jeudi 6 mars 2008

Libr'acteurs lance un cycle d'interviews

Le collectif Libr'acteurs se place dans une optique d'ouverture, d'information et de réflexion. En complément des articles que nous publions et des rencontres que nous sommes en train d'organiser, il nous semble intéressant de recueillir les témoignages et points de vue de divers acteurs de terrain sur nos thèmes de prédilection.

Nous profitons des élections municipales et cantonales pour démarrer un premier cycle d'interviews, qui se poursuivra au fil de l'eau, sur 2 thèmes : le cumul des mandats et la réforme de l'Etat.


Nous précisons que nous avons proposé ces questions sans exclusive partisane. Aussi nous publierons (en respectant la loi sur les media entre les deux tours) les réponses des tendances politiques sollicitées qui nous les aurons fait parvenir ... à temps.


Nos deux premières interview concernent une candidate aux élections cantonales et un candidat d'une liste aux municipales. Bonne lecture et ... à vos commentaires

Cumul des mandats : Les élus s'expriment

Depuis sa création, Libr'acteurs s'est prononcé pour le non-cumul des mandats et la création d'un statut de l'élu. Il nous a semblé normal, en cette veille d'élections municipales et cantonales, d'interroger quelques élus locaux sur ce thème.

Nous commençons notre cycle d'interviews par Jean-François Brugnon, adjoint au sport et aux technologies de l'information et de la communication à la Ville d'Albertville (Savoie), et candidat (UMP) aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008.


Bonjour Jean-François Brugnon.

Libr’acteurs : Vous êtes un élu local depuis 1995. Détenez-vous plusieurs mandats ?

Jean-François Brugnon : Je détiens un seul mandat, celui d'adjoint à la ville d'Albertville en Savoie.

Libr’acteurs : Pensez-vous possible de supprimer le cumul des mandats ?

Jean-François Brugnon : Oui, à condition de revaloriser les indemnités des élus ...

Libr’acteurs : Etes vous hostile ou favorable au cumul des mandats ?

Jean-François Brugnon : Je suis hostile au cumul des mandats mais je comprends les raisons de ces cumuls.

Libr’acteurs : Quels cumuls vous semblent possibles ou devraient continuer à exister ?

Jean-François Brugnon : Les mandats d'élus locaux ( mairie ) avec les mandats intercommunaux ( syndicats, intercommunalité )

Libr’acteurs : Que pensez-vous d'un vrai statut de l'élu en cas de non-cumul des mandats ?

Jean-François Brugnon : Je suis pour mais des lois devront être prises, notamment pour protéger les salariés vis à vis de leurs employeurs. Sans vrai statut de l'élu, les bonnes volontés vont se faire rares...les classes dites favorisées ou certains corps de métier vont continuer à dominer dans le monde politique avec toutes les dérives induites...

Libr’acteurs : Comment le verriez-vous ?

Jean-François Brugnon : Ce statut devrait être reconnu par l'employeur ( aménagement du temps de travail, avantages de carrière maintenus...) Une meilleure indemnité.

Libr’acteurs : Ne pensez-vous pas que la fin du cumul des mandats permettrait de voir émerger de nouvelles générations d'élus ?

Jean-François Brugnon : Oui, notamment chez les femmes, le monde des PME PMI, les plus jeunes...

Libr’acteurs : Seriez-vous prêt à soutenir une proposition de loi supprimant tout cumul de mandats ?

Jean-François Brugnon : Bien évidemment.

Merci Jean-François Brugnon

Une interview exclusive Libr'acteurs



Bonjour Brigitte Karyta

Question : Vous êtes candidate (MoDem) aux élections cantonales des 9 et 16 mars 2008 dans le canton de Bourgoin-Jallieu Nord, en Isère .

Libr'acteurs : Le Conseil général, cette institution qui gère le département, n’a t-elle pas pris un « coup de vieux » depuis la création et la mise en place des Conseils régionaux ?

Brigitte Karyta : C’est plus qu’un coup de vieux ! Il faut réformer car depuis la mise en place des conseils régionaux en 1982, le maintient des conseils généraux n’a plus guère de sens. Ils constituent une strate administrative supplémentaire donc des dépenses supplémentaires. Il n’est pas rare de trouver sur certains dossiers les conseils généraux et le conseil régional en concurrence. Quelle perte de temps d’énergie et d’argent alors que nous devrions nous déployer plus fortement au niveau des régions car c’est la seule strate territoriale qui fait sens au niveau Européen.

