à l’époque à la presse économique (LES ECHOS et CHALLENGES).

A l’heure ou la dette du pays continue a dériver, a l’heure ou l’on parle d’un grand emprunt, à l’heure ou l’on vient ergoter pour financer la santé du plus grand nombre, il est un moment ou il faut savoir débusquer sans faiblesse, toutes les évasions de recettes fiscales et sociales.

Notre analyse prouve que le DIABLE SE CACHE DANS DES DETAILS.

Oui il est indispensable de cantonner les rémunérations, sous quelques formes qu’elles soient distribuées, BONUS, STOCK OPTION, RETRAITE CHAPEAU, NICHES FISCALES celles que l’on vient de renoncer a « raboter », et autres.

Ayant eu la chance, après plus de 15 années au sein du Ministère des Finances, de diriger des entreprises ou groupes détenus par un actionnariat privé familial, j’ai vu arriver les FONDS anonymes, en recherche de rentabilité purement financière, et sachant se faire des alliés au sein mêmes des entreprises « vampirisées ».

Si l’on veut aller au bout de la logique et peut être même éradiquer la cause première des délocalisations, de la casse des emplois et de la ruine de tissus industriels entiers, il faut regarder de plus prés, les montages en LBO (Leverage Buy Out) et surtout LMBO (leverage Management Buy Out).

Il s’agit de l’achat d’une entreprise par un entrant financier, avec effet de levier par endettement, et dans de très nombreux cas, en associant au capital, une partie du « High »management en place.

Le cadre supérieur qui devient salarie/associé, signe avec le fonds d’investissements un pacte d’actionnaires, et tout ou partie des actions sont logés dans des raisons sociales « Off shore ».

Ensuite vogue la galère, pour le salarié lambda qui lui n’est pas dans la combine et qui assiste au démantèlement de services, aux restructurations sociales et autres ventes d’actifs.

Le rachat avec effet de levier, c’est la technique de création d’une dette (dite sénior), qui permet une partie de l’achat et amortie par l’exploitation courante. On peut aller plus loin, en créant des dettes « mezzanines », ou en vendant les actifs immobiliers à des SCI qui portent une partie de l’endettement.

Avec de telles méthodes, confortées par une petite délocalisation, un petit plan social, ou une externalisation de services supports, le résultat de l’entreprise devient vite séduisant, les dividendes aussi.

Mais salaires et dividendes soumis au droit français car regardés comme la contrepartie d’un travail fournit, cela est moins alléchant que les plus values tirées des actions de l’entreprises distribuées pour « échine souple ».

Ainsi le contrat de travail initial, qui a déclenché l’entrée dans le LMBO, et l’octroi de bonus voit ces compléments substantiels de rémunérations échapper aux cotisations sociales car…..il s’agit de plus values sur actions.

Voilà une piste parmi de nombreuses autres, et il est facile de chiffrer l’évasion de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu ainsi organisée, et aidé par la NICHE « Plan Epargne en Actions ».

Ce n’est pas TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER PLUS, c’est combiner et casser vite, pour encaisser plus avec l’aide largement payée de cabinets et banques spécialisés.

A cet égard les nouvelles normes comptables internationales, vont encore obscurcir la vision.

Je reviendrai pour conclure sur 2 commentaires, laissés, sous ma signature sur 2 sites très fréquentés, et qui m’ont attiré en leur temps des remarques acerbes.

Sincèrement croyez vous raisonnable de faire des ponts d’or fiscaux, a des chanteurs ou sportifs, au moment ou l’on ratiocine sur le salaire des infirmières, des médecins généralistes, des instituteurs ou des pompiers pour ne citer qu’eux ?

Par ailleurs est-il indécent de demander aux seniors (j’en suis un), qui ont vécu l’âge d’or de l’emploi, qui ont géré a court terme l’avenir de leurs enfants et petits enfants (jusque et y compris en votant pour des cumulards de mandats), de cracher au bassinet de la solidarité, dés que leurs revenus mensuels (retraites et patrimoine) sont supérieurs à un seuil, qui pourrait être 3 fois le SMIC ?

Cela aussi fait partie des RECETTES, TOUTES LES RECETTES !

Bonne rentrée a tous.


Richard HASSELMANN

lundi 9 février 2009

Exemplaire !!!

