jeudi 29 novembre 2007

Un nouveau référentiel de valeurs et de richesses

Nous ne nous en rendons plus compte, mais nos indicateurs de santé de notre société sont complètement liés au référentiel dans lequel ils sont mesurés. Si le référentiel change, un même chiffre, un même fait, un même résultat objectif n'aura pourtant plus du tout le même sens.

Le référentiel actuellement dominant dans le monde met en avant la réussite par l'argent, la consommation et le pouvoir d'achat comme première source de satisfaction personnelle, la rentabilité financière à court terme comme exigence préalable, l'intérêt personnel, catégoriel ou national comme base de toute discussion, échange ou négociation.

Il se caractérise par une obsession : celle de vouloir toujours être le meilleur, dans un système de comparaison permanente, absurde et aveugle, ayant perdu tout rapport avec le progrès et le dépassement de soi.

Personnellement, ce référentiel ne me convient pas. Ma sensibilité et mon système de valeurs privilégient l'humain, la solidarité et le partage. Comme St-Exupéry, je considère « qu'il n'y a de richesses que d'hommes ».

Je pense que nous ne sommes pas sur terre pour autre chose que pour construire des relations ensemble, pour apprendre à nous connaître et à nous aimer. Le bien-être du plus grand nombre est pour moi l'objectif premier d'une société, et devrait être la finalité de l'action politique. Il s'agit d'un objectif absolu : il s'adresse à tous, indépendamment des origines, des croyances, des lieux de vie... et de toute méritocratie arbitraire !

La transmission du savoir, l'apport mutuel d'expérience, la fixation d'une ambition collective sont des éléments essentiels du partage.

Un tel changement de référentiel entraîne de profonds changements dans nos manières de voir et d'évaluer le niveau de développement de nos sociétés.

Par exemple :

J'aimerais que les pays du G8 et les organisations internationales se demandent à chaque réunion si le nombre de personnes pauvres, souffrant de la faim, de la maladie, du mal-logement, de toutes formes de violences, de la guerre, de l'isolement,... a diminué, et si leurs décisions et actions futures vont y contribuer.

J'aimerais que le prix des produits de consommation intègrent les coûts que leur production et leur transport ont engendré sur l'environnement : les produits aux prix les plus bas ne seraient alors peut-être pas les mêmes que ceux qui s'affichent comme tels aujourd'hui ...

J'aimerais que les analystes économiques jugent les entreprises non pas sur leur rentabilité, leurs profits ou leur valeur boursière, mais sur le service qu'elles apportent à la société par leur activité et leur innovation (c'est tout de même la raison d'être originelle d'une entreprise !), sur la création de valeur et d'emploi que leur développement génère autour d'elles, sur la qualité des relations qu'elles entretiennent avec leur personnel et leurs clients et partenaires.

J'aimerais que l'on arrête d'opposer systématiquement les intérêts des actionnaires et ceux du personnel et des clients : une entreprise qui apporte de la valeur à ses clients finit toujours par en apporter à ses actionnaires ... dès lors que ces derniers fassent disparaître leur obsession de la rentabilité à court terme et de gagner plus que leur voisin ... Pour les placements à court terme, il existe des produits de trésorerie !

J'aimerais que notre pays cesse de considérer sans le dire les 30-50 ans comme la seule « force vive », refusant l'accès à l'emploi aux jeunes, diplômés ou non, dès lors qu'ils n'ont pas déjà fait leurs preuves à travers 5 années d'expérience. Ce pays qui refuse tout autant aux plus âgés l'accès aux promotions et aux responsabilités (voire à l'emploi), alors que la variété des profils est, dans toute équipe, non seulement une richesse importante sur le plan humain, mais aussi un gage démontré d'efficacité.

J'aimerais que toutes les formes de solidarité ne soient pas seulement perçues comme un acte de générosité, mais aussi comme le vecteur indispensable de toute cohésion sociale.

J'aimerais que l'on se donne des objectifs ambitieux sur les sujets suivants, et que l'on en instaure des indicateurs fiables d'analyse et de suivi :

La rapidité et l'égalité d'accès aux soins

Le goût et l'acquisition du savoir, du savoir-faire et du savoir-être

Le plaisir au travail (gage d'efficacité comme l'attestent de très sérieuses études) et dans l'activité d'une façon générale

La protection de l'environnement

L'harmonie et la paisibilité de nos quartiers et lieux de vie


Ce ne sont là que quelques pistes et exemples. Il nous appartient à nous tous de construire ce nouveau référentiel de valeurs et de richesses. Bien sûr, tout cela peut paraître utopique. Il n'en est rien. Nous peinons en fait à prendre conscience de notre pouvoir de citoyen, qui revêt plusieurs facettes.