Libr'acteurs : Que pensez-vous d’ailleurs de la proposition de la commission ATTALI de supprimer les départements ?

Brigitte Karyta : J’y suis bien évidemment favorable. Je me présente au conseil général car je souhaite y faire entendre une voix nouvelle. Je ne me cramponnerai pas à mon mandat si je suis élue. Je souhaite une région forte avec un autre mode d’élections plus démocratique qu’actuellement. Un mode d’élection à la façon des cantonales est plus garant d’une bonne représentativité des citoyens et donc d’une bonne démocratie de proximité.

J’ai malheureusement le sentiment que nous n’y arriverons pas avec les élus que nous avons actuellement qui sont souvent en poste depuis plusieurs mandats. J’en veux pour preuve la réforme des plaques d’immatriculation, réforme qui vous l’avouerez n’est pas de matière à bouleverser nos institutions. Certains élus locaux n’ont pas hésité à se jeter dans la bataille du « non à la réforme »sous prétexte que le numéro de nos plaques d’immatriculations serait une institution qui porterait témoignage de notre diversité culturelle ! N’y a-t-il pas de combats plus importants et moins ridicules à mener actuellement ?

Libr'acteurs : Un citoyen peut aujourd’hui faire appel à son maire, conseiller général, conseiller régional, député ou sénateur pour régler un problème. Ne pensez-vous pas que le cumul d’élus agissant sur une même région ou un même département soit pénalisant en termes d’efficacité ?

Brigitte Karyta : Oui, bien que certains n’aient pas honte de s’exclamer dans la presse que le cumul des mandats est une chance (pour qui ?) comme dernièrement dans les colonnes du Dauphiné Libéré. Je considère pour ma part que le cumul de certains mandats nous empêche au contraire de réformer. Ces élus qui collectionnent les mandats comme d’autres les médailles ne peuvent être efficace sur tout les terrains, ils ne font plus que de la représentativité et encore !

Libr'acteurs : Le nombre important d’élus cumulant plusieurs postes clés nous amène à vous poser la question du cumul des mandats. Y êtes vous favorable ?

Brigitte Karyta : Je pense que vous avez compris que je ne suis pas favorable au cumul des grands mandats électoraux.

Libr'acteurs : Combien, selon vous, un élu devrait-il détenir de mandats locaux ou nationaux au maximum ?

Brigitte Karyta : Pour pouvoir accéder à un mandat national, régional ou départemental il faut au minimum avoir fait ses preuves dans un mandat local. Impossible donc si l’on n’est pas conseiller communal ou adjoint de parvenir à être entendu. Je considère qu’il n’est pas incompatible d’être un élu local et d’être aussi élu à échelon plus important tel que les départements ou la région. Par contre lorsque je dis élu local cela ne veut pas dire Maire.

J’estime en effet que le mandat de Maire, même dans les petites communes, ne peut actuellement s’exercer que dans sous forme d’un quasi temps plein. C’est une responsabilité de tous les instants. Etre Maire de nos jours est incompatible avec d’autres mandats de même qu’il me semble anormal de cumuler plusieurs mandats nationaux.

Pour simplifier je ne serais pas contre le fait qu’un député soit également conseiller ou adjoint de sa commune, de même pour un conseiller régional ou général. Cela leur permet de garder les pieds sur terre et de répondre à la légitime aspiration des électeurs d’avoir des élus proches de leurs préoccupations quotidiennes.

Libr'acteurs : On reproche parfois aux élus de ne pas suffisamment représenter la composition socio-économique de notre pays. Par exemple, on trouve très peu de salariés du privé dans les exécutifs locaux et surtout nationaux. Comment faire, selon vous, pour changer cette situation ?

Brigitte Karyta : Je ne vois pas beaucoup de solutions actuellement. Comment un salarié du privé peut il vivre sans son salaire ? Comment peut-il être sûr de retrouver son poste à la fin de son mandat sans pénaliser son entreprise et la personne qui l’aurait éventuellement remplacé ?