Au moment

Où l’on glose, et d’autres se gaussent sur le plan de relance « A », le plan de relance « B », et sur le plan de sauvetage tous azimuts.
Où le cri « le CAC 40 et les banques d’abord » supplante le traditionnel « les femmes et les enfants d’abord ! », il est des comportements exemplaires !!

Exemplaires de l’outrance, de l’incurie et du fait qu’en matière de décence économique et financière, passé les bornes il n’y a pas de limites. Je veux parler de l’attitude des Sociétés d’autoroutes qui "menacent" (sic) de ne pas participer au plan de relance si les redevances domaniales sont augmentées.

Vous allez me dire, Oui et alors ?

Alors cela est exemplaire, car à bien y regarder tout est lié.


La majorité des français, plaide pour le maintien de certains services publics (Poste, Hôpitaux notamment), et la maîtrise par l’Etat de secteurs de logistiques et de défense et sa réintroduction dans le secteur bancaire défaillant. Les principaux lobbies et bailleurs de fonds pour le « POLITIQUE », gros employeurs de surcroît, sont le BTP et l’automobile.

La relance, en manque flagrant d’imagination, sert donc la soupe à ces secteurs. Si l’on relance par le BTP et l’automobile, que croyez vous qu’il va advenir, une diminution de la fréquentation autoroutière ?

Evidemment NON, mais l’ennui c’est qu’en 2006 on a privatisé les sociétés d’autoroute, qui dés 2007, ont distribué force dividendes. Aujourd’hui, au moment où il faut « cracher au bassinet », on pousse des cris d’orfraie, et on menace de boycotter le plan de relance.

Chiche, les concessions viennent bientôt à terme, on ne les renouvelle pas et on réintègre dans le giron public, un secteur essentiel de l’aménagement du territoire.


A la clé, redéploiement des emplois de l’équipement, réorientation des investissements vers des secteurs ou le désenclavement ne rime pas avec profitabilité.

A méditer !!


Richard HASSELMANN

jeudi 22 janvier 2009

Libres acteurs

L'année 2008 a commencé par le scandale Kerviel et s'est terminée par le scandale Madoff. De bout en bout, cette année a mis en lumière la face cachée d'un système, sans âme ni sens, dévastateur et auto-destructeur, arrivant au bout de ses limites et de ses contradictions.

Ce système, que certains appellent le capitalisme financier, a pris une telle ampleur, se montre tellement dominant que nul ne le pensait aussi faillible. Et pourtant... L'histoire récente montre que sa principale réalité est au fond son côté superficiel ! Les marchés, si exigeants, si puissants, sont devenus des marchés de dupes !

Par exemple, dans les années 90, le fonds d'investissement LTCM est parvenu à engager 1400 milliards de dollars de contrats hors bilan aux quatre coins de la planète grâce à des instruments financiers permettant de gigantesques effets de levier. Son bilan n'affichait que 100 milliards de dollars, et ses fonds propres ne s'élevaient qu'à... 5 milliards de dollars. En 1998, lorsque la Russie, impactée par la crise asiatique de 1997, a rendu LTCM insolvable par ses défauts de paiements, il s'est ensuivi un effet en cascade qui a provoqué une importante crise financière. Ce sont en tout cas des milliards de dollars bien réels que les autorités financières américaines ont décidé d'injecter pour sauver, déjà, un système bancaire menacé et, avec lui, quelques spéculateurs coupables et irresponsables.

De même, en 2001, la découverte des comptes truqués d'Enron a provoqué une crise dont les conséquences sur les épargnants, les entreprises et les citoyens ont été bien réels. Dans les années 2000, au lieu de tirer les leçons de l'expérience LTCM, un certain nombre de produits et instruments financiers ont été inventés pour augmenter davantage encore les effets de levier, et pour se débarrasser des risques qu'ils génèrent. Ainsi en est-il des CDS (credit default swap) : ces contrats d'assurance non réglementés garantissent à une personne d'être payée même si une institution financière ou un instrument financer fait défaut. Or, à y regarder de près, cette garantie semble artificielle. En effet, l'absence de réglementation à son égard génère des risques énormes de défaut de paiement. C'est précisément ce qui est arrivé à Bear Stearns et AIG, deux émetteurs de CDS sauvés de la faillite en 2008 par l'intervention publique.

