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lundi 16 avril 2012

Dépassons-nous !

Libr'acteurs constate que ses sympathisants, semblent vouloir faire bouger les lignes. Nous publions ici un billet parvenu sous le pseudo FEOH21, qui mérite une lecture attentive !

Depuis plus de 220 ans, la France ne conçoit plus la Démocratie en dehors de l’idéal républicain. Liberté, Egalité, Fraternité, mais aussi Laïcité, Justice sociale, Solidarité… sont les valeurs à partir desquelles notre société s’est élevée au rang des puissances mondiales les plus respectées. Elles irriguent notre approche de l’Ecole et des Universités ; elles justifient notre système de protection sociale ; elles inspirent l’action de nos institutions et de nos services publics ; elles façonnent notre culture du vivre ensemble, tout comme elles constituent des horizons éthiques que nous nous fixons collectivement. La République est notre bien le plus précieux, car elle est notre possible et notre souhaitable.

Mais depuis plus de 10 ans, force est de constater – et de regretter- les innombrables attaques lancées par les forces conservatrices (de droite comme de gauche) contre la République. Sous couvert d’une évolution devenue nécessaire de nos institutions, mais aussi de la poursuite indispensable de l’objectif de réduction de la dette publique, les réformes se succèdent et mettent à mal les valeurs fondamentales que nous avons héritées de l’Histoire. La solidarité se réduit comme peau de chagrin, l’Ecole et la Justice sont rongés par les difficultés matérielles, la Laïcité est galvaudée partout, l’Egalité est menacée chaque jour un peu plus par la montée des communautarismes et par l’expansion de la Misère. Les partisans d’un ordre autoritaire et centralisateur, souvent fondé sur des morales d’inspiration religieuses, guettent le moment où la République, un genou à terre, sera à leur merci pour rendre son dernier souffle.

Les premiers responsables de cette menace sont les Républicains eux-mêmes. Nous avons failli dans notre tâche d’adapter la République et ses institutions au monde qui nous entoure. Quelle est notre réponse au réchauffement climatique ? Qu’avons-nous à dire sur le droit de chacun à la santé ? Comment recréer du lien social à l’époque des nouvelles technologies et de la mondialisation ? Quels défis industriels et énergétiques pour le siècle qui vient ? Sur toutes ces questions – et tant d’autres encore (la ruralité, la culture, l’entreprise…), les Républicains restent désespérément muets, artistes d’un spectacle qu’ils ne comprennent pas.

Parce que cette passivité n’est plus admissible, et parce que nous avons la responsabilité (à l’égard des générations futures et passées) de défendre la République, il est urgent de nous emparer de ce que l’on nomme l’objectif d’un développement soutenable : précaution, démocratie, transparence des informations, consom’ action… voila les outils qui permettront à la République de se relever pour traverser ce prochain siècle de défis.

La régénération démocratique est sans aucun doute la réforme la plus urgente à engager. Chacun, à son niveau d’intervention, doit être un acteur responsable de la transition qui s’annonce. Son avis doit être respecté et entendu ; ses représentants doivent être irréprochables.

Interdiction des cumuls de mandats, reconnaissance du vote blanc, représentation proportionnelle, dissipation des conflits d’intérêts, garantie du contradictoire, organisation des contre-pouvoirs… mais aussi régulation des rapports entre les médias, les élus et les élites économiques, séparation stricte et saine des pouvoirs et indépendance de la Justice, décentralisation et aménagement du territoire… ces réformes sont indispensables, et nous conduisent en somme à promouvoir l’instauration d’une 6e République dont la modernité réside dans sa vivacité démocratique.

Parmi les autres urgences, la restauration des solidarités est également impérative. L’objectif ne peut être, évidemment, de tout assumer par le biais de l’Etat providence : nos enfants n’ont pas à supporter le poids de nos dépenses d’aujourd’hui. La solution consiste en revanche à organiser, à côté de l’Etat Providence, une Economie sociale et solidaire forte, qui inspire confiance et qui se développe grâce à une Finance sociétalement responsable. Mutuelles, associations, fondations, coopératives… ces acteurs ne sont pas soumis aux logiques capitalistiques, ni aux exigences de la rentabilité à tout prix. Entre ces deux entités (Etat, ESS), où y règne la démocratie, il sera alors possible de repenser toutes les solidarités : la lutte contre les précarités, la santé, la dépendance, le vieillissement de la population… mais aussi la cohésion intergénérationnelle et la cohésion interterritoriale. Ces défis sont ceux de la Justice sociale et de l’Intérêt général. Ils sont une exigence éthique que nous devons imposer à chacun, qu’il soit au service du public ou acteur du marché.