Il y a les grosses entreprises ou des administrations qui peuvent se permettre de détacher du personnel et les petites entreprises qui ne le peuvent pas. Cet état de fait a pour résultante que nos élus ne sont généralement représentatifs que d’une certaine typologie de notre société et nous condamne à cette fâcheuse tendance à la langue de bois.

Merci Brigitte Karyta


Une interview exclusive Libr’acteurs

mercredi 5 mars 2008

Découvrir et construire Libr'acteurs

L'association Libr'acteurs est née il y a quelques mois de l'initiative de citoyens d'âge et de sensibilité diverses. Libr'acteurs est un mouvement pluraliste et libre de toute influence partisane.

Les Libr'acteurs estiment que seule l'arrivée de nouveaux talents peut permettre au pays d'épouser enfin son époque et de préparer son avenir. Le cumul des mandats, dans le nombre et dans la durée ainsi que l'absence d'une véritable légitimité d'une partie importante du personnel politique constituent pour Libr'acteurs la cause première des blocages constatés aujourd'hui.

Le non cumul des mandats (et le statut de l'élu) représente donc la "mère de toutes les réformes". Il convient également de forger un nouveau modèle économique et social, appuyé sur un référentiel de valeurs modifié, réservant une place privilégiée à l'économie sociale et solidaire, à la conscience de la terre et à l'intérêt des générations futures (les questions des retraites et de la réduction de la dette sont ainsi prioritaires !)


Les partis, trop concentrés en permanence sur le combat électoral, doivent enfin s'ouvrir en accordant notamment une vraie place à ces thèmes et aux citoyens qui les portent au quotidien. Contribuer à cette ouverture est le but que s'est fixé Libr'acteurs. L'actualité démontre qu'il y a urgence et les élections européennes et régionales qui approchent seront de vrais enjeux.

A partir de ce mois de mars, nous invitons les citoyens intéressés par notre initiative à en discuter en petit comité (10 personnes maximum pour pouvoir échanger) notamment avec Richard Hasselmann, Président de Libr'acteurs, lors de plusieurs petits déjeuners.

Ces petits déjeuners seront l'occasion de vous présenter les objectifs et la future structuration de Libr'acteurs et aussi et surtout de recueillir vos suggestions ou ... amicales critiques.


Café, croissant et politique... Les dates des trois premiers petits déjeuners d'échange autour de Libr'acteurs sont fixées : 18 mars, 27 mars et 10 avril. Pour connaître l'horaire et le lieu de ces petits déjeuners, pour vous y inscrire ou pour plus d'infos, contactez libracteur@gmail.com

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lundi 3 mars 2008

Laicité suite ... sans fin

Un mur s’érige avec force.

Face aux idéaux des Lumières, des mouvements proposent une autre modernité , opposant à l’individu la communauté , déterminisme contre démocratie, deux conceptions de la citoyenneté et de l’égalité

Herder, philosophe du 18ème siècle défend une modernité communautarienne , historicite, nationaliste , une modernité pour qui l’individu est déterminé et LIMITE par ses origines ethniques , l’histoire , la culture, la langue, ...

Il combat ainsi Rousseau , Voltaire , Montesquieu et d’autres, pour eux la modernité est porteuse de valeurs universelles , de la grandeur et de l’autonomie de l’individu maître de son destin une modernité qui voit dans la société et l’état un instrument aux mains de l’individu parti à la conquête de la liberté et du bonheur

D’un coté, les arguments de liberté , de progrès , d’esprit laïc

De l’autre, la défense des particularismes , des communautés , un projet social et politique basé sur tout ce qui distingue et sépare les Hommes , l’histoire , la culture , la langue , la génétique , les races , qui refuse à la raison la capacité et le droit de façonner la vie des Hommes

D’une part des femmes et des hommes responsables de leurs actes et de leur avenir. D’autre part des femmes et des hommes programmés par leur milieu social , religieux , ethnique.

Tocqueville dans « démocratie en Amérique » évoque les fausses et lâches doctrines qui prétendent que les peuples ne sont jamais maîtres d’eux-mêmes et qu’ils obéissent à une force inintelligible et insurmontable qui naît d’évènements antérieurs, la race ,le sol ,le climat.

