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mercredi 16 janvier 2013

Regard d’un citoyen sur un monde qui le déroute


Cet article, est commis a la demande du Président de LIBR’ACTEURS, il est long, un peu décousu, et je demande pardon d’une sincérité et d’une naïveté qui risquent par moment de choquer.

En premier lieu, le tapage médiatique sur notre Obélix national prêterait à sourire s’il ne posait d’autres questions. Dans ses vœux, le président de la République a fixé une priorité : « Tout pour l'emploi, la compétitivité et la croissance vers un seul but : inverser la courbe du chômage d'ici un an coûte que coûte. » Convenez que le diable se cache dans les détails, c’est le « coute que coute » qui pose question, notre vedette a bien compris que pour elle ça coute et ça risque de durer malgré les dénégations des ministres concernés. Le gouvernement va-t-il engager des réformes structurelles importantes pour diminuer le poids de l’appareil étatique et dégager des marges de manœuvre ou sortir le chéquier sans provision en créant des emplois subventionnés par l’argent du contribuable. C’est bien entendu la seconde solution qui a été choisie : Ces emplois aidés, subventionnés de 1 à 3 ans par l'État à hauteur de 75% environ, s'adresseront pour l'essentiel au secteur public, et en tout cas non marchand, notamment les associations ou les sociétés mutualistes mais aussi un petit peu au secteur privé. "On va faire une expérimentation dans le secteur privé, à la marge, pour les secteurs de services aux personnes" a déclaré le premier ministre. Autrement dit on refait les emplois jeunes de Martine AUBRY, on fabrique du travail en créant de la dette publique dont on sait qu’elle est de plus en plus couteuse et qu’elle nous prive de marges de manœuvre, on est dans le piège infernal du surendettement.

En deuxième lieu qui vient directement dans le prolongement du premier, le secteur public emploie un Français sur quatre avec un taux de rémunération de 20% supérieur à celui du privé. Ce n’est pas moi qui l’affirme, mais le très sérieux Rapport sur l’état de la fonction publique, les plus courageux liront les 572 pages du rapport principal et les annexes. Je pense pour ma part que payer des agents de l’État pour rédiger des pavés aussi indigestes est une manière de nous enfumer et ne constitue pas la mission première du service public. La fonction publique a vu ses effectifs augmenter de 10% en 10 ans. Une fois encore, nous oublions de nous poser la bonne question : d’où viennent les ressources qui permettent de financer ces emplois ? Essentiellement des richesses produites par le secteur privé à qui on demande à chaque fois plus pour assurer le confort d’une minorité qui perçoit 20% de plus que les payeurs, inconscience ou incivisme ?

Enfin last but … dernier sujet sans doute le plus important car il y va de notre survie : « Préparer le monde de demain et préserver des valeurs essentielles qui sont l’ADN de notre civilisation ». Avant toutes choses un petit retour sur les vœux des différents responsables politiques de notre pays, un Premier Secrétaire du PS qui veut nous « rassembler dans les valeurs de la République… ces valeurs ce sont celles des socialistes » autre version du vous avez juridiquement tort car vous êtes minoritaires, les « anti-vœux » de l’anti tout leader du FDG, Le Président « en sursis de l’UMP, qui nous explique : « préparons la reconquête… nous sommes 315 000 (adhérents à l’UMP) » et termine par : « je vous embrasse », L’Amiral de l’UDI qui n’a qu’un mot à la bouche : «résistez » qu’il a repris à Stéphane HESSEL, Autre tonalité: «Notre pays va connaître en 2013 la pire crise économique et sociale de son histoire récente » c’était en direct de POLE EMPLOI la vision du président de DEBOUT LA REPUBLIQUE. Fidèle a elle-même, MARINE: « Je veux remettre l'intérêt de la France et des Français au cœur de la vie publique et du débat politique », c’est alléchant mais comme disait Laurent FABIUS il y a presque trente ans : « le Front National pose les bonnes questions mais n’apporte pas les bonnes réponses ». Franchement quand vous entendez tout cela, au mieux vous vous dites qu’ils vous prennent pour une bille, au pire vous pensez que c’est foutu. Et puis deux petits rayons de soleil, le premier de François BAYROU : « depuis les Pyrénées ensoleillées… on a tous les atouts…. il nous faut trois vertus : la lucidité, la volonté et l’unité », le second de Corinne LEPAGE : « nous ne sommes pas en crise, nous sommes dans un changement de monde…. Nous avons beaucoup à découvrir et à créer… » Je vous le dis tout net, ces propos-là me plaisent parce qu’il est inutile de se voiler la face, nous devons changer nos comportements. Nous devons avancer avec le reste du Monde, en restant à la pointe de l’innovation qui passe par la formation dès le plus jeune âge aux nouvelles technologies, et « des têtes bien faites plutôt que des têtes bien pleines ». Ces deux messages sont porteurs d’avenir et doivent être le but vers lequel il faut mettre en commun toutes nos forces, C’est plus mobilisant et dynamique.

Le second volet dans le droit fil d’un monde qui change concerne les affaires récentes du Mali et de la Somalie qui nous rappellent à de dures réalités. Le monde entier ne converge pas vers les mêmes valeurs, pas seulement en matière de politique énergétique et de développement durable, mais aussi pour atteindre des objectifs beaucoup plus violents et contraires aux principes qui fondent nos démocraties. Le défi qui nous est lancé par des minorités agissantes depuis 2001 est, soyons lucides, l’affrontement de deux modèles, l’un pour lequel la tolérance et la liberté sont des valeurs intangibles, l’autre qui prétend imposer un nouvel ordre reposant d’abord sur des préceptes religieux. La question qui nous est posée et je l’écris avec toute la réserve et le respect qui s’impose est la suivante : quelle est la ligne rouge au-delà de laquelle nous considérons que les valeurs de notre civilisation sont bafouées ?

Je l’écris avec beaucoup de fierté, le président HOLLANDE a assumé ses responsabilités et le message qu’il fait passer au monde entier doit rester bien présent à l’esprit de ceux qui seraient tentés de l’oublier.

Enfin, et j’espère que LIBR’ACTEURS ne regrettera pas son absolue fonctionnement démocratique, je veux revenir sur une dernière urgence, c’est justement l’urgence démocratique et c’est d’elle que dépend le succès du redressement. Des élus exemplaires d’abord, il est inadmissible même si elle a obtenu l’autorisation du Président que la ministre de la culture ne s’interdise pas de passer ses vacances à l’Ile Maurice, apparemment l’épisode ALLIOT-MARIE est déjà oublié, de la même manière il est inacceptable que le « monsieur Propre » de l’économie accusé d’avoir détenu un compte caché en Suisse ait encore son portefeuille ministériel tant qu’il n’a pas apporté la preuve de son innocence, Depardieu au moins payait ses impôts en France ! Ensuite le mauvais sort fait à la commission JOSPIN dont je trouvais les mesures insuffisantes ne doit pas être occulté par l’actualité, les élus du PS ont majoritairement trahi leur engagement pris avant les élections de renoncer à cumuler les mandats et feront tout pour faire capoter le projet de loi, le citoyen se sent de plus en plus loin de ses représentants et les années qui viennent n’augurent pas de grands changements sauf si la crise sociale s’aggrave et on peut alors craindre le pire. Et il est urgent que des citoyens rassemblés autour de quelques idées fortes prennent le relais d’une classe politique autiste et arrogante. J’entends ici et là parler de la société civile, elle a des compétences évidentes, la difficulté est de lui donner une légitimité et une responsabilité opposables dans une démocratie représentative. Monsieur MONTI, sénateur à vie, se targuant de représenter la société civile, montre les limites de l’exercice, il est populaire auprès de ses pairs mais pas de ses concitoyens et il refuse le suffrage du fait de son statut.

Bernard MALAGUTI

Image : JH d'après Tuts Ps

vendredi 21 décembre 2012

Au théâtre ce soir n’est pas mort


Nous pensions que la raison allait vite l'emporter, il n'en n'est rien, le vaudeville continue...

Ce fut une des émissions phare du petit écran au temps où la culture et l’art y avaient droit de cité aux côtés de Claude SANTELLI, Bernard PIVOT, Jacques CHANCEL et autres gloires de la télévision nationale. L’ironie vient du fait qu’elle est née un jour de grève à l’ORTF et qu’elle connut un tel succès qu’elle dura 16 ans. Réjouissons-nous, car le spectacle continue et le feuilleton du duel Copé- Fillon relègue la famille Ewing de la série Dallas au rang d’acteurs de série B. Nous avons droit à tous les arguments qui feraient la joie d’un Michel AUDIARD s’il était encore de ce monde avec d’un côté les « Tontons flingueurs », de l’autre « Le cave se rebiffe ».

À l’heure où j’écris cet article, on ne sait plus qui a gagné, on apprend qu’il y a eu des fraudes et que les comptes avaient été faits en dehors de trois fédérations litigieuses, que les deux candidats ont fini par accepter la médiation du sage Alain JUPPÉ qui va présider une instance collégiale pour réexaminer les résultats de l'élection, contestés par les camps. Le gag serait que l’ex premier ministre prenne la présidence et rafle la mise comme Lino VENTURA dans « les Barbouzes ».Si l’UMP n’est pas encore dans le vaudeville et ses ménages à trois, elle est déjà dans le théâtre de boulevard avec injures, séquences burlesques et claquements de porte.Et pendant ce temps, le canard du centre vit mieux que jamais, le président de l’UDI annonçant fièrement que son parti a engrangé « plus de 1200 adhésions en une nuit »… des longs couteaux devrait-il ajouter.