Quant aux préoccupations écologiques, il faut agir maintenant ! La transition énergétique, qui ne se mesure pas uniquement au type de ressources utilisées, mais qui intègre également les problématiques de l’indépendance énergétique et des modes de consommation, est un défi industriel sans précédant. Tout comme le sont les enjeux d’un secteur agroalimentaire soutenable, d’une gestion verte de nos déchets ou encore de la protection de la biodiversité. Nous devons repenser nos politiques de prévention pour les rendre plus efficaces ; nous devons établir des règles de réparation qui soient adaptés ; nous devons informer, éduquer, sensibiliser ; nous devons agir à la hauteur des exigences posées par la préservation de la vie.

La politique ne peut plus se résumer à la comédie dramatique des partis et des égos. Les perspectives qui se dressent devant nous méritent un retour au sérieux des analyses, et à l’envie d’innover. Nos partenaires ne sont pas choisis en fonction de la gauche ou de la droite, mais à partir d’un projet commun qui devra être cohérent avec le développement soutenable. Nous refusons l’écologie punitive comme nous rejetons l’anticapitalisme primaire. Nous voulons penser l’avenir en rupture avec le XXe siècle, et non avec les réalités qui nous entourent. Nous sommes porteurs d’un rassemblement, qui suppose au préalable un dépassement. Le dépassement de ses certitudes. Le dépassement de ses craintes. Le dépassement de ses jugements préconçus. Il est temps désormais que les Républicains murissent et franchissent une nouvelle étape de leur Histoire : celle du XXIe siècle et de ses défis sociaux, environnementaux et sanitaires.


« FEOH21 »

lundi 11 février 2008

Faut il araser ou exalter les différences?

Faut il institutionnaliser les religions ?

Tendances centripètes françaises ou tropisme centrifuge américain, laïcité ou multiculturalisme?

La laïcité est elle la politique de la reconnaissance de l'autre,donc de la diversité ?

Promouvoir la mobilité de l'échange n'est il pas son terrain d'action?

Libr'acteur vous propose de rentrer dans le débat et d'y apporter votre contribution.


Eric Campion


Nous vous soumettons ci-dessous le texte d'un appel lancé par "Sauvegardons la laïcité de la République"

Le texte de l'appel (Il a été rédigé par une trentaine d'organisations laïques rejointes par une trentaine d'autres)

"Les organisations et personnalités signataires rappellent solennellement que, selon l'article 1er de la Constitution, la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Ces quatre termes indissociables définissent des principes qui s'imposent à tous, au premier rang desquels le Président de la République. Or, les déclarations récentes de Monsieur Sarkozy, mêlant ses convictions personnelles et sa fonction présidentielle, portent atteinte à la laïcité de la République. La mise en cause de ce principe constitutionnel indispensable à la paix civile est inacceptable. Depuis 1905, grâce à la loi de Séparation des Eglises et de l'Etat, la République assure à chaque citoyen la liberté de conscience, garantit sa liberté de croire ou de ne pas croire et de pratiquer le culte de son choix, de n'en pratiquer aucun ou de pouvoir en changer. Elle permet ainsi de vivre ensemble, dans le respect de chacun, quelles que soient ses origines, ses choix philosophiques ou ses convictions religieuses. Dans notre République et notre société multiculturelle, la diversité doit être richesse et non source de conflit. Pour cela, la laïcité, assurant l'égalité en droit des citoyens dans le respect des lois de la République, permet à la fois l'expression du pluralisme des convictions et la recherche de valeurs communes pour construire une communauté de destin.

Dans un monde aujourd'hui global et de plus en plus complexe, où se multiplient les voies d'accès à l'information et aux connaissances, et où explose la médiatisation des événements et de la pluralité des représentations du monde, seule la laïcité permet l'émancipation de tous en favorisant le libre accès au savoir et à la culture et le discernement de chacun pour un libre choix de vie, par une démarche rationnelle et critique faisant toute leur place au doute, à l'imagination et à la créativité.
C'est pourquoi, les organisations et personnalités signataires s'opposeront à toute tentative qui mettrait, de fait, en cause la laïcité par une modification du contenu de la loi de 1905. A l'heure où nos concitoyens éprouvent des difficultés et des inquiétudes croissantes, elles les appellent à promouvoir la laïcité comme une exigence partagée avec la ferme volonté de bâtir ensemble une société où la justice sociale assurera, quotidiennement, pour toutes et pour tous, la liberté, l'égalité et la fraternité"

Il est possible de signer cet appel sur le site

Source
http://www.appel-laique.org/
Illustration
Honoré DAUMIER

jeudi 10 janvier 2008

Réflexions pour une spiritualité républicaine

La République recherche et défend l'intérêt général. Elle fait toujours prévaloir le bien commun sur les intérêts particuliers. Elle ne prend pas partie pour une religion plutôt qu'une autre. Elle garantit la liberté de culte : chacun peut exercer librement sa religion, à la condition que l'exercice de cette liberté ne remette pas en cause ce qui est commun à tous. C’est ça la laïcité !

