Affichage des articles dont le libellé est culture. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est culture. Afficher tous les articles

lundi 31 décembre 2012

Mariage pour tous


Pour clore cette année 2012, avec des vœux chaleureux, au plan familial et professionnel, LIBR’ACTEURS vous livre une réflexion d’un Maire, fondateur de notre association.

A l’évidence de bonnes questions pour ouvrir 2013 sur des perspectives lucides et dynamiques.


A propos du mariage pour tous…le propos d’un Maire de base !


Des citoyens m’ont demandé à plusieurs reprises ma position sur le projet de loi en préparation, communément appelée loi sur « le mariage pour tous ».
J’avoue que je ne serais pas à l’aise si je devais célébrer le mariage entre deux hommes ou deux femmes en mairie. Ce n’est pas une position fondée sur un dogme ou une morale, c’est ce que je ressens profondément en moi, en héritage sans doute d’une nature et d’une culture (l’inné et l’acquis) que je ne peux renier. Le mariage, pour moi, reste l’union d’un homme et d’une femme avec le potentiel d’enfants susceptibles d’en naître.

Je n’aurais en revanche aucune réticence à célébrer un PACS (qu’on pourrait renforcer/améliorer et nommer plus élégamment) en mairie. Y compris en assumant le potentiel d’enfants que le couple pourrait ultérieurement (et chaleureusement) accueillir ou recueillir.

Nous en avons parlé en municipalité. Chacun s’est exprimé en toute liberté, chacun a écouté les arguments parfois divergents de son voisin. Mais j’ai noté que jamais, à aucun moment, l’un d’entre nous n’a évoqué d’arguments moraux ou religieux pour justifier sa position. Quelques un(e)s étaient favorables au projet de loi, les autres opposé(e)s.

Il m’est en tout cas apparu comme une évidence que le sujet méritait mieux qu’une loi dans l’urgence ; qu’il fallait prendre le temps d’en débattre, de s’écouter les uns les autres, de mesurer attentivement les conséquences du projet de loi, de permettre aussi aux esprits d’évoluer, dans un sens ou dans l’autre.

En résumé, c’est à mon sens un projet tout à fait prématuré et inutilement provocant.

N’y a-t-il pas d’autres sujets plus brûlants sur lesquels le pays devrait aujourd’hui porter toute son énergie : jeunesses à la dérive, chômage croissant, mal logement, … ? Ou, pour rester sur le créneau social, comment gérer, notamment dans l’intérêt des enfants, cette transformation profonde de la société induite par l’explosion des séparations et des divorces ?

J BELLIER.


Crédits Photo : LP/Yann Foreix

mercredi 19 décembre 2012

La repentance n’est pas un long fleuve tranquille


Nous vous avions annoncé que nous allions aborder des thématiques variées et parler sans langue de bois de sujets qui suscitent des débats animés, c’est le cas de la repentance et plus particulièrement des relations franco -algériennes.

Le président de la République François HOLLANDE doit effectuer ce 19 décembre une visite d’État en Algérie et déjà la polémique s’installe avec la demande de personnalités algériennes de la "reconnaissance franche des crimes perpétrés par le colonialisme français".

Interrogé sur ce sujet, le sénateur UMP Gérard LONGUET a répondu par un bras d’honneur accompagné de ce commentaire : «La France n’a pas à avoir honte de sa présence en Algérie pendant la colonisation, en tout cas c’est ma conviction ». La politique sur des sujets aussi brûlants se résume hélas souvent à des petites phrases, notamment la réponse d’Harlem DÉSIR, nouveau Premier Secrétaire du Parti Socialiste qui parle de la « droite française bête et méchante ». Sans vouloir les accabler, d’un côté comme de l’autre, ils jouent petit bras !

Est-il nécessaire de rappeler que la guerre d’Algérie a fait en 8 ans du côté français 25 000 morts et 65 000 blessés dont deux tiers d’appelés du contingent qui n’avaient pas demandé à mourir pour défendre ces départements qui faisaient alors partie de la République française ?

Si on commence à faire le procès de la colonisation en général et des exactions qu’elle a générée, on n’a pas fini et il n’est pas certain que l’Algérie sorte indemne de la confrontation, il suffit de prendre l’empire ottoman qui s’étendait des rives de la Méditerranée aux confins de la Mer Noire. Pour continuer sur ce thème, oublie-t-on que les musulmans furent les plus grands marchands d’esclaves du monde pour une raison simple, c’est que l’islam interdit d’asservir un musulman et que la ville d’Alger au 17ème siècle comptait 35 000 esclaves chrétiens sur une population estimée à 100 000 habitants.