Ah j’oubliais le plus important, le même jour le vote blanc est adopté à l’unanimité par 90 voix (où sont les 487 autres, peut-être à la buvette en train de suivre le duel Copé-Fillon ?) mais pas comptabilisé comme un suffrage exprimé avec ce commentaire ubuesque du porte-parole du Modem Yann Wehrling : «les parlementaires de tous bords ont su prendre leurs responsabilités, en faveur de cette proposition que porte haut et fort François Bayrou depuis 2002». On est prié de ne pas rire. Le pompon, nous le devons à Olivier MAZEROLLE, journaliste à BFM TV : " Arrêtez de rigoler maintenant. …je veux bien mettre tout le monde d'accord, mais à la condition qu'on me laisse bosser et j'ai l'autorité suffisante et je me laisserai pas manipuler…je suis fatigué comme tout le monde et j'en ai marre d'être obligé de commenter des inepties… que Jean-François Copé préside une UMP divisée, pourrie qui fonctionnera pas et puis voilà. Mais y en a marre quoi franchement !"Ça c’est de l’info, de la pure et dure ! Il faut dire que ce journaliste éminent avait fait son mea culpa au sujet d’un rappel à l’ordre du CSA pour une interview bidon de l’ancien ambassadeur de Chine à Paris : « Cette interview m’ avait été recommandée par des personnes fiables ».Franchement, pour employer un langage moderne : ça fout les glandes de voir nos députés s’étriper au lieu de réfléchir aux problèmes de leurs concitoyens et nos journalistes « indépendants» nous prendre pour des gogos.Quand on vous dit qu’ « Au théâtre ce soir » n’est pas mort, on se demande où passe la redevance.

B MALAGUTI

dimanche 25 novembre 2012

Les errements de la démocratie interne, après le PS, l'UMP



Voici deux ans, au terme du vote des adhérents PS, il n'y avait pas de vainqueur entre Martine Aubry et Segolène Royal.
Et de sérieux soupçons de fraude.
Hier soir, il y avait aussi des soupçons de fraude ... et deux vainqueurs.

L'incapacité des deux plus importants partis politiques français à organiser leur élection interne en transparence et avec efficacité est un constat. Il est inquiétant pour la démocratie française en ce qu'il révèle de notre système politique.

La logique féodale est toujours forte, et dans les "fiefs" on peut ajouter plus ou moins impunément des cartes ou des électeurs. Localement, personne n'ose rien dire, ce serait se barrer la route à un mandat électif local. Au niveau national, il ne faut certainement pas être le premier à lancer la pierre chez le voisin, de peur qu'elle ne retombe avec plus de vigueur chez soi.

Le manque d'enthousiasme des parlementaires pour les propositions de la Commission Jospin * (interdiction du cumul de mandat législatif et exécutif local, maintien avec conseiller municipal, cantonal ou régional sous réserve que ce mandat local soit bénévole) éclaire les mêmes symptômes. Ces changements mettraient en effet un terme à des outils de féodalité (écrêtement).

Pourtant la réforme proposée par le rapport Jospin est modeste. Aucun mot sur l'empilement des niveaux administratifs (des collectivités aux Etablissements publics), sur la confusion des compétences, sur la multiplication de cabinets pléthoriques autours des exécutifs locaux, autant de lieux où prospèrent des salariés de la politique, autre conséquence de cette logique féodale.
S'extraire de cette bipolarité usante est plus que jamais nécessaire.
C'est le sens des travaux de LIBR'ACTEURS et des initiatives prises et à venir en région, comme c'est le cas à LYON.

E LAFOND.


* lien pdf : Propositions Commission Jospin

Crédit image : ne.partipirate.ch

mercredi 24 octobre 2012

Du centre au centre en passant par le centre

Assemblée Nationale

Il y a des idées qui ont la vie dure, notamment celle qui consiste à croire qu’une démocratie ne peut être composée que de deux camps politiques distincts, la gauche et la droite.

C’est une vision simpliste qui a le mérite de la clarté et permet aux citoyens infantilisés que nous sommes de faire le « bon choix » le jour des élections.

Mais depuis quelques années, il y a un troisième prétendant qui peine à faire entendre une petite musique différente, je parle du centre.

Dimanche 20 octobre, Jean-Louis Borloo a lancé l’Union des Démocrates Indépendants dont il veut « faire le premier parti de France », jusque là c’est clair, et même que « je suis chaud comme la braise » et « je fais toujours un pas après l’autre » ajoute-t-il (nous l’avons vu pour sa candidature à l’élection présidentielle), mais là où ça devient plus compliqué, c’est que ce centre indépendant est « en coalition avec la droite républicaine » et se situe clairement dans l’opposition au gouvernement actuel.
Et pour être sur que nous comprenons bien, il ajoute : «L'indépendance, c'est la puissance. Mais l'indépendance, ce n'est pas l'isolement ».

De l’autre côté du centre si l’on peut ainsi le situer, nous retrouvons François BAYROU et son MoDem qui fait eau de toutes parts et cherche à sauver ce qui peut l’être.
Adoptant une position diamétralement opposée, Jean-Luc BENNHAMIAS, un de ses vice-présidents déclare que l’UDI « est un adversaire politique » !
Autre personnalité incontestable du centre, Corinne LEPAGE avait annoncé deux jours plus tôt parlant de l’UDI : « Je suis en train de travailler à la même chose mais sur l’autre côté, si je puis dire. Je vais lancer un appel au rassemblement des familles du centre de sensibilités différentes qui souhaitent le succès de l’actuel président de la République. Par pragmatisme, je veux aller au-delà des coupures habituelles entre droite et gauche. »

Quel rapport avec L’ibr’acteurs vous dites-vous en lisant cela ?
Il est simple et évident. Et c’est Jean-Christophe LAGARDE, vice-président de l’UDI qui nous livre la clé : « La seule impasse pour le centre…. c'est ceux qui ont voulu s’isoler. Le système électoral qui nous est imposé conduit à des alliances. »

Et voilà, tout est dit, notre mode de scrutin oblige les petites formations à s’allier avec un parti dominant et celles qui refusent les petits arrangements à ne pas exister.

Nous expliquions dans un article précédent comment on peut devenir majoritaire avec moins d’un quart de l’électorat. Un récent sondage fait apparaitre que 28% de Français se déclarent « ni de gauche ni de droite », et pourtant du centre au centre en passant par le centre, la loi électorale fait qu’ils ne sont pas représentés.

C’est pour cela que nous ne cessons de dire et écrire qu’une réforme des institutions est le seul moyen de régénérer la démocratie.

Bernard MALAGUTI

mardi 3 juillet 2012

Et maintenant qu’allons-nous faire ?

Les élections sont passées, la France est devenue rose sans joie, le bleu marine fait son entrée à l’Assemblée nationale, l’UMP ne sait plus quelle est sa couleur, l’orange est en berne depuis l’échec de son porte-drapeau, le rouge a dit non à une participation à la gestion du pays, et les verts, comme d’habitude, se déchirent au lendemain d’un scrutin profitable.

À y bien réfléchir, s’est-il vraiment passé quelque chose d’important dans notre pays, en apparence non, les Français ont l’habitude de l’alternance tout en sachant que le nouveau pouvoir ne fera pas mieux que le précédent et que la facture va s’alourdir, car nos alliés européens viennent de nous rappeler le principe de réalité.

Tout individu normalement constitué devrait se dire qu’il vaut mieux faire le gros dos et partir en vacances en attendant une rentrée qui verra son lot habituel d’augmentations, le bronzage estival rendant moins amères les inévitables ponctions.

Et pourtant, il s’est passé quelque chose de grave : plus d’un citoyen sur trois est représenté par défaut ou pas du tout. Lorsqu’on consulte les chiffres donnés par le site du ministère de l’intérieur, on s’aperçoit que le nouveau président a recueilli 51,6% des suffrages exprimés, mais en réalité 39% des électeurs inscrits qui se sont prononcés pour beaucoup non par conviction qu’il est le meilleur, mais contre l’autre qui avait franchi la ligne du pire.

Plus évident encore, le PS a obtenu aux législatives « officiellement » 40,91% des exprimés, en réalité 21,79% des inscrits. Nous  notons au passage que le corps électoral est passé en quelques semaines sur le même site de 46 082 104 inscrits à 43 233 648, soit une différence de 2 848 456, l’équivalent à quelques milliers près de la population de la Jamaïque, si le premier chiffre est exact, la représentativité du parti dominant est moindre et passe à 20,45%.

Curieuse arithmétique qui permet avec 41% des suffrages exprimés d’obtenir la majorité absolue des sièges, mais plus inquiétant, de gouverner sans contrôle et sans contre pouvoir avec seulement  un quart du corps électoral. Jean-Charles dans la Foire aux cancres  ne faisait pas mieux : « Principe d'Archimède : tout corps plongé dans un liquide, s'il n'est pas revenu à la surface au bout d'une demi-heure, doit être considéré comme perdu. »

En l’occurrence, c’est la démocratie qui est perdue si le citoyen ne réagit pas avant qu’il soit trop tard. Peut-on dans le pays des Droits de l’homme accepter que des candidats totalisant (Marine LE PEN, Jean-Luc MÉLENCHON, François BAYROU) 38,13% des suffrages exprimés au premier tour de l’élection présidentielle n’aient que 14 députés sur 577 (2,4%) quand le parti écologiste dont la candidate recueille 2,31% des suffrages en compte 16 ?

Le scrutin majoritaire à deux tours a pour principe fondateur d’assurer au président élu une  majorité pour gouverner, mais il génère des effets pervers qui recouvrent une autre vérité : confisquer le pouvoir du peuple et interdire à quatre électeurs sur dix d’avoir une représentation effective ou favoriser des alliances opportunistes. Le porte-parole du gouvernement ne s’est pas privé de le rappeler en s’adressant à ses alliés écologistes auxquels il concède du bout des lèvres  « la liberté d’expression, mais pas la liberté de vote » !

Et maintenant qu’allons-nous faire ? C’est à vous lecteurs et à nous Libr’acteurs d’agir pour que soient entendus celles et ceux qui pensent depuis longtemps que la vérité n’est ni de gauche ni de droite et encore moins aux extrêmes.

À force d’arrogance et d’aveuglement, nos nouveaux élus qui rendront le non cumul des mandats effectif après les élections de 2014, contrairement aux promesses de campagne,  n’ont pas compris que le plus sur moyen de faire prospérer les extrêmes est de les ostraciser, chaque scrutin voyant le nombre de leurs électeurs augmenter et nous nous réveillerons un jour avec une majorité bleu marine ou rouge qui représentera un Français sur cinq, mais aura tous les pouvoirs. 


Le Collectif Libr'acteurs


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Free

lundi 28 mai 2012

Lucidité


Les membres de LIBR’ACTEURS, comme nos sympathisants et plus généralement tous ceux et celles qui visitent ce blog l’auront compris : La campagne présidentielle, son piètre niveau, cette connivence affichée des grands partis pour esquiver l’essentiel et la bataille de chiffonniers annoncées pour les législatives.