Il poursuit dans « l’inégalité des races humaines », en mettant en avant la diversité des races mais l’unicité de l’espèce humaine.

Rappelez vous la controverse de Valladolid ces sauvages d’Amérique au langage d’oiseau aux moeurs anthropophages sont ils humains ?

La philosophe Hannah Arendt répond « puisque seuls les sauvages ne possèdent que leur qualité humaine les Hommes s’accordent à leur nationalité »

Au contraire Hobbes et les auteurs de la déclaration des Droits de l’Homme ne définissent pas l’être humain par rapport à son appartenance à une communauté nationale, ainsi le sauvage a les mêmes droits que l’européen.

Nous sommes au lendemain de la deuxième guerre mondiale.

Contre tous les racismes les nationalismes, s’élève une voix, celle de Gary Davis, proclamant le concept de « citoyen du monde » et d’Universalisme

A cette universelle égalité des citoyens, aveugle aux différences , s’oppose la conception de Taylor qui prétend reconnaître des droits particuliers aux individus et aux groupes je le cite « la politique de la dignité universelle a lutté pour des formes de non discrimination aveugle aux façons dont les citoyens diffèrent entre eux »

La politique de la différence redéfinit souvent la non discrimination comme demandant que nous fassions de ces distinctions le fonde ment même du traitement différentiel, donc plus de moule homogène.

Je reviens à mes interrogations, les murs sont ils des solutions ?

Comment jeter des ponts entre les peuples, plutôt que de construire des murs qui les séparent et les rendent ennemis ?

Comment peut on au delà des murs , retisser les liens de l’humanité fragmentée ?

Le poète allemand Holderlin le disait : « Là ou croit le danger , croit aussi ce qui sauve »


Eric CAMPION

vendredi 29 février 2008

O comme Oecuménisme

Libr’acteurs met au rang de ses valeurs le rassemblement de toutes les idées, de toutes les solidarités, pour en tirer une résultante efficace.

Nous étions il y a quelques jours invités a un colloque au titre prometteur "Allons chercher la croissance" Etaient ainsi réunis, au cœur du ministère des Finances, dans le majestueux amphithéâtre MENDES FRANCE , à l’initiative de L’IFRAP (institut français de recherches sur les administrations publiques) et de la Fondation CONCORDE , un nombre significatif d’acteurs économiques, et en particulier des représentants des PME/PMI et des porteurs du concept en vogue depuis quelques temps les "BUSINESS ANGELS".

En clôture, après une intervention lucide de Frédéric LEFEVRE , député UMP du 92 et secrétaire national UMP à l’économie, nous avons eu une intervention courageuse et iconoclaste du Ministre Hervé NOVELLI en charge des entreprises et du commerce extérieur.

"Allons chercher la croissance" ... avec les dents comme dirait Nicolas SARKOZY qui a promis le plein emploi en ... 2012.

Au bas mot cela veut dire création de 7 millions d’emplois marchands. Les " BUSINESS ANGELS " qui impulsent et soutiennent la création de nouvelles entreprises ont été pointés comme la réponse pertinente.

Nous reprenons à notre compte tout ce qui a été mis en lumière :

*La comparaison qui nous est défavorable avec le modèle anglais.

*La réglementation Européenne qui freine l’initiative et cantonne les facultés d’aides privées ;

*Le maquis des aides indirectes, l’absence de guichet unique, la frilosité des " investisseurs institutionnels ".

*Emergence du concept de « Territoire performant », sorte de pôle de compétitivité pour PME/PMI.

*enfin et surtout l’ "innovation globale", qui est plus large que la sempiternelle innovation technologique. L’innovation globale c’est comment faire autrement dans de nombreux domaines pour "Faire mieux".

L’occasion était trop belle, faire autrement pour faire mieux, c’est la forme alternative de l’entreprise, c’est l’Economie Sociale et Solidaire responsable (ESSOR).

Au nom de LIBR’ACTEURS, nous avons donc eu l’opportunité de décliner notre vision. Nous avons souligné que l’ESSOR est le lieu privilégié de la conviction, un laboratoire ou le capital respecte le travail, sans méconnaître la performance économique.