Les banques ont inventé des techniques et des titres spécifiques pour vendre à d'autres leurs actifs à risque et les faire disparaître de leur bilan. Ces techniques sont tout à fait légales, mais je les trouve malhonnêtes et profondément choquantes. Qu'est devenu l'objet social de ces organismes censés exister pour apporter un service à des entreprises, des particuliers ou des Etats ? En raison du sauvetage obligatoire et systématique du système bancaire pour éviter de reproduire les erreurs de 1929, les dérives scandaleuses et irresponsables d'acteurs qui semblent guidés par la seule cupidité se retrouvent globalement impunies.

La titrisation permanente de tout et n'importe quoi (par exemple des subprimes et autres créances douteuses...), qui génère des frais bancaires rémunérateurs pour les acteurs de la finance, et qui échappent, par son opacité et sa complexité, au contrôle et à la vigilance de clients acheteurs et même d'organismes d'évaluation telles que les agences de notation, devient insupportable. Cette activité est gigantesque en volume.

A titre d'exemple, les CDS ont un encours actuellement estimé à 45 000 milliards de dollars après avoir atteint un pic de 70 000 millirads de dollars (c'est-à-dire davantage que le PIB mondial...!). Mais, franchement, quel service réel apporte-t-elle à la société ? Bien sûr, un minimum de titres et produits financiers sont nécessaires à l'épargne et à la gestion des risques. Reconnaissons que les volumes et pratiques dérits ci-dessus ne concernent pas ce service minimum utile. Pire, ils déstabilisent fortement la société par les crises régulières et brutales qu'ils provoquent.

Mais le virtuel ne touche pas que la shère financière. Une autre dérive est en train de se produire sous nos yeux, engagée cette fois par des dirigeants politiques aveuglés par des certitudes, des habitudes ou des réflexes qui les éloignent de toute prise de recul. Je veux parler de l'artifice de la dette publique, utilisé pour trouver subitement les milliards d'euros ou de dollars dont on a besoin. Ne nous leurrons pas : ces milliards virtuels d'aujoud'hui seront des milliards bien réels à rembourser demain. Tôt ou tard, les contraintes réelles finissent par nous rattraper.

Il existe un proverbe disant "qu'un homme averti en vaut deux". Etant de nature optimiste, animé de surcroît par la foi en l'Homme, mon propos n'est pas de sombrer dans le catastrophisme (déjà ambiant et omni-présent !), mais d'appeler à la vigilance et à la prise de recul, en vue de renforcer un message d'espoir. Quand on parle de "système", il s'agit en fait d'un ensemble de règles, de fonctionnement et de priorités que l'homme s'impose à lui-même. Ainsi, il n'a tenu qu'à lui de favoriser cette titrisation absurde et dévastatrice décrite plus haut, et il ne tient qu'à lui d'y mettre fin.

Il est grand temps que les dirigeants politiques jouent leur rôle et prennent leurs responsabilités en mettant en place un nouveau "système". Mais, la soif de pouvoir (et la volonté, en France, de conserver ses mandats le plus longtemps possible...) les incite à proposer ce que les électeurs ont envie d'entendre. Les plus manipulateurs jouent même sur les sentiments de peur ou exacerbent les intérêts individuels au détriment des intérêts collectifs. Ils devraient au contraire proposer un chemin de progrès à long terme pour la société.

Il est donc grand temps que les citoyens se réveillent et expriment par eux-mêmes de nouvelles attentes : celles d'un monde organisé selon des principes de « réalité simple » plutôt que de « virtualité sophistiquée », selon des valeurs humaines et sociales plutôt que des valeurs matérielles et d'intérêt, et selon des choix libres et assumés plutôt que des non-choix faussement subis.

Un peu de recul et une prise de conscience « active » s'imposent. Cela vaut pour la finance et la gestion des deniers publics, dont nous venons d'évoquer respectivement les excès et la déraison. Cela vaut tout aussi bien pour d'autre sujets. Par exemple, la tentation protectionniste et du « chacun pour soi » qui s'instaure sous prétexte de régler la crise économique. Ou encore, la mise en place d'une politique autoritaire et même de guerre, sujette à certaines dérives à l'égard de la démocratie et des Droits de l'Homme, au nom de la lutte contre le terrorisme et contre l'insécurité en général.