6000 candidats pour 577 circonscriptions, avec la cohorte classique de cumulards, qui trouvent tous de bonnes excuses pour y aller.

Autant de facteurs réunis, pour confortée notre orientation plus affirmée pour l’avenir, et peser de manière visible pour 2014, échéance fondamentale pour tous ceux qui comme nous attendent une régénération de notre démocratie, une décentralisation aboutie pour que le local, la proximité et le citoyen dans toute sa diversité soit le moteur d’un changement sans le quel il y a du souci à se faire pour nos enfants, petits enfants et arrières petits enfants.

Dans cet objectif, nous allons désormais pointer les bonnes pratiques, les aberrations, les déclarations frappées au coin du bon sens, même si, elles émanent de certains qui analysent juste, mais restent dans l’incantation platonicienne.

Commençons par l’un des meilleurs esprits de son temps, avec le quel nous avons beaucoup échangé, et qui a soutenu sans ambigüité le nouveau président de la république, j’ai nommé Jacques ATTALI.

Dans une très récente chronique, l’ancien sherpa de François MITTERRAND écrit « En France des économies considérables sont possibles, en s’attaquant aux innombrables gaspillages de l’Etat, des collectivités locales, et des administrations sociales, sans pour autant remettre en cause la justice sociale ».

On ne peut mieux dire, et tout est dit, avant de chercher des recettes en alourdissant les prélèvements obligatoires qui pénalisent la compétitivité de nos PME et PMI. Commençons par éradiquer les doublons, publions les rapports commandés par la RGPP et laissés prudemment dans les tiroirs, sur injonction des lobbies syndicaux qui pilotent les fonctions publiques.

Mr ATTALI est mieux placé que personne, pour mener cette mission salvatrice, il est aussi bien introduit pour toucher du doigt l’incohérence de politiques angéliques ou dogmatiques.

LIBR’ACTEURS va s’attacher a débusquer, les exemples les plus flagrants, mais nous souhaitons que nos lecteurs y participent.

Un dernier mot lors d’une récente réunion de terrain, un petit entrepreneur me dit : « Sans un citoyen qui prend le risque d’entreprendre et de créer, il n’y a pas d’emplois. Aujourd’hui croyez vous qu’il reste de gens assez fous pour entreprendre, quand on nous montre du doigt et que l’on nous confond, avec les mercenaires du management qui pilotent les groupes du CAC 40 ? » !

Tout est lié, le constat de Mr ATTALI et le cri du cœur du patron de PME, cela doit servir de fil conducteur, bonnes réflexions et merci.


Richard HASSELMANN

mercredi 2 mai 2012

Coincidences !

L’actualité politique et littéraire fournit des coïncidences, qui m’amène à préciser  certains points et à apporter des réponses, à ceux et celles qui me demandent quelle suite je vois pour LIBR’ACTEURS.


L’actualité politique, est connue, dans cet entre deux tours et avant le cirque annoncé des législatives, nous savons tous que quel que soit le résultat  du 6 Mai, le modèle démocratique est cassé, et il sera achevé avec les législatives.

J’ai participé de très prés à cette précampagne, aux côtés de Corinne LEPAGE, et conceptualisé avec d’autres le projet, qui malheureusement n’a pu être soumis aux suffrages le 22 avril. Ce projet est bâti  autour de l’humain, de la proximité, et de la conviction que nous ne sommes pas en crise mais entrés dans un nouveau monde.

Nous avons donc privilégié, la proximité, et identifié les leviers dont disposent les citoyens, pour répondre au mieux aux besoins, dans des conditions économiques, environnementales et sociétales acceptables.

Ce faisant, nous nous sommes largement rangés aux vues de Jeremy RIFKIN, que nous suivons depuis de longues années, qui parle de « Troisième révolution industrielle » et  auquel Les Echos de ce 21 AVRIL consacrent un grand angle .C’est là la première coïncidence.

Dans le même temps LIBR’ACTEURS,  poursuit la croisade de Providentiel fondé après la liquidation d’ENERGIES DEMOCRATES,  en prônant la régénération démocratique, mère de toutes les réformes, a partir d’une approche de systémique séquentielle.

Il se trouve que le « pape » de cette démarche Joel de ROSNAY, va publier en ce début mai, un nouvel ouvrage « SURFER LA VIE » qui mérite que l’on s’y arrête. L’auteur ne parle pas de crise mais de société qui change, fondée sur des rapports de flux et non plus des rapports de forces. Une société ou l’individualisme laisse la place aux solidarités. Une société ou les liens et interactions, sont plus importants que les ingrédients.

On retrouve ici la notion de société fluide, ou les rapports centralisés et jacobins sont rompus, au profit de la proximité, pour porter un regard neuf et une réponse adéquate aux grandes questions de santé, d’éducation, d’environnement et d’énergie.

Le lien avec RIFKIN est frappant, c’est une seconde coïncidence.

Il en est une troisième, LIBR’ACTEURS  bien que mené par l’approche systémique séquentielle, n’est pas prisonnier de la méthode. La validation des étapes ne doit pas prendre le pas sur la liberté créative. Nous croyons donc, que la fin du cumul des mandats, est l’étape première, le verrou à tirer, mais qu’ensuite, il faut savoir écouter et regarder.

Regarder et se garder de raisonnements simplistes ou démagogiques, comme celui consistant à penser, que l’emploi industriel est la panacée. On ne peut en effet dans le même temps vanter l’excellence et le génie français, qui génèrent des avancées technologiques et des gains de productivités et défendre l’emploi industriel, tué par cette même productivité. Cela conduit a penser, que l’avenir est celui des emplois de services, et de proximité là ou l’humain est indispensable (santé, éducation, tourisme, services a la personne notamment).

La boucle est bouclée, cela nous ramène a René DUMONT le vrai père de l’écologie que nous avons suivi dés l’origine et qui nous disait un jour que 3 métiers sont essentiels : l’agriculteur, l’instituteur et le médecin. Ces  3 métiers sont les piliers de l’avenir, notre projet doit donc tendre à les remettre en lumière et au service du plus grand nombre.

Il s’agit là d’une sorte de fil conducteur, qui doit commander toutes les réformes, pour disposer de citoyens en bonne santé, bien nourris, au sens diététique, éduqués au sens large, pour y trouver les inventeurs,  entrepreneurs et autres leaders dont toute société a besoin.

Cette grille de lecture permet de faire le tri entre l’essentiel et le secondaire. Cela débouche sur une autre hiérarchie des valeurs et des besoins. Pour avoir été l’un des porteurs de l’écologie des collaborateurs, transposable en écologie des citoyens, pour avoir suivi Bernard BRUNHES dans sa quête du management éthique, j’ai la conviction, que chacun comprendra que l’intérêt général est ce que l’on est prêt a partager. Si cela est admis, ce qui en relève s’identifie facilement, et permettra de reclasser ce qui est du service public et du bien public et ce qui ne l’est pas. 

Sur le terrain, en région, dans les communes, c’est ce message que nous  devons porter.

Nous devons aider à identifier le besoin, aider a sa formulation, et en établir le cahier des charges, pour confier à l’élu, issu du collectif, le soin de mettre en place les moyens, légaux et matériels pour y répondre.

L’importance du besoin, ses jonctions identifiées, commandent la pertinence de la strate collective qui devra y répondre, commune ici, région là, Etat ou Europe.

Permettez-moi de terminer par une dernière coïncidence, tirée de l’éditorial de Christophe BARBIER dans le dernier numéro de l’Express. Au moment ou entre les 2 postulants, la préconisation du vote blanc, ou de l’abstention revient, on lit

« Avant tout il faut mettre fin au cumul excessif des mandats…..chaque mandat ne peut être exercé plus de 10 ans……chaque élu doit accepter la transparence absolue sur son patrimoine… » et  enfin « Si l’on ne veut plus que les politiques  soient des pantins de l’ombre, nous devons en faire des poupées de verre, mieux les payer et mieux les surveiller ».

On ne peut mieux dire, c’est ce que nous martelons depuis longtemps, il est dommage que des voix plus porteuses, se réveillent si tard.


Richard HASSELMANN


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Pure People

lundi 30 avril 2012

La chute d’un autre mur


 Mon billet « arrêtons de faire de la politique » a fait débat. Car, pour citer l’un d’entre-nous, « ce n’est pas avec des bisounours que l’on combat les puissances d’argent et leurs alliés politiques et médiatiques ». Ce qui implique alors de faire de la politique de manière quasi guerrière, stratégie inverse de celle que je suggérais.

Mais alors, avec un constat aussi redoutable, y a-t-il antinomie ou complémentarité ?

Pour ma part, je pense  qu’il y a complémentarité. Chaque stratégie correspondant  à des sensibilités personnelles différentes. 

En ce sens, quand  je souhaite que nous passions aux choses sérieuses, je nous invite à observer l’histoire. Car de grandes mutations ont émergé alors qu’elles paraissaient impossibles :

·         La chute de l’ancien régime en France, de la Russie tsariste ou de l’empire soviétique, la chute du mur de Berlin ;
·         La disparition de l’esclavage de nos sociétés occidentales, malgré les intérêts financiers en jeu ;
·         Le printemps arabe ;
·         La défaite des nazis…

Autant de situations définitives,  dans l’instant ou la longue période, qui ne laissaient pas de place à l’espoir ! Et pourtant…

Or il est frappant de voir que ces dynamiques ont quelque chose en commun : une pensée naissante qui prend de l’ampleur pour déboucher sur un combat collectif qui finit par s’imposer pour devenir un nouveau régime.

Mais il y a cependant quelque chose de différent : notre pseudo démocratie hyper médiatisée. En d’autres  termes, lorsque la conscience collective, donc le grand nombre, rejettera les  mensonges et les mascarades  qui font notre vie politique et médiatique, alors nous verrons les politiques et les médias  s’approprier cette nouvelle donne, comme aujourd’hui nous voyons déjà les ralliements à  François Hollande.

Voilà pourquoi il nous  faut  tout autant des « Autorités morales » en charge de Pédagogie que du harcèlement des pouvoirs en place.  

Ce qui exige à la fois le refus de toute connivence et une attitude exemplaire afin qu’un jour la pertinence l’emporte sur les illusions que l’on persiste à vouloir nous imposer.