L’ESSOR prise en compte c’est des gisements d’emplois, qui répondent aux aspirations des jeunes générations, en recherche d’entreprises de sens et à taille humaine. Innover globalement pour faire mieux, c’est donc promouvoir une autre forme d’entreprise.

C’est en cela que nous parlons d’œcuménisme. Il faut être ouvert à d’autres " chapelles " Nous avons versé cet éclairage aux débats, devant une assistance attentive et chaleureuse, nous en mesurerons vite les retombées.


Richard HASSELMANN

Crédit et sources
Wikipedia
Assemblée nationale
Fondation Concorde

mercredi 27 février 2008

U comme Urgence ... constitutionnelle

Nous sommes nombreux à avoir eu la chance d'être initiés, dans le cadre de nos études en droit public et sciences politiques, par des constitutionnalistes éminents.

Pour ma part, privilège de l'age, mes professeurs étaient ceux qui ont bâti la constitution de 1958 , qui venait de naître et fête en 2008 son cinquantenaire.

Anniversaire chahuté, c'est le moins que l'on puisse dire. Après les champions de la VIme République , nous avons désormais mieux, en la personne d'un Président, gardien de la constitution, qui trouve le Conseil Constitutionnel .....gênant!

A bien y regarder, tout est lié.

Providentielle d'abord, LIBR'ACTEURS, désormais, se sont attachés à revisiter la constitution, pour en pointer les forces et les faiblesses.

Selon notre démarche systémique, nous avons estimé que cela n'était pas la priorité des priorités, car les personnels politiques en place, repus de mandats cumulés et de longévité élective, comme les partis politiques discrédités par les petits arrangements, n'étaient pas les acteurs pertinents d'une telle ambition.

Il y a pourtant désormais URGENCE.

URGENCE à réagir à l'aune des dérive constatées.

Le Président de la République française est l'un des rares à être élu au suffrage universel direct. Cela donne à la fonction , dans une démocratie moderne digne de ce nom, MAJESTE, LEGITIMITE et ROLE EMINENT.

En 1958, nous ne sommes pas de ceux qui disions que le texte avait été taillé aux mesures de Charles de GAULLE. Mais force est de constater que l'élection au suffrage universel direct était concevable à l'époque pour un électorat éduqué, habité d'instruction civique de base, et surtout à l'abri de toutes les manipulations. Un électorat non commandé par les sondages, les publicités, les divagations sur Internet et non éclaté par des pulsions générationnelles ,ou corporatistes.

En 2007, notre constitution, et ce suffrage universel direct ont porté au pouvoir le pur produit de toutes ces déviances accumulées.

Pour être rapide, le réveil est brutal.

Il y a URGENCE a revoir la copie pour qu'en 2012 quel que soit l'impétrant l'histoire ne se répète plus!


Richard HASSELMANN

mardi 26 février 2008

La confiance : valeur-clé du contrat social

Nous avons déjà parlé de la confiance, et nous en parlerons encore.

Un certain nombre d'observateurs parlent régulièrement d'une « crise de confiance » au sein de notre société: manque de confiance dans l'avenir, dans l'Europe, dans la mondialisation, mais aussi manque de confiance dans l'autre, dans le couple, dans ce que l'on fait.

Une crise de confiance n'est pas un phénomène naturel : elle apparaît suite à des tromperies, un sentiment de mensonge, d'hypocrisie ou encore d'insécurité. Elle se caractérise par la domination du doute et de la suspicion. Des questions sans réponses en appellent d'autres.

L'affaire « Société Générale » est à cet égard emblématique. Voici, par exemple, quelques questions qu'elle génère, contribuant à une véritable crise de confiance : Comment la perte de 2,6 milliards d'euros liée aux « subprimes » qui vient d'être annoncée peut-elle être 10 fois plus élevée que celle annoncée 6 mois plus tôt ?

Le trader en cause dans une perte complémentaire de 4,9 milliards d'euros a-t-il pu agir complètement seul ? D'autres affaires du même type sont-elles possibles ?

Y a-t-il eu ou pas un délit d'initié commis le 9 janvier par un administrateur de la Société Générale ?

Les membres du Conseil d'Administration, qui a refusé la démission de Daniel Bouton, sont-ils vraiment indépendants ? Le Président de la République soutient-il une reprise de la Société Générale par BNP-Paribas ?