Par exemple :

Nous détenons un vrai pouvoir vis-à-vis des entreprises en tant que consommateur. A en observer leurs actions marketing et publicitaires pour afficher un attachement, réel ou de façade, à l'écologie et au dévelopement durable, elles semblent d'ailleurs l'avoir compris avant nous ... Il en est de même en tant qu'actionnaire individuel : l'attention grandissante qu'elles portent aux fonds d'investissements « éthiques » et « socialement responsables » en est une preuve flagrante !

D'autre part, bien que mesurée et utilisée de façon diverse et discutable, l'opinion publique joue un rôle indéniable dans les medias et demeure prise en compte par nombre de décideurs.

Enfin, nous avons un pouvoir d'électeur et... d'élu.

Oui, d'élu ! Comme le disait Aristote, « le citoyen est tour à tout gouverné et gouvernant ». Il est vrai qu'en France, la classe politique au pouvoir depuis plusieurs décennies a littéralement confisqué au citoyen la possibilité de devenir gouvernant.

Cela ne veut pas dire qu'elle n'existe pas, bien au contraire ! Nous allons précisément nous atteler à lui redonner vie, à travers un premier combat pour l'instauration d'un vrai statut de l'élu (assorti de valeurs éthiques et d'exemplarité) et du non-cumul des mandats.

Je crois profondément en la liberté de l'homme. Je la trouve belle parce qu'elle ouvre la porte à tous les espoirs, à tout le champ des « possibles » que l'on n'imagine pas encore. Elle l'est aussi parce qu'elle rend l'homme responsable de ses actes, de ses choix, et donc d'une part de son destin.

J'aime cette liberté parce qu'elle fait de nous des libres acteurs.


Lionel Lacassagne

Crédit et copyright image
NAGY

lundi 26 novembre 2007

Proportionnelle : Juste et efficace

"Notre premier enjeu va consister à peser et proposer pour aboutir à une démocratie revisitée et pluraliste. Une contribution qui ouvre le débat et mérite commentaires .Merci de vos contributions. A l’issue, la synthèse soutiendra les actions" LIBR'ACTEURS

Dire qu’un retour à la proportionnelle serait un retour à la quatrième République est une supercherie de bas étage qui fait obstacle au débat indispensable. Elle permet surtout de concentrer le pouvoir entre l’UMP et le PS qui laissent quelques miettes au PC et au Nouveau Centre.

Cette situation est malsaine car la majorité des Français ne se sentent pas vraiment représentés, ce qui est nuisible à la démocratie, par principe, mais aussi « par danger » en ce sens que le recours à des solutions de remplacement devient plus attractif, voire indispensable.

C’est d’autant plus regrettable que d’autres modes de scrutins sont possibles. Pour ma part, je suggère, pour la réflexion, deux pistes susceptibles d’ailleurs de s’enrichir mutuellement.

Le scrutin uninominal à un tour renforcé :

le candidat arrivé en tête est élu. Autant dire que c’est avant le scrutin que les candidats à la candidature devront s’entendre. Ensuite, et afin de permettre à la majorité de gouverner, une prime lui est accordée par l’élection, sur une liste nationale, d’un nombre suffisant de députés pour détenir la majorité absolue.

Manière de prendre quelques distances avec les exigences locales pour un scrutin national. On peut imaginer, avec un tel mode de scrutin, que la valeur du candidat prenne plus aisément le pas sur les « combines électorales ».

La proportionnelle renforcée :

à partir d’un scrutin de liste, régionale par exemple, le parti gagnant serait bonifié d’un nombre de députés lui permettant de détenir la majorité absolue.

A n’en pas douter, les majorités absolues seraient plus aisément acquises que dans le mode actuel du scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Les autres partis seraient également représentés. Ce serait plus juste et plus efficace.

Malheureusement nous savons pourquoi le système ne change pas !


Christian LIEBER

vendredi 23 novembre 2007

Communiqué de presse

Le 22 septembre à LYON a été créé "LIBR’ACTEURS"

A l’initiative de 9 citoyens, d’âges et de sensibilités diverses, ce collectif en forme d’association loi 1901, prolonge et organise le mouvement créé fin 2006 à l’occasion des élections de 2007 et matérialisé par l’espace interactif : Providentielle 2007

Considérant le divorce consommé entre le monde politique et les citoyens (en particulier les jeunes), le blocage du système politique au profit d’une classe qui refuse à se renouveler,l’incapacité des gouvernants de toute tendance à prendre des décisions audacieuses et adaptées aux défis du moment :

LIBR’ACTEURS se donne comme objectif premier de contribuer à donner au plus grand nombre, et en particulier aux jeunes générations, l’envie et la capacité d’être acteurs lucides et libres de leur destin.

Rassemblement pluraliste, libre de toute influence partisane, LIBR’ACTEURS entend privilégier l’information, l’éducation et la formation des générations nouvelles aux enjeux politiques et sociaux du monde moderne.