Christian LIEBER


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mardi 24 avril 2012

Réflexions sur une campagne insignifiante


Libr'acteurs vous propose un nouveau billet envoyé par un sympathisant. Nous vous en souhaitons une bonne et attentive lecture.



Viande halal, permis de conduire, lunettes vertes ou noires… Nombre de commentateurs s’effarent de l’inanité des sujets qui auront fait débat à l’occasion de cette campagne présidentielle « morne » et « insignifiante ». Ils en concluent volontiers que les Français, décidément, ne s’intéressent à rien et se comportent en « veaux », comme aurait dit notre dernier véritable homme d’Etat.

Et si c’était juste l’inverse ? Si les Français, par leur apparente indifférence, manifestaient en réalité un sens politique beaucoup plus profond qu’on ne le croit ?

Les Français, collectivement, ont la fibre politique. Je crois qu’ils ont parfaitement saisi et intégré quelques réalités très simples : qu’il faut s’attaquer à la dette nationale, que la France ne peut pas jouer perso dans une économie mondialisée et dans un système économique à acteurs multiples, qu’il est plus qu’urgent de réparer notre ascenseur social et de refonder notre pacte citoyen… Je crois qu’ils savent que, de gauche comme de droite, le président élu devra composer avec des forces multiples et naviguer entre les écueils. Je crois qu’ils se sont fait à l’idée que, bon gré mal gré, il n’y a guère qu’une seule route et que, d’où qu’il vienne, c’est cette route que le futur capitaine devra emprunter.

Je crois qu’ils savent que cette route ne se fera pas sur une mer étale. Qu’il y aura de la houle et du tangage. Et que là encore, bon gré mal gré, ils l’acceptent, attendant seulement du capitaine qu’il soit capable de limiter au maximum les inévitables dégâts.

D’où l’avalanche de sujets secondaires ou futiles, qui ne deviennent sujets de campagne que parce que les Français, sans le dire, sont d’ores et déjà d’accord sur l’essentiel et que celui-ci, du coup, ne fait plus débat. Il s’agit d’arbitrer non pas entre deux politiques, mais entre deux façons de faire la même politique, une politique à laquelle les Français donnent implicitement leur assentiment.

D’où le relatif échec d’un Bayrou qui, sans proposer de solutions concrètes, s’obstine à dénoncer à voix haute des réalités que les Français ont déjà admises et intégrées. Le patron du MoDem a suscité l’intérêt lorsque, avec son « produire français », il a semblé apporter une proposition nouvelle ; mais depuis qu’il est revenu à la seule dénonciation des problèmes, il n’intéresse plus grand monde. Car les réalités qu’il dénonce, la plupart des électeurs non seulement les connaissent, mais savent qu’elles s’imposeront au dirigeant élu et détermineront une certaine forme de rigueur.

Les Français sont résolus à l’effort. Ils le savent inévitable. Leur seule exigence est que cet effort, demain, soit collectif et réparti de façon équitable. D’où les succès relatifs des extrêmes. La montée du FN traduit l’exigence d’un effort collectif, sans passe-droits ni communautés  qui chercheraient à se désolidariser du corps social. La montée du FDG traduit l’exigence d’un effort équitable, auquel les riches et les privilégiés contribueraient effectivement à hauteur de leurs moyens.

Ce que traduisent l’indigence de la campagne et le silence des électeurs, ce n’est pas de l’indifférence, de l’apathie ou de la stupidité. C’est au contraire la conscience d’une solidarité et d’un effort nécessaires. Une nécessité si évidente pour les Français qu’il ne trouvent même plus utile d’en parler, parce que ça va sans dire.


Christian CLAMECY



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1 jour une actu

lundi 16 avril 2012

Dépassons-nous !

Libr'acteurs constate que ses sympathisants, semblent vouloir faire bouger les lignes. Nous publions ici un billet parvenu sous le pseudo FEOH21, qui mérite une lecture attentive !

Depuis plus de 220 ans, la France ne conçoit plus la Démocratie en dehors de l’idéal républicain. Liberté, Egalité, Fraternité, mais aussi Laïcité, Justice sociale, Solidarité… sont les valeurs à partir desquelles notre société s’est élevée au rang des puissances mondiales les plus respectées. Elles irriguent notre approche de l’Ecole et des Universités ; elles justifient notre système de protection sociale ; elles inspirent l’action de nos institutions et de nos services publics ; elles façonnent notre culture du vivre ensemble, tout comme elles constituent des horizons éthiques que nous nous fixons collectivement. La République est notre bien le plus précieux, car elle est notre possible et notre souhaitable.

Mais depuis plus de 10 ans, force est de constater – et de regretter- les innombrables attaques lancées par les forces conservatrices (de droite comme de gauche) contre la République. Sous couvert d’une évolution devenue nécessaire de nos institutions, mais aussi de la poursuite indispensable de l’objectif de réduction de la dette publique, les réformes se succèdent et mettent à mal les valeurs fondamentales que nous avons héritées de l’Histoire. La solidarité se réduit comme peau de chagrin, l’Ecole et la Justice sont rongés par les difficultés matérielles, la Laïcité est galvaudée partout, l’Egalité est menacée chaque jour un peu plus par la montée des communautarismes et par l’expansion de la Misère. Les partisans d’un ordre autoritaire et centralisateur, souvent fondé sur des morales d’inspiration religieuses, guettent le moment où la République, un genou à terre, sera à leur merci pour rendre son dernier souffle.

Les premiers responsables de cette menace sont les Républicains eux-mêmes. Nous avons failli dans notre tâche d’adapter la République et ses institutions au monde qui nous entoure. Quelle est notre réponse au réchauffement climatique ? Qu’avons-nous à dire sur le droit de chacun à la santé ? Comment recréer du lien social à l’époque des nouvelles technologies et de la mondialisation ? Quels défis industriels et énergétiques pour le siècle qui vient ? Sur toutes ces questions – et tant d’autres encore (la ruralité, la culture, l’entreprise…), les Républicains restent désespérément muets, artistes d’un spectacle qu’ils ne comprennent pas.

Parce que cette passivité n’est plus admissible, et parce que nous avons la responsabilité (à l’égard des générations futures et passées) de défendre la République, il est urgent de nous emparer de ce que l’on nomme l’objectif d’un développement soutenable : précaution, démocratie, transparence des informations, consom’ action… voila les outils qui permettront à la République de se relever pour traverser ce prochain siècle de défis.

La régénération démocratique est sans aucun doute la réforme la plus urgente à engager. Chacun, à son niveau d’intervention, doit être un acteur responsable de la transition qui s’annonce. Son avis doit être respecté et entendu ; ses représentants doivent être irréprochables.

Interdiction des cumuls de mandats, reconnaissance du vote blanc, représentation proportionnelle, dissipation des conflits d’intérêts, garantie du contradictoire, organisation des contre-pouvoirs… mais aussi régulation des rapports entre les médias, les élus et les élites économiques, séparation stricte et saine des pouvoirs et indépendance de la Justice, décentralisation et aménagement du territoire… ces réformes sont indispensables, et nous conduisent en somme à promouvoir l’instauration d’une 6e République dont la modernité réside dans sa vivacité démocratique.

Parmi les autres urgences, la restauration des solidarités est également impérative. L’objectif ne peut être, évidemment, de tout assumer par le biais de l’Etat providence : nos enfants n’ont pas à supporter le poids de nos dépenses d’aujourd’hui. La solution consiste en revanche à organiser, à côté de l’Etat Providence, une Economie sociale et solidaire forte, qui inspire confiance et qui se développe grâce à une Finance sociétalement responsable. Mutuelles, associations, fondations, coopératives… ces acteurs ne sont pas soumis aux logiques capitalistiques, ni aux exigences de la rentabilité à tout prix. Entre ces deux entités (Etat, ESS), où y règne la démocratie, il sera alors possible de repenser toutes les solidarités : la lutte contre les précarités, la santé, la dépendance, le vieillissement de la population… mais aussi la cohésion intergénérationnelle et la cohésion interterritoriale. Ces défis sont ceux de la Justice sociale et de l’Intérêt général. Ils sont une exigence éthique que nous devons imposer à chacun, qu’il soit au service du public ou acteur du marché.

Quant aux préoccupations écologiques, il faut agir maintenant ! La transition énergétique, qui ne se mesure pas uniquement au type de ressources utilisées, mais qui intègre également les problématiques de l’indépendance énergétique et des modes de consommation, est un défi industriel sans précédant. Tout comme le sont les enjeux d’un secteur agroalimentaire soutenable, d’une gestion verte de nos déchets ou encore de la protection de la biodiversité. Nous devons repenser nos politiques de prévention pour les rendre plus efficaces ; nous devons établir des règles de réparation qui soient adaptés ; nous devons informer, éduquer, sensibiliser ; nous devons agir à la hauteur des exigences posées par la préservation de la vie.

La politique ne peut plus se résumer à la comédie dramatique des partis et des égos. Les perspectives qui se dressent devant nous méritent un retour au sérieux des analyses, et à l’envie d’innover. Nos partenaires ne sont pas choisis en fonction de la gauche ou de la droite, mais à partir d’un projet commun qui devra être cohérent avec le développement soutenable. Nous refusons l’écologie punitive comme nous rejetons l’anticapitalisme primaire. Nous voulons penser l’avenir en rupture avec le XXe siècle, et non avec les réalités qui nous entourent. Nous sommes porteurs d’un rassemblement, qui suppose au préalable un dépassement. Le dépassement de ses certitudes. Le dépassement de ses craintes. Le dépassement de ses jugements préconçus. Il est temps désormais que les Républicains murissent et franchissent une nouvelle étape de leur Histoire : celle du XXIe siècle et de ses défis sociaux, environnementaux et sanitaires.


« FEOH21 »

mardi 6 mars 2012

Parrainage, démocratie et vote blanc !

A l’heure ou la question des parrainages bloqués fait débat, A l’heure où certains candidats risquent de ne pouvoir exposer des idées novatrices au pays, le parti du vote blanc, lance un appel qui mérite attention.

On y apprend que des « petits candidats » se sont réunis le 24 février dernier pour tenter de créer une sorte d’union sacrée, au motif qu’il faut mettre fin a cette fatalité « voter pour le moins pire » (sic).