L'Etat n'a donc pas à faire la promotion d'une religion en particulier ou des religions en général. C'est pourtant ce qu’a fait le Président de la République lors de son discours au Vatican il y a peu. Un homme, serait-il le plus intelligent du monde, ne peut pas remettre en cause des siècles de construction collective de l'Etat républicain. La personnalisation à outrance de la politique telle que nous la connaissons aujourd'hui en France est inquiétante.

Pour revenir à la spiritualité (caractère de ce qui appartient à l’esprit), il pourrait être du ressort de l'Etat d'encourager celle-ci, mais elle ne pourrait alors être que républicaine. Il ne s’agit évidemment pas de rétablir l’Être suprême ou une quelconque autorité de l’Etat sur la conscience, le for intérieur des citoyens. Que serait alors cette spiritualité républicaine ?

Une spiritualité qui encouragerait la connaissance de soi (qui est permise notamment grâce à l'introspection, à la méditation, à la philosophie, à la psychologie...), la connaissance de nos richesses intérieures mais également de nos parts d'ombre afin de mieux les maîtriser. Car les guerres sont souvent le résultat de l'addition de névroses individuelles, de sentiments d'injustice et de désamours profonds. Sentiments qui, de façon générale, sont à l'origine de la violence (qu'elle soit contre soi, contre les autres, contre la planète...).

Une spiritualité qui inviterait l'être humain à s'accepter et à s'aimer lui-même, à aimer les autres, à aimer la terre et l'univers dans lequel nous vivons. Les religions n’ont pas le monopole du cœur ! L'homme est un animal social. Il a fondamentalement besoin de relations humaines riches et sincères pour être heureux. Ce qui nous fait avancer et exister, c'est l'amour qu'on porte aux autres et que les autres nous portent (pour reprendre l'expression du psychologue Guy Corneau, nous sommes de « l'amour sur pattes » !).

Concrètement, l’éducation nationale pourrait commencer par intégrer des cours d’initiation à la philosophie et à la psychologie dans ses programmes avec un contenu digne de ces matières. Ce serait un bon début pour donner à chacun les outils pour affronter et aimer la vie. Car le pouvoir d’achat, c’est important mais ça ne remplit pas une vie.


Nicolas FROISSARD

lundi 26 novembre 2007

Proportionnelle : Juste et efficace

"Notre premier enjeu va consister à peser et proposer pour aboutir à une démocratie revisitée et pluraliste. Une contribution qui ouvre le débat et mérite commentaires .Merci de vos contributions. A l’issue, la synthèse soutiendra les actions" LIBR'ACTEURS

Dire qu’un retour à la proportionnelle serait un retour à la quatrième République est une supercherie de bas étage qui fait obstacle au débat indispensable. Elle permet surtout de concentrer le pouvoir entre l’UMP et le PS qui laissent quelques miettes au PC et au Nouveau Centre.

Cette situation est malsaine car la majorité des Français ne se sentent pas vraiment représentés, ce qui est nuisible à la démocratie, par principe, mais aussi « par danger » en ce sens que le recours à des solutions de remplacement devient plus attractif, voire indispensable.

C’est d’autant plus regrettable que d’autres modes de scrutins sont possibles. Pour ma part, je suggère, pour la réflexion, deux pistes susceptibles d’ailleurs de s’enrichir mutuellement.

Le scrutin uninominal à un tour renforcé :

le candidat arrivé en tête est élu. Autant dire que c’est avant le scrutin que les candidats à la candidature devront s’entendre. Ensuite, et afin de permettre à la majorité de gouverner, une prime lui est accordée par l’élection, sur une liste nationale, d’un nombre suffisant de députés pour détenir la majorité absolue.

Manière de prendre quelques distances avec les exigences locales pour un scrutin national. On peut imaginer, avec un tel mode de scrutin, que la valeur du candidat prenne plus aisément le pas sur les « combines électorales ».

La proportionnelle renforcée :

à partir d’un scrutin de liste, régionale par exemple, le parti gagnant serait bonifié d’un nombre de députés lui permettant de détenir la majorité absolue.

A n’en pas douter, les majorités absolues seraient plus aisément acquises que dans le mode actuel du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Les autres partis seraient également représentés. Ce serait plus juste et plus efficace.

Malheureusement nous savons pourquoi le système ne change pas !


Christian LIEBER