LIBR’ACTEURS ambitionne de forger un nouveau modèle économique et social, appuyé par un référentiel de valeurs modifié, faisant une place prépondérante à l’humain, au secteur de l’économie sociale et solidaire, à la conscience de la terre et à l’intérêt des générations futures.

Comme ARISTOTE, LIBR’ACTEURS rappelle : « Le citoyen est tour à tour gouverné et gouvernant »

« LIBR’ACTEURS » : La Charte

La présente charte élaborée et signée par les fondateurs se propose de préciser les valeurs, les objectifs et les principes d’action de LIBR’ACTEURS.

Ce document ne peut être modifié que par décision prise en assemblée générale à la majorité des deux tiers des membres inscrits.

LIBR’ACTEURS est un collectif de réflexion et d’action créé le 22 septembre 2007, par un groupe de citoyens d’origines et de sensibilités diverses, unis par des valeurs partagées et animés par l’ambition collective énoncée dans ce qui suit :


VALEURS ET DEONTOLOGIE

Au-delà de leur adhésion pleine et entière à la démocratie et aux principes républicains, les membres de LIBR’ACTEURS se reconnaissent plus particulièrement dans trois valeurs communes : « Responsabilité, Equité, Solidarité. » Ils s’engagent à respecter toutes les opinions dans leur diversité, car ils considèrent les différences comme sources d’enrichissement et de progrès.Ils s’interdisent d’instrumentaliser ce collectif à l’ambition d’un groupe, d’un parti, ou par intérêt personnel.

OBJECTIFS

Constatant le divorce croissant entre le monde politique et les citoyens (en particulier les jeunes), le blocage du système électoral au profit d’une classe qui refuse à se renouveler, l’incapacité des gouvernants de toutes tendances à prendre des décisions audacieuses, adaptées aux enjeux économiques et sociaux du temps présent. LIBR’ACTEURS se donne comme objectif premier de contribuer à donner au plus grand nombre, et en particulier aux jeunes générations, l’envie et la capacité d’être acteurs lucides et libres de leur destin.

Le Collectif estime que seule l’arrivée de nouveaux talents peut permettre au pays d’épouser enfin son époque et préparer son avenir. Le cumul des mandats, dans le nombre et dans la durée ainsi que l’absence d’une véritable légitimité du personnel politique constituent pour LIBR’ACTEURS la cause première des blocages constatés.

C’est la raison pour laquelle la modification sensible des règles du jeu électoral (non cumul de certains mandats, statut de l’élu….) est regardée comme le préalable indispensable à toutes
autres réformes. Pour LIBR’ACTEURS, comme pour ARISTOTE : « Un citoyen est tour à tour gouverné et gouvernant»

Cela fait, il convient de forger un nouveau modèle économique et social, appuyé sur un référentiel de valeurs modifié, réservant une place privilégiée à l’économie sociale et solidaire , à la conscience de la terre et à l’intérêt des générations futures.

MEMBRES

LIBR’ACTEURS n’est pas un parti politique. Ses membres peuvent dés lors appartenir à des partis politiques, cercles de réflexions et/ou groupes de toute nature dés lors que les objectifs et règlements de ces instances ne sont pas incompatibles avec la présente.

Toute personne physique ou morale souhaitant adhérer à LIBR’ACTEURS, doit au préalable signer la présente, dont elle s’engage à respecter les termes. Elle s’oblige également à déclarer, les partis, cercles ou associations auxquels elle peut adhérer.

PRINCIPES d’ACTION

LIBR’ACTEURS entend privilégier l’information, l’éducation et la formation des générations nouvelles aux enjeux politiques, sociaux et économiques du monde moderne. Ses modes d’actions sont : les réunions et colloques d’information, les séminaires de formation, les manifestations d’opinions par tous vecteurs disponibles (pétition, tract, affiche, réseau, Internet, etc, …)

Une organisation territoriale adéquate permettra à LIBR’ACTEURS d’être au plus prés des citoyens pour un relais efficace des actions et propositions à mettre en œuvre. Indépendamment de la réforme relative au non cumul des mandats et au statut de l’élu, le plan d’action initial est articulé autour de trois axes prioritaires :

1-Emergence d’une véritable conscience de la terre, expression d’une solidarité incontournable de toute l’humanité dans l’espace et dans le temps.

2-Conception d’un nouveau modèle économique, imprégné par un nouveau référentiel de valeurs, basé sur l’économie sociale et solidaire responsable (ESSOR), économie de développement éco- compatible avec une vision à long terme réhabilitée.

3-Promotion de toutes les solidarités intergénérationnelles et sociales, seules garantes de cohésion, de dignité et d’intégration face aux défis de notre temps.


Lyon le 22 Septembre 2007


LES Fondateurs :

Jacques BELLIER, Eric CAMPION, Jérôme CARPE, Nicolas FROISSARD, Richard HASSELMANN, Lionel LACASSAGNE, Eric LAFOND, Aude PONSOYE, Jean-Louis VIRAT