L’argumentaire est solide, pour défendre des convictions il faut renoncer à affronter un système hermétique, bloqué par une oligarchie partisane dominante, il faut s’abstenir de renier des convictions, il faut refuser de jouer a ce jeu de dupes et donc porter sur la ligne de départ le 22 avril le candidat du parti du vote blanc.

On en arrive ainsi à ce formidable paradoxe, qui consiste à ce que l’élection présidentielle, soit la tribune de la défiance absolue, pour une raison simple, la méprise entretenue dans l’esprit des parrains potentiels.

Soyons donc clairs ! Non Messieurs, la loi référendaire de 1962, modifiée en 1976, ne vous a pas donné un droit mais un devoir d’avoir a présenter un candidat ! Ce n’est pas UNE FACULTE QUE VOUS AVEZ MAIS UNE ARDENTE OBLIGATION DEMOCRATIQUE.

Vous conviendrez que l’on ne peut pas dans le même temps stigmatiser la défiance du citoyen vis-à-vis du politique, se lamenter sur l’abstention qui rode et laisser des élus du peuple, botter en touche, en n’ exerçant pas leur devoir. La peur des représailles partisanes ou électives, ou la coloration variée du Conseil Municipal sont de très mauvaises excuses, le sens d’un mandat brigué et obtenu doit conduire au courage de parrainer comme en d’autres moments.

Il est donc impératif que dans les 12 jours qui restent (clôture le 16 mars) tous les citoyens se préoccupent de savoir si le maire, le conseiller général ou régional, le député ou le sénateur, a délivré un parrainage.

Il importe peu de savoir a qui, il importe d’être sur que cette obligation démocratique a été remplie dans le cas contraire il faut les y inviter courtoisement mais fermement !

Un dernier mot, nous dissuadons ici les parrains potentiels, de procéder par voie de tirage au sort, pour diluer la responsabilité du choix. Si cette méthode était avérée, le Conseil Constitutionnel serait fondé a déclarer nul le parrainage ainsi donné.

Cela prouve, si besoin est, qu’il s’agit bien d’un devoir individuel des élus concernés, corollaire du mandat brigué et obtenu. Les consignes partisanes, les attitudes « godillottes », confortent LIBR’ACTEURS dans sa croisade.

Il est urgent de rendre le citoyen acteur de son destin en évacuant du paysage les acteurs qui l’encombrent pour leur seul profit et celui de leurs affidés !

Merci de vos attentions.


Richard HASSELMANN


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20Minutes

dimanche 15 janvier 2012

Le Parrain et les parrainages

Un très grand nombre de lecteurs et sympathisants, qui partagent notre croisade pour une démocratie régénérée, nous questionnent sur les dessous du PARRAINAGE. Il s’agit bien effectivement de « dessous » et ils ne sont pas affriolants

Beaucoup connaissent le clan CORLEONE de la saga réalisée par Francis Ford Coppola, nous n’allons pas revenir sur un film reprogrammé hier sur une grande chaîne. Il nous inspire un parallèle avec une pratique aux relents mafieux : le blocage des parrainages pour les candidats à l’élection présidentielle. Un rôle en or pour Marlon Brando dans la peau d’un parrain en chef.

La loi fait obligation pour tout candidat d’obtenir 500 parrainages d’élus de 30 départements en remplacement de la précédente qui prévoyait 100 parrainages dans 10 départements. La réforme intervenue en 1974 avait pour but de limiter le nombre de candidats et d’éliminer les candidatures dites « fantaisistes ».

Énoncée comme cela, la réforme parait sensée, parce que si l’élection présidentielle est la « rencontre d’un homme ou d’une femme avec un peuple », c’est aussi un acte majeur de nos institutions qui réclame un peu de sérieux et de solennité. Mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que la réalité recouvre des intentions moins vertueuses destinées à protéger les grands partis et à éviter qu’émergent des concurrents qui viendraient manger dans leur assiette.

Parce que tout cela n’est qu’une affaire de gros sous. Les partis tirent l’essentiel de leurs ressources des élections législatives qui font suite à l’élection présidentielle et assurent à tout candidat qui réalise au moins 5% le remboursement de sa campagne ainsi qu’1,63€ par suffrage exprimé dès lors que le candidat est celui d’un parti qui a présenté 50 candidats ayant obtenu au moins 1% des suffrages.. Mais, cerise sur le gâteau, chaque élu national « rapporte » à son parti la bagatelle de 44 000€ par an.

Tout cela parait technique, mais vous allez vite comprendre : le financement public, c’est environ 73 millions€ dont 33 millions au titre des 1,63€ par électeur et 40 millions au titre des élus. En 2008, l’UMP a reçu presque 35 millions€ et le PS 24 millions€.

Quel rapport avec l’élection présidentielle et les parrainages, direz-vous ? Il est très simple, l’élection présidentielle est un formidable tremplin qui permet aux principaux candidats d’espérer des élus malgré une loi électorale qui favorise les arrangements et les alliances opportunistes.

Le citoyen lambda pourrait imaginer que la France comptant 36 000 communes et environ 40 000 parrains potentiels, il n’est pas difficile de trouver 500 maires de petites communes indépendants. C’est vrai dans l’absolu mais c’est sans compter avec cumul des mandats qui diminue le nombre de parrains possibles. C’est également oublier qu’une commune fait souvent partie d’un syndicat intercommunal financé en grande partie par le département et la région, instances hautement politisées qui peuvent facilement favoriser telle ou telle commune qui « agit bien » et assurer la réélection du maire. Tout le monde tient tout le monde, d’autant que le parrain est nommément désigné dans le dossier remis au Conseil constitutionnel. Une forme de terrorisme démocratique organisé.

Notre époque gagnant en transparence et en cynisme, les deux partis principaux ne se gênent plus pour agir à visage découvert. Ainsi, Marine AUBRY, première dame du P.S. a adressé en décembre dernier un courrier à ses élus précisant qu’il est nécessaire «Qu'aucun parrainage d'élu socialiste et républicain ne manque à notre candidat.» et l’UMP a su faire pression sur Jean-Louis BORLOO pour le convaincre de renoncer à sa candidature et préserver la dotation de 1 million€ que verse l’UMP au Parti Radical. Récemment, Christine BOUTIN qui accuse l’Élysée de faire obstacle à l’obtention de ses parrainages a menacé de sortir « une bombe atomique » qui serait de soutenir au autre candidat, pourquoi pas François BAYROU, ambiance !

Que dire des autres CHEVÈNEMENT, LEPAGE, ARTHAUD, POUTOU ,DE VILLEPIN, DUPONT-AIGNAN et peut-être même Marine LE PEN, pour qui c’est dur parce qu’ils n’ont pas ou peu d’élus, et qui risquent tout bonnement de ne pouvoir faire valider leur candidature le 16 mars prochain aboutissant à l’exclusion d’une fraction importante de l’électorat.car c’est de cela dont il s’agit si l’on se fie aux sondages premier tour , le trio SARKOZY,HOLLANDE,BAYROU, avec l’ineffable JOLY, et le charmant MELENCHON cela donne en gros 70% des intentions, et laisserait donc 30% de citoyens sans véritable choix.

Vous comprenez mieux, cher lecteur, pourquoi les deux grands partis, en verrouillant la quasi-totalité des parrainages possibles, confisquent la démocratie et usent de pratiques que ne renierait pas le Parrain.


Les Libr'acteurs

lundi 9 janvier 2012

2012 : Fin du monde ou ère nouvelle ?

Certains oracles tels que Nostradamus ou le calendrier Maya nous annoncent la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Ce n’est pas la première fois ni, espérons-le, la dernière, que de telles prédictions sont faites et notre chère vieille terre est toujours là.

Pour autant, si notre propos n’est pas de parler de l’Apocalypse, il faut bien admettre que 2011 a été la fin d’un monde, et gageons que 2012 sera l’an 1 d’une nouvelle ère. La crise économique actuelle qui fait suite à celle de 2007 dont aucun de nos dirigeants n’a tiré les conséquences s’accompagne d’une prise de conscience par les citoyens, les « indignés de Wall Street » qui disent « nous sommes les 99% qui n’avons rien pendant que l’autre pour cent a tout » ou ceux de Madrid et d’ailleurs qui font écho au remarquable ouvrage de Stéphane Hessel

Parallèlement à cette légitime indignation, on ne peut que saluer « le printemps arabe » qui a vu en quelques mois des dictateurs que l’on pensait indéboulonnables grâce à la complaisance avec laquelle nous les traitions, tomber sous la pression de leurs peuples excédés.

Parmi ces changements importants, il y en a un qui devrait faire date, c’est celui qui s’est produit en Islande. La presse française, toujours soucieuse de ne pas déplaire au pouvoir, a consciencieusement oublié d’en parler, exception faite de Médiapart.

Ce petit pays de 320.000 habitants, en faillite en 2008 du fait de la crise bancaire, s’est débarrassé successivement de son gouvernement de droite puis de gauche à la suite de manifestations de rue énormes. Par deux fois, il a refusé, par référendum, les accords entre le nouveau gouvernement et les banques considérant qu’ « il n’y a jamais eu d’obligation légale pour les citoyens islandais d’assumer les pertes d’une banque privée ».

Résultat : la cohésion sociale est renforcée et la croissance supérieure à celle de la zone euro. Mais le plus original est qu’il a confié à une assemblée composée de 25 citoyens tirés au sort hors du « sérail » la charge de réformer la constitution. Chaque semaine depuis avril dernier, l’Assemblée constituante de l’Althing publie l’avancement de ses travaux et tout le monde est invité à partager ses idées sur le le site ou par le biais des réseaux sociaux

A quelques mois de l’élection présidentielle française, les candidats déclarés et putatifs rivalisent de gravité pour annoncer des lendemains sinistres jouant pour la énième fois le rôle de pompier pyromane et l’on comprend que nos compatriotes soient les champions du monde du pessimisme.

Toutefois, ils devraient méditer la formule de Moncef MARZOUKI, nouveau président de la République tunisienne : « le chef, c’est le peuple ».



Bernard MALAGUTI

mercredi 2 novembre 2011

La Grèce rappelle à l'Europe ce que démocratie signifie !

Contrairement à nos habitudes, nous avons décidé l'un publier ici un article de MEDIAPART qui a retenu l'attention de l'un de nos contributeurs. Nous le soumettons à votre réflexion et votre sagacité.