Ce sont cette vigilance et cette lucidité qui feront de nous de libres acteurs de nos vie. Ce sont cette vigilance et cette lucidité que je nous souhaite à tous de bien entretenir durant cette année 2009.


Lionel Lacassagne

mardi 2 décembre 2008

Visionnaire lucide

LIBR'ACTEURS est inséré dans un réseau de démocrates, lucides et éclairés. Nous plaidons sans relâche sur ce site, pour une nouvelle donne démocratique et un nouveau référentiel de valeurs. Nous avons décrit tous les dangers d'un ordre économique et financier mondial inféodé aux mercenaires financiers. Nous ne pouvons résister au plaisir de faire lire et faire circuler ce qui suit.

"I believe that banking institutions are more dangerous to our libertiesthan standing armies. If the American people ever allow private banks to control the issue of their currency, first by inflation, then by deflation, the banks and corporations that will grow up around the banks will deprive the people of all property until their children wake-up homeless on the continent their fathers conquered" - Thomas Jefferson 1802

Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, ces banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis"

Thomas Jefferson : 1743 - 1826
Troisième président des États-Unis d'Amérique de 1801 à 1809. Philosophe,
agronome, inventeur, architecte et corédacteur de la Déclaration d'indépendance


Le Collectif Libr'acteurs

lundi 20 octobre 2008

La mare ...

Vous savez, quand vous jetez un pavé dans une mare, sur le moment cela fait du bruit, des vagues, et cela dérange une faune bizarre que vous êtes surpris de trouver là.

Et puis, si vous n’y prenez pas gare, tout redevient comme avant, la surface de la mare redevient lisse et opaque, l’essentiel se passe sous la surface, et une mare non agitée ou nettoyée, sent de plus en plus mauvais.

C’est exactement ce que nous risquons de vivre avec la crise financière, les opportunistes, les mercenaires de la finance, les incompétents, et les escrocs de tous bords et de tous poils viennent d’être bousculés dans leurs sinistres industries.

Ils attendent que le vent tourne, pour reprendre leur petit business, improductif, hermétique, sauf pour leur avidité court-termiste.

On jette en pâture au bon peuple, des réunions du G4, G7, G « quelque chose à dire », en pleine nuit. On stigmatise des parachutes dorés sur tranche, on annonce que la vieille Europe lave plus blanc que blanc, mais on élude le fonds de l’affaire.

Il s’agit de reprendre purement et simplement la main sur les règles de déontologie financière, et sur les normes comptables qui permettent d’appréhender avec précision la situation effective de tout opérateur économique, qu’il soit Etat, collectivité, banque, Entreprise, ou simple quidam.

Il faut revenir à la réalité, au palpable, et pourquoi pas à l’étalon OR !!

LIBR’ACTEURS prône pour une agriculture qui suit la saisonnalité et est enracinée. Nous regardons avec méfiance l’agriculture « hors sol » qui donne des fruits fades et neutres.

C’est identique pour l’économie, elle est « hors sol », en ce sens qu’elle ne repose sur aucune sincérité. Il faut mettre un terme à la dictature intellectuelle des maniaques des normes comptables, qui fourbissent des normes, qu’ils ont ensuite la charge de faire respecter, et, cerise sur le gâteau, ceux sont les mêmes qui conseillent, l’entreprise dans ce dédale.

Nous avons été quelques uns, a dénoncer la dérive instillée par Bruxelles, par le biais des normes IFRS (International Financial Reporting Standard) dés leur émergence. En pure perte le lobby des grands cabinets financiers internationaux, tenait la plume des euros technocrates.

Tout vient de là, un organisme comme l’IASB (International Accounting Standards Board), produit des normes, alors qu’il s’agit d’un organisme privé. Si nous ne revenons pas au cout historique, à la sincérité du bilan, et aux valeurs résiduelles, nous aurons, avec de nouveaux instruments « masquant » une autre crise bientôt.

J’ai commencé par l’image de « la Mare » je termine avec celle du dopage. Les montages financiers de tous ordres, permettent de surévaluer la capacité de performance d’un opérateur.

Revenons a un partenariat financier (mieux que capitalisme durablement entaché) de proximité, identifiable, et à des réalités patrimoniales palpables qui seules doivent autoriser demain les crédits et les confiances accordées.


Richard HASSELMANN

Origine des liens
Wikipedia