Pourquoi raviver ces mauvais souvenirs, tout simplement pour rappeler que depuis 2001, la France a voté la loi TAUBIRA dont l’article 1er est ainsi libellé : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique ainsi que la traite dans l'océan Indien d'une part, et l'esclavage d'autre part, perpétrés à partir du XVe siècle, aux Amériques et aux Caraïbes, dans l'océan Indien et en Europe contre les populations africaines, amérindiennes, malgaches et indiennes constituent un crime contre l'humanité. » et qu’il est facile de la part de nos amis algériens de reprocher aux autres ses propres turpitudes, l’esclavage ayant été aboli en 1848 par la République française . Dans le deuxième paragraphe de l'article « L'application des décrets », il est écrit : « La situation est plus délicate en Algérie et au Sénégal, car une partie des esclaves appartiennent aux indigènes. » Fermons la parenthèse.

La France assume difficilement son histoire, Jacques CHIRAC a suscité une polémique en reconnaissant le 16 juillet 1995 la responsabilité de notre pays dans la déportation des Juifs avec la rafle du Vel d’Hiv : " La France, ce jour-là, accomplissait l'irréparable. Manquant à sa parole, elle livrait ses protégés à leurs bourreaux." Ses prédécesseurs au rang desquels François MITTERRAND ne reconnaissaient pas le régime de Vichy comme étant la France. François HOLLANDE est allé un peu plus loin en reconnaissant la répression du 17 octobre 1961 qui a fait plusieurs centaines de victime, mais de grâce ne refaisons pas en permanence le procès de l’histoire !

Il est probable que le Président de la République française aura tout cela en tête lorsqu’il atterrira sur le sol algérien, mais il devra faire très attention à ce qu’il dira, parce qu’au-delà du devoir de mémoire, il en est un autre plus important encore, celui de garantir la paix des deux côtés de la Méditerranée et rappeler à ses hôtes que les dangers qui menacent nos pays respectifs sont très réels.

Si la repentance n’est pas un long fleuve tranquille, préserver la paix est un exercice beaucoup plus difficile.

Bernard MALAGUTI

Crédits Photo : The Power of Repentance - Shaykh Yasir Qadhi

vendredi 2 janvier 2009

Elitisme, méritocratie et médiocratie

De manière indirecte et larvée, les ballons d’essai lancé ici ou là par le Président de la République, génèrent des effets collatéraux qu’il faut observer. L’un des derniers exemples en date, découle du concept de "discrimation positive", désormais édulcorée par Madama WEIL et de la noble idée d’une politique de civilisation.

Dans la foulée de cette louable ambition, on apprend qu’une IGA (Inspection Générale de l’administration) préconise, de minimiser l’impact des épreuves de culture générale, dans les concours pour le recrutement des fonctionnaires.

La motivation est claire et peut paraître justifiée, il est en effet incontestable, qu’il y a inégalité, en fonction de l’origine sociale, pour les candidats face à ces épreuves, qui font appel à un corpus de moins en moins enseigné, et qui relève presque de l’inné ou de la tradition familiale.

C’est vrai et on peut le regretter, mais cela devrait légitimer une ambition qualitative du socle des enseignements en primaire et en secondaire, et replacer l’instruction civique au rang des priorités. C’est à ce niveau que l’effort doit porter.

Cela dit soyons cohérents. Tout ce beau monde semble perdre de vue, que le fonctionnaire, à quelque niveau qu’il se situe, est là pour servir la collectivité qui l’emploie. Nous sommes de ceux qui pensons, qu’il doivent être les meilleurs d’entre nous, les mieux considérés, mieux rémunérés et leurs effectifs ajustés en fonction du service et du lieu d’exercice.

Instruments du lien social et du service public, ils doivent être imprégnés de notre héritage historique, culturel et social, et partant passer par une épreuve écrite et orale qui permet de valider ces connaissances. Dés cet instant le fonctionnaire sera mieux à même de comprendre la diversité des situations sociologiques et humaines qu’il va rencontrer.

Tous les pouvoirs successifs ont dévalorisé la fonction noble qu’est la fonction publique. On s’est trop servi de l’emploi public, pour gommer le volant de chômage, pour entretenir le clientélisme politique et syndical.

C’est l’inverse qu’il faut faire, l’emploi public est un être hybride en comptabilité nationale, il n’en est pas moins essentiel.C’est là qu’il doit y avoir la plus grande productivité, si l’on veut gagner le combat de la compétitivité.

Dés lors, c’est en amont, qu’il faut préparer les jeunes français qui le souhaitent à se consacrer à l’autre. L’épreuve de culture générale doit être le sésame, et il faut permettre au plus grand nombre, issu de tous les milieux et origines d’y défendre ses chances.

L’élitisme, c’est rester dans sa caste et son milieu, la médiocratie c’est baisser les marches ou « casser le thermomètre », nous croyons qu’il y a mieux à faire. A l’heure ou l‘on parle d’ascenseur social, il faut s’attacher à élever le niveau de connaissance générale, car la connaissance technique ou professionnelle s’acquiert à partir d’un socle solide.

Richard HASSELMANN

Sources et crédits
IPREPA
Les Echos
Crédit et copyright photo
Editions First