" Consternés ! Accablés ! Les mots manquent aux responsables européens depuis qu’ils ont appris la décision du premier ministre Georges Papandréou, lundi soir, d'organiser un référendum sur l’accord européen difficilement bouclé la semaine dernière. Ils avaient tout imaginé sauf cela !

Cinq jours à peine après avoir été laborieusement conclu, le plan de sauvetage européen, qui commençait déjà à être sérieusement attaqué sur les marchés financiers, semble mort-né. Et l’Europe a sans doute épuisé son crédit : il sera difficile de tenir un quinzième sommet de la dernière chance pour sauver l’euro. Les marchés risquent de ne pas leur en donner le temps, accélérant le processus de décomposition avancée de l’Europe telle qu’elle a été conçue.

Les procès en irresponsabilité de la Grèce et de son premier ministre ne vont pas manquer. La décision grecque est si contraire aux usages technocratiques européens. Elle est politique, dans le meilleur sens du terme. A ce stade, compte tenu des enjeux et des choix, la représentation politique n’a plus la légitimité suffisante pour décider au nom de tous : le peuple grec seul peut trancher et choisir son destin. Les arguments sur le populisme, l’aveuglement du peuple, incapable de comprendre les enjeux si importants et si subtils vont fleurir, comme à chaque recours au référendum. Mais cela s’appelle tout simplement la démocratie.

On comprend l’étonnement des responsables européens. A force de chercher à plaire et à rassurer les marchés, ils en ont oublié les peuples. Georges Papandréou ne pouvait plus l’oublier. En tout cas, sa majorité socialiste, élue en octobre 2008, avant la crise de la dette grecque et sur un programme parfaitement contraire à la politique suivie depuis, le lui a rappelé. Les députés ne sont plus d’accord pour voter quoi que ce soit décidé par l’Europe. Les menaces d’exclusion du parti, de rétorsion, ne suffisent plus pour rappeler à l’ordre et faire une majorité.

Les élus grecs n’ont pas pu ne pas se poser la question : quelle était la légitimité de leur vote dans un parlement assiégé, tandis qu’au-dehors une foule de manifestants, composée de jeunes, de moins jeunes, de fonctionnaires mais aussi d’artisans, d’ingénieurs, de médecins, criaient et pleuraient pour qu’ils repoussent les diktats de Bruxelles et du FMI ? De toute façon, leur vote est désormais sans effet. Le pays est paralysé. Entre la dépression qui ravage l’économie et la contestation qui s’est emparée de toutes les couches de la population, plus rien ne se fait. La Grèce est au bord de l’implosion. Aller plus loin, sans légitimité, ne peut que conduire à la guerre civile. Sauf à imaginer que l’Europe cautionne le retour des colonels pour imposer par la force ses règles et celles des financiers.

Les interrogations du gouvernement et des socialistes grecs devraient interpeller l’ensemble de la classe politique européenne. Car il n’y a pas qu’à Athènes que les peuples contestent la représentation parlementaire. A Madrid, Puerta del Sol, un des premiers slogans des « indignés » fut contre les politiques. « Vous nous avez trahis, vous ne nous représentez pas », ont-ils dit. Cette défiance à l’égard de la classe politique se retrouve partout. A New York, le mouvement « Occupy Wall Street » rappelle qu’ils font partie des 99% dont les politiques ne préoccupent jamais, ayant laissé prospérer des inégalités de richesses à un niveau insupportable.

Redoutable question surtout pour la social-démocratie européenne, qui, au nom de la raison, a accepté d’appuyer une construction européenne libérale, négligeant les questions essentielles du social, du travail et même de donner un avenir aux populations. A chaque élection, elle ne peut enregistrer que son recul auprès des opinions publiques, payant ainsi le prix de son ralliement sans conditions. Ce sera vraissembablement encore le cas ce mois-ci avec la défaite programmée, fin novembre, du socialiste Zapatero et du PSOE lors des élections législatives.

La décision surprise de Georges Papandréou, outre la manœuvre politique, est aussi un sursaut d’orgueil, de survie. Au cours de ces vingt et un mois de crise, ce ne fut qu’un long parcours d’humiliation, de stigmatisation pour la Grèce et ses dirigeants. Angela Merkel, au nom d’une Allemagne qui a toujours contesté la participation de la Grèce à la zone euro, a donné le ton, en plaçant les difficultés d’Athènes, sous la toise de la faute morale.

Tous les dirigeants européens lui ont emboîté le pas. « Tricheurs, menteurs, fainéants » : les Grecs ont tout entendu de la part des responsables européens, censés représenter la solidarité européenne... Lors de son intervention télévisée de jeudi, Nicolas Sarkozy a donné le coup de pied de l’âne, en affirmant que « l’entrée de la Grèce dans la zone euro avait été une erreur ». Il ne faut pas s’étonner qu’en retour, les Grecs se posent eux-mêmes la question de leur appartenance à un ensemble qui les méprise et les repousse.

D’autant que l’Europe n’a jamais fait preuve d’une once de générosité, de solidarité pour ce pays, qui, au-delà de ses réelles faiblesses internes, est tombé par l’effet d’une construction européenne mal faite. Toutes les mesures de redressement imposées par le FMI et l’Europe n’ont été qu’une succession d’humiliations et d’injustices. Salaires, retraites, emploi public, services sociaux, santé, école, droit du travail : tout doit être revu à la baisse. La déflation sociale est le mètre étalon de ce projet européen de redressement, pour compenser une rigidité monétaire qui exclut toute dévaluation. Avec un programme de privatisation de plus de 50 milliards d'euros, le pays est appelé à être vendu à l’encan.

Tout doit être remis en cause. Sauf le budget de l’armée (4,5% du PIB), le plus important de l’Europe : les industriels allemands et français sont les premiers fournisseurs de l’armée grecque. Lors du premier plan de sauvetage, Paris et Berlin ont veillé à ce que les crédits alloués par l’Europe servent bien à honorer les factures se chiffrant en milliards, contractées par l’armée auprès de leurs fournisseurs. Et la semaine dernière encore, alors que la Grèce est effondrée, la France et l’Allemagne se sont disputées pour proposer à prix d’ami la fourniture de frégates militaires, payables à retardement.

Ramener l'Europe à ses questions essentielles !

De même, l’Europe est restée particulièrement silencieuse sur le statut de l’Eglise orthodoxe, exonérée de tout effort. Avec plus de 700 milliards d’euros de patrimoine foncier et immobilier, il n’aurait pas été malvenu de lui demander de payer des impôts, comme tout le monde. L’Eglise orthodoxe n’a pas eu ce geste politique pour aider la Grèce. Mais l’Europe s’est bien gardée de le lui demander.

Les responsables européens n’ont eu de cesse de dénoncer la gabegie réelle du gouvernement grec, son clientélisme, sa corruption. Mais ils sont restés silencieux sur les bénéficiaires de ce système. Les seuls jeux Olympiques, qui ont conduit à des dépenses somptuaires et hors de propos (20 milliards d’euros au lieu du milliard prévu !), ont été une manne pour les groupes européens, allemands en tête, Siemens en particulier.

Et lorsqu’ils ont déploré l’absence d’efficacité du gouvernement grec pour lever l’impôt, les Européens ont soigneusement évité le sujet de l’évasion fiscale, sport national de l’élite grecque fortunée. Aucun d’entre eux n’a exigé qu’en contrepartie des efforts consentis par les contribuables européens, les banques européennes prêtent main forte au gouvernement grec, et signalent à Athènes tous les avoirs grecs qu’elles ont en compte, juste pour vérification.

A l’inverse des Etats-Unis, l’Europe n’a pas demandé non plus la coopération de la Suisse dans cette lutte contre l’évasion fiscale. Selon les estimations, il y a 200 milliards d’euros d’avoirs grecs qui dorment en Suisse. Une partie aurait pu permettre de lutter contre le surendettement du pays.

Le dernier sommet européen n’a apporté aucun remède. Derrière les effets d’annonce d’un effacement de 50% de la dette grecque, les chiffres ont commencé à surgir. Ni le FMI ni les pays européens n’envisagent de faire un geste. Seuls, les créanciers privés se voient demander un effort, et encore, très limité. Au mieux, la Grèce va voir sa dette diminuer d’une trentaine de milliards, soit à peine 10% de son endettement. En 2020, elle peut espérer que sa dette publique représente 120% de son PIB. Autant dire que la Grèce est condamnée pendant vingt ans à l’austérité et à la désespérance.

La dernière mesure, prise en accompagnement de ce plan, a été la plus humiliante de toutes pour la Grèce. Il fut décidé que désormais Athènes serait sous la tutelle d'une administration composée de membres du FMI et de l’Europe, afin de s’assurer de la bonne mise en œuvre du plan. A aucun moment, l’Europe ne s’est posé, là encore, la question de la souveraineté, de la démocratie, questions superfétatoires manifestement depuis longtemps dans les prises de décision européennes.

Dans une tribune au Monde en août, l’ancien ministre des affaires étrangères, Hubert Védrine, n’avait pas manqué pourtant de souligner les dangers contenus dans les projets européens. Au nom d’un fédéralisme, et d’un ordre économique, l’Europe effaçait allégrement la question de la démocratie et de la souveraineté, laquelle ne pouvait à un moment ou à un autre que resurgir, prévenait-il. L’avertissement est resté sans suite, même auprès de ses amis socialistes, qui veillent à se tenir le plus à l'écart possible de la question européenne, pour ne pas réveiller la douleur du référendum de 2005.

Au lendemain du dernier sommet européen, un journal grec titrait: «La Grèce, capitale : Berlin». En Grèce, cela est lourd de signification. Les souvenirs de la Seconde Guerre mondiale y sont toujours à fleur de peau, d’autant qu’elle fut suivie, au nom de la lutte contre le communisme, par le régime des colonels jusqu’en 1974. C’est-à-dire hier, dans la mémoire d’un peuple. Mais cette histoire a été niée et refoulée. Si l’Allemagne justifie toutes ses décisions importantes au nom du traumatisme du nazisme, elle a oublié, en imposant ses vues, que les autres peuples européens avaient aussi une histoire et des traumatismes. Mais de cela aussi, il n’est jamais question dans les sommets européens.

En provoquant la tenue d’un référendum, Georges Papandréou ramène l’Europe à ses questions essentielles, le socle des valeurs démocratiques que la construction européenne est censée incarner et défendre, et qu’elle a perdu de vue. Les résultats de ce vote, prévu en janvier ou en février, ne laissent guère de doute : les Grecs penchent vers le « non ». La souveraineté d’un pays, au stade ultime, ne se monnaye pas. Un pays ne se suicide pas pour une monnaie. Quitter l’euro est, certes, une aventure imprévisible. Mais l’Europe a tellement acculé Athènes qu’elle ne lui laisse plus guère d'autre choix.

D'ailleurs, depuis quelques mois, l’Allemagne ne cache plus sa préférence pour une sortie de la Grèce de la zone euro. Elle souhaite même poursuivre le grand ménage pour faire de la zone euro un ensemble fort, protégeant la valeur sacrée de la monnaie unique. Dans un dernier sursaut politique, le premier ministre grec a fait exploser au grand jour les arrière-pensées. Le débat politique sur les réels buts de la construction européenne, déjà lancé par les Indignés, ne peut plus être évité. La déflagration de la zone euro est engagée. L’Europe rentre dans l’inconnu "


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MEDIAPART

vendredi 24 juin 2011

Les mots sont-ils vraiment « la matière première de la politique » ?

« Les mots sont la matière première de la politique » : Cette phrase, est celle d’un agrégé de lettres, responsable d’un mouvement politique, qui expliquait que : le centre ne doit pas se concevoir comme un espace géographique, mais comme l’expression d’un concept démocrate. Diantre !

Par quel mystère, se situer au centre de l’échiquier politique signifie-t-il être démocrate, à croire que les autres qui se situent un peu plus sur les bords ne le sont pas ?

Miracle de la dialectique qui permet de toujours, de se trouver du bon côté du manche. Car s’il est un mot qui ouvre les portes du nirvana politique, c’est bien celui-là. Si l’on pose que « plus démocrate que moi, tu meurs », par extension naturelle, le contraire signifierait « moins démocrate que moi, tu vis » on atteint vite, la limite de la portée des mots.

Ce qui nous anime, vous le savez, amis lecteurs, c’est l’impérieuse nécessité de réformer les pratiques, il s’agit d’un chantier énorme quand on mesure que tout est connivence.

Le Prix « Humour et politique 2011 » a été décerné à Laurent Fabius pour cette phrase, qui nous étonne : « Mitterrand est aujourd'hui adulé, mais il a été l'homme le plus détesté de France. Ce qui laisse pas mal d'espoir pour beaucoup d'entre nous » Si ça peut faire rire les journalistes, ce n’est pas notre cas ! Ces mots contiennent une telle dose de cynisme, que l’on comprend le rejet des citoyens, pour ces vieux routiers de la politique, pour qui tout fait vendre, y compris le désespoir de leurs concitoyens.

S’il est bien une corporation qui vit des mots, c’est celle des journalistes, censés restituer avec le plus d’objectivité possible, la réalité qui nous entoure. La connivence de ces professionnels de l’information, avec les professionnels de la politique, a atteint des sommets insupportables, au moment de l’affaire DSK. Lorsqu’à leur devoir d’investigation, ils ont opposé le respect de la vie privée. Il serait intéressant qu’ils publient les réactions des victimes, et leur offrent avec autant de complaisance, des tribunes d’expression.

Autre mal, autres mots, l’UMP critique avec véhémence la primaire socialiste qu’ils soupçonnent de « flicage » alors que les procédures auprès de la CNIL ont été respectées. Ils avaient moins de pudeur, lorsqu’il s’agissait du ficher EDVIGE, ce qui prouve bien, comme l'écrivait Voltaire ( pas Zadig et Voltaire chers à Frédéric LEFEVRE) « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » qu’on est en pleine confusion.

C’est la démonstration, qu’aux mots on fait dire tout et son contraire. A l’exception de formules choc comme « casse-toi pauvre con », enfin un moment de sincérité, et qu’il devient difficile de faire confiance à ceux qui les prononcent. Ce n’est pas Jacques CHIRAC qui nous démentira, soupçonné « d’humour corrézien » à l’encontre de son successeur, mais plus surement convaincu d’avoir couvert des emplois fictifs, lorsqu’il était maire de Paris.

Employer des mots dans un but fallacieux ne constitue pas un délit, mais un déni de démocratie et un inacceptable mépris du citoyen à qui, l’on explique : qu’ils sont la matière première de la politique, et qu’il ne faut pas les prendre, au-delà des ambitions immédiates, qu’ils recouvrent. Les politiques seraient bien gênés, si leurs promesses étaient prises au pied de la lettre.

Le fonctionnement des institutions s’en ressent car « tout mandat impératif est nul » et une immunité permet à l’élu de ne pas respecter le contrat moral, qu’il a passé avec ses électeurs, et de continuer à briguer, sans vergogne, de multiples mandats. II lui est permis, également, de changer d’étiquette, en cours de mandat, sans avoir à démissionner ou ... à justifier les raisons de ce choix.

Force est de constater que nous sommes pris en otage, par une oligarchie qui s’est arrogée le privilège de décider de ce qui est bon ou mauvais pour nous, sans nous consulter et sans avoir à rendre compte.

Tant que le politique, de connivence avec le journaliste complaisant, distillera des petites phrases pour faire jaser dans le landerneau, le débat sera faussé. Faut-il le déplorer ? C’est évident ! Et le temps est venu, pour les citoyens, de faire obstacle à ces discours de convenance, avec leur bulletin de vote et de redevenir : Acteurs de leur destin.

Nous aimerions rappeler à ces individus verbeux et pas toujours vertueux une maxime attribuée à Confucius : « lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté »


Les LIBR’ACTEURS.


Crédit photo
Le Tiers Livre

lundi 11 avril 2011

Démocratie ... indirecte !

A l’issue des cantonales, et du goût de cendre que tout citoyen lucide et responsable a en bouche, se profile une autre forme de démocratie dévoyée : Les élections sénatoriales.

La haute Assemblée, comme on dit, a un poids non négligeable dans notre système bicaméral, tout en étant à nos yeux l’illustration parfaite du déni de démocratie, organisé pour les petits arrangements entre amis.

Vous le savez, le sénateur, est élu au suffrage universel « INDIRECT » Nous sommes en fait dans le domaine de ... l’oxymore !

De manière a préparer le terrain et les esprits, fidèles a notre modeste ambition d’information, pour avoir des citoyens acteurs de leur destin, un petit résumé.

Les Sénateurs sont élus par 150000 grands électeurs qui sont eux issus du suffrage universel, uninominal (députés 577, conseillers généraux 4000) ou de liste (conseillers régionaux 1870) et last but …142000 délégués désignés par les conseils municipaux de nos 36000 communes.

Nous laissons le lecteur juger du caractère hautement démocratique, universel et direct d’une élection, acquise par ce salmigondis.

Le plus grave, c’est que le mandat de sénateur, est une formidable sinécure, qui envoie dans l’univers douillet et feutré du palais du Luxembourg, une armada de petits malins, qui ont compris l’intérêt de la manoeuvre, l’importance de l’indemnité et autres petits avantages, sans être exposé, en première ligne comme peut l’être un Maire ou un député.

Vieux chevaux de retour et cumulards de mandats, politiciens plus jeunes, porte flingue de personnalités nationales, et même personnalités de la société civile, habilement placées en qualité de modestes conseillers municipaux de "Trifouillis les Oies" et ... portés a la candidature sénatoriale.

Nous analyserons avec soin les candidatures, et nous pointerons celles qui correspondent à notre petite typologie.

Le citoyen ne peut pas dans l’état actuel de notre démocratie, se désintéresser de cette cuisine politicienne, compte tenu du poids du Sénat. La logique voudrait, que les candidats soient des conseillers municipaux de base, vierges de toute longévité politique, et repérés pour leurs expertises et convictions.

C’est possible car comme souligné supra, les grands électeurs, sont issus en large part des conseils municipaux de nos 36000 communes.

A suivre donc, et a commenter, car la régénération démocratique est un tout, et chaque occasion doit être saisie, pour appuyer là ou cela fait mal.


Richard HASSELMANN

mardi 1 décembre 2009

Mandats et démocratie

Au moment ou les partis politiques, commencent à publier les noms des têtes de listes pour les prochaines régionales, LIBR’ACTEURS "revient à la charge"

Nous œuvrons depuis longtemps pour le non cumul des mandats et la fin d’une certaine longévité politique, et nous constatons qu’une nouvelle fois bon nombre de candidats, sont maires, parlementaires nationaux ou européens, présidents de regroupements intercommunaux, quand ce n’est pas tout à la fois.

Ce cumul est ce qui ronge notre démocratie, faut-il que le France soit pauvre en talents pour ne pas sortir de ce cercle vicieux !

La France est le seul pays démocratique qui donne un si triste spectacle. L’élu battu ici ne retourne pas vers son métier premier, il se replie sur un autre mandat en attendant des jours meilleurs.

Nous avons dit que cette réforme était « LA MERE DE TOUTES LES REFORMES », celle par la quelle il faut commencer, pour passer ensuite aux autres réformes. Dans notre esprit ce n’est pas une fin c’est un moyen, pour qu’ensuite nous puissions réformer l’ETAT et les niveaux de compétences des collectivités et le droit d’ordonnancer des dépenses publiques qui concourent au creusement de la dette.

C’est aussi le préalable absolu si l’on veut que l’élu, rende des comptes à son mandant, l’électeur, en échappant à la toute puissance des administrations nationales et locales, qui gèrent la continuité, sans légitimité.

Cette réforme permettrait aussi, outre l’émergence de jeunes, de femmes et de citoyens issus de la diversité sociologique, de libérer l’élu de la toute puissance des appareils de partis, qui par le biais des investitures, cadenassent la conviction par le biais de votes « godillots ».

Faut –il être aveugle pour ne pas comprendre que la classe politique française, vit en vase clos, en caste qui se conforte, quelle que soit la sensibilité. Les montées au créneau, et les cris d’orfraies quand on fait mine de vouloir toucher a un échelon électoral ou a un mandat, sont a cet égard significatifs !

LIBR’ACTEURS a compilé les rapports, analyses et articles, qui depuis des décennies pointent en pure perte, l’effet pervers de cette situation. Las de prêcher dans le désert, nous lancerons prochainement sur ce site, de manière ludique, pour les régionales : « LE CHANT DES CUMULARDS »

Avec le concours actif de la communauté des internautes, nous souhaitons qu’il devienne le « TUBE » du début 2010 et qu’il sensibilise le citoyen sur cette réalité et donc sur le sens de son vote.


Il est évident que la mise en place d’un vrai statut de l’élu, traitant de sa rémunération, de sa réinsertion et d’une certaine forme de protection, vont de pair avec la nouvelle architecture démocratique que nous appelons des nos vœux.



Richard HASSELMANN


Création tee-shirt
Comboutique

lundi 1 juin 2009

Elections européennes : allez voter !

A en croire les medias et l'attitude des deux principaux partis politiques de notre pays (désignation des candidats, entrée tardive en campagne,...), les élections européennes ne semblent avoir qu'un faible enjeu.

L'Europe serait lointaine des préoccupations quotidiennes des Français, à commencer par leur emploi et leur niveau de vie.

Pourtant, tout le monde s'accorde à dire que les solutions à la crise morale, économique, financière, sociale et écologique que nous traversons ne peuvent pas être nationales : elles ne peuvent être qu'internationales.

Les réunions historiques du G20, et la volonté de ces 20 pays industriels de plusieurs continents, développés ou en développement, de prendre des décisions communes et d'instaurer une esquisse de gouvernance mondiale le prouvent.

Le sort économique et social de chacun de nous est davantage lié à la politique que nos députés et ministres veulent mener dans les instances internationales, notamment à travers l'Union européenne, que dans les instances nationales et locales.

Savez-vous que 75% des lois françaises dépendent des directives européennes?

Et qui valide les textes législatifs proposés par la Commission européenne ? : Le Conseil des Ministres de l'Union européenne, c'est-à-dire nos ministres, et le Parlement européen, c'est-à-dire les députés que nous allons élire le 7 juin prochain.

Qui a le pouvoir de valider ou rejeter le budget de l'Union européenne ? : Le Parlement. Et, contrairement à la majorité des députés de l'Assemblée nationale, qui ne servent bien souvent que de chambre d'enregistrement des budgets proposés par le Gouvernement, les députés européens votent en leur âme et conscience.

Quelle dépendance pourraient-ils d'ailleurs avoir vis-à-vis du Conseil des Ministres des 27 Etats-membres, dont la Présidence change tous les 6 mois ?

Nous sommes bien loin de nos pratiques nationales... Enfin, les députés européens ont le pouvoir de valider ou non les accords internationaux négociés par la Commission européenne avec nos partenaires et/ou les instances internationales (OMC,...).

Encore une fois, c'est à travers les politiques internationales, et notamment européennes, que chacun de nous peut le mieux défendre ses valeurs et le modèle de société auquel il aspire.

Libr'acteurs a été fondé pour aider chaque citoyen à devenir davantage « acteur de son destin ». Les élections européennes sont sans doute les élections les plus importantes à cet égard. Alors, de grâce, ne vous laissez pas endormir par le discours ambiant et la mobilisation molle de tel ou tel. Le 7 juin 2009, allez voter !

Lionel Lacassagne

samedi 23 mai 2009

SOS Démocratie en danger !

Au moment ou tous les laboratoires du monde s’attachent à isoler le virus de la grippe, il est un virus qui attaque la démocratie, et qui est tout aussi dangereux : La démagogie et un populisme déviant !

C’est d’autant plus navrant, car dans notre esprit le populisme, est consubstantiel à la démocratie. Le populisme outrancier et déviant est un triste avatar. Le vrai problème et LIBR’ACTEURS, après PROVIDENTIEL ne cesse de le dire : La démocratie a été confisquée.

Confisquée par la pensée unique et par la consanguinité de ceux qui briguent les plus hauts mandats .Une caste qui a exclu la classe populaire du jeu démocratique, alors que c’est par là que passe la vraie dynamique sociale. Nous l’avons déjà dit, déjà écrit, nous sommes le seul pays ou la classe politique est aussi figée, aussi pauvre dans ses voies de recrutement.

La prochaine élection Européenne ne déroge pas a la règle, alors qu’il eut été aisé pour chaque parti, d’ouvrir ses listes a de nouveaux citoyens, a les fermer a tous ceux qui portent déjà des mandats, ou qui sont « en politique » depuis plus de 20 ans. A coup de démagogie, et de cris d’orfraie, une caste se serre les coudes, pour que le citoyen ne s’aperçoive pas que le pouvoir est confisqué et qu’il n’est plus entre les mains de la souveraineté populaire.

Le populisme déviant est celui qui alimente les discours de certains partis extrémistes, c’est celui-là qu’il faut éradiquer, en ne lui donnant pas de grain à moudre. Le vrai populiste est celui qui considère qu’un peuple peut et doit rester maître de son destin, pour protéger des valeurs culturelles et sociales fortes.

La démocratie doit laisser le peuple au centre de sa mécanique. C’est quand il est exclu que le populisme déviant s’engouffre, a qui la faute ?

En ce sens l’élection Européenne est importante. Elle doit être le moment de bien vérifier ce que veut le peuple de France, dans les domaines sensibles que sont les frontières, les services publics, la conscience de la terre, la justice fiscale et sociale, la sécurité intérieure et extérieure.

Nous souhaitons que l’électeur pose les bonnes questions, et recherche lors de la campagne qui s’ouvre les bonnes informations.



Richard HASSELMANN

Crédit et copyright dessin
Christo Bakalov

mercredi 15 avril 2009

Elu : Un métier à plein temps !!!

L'actualité politique et surtout parlementaire a fait réagir cette semaine les Librac'teurs.

Nous vous donnons ci-dessous deux contributions concernant le travail des députés et le cumul des mandats qui dans les circonstances actuelles prouve qu'il est le handicap majeur de notre démocratie.


Député : un travail réalisé à temps partiel mais payé à temps plein - Par Lionel Lacassagne

Ce jeudi 9 avril, seuls 36 députés sur 577 ont pris part au vote de la loi Hadopi concernant le téléchargement sur internet. Ce projet de loi a pourtant fait couler beaucoup d'encre, et suscité maints débats et commentaires dans l'opinion et les media.

Que penseraient donc nos députés si le taux d'abstention s'élevait à 94% lors des prochaines élections législatives ? Sans doute que les citoyens les déconsidèrent et les ignorent, qu'ils ne reconnaissent pas leur rôle ni leur importance. C'est exactement ce que les citoyens sont en droit de penser en voyant 94% des députés absents de l'Assemblée nationale au moment du vote d'une loi.

Et cet exemple n'a rien d'exceptionnel : l'absentéisme des députés est un fait avéré et régulier, maintes fois dénoncé.


La principale cause de ce manquement à ses devoirs de parlementaire est bien connue : c'est le cumul des mandats, indusant de fait un travail à temps partiel. A l'heure où les revenus et parachutes dorés des dirigeants de certaines grandes entreprises sont unanimement décriés, ce travail à temps partiel de nos députés me semble d'autant plus choquant. Car les indemnités parlementaires sont, elles, payées par le contribuable, et versées pour réaliser un travail qui, compte tenu des missions et des responsabilités d'un député, ne peut être correctement effectué qu'à plein temps.

S'y ajoute le parachute doré que nos députés se sont auto-octroyés en 2007 sous l'égide de Jean-Louis Debré : 6952 euros par mois pendant 5 ans et une indemnité de 1390 euros par mois à vie. Il paraît que la crise actuelle redonne au politique ses lettres de noblesse. Encore faut-il qu'il témoigne d'une véritable noblesse d'esprit en montrant l'exemple...


Full time job !!! - Par Richard HASSELMANN

Le monde est petit, et nous allons finir par faire entendre raison, au plus grand nombre. Libr'acteurs sans relâche, avec pondération et lucidité enfonce le clou. La majeure partie de ce qui arrive à notre pays est lié, a notre particularisme démocratique :

Le CUMUL DES MANDATS, LA LONGEVITE POLITIQUE et la LOURDEUR de NOS INSTITUTIONS TERRITORIALES.

Il se trouve que cette semaine, l’actualité apporte de l’eau a notre moulin. Le rejet de la loi HADOPI, en raison de l’absence des députés UMP en séance est un premier signe. Rémunérés comme ils le sont, sur des thèmes comme celui-là, et dans le contexte économique et social que nous connaissons, on est en droit d’attendre plus de sérieux.

Ou étaient ces joyeux drilles, lors d’une séance de l’assemblée, au golf, à la pêche ?, que nenni. Nous en avons questionné certains, ils siégeaient ailleurs, et ils vous disent cela sans rire et en toute candeur.

Dans la même veine, le dernier numéro de du magazine Challenges à mettre entre toutes les mains, à commenter en public avec un titre "Ces élus qui nous coutent cher".

Libr'acteurs qui travaille la question depuis de longues années n’apprend rien, mais nous formons le vœu de voir grossir la cohorte des citoyens lucides. Ces citoyens qui comme nous, n’attendaient rien de ce pauvre Edouard BALLADUR, mentor du Président, et comme tel installé à la tête d’une commission, dont il importait de juguler les conclusions.

Non seulement la France admet le cumul des mandats, mais avec 1 élu pour 185 habitants, nous sommes les leaders européens .C’est vous dire le nombre de mandats, disponibles, les vrais talents, les vraies convictions peuvent y trouver matière sans avoir besoin de cumuler .Au moins on saura qui fait quoi !

Cette semaine enfin, dans son N°3014 du 9 Avril l’Express publie une interview de Gérard ONESTA, vice Président des Verts au Parlement Européen : "Eurodéputé, un full-time job" On ne peut dire mieux. Cet élu à Strasbourg depuis 20 ans dit très clairement que le mandat d’Eurodéputé est exclusif de tous autres.

Il dit aussi que pour nos voisins siéger à Strasbourg est essentiel, et qu’ils jugent la France inconséquente.

- La France qui envoie a Strasbourg des cumulards de passage qui attendent des jours meilleurs.
- La France qui va élire des Eurodéputés, sans expertise, promus par l’appareil partisan, et qui ne pratiquent que la langue de Molière.

- La France qui continue à nier l’Europe, entité qui conditionne 75% des textes examinés au parlement national, et qu’il serait judicieux de piloter en amont : à Strasbourg et a Bruxelles

EURODEPUTE un FULL-TIME JOB : CQFD !