Comment Christine Lagarde a-t-elle pu élaborer un rapport sérieux sur une affaire aussi complexe en seulement 8 jours ? Etc, etc...

Une crise de confiance peut également provenir d'une crise de crédibilité. Car la confiance implique un minimum de crédibilité. Ainsi, en continuant de prévoir un taux de croissance supérieur à 2% pour notre pays en 2008, en complet décalage, une fois encore, avec les prévisions de l'ensemble de la communauté économique nationale et internationale, le Gouvernement n'est pas crédible.

L'année 2007 l'a d'ailleurs souligné : Avec un taux de croissance de seulement 1,9% en France ( contre une moyenne de 2,7% dans la zone euro - c'est-à-dire dans les pays pour lesquels la parité euro-dollar est la même...! - et un taux de 2,2% aux Etats-Unis malgré leur ralentissement...), notre Gouvernement aurait, une fois de plus, mieux fait de corriger ses prévisions initiales quand il en était encore temps.

Mais une correction des prévisions de croissance impliquerait de fait une révision du budget de l'Etat. Or, cela, nos dirigeants n'en veulent pas. Réviser les recettes à la baisse et revoir en conséquence le programme de dépenses publiques exigent un travail compliqué d'analyse, de débats, de concertations et de prises de décisions, de surcroît impopulaires.

Ils ne se rendent pas compte que ce manque de responsabilité et de courage politique ampute considérablement la confiance et le respect que les citoyens peuvent avoir envers eux. Les gouvernements successifs ont beau chercher à nous aveugler avec le même optimisme béat et avec des prévisions de croissance qui n'ont de sens que pour effectuer l'exercice de l'équilibre budgétaire, les plus avisés d'entre nous ne sont pas dupes. Et l'ensemble des citoyens finit toujours par se rendre compte que la France réalise moins de croissance que les autres pays, que son pouvoir d'achat ne s'améliore pas, et que les prélèvements obligatoires augmentent.

Ainsi, malgré les discours sur l'instauration d'un « bouclier fiscal », les prélèvements obligatoires s'élèveront en 2008 à 846 milliards d'euros, soit une augmentation de 6,8% en 2 ans !!!

La crédibilité, et donc la confiance, se construit aussi par un comportement. Ce dernier doit être en phase avec ses discours, et avec ses responsabilités de père ou mère de famille, de chef d'entreprise, d'élu(e) ou d'homme (femme) d'Etat. Les hommes et femmes politiques ont l'énorme responsabilité de conduire un pays et de jouer le rôle de guide. Leur attitude et leur état d'esprit se doivent donc d'être à la hauteur de leur mission. Le mot « exemplaire », au sens que nous y avons donné dans d'autres articles sur ce blog, vient naturellement à l'esprit.

Mais nous ne devons pas oublier non plus notre responsabilité de citoyen ...! Ainsi, je trouve que les Français ne sont pas raisonnables à 2 points de vue : d'une part, en exigeant de Nicolas Sarkozy des résultats concrets sur le pouvoir d'achat au bout de 6 mois ; d'autre part en se laissant piéger par les discours démagogiques et les beaux slogans. Si la « demande » électorale ne change pas, « l'offre » ne changera pas non plus ...!

Le lien qui existe entre l'élu et le citoyen repose sur la confiance, et revêt un caractère contractuel : l'élu s'engage sur un projet, un programme, des promesses, ... et le citoyen lui délègue son pouvoir en contrepartie. Je parle bien d'une « délégation de pouvoir » : en démocratie, le pouvoir appartient au peuple. Pour des raisons d'organisation et d'efficacité, ce dernier désigne des représentants.

On est bien dans un mode contractuel : l'élu a l'obligation de tenir ses engagements et d'adopter un comportement digne de sa fonction. C'est la raison d'être du pouvoir qui lui est confié. S'il ne la respecte pas, le « contrat » est rompu, et la confiance part en fumée...

La confiance, c'est d'abord un don : Don de l'électeur qui accorde son pouvoir à l'élu, mais aussi et surtout don de soi à l'autre. Cela vaut dans le couple, entre amis, dans la vie professionnelle ou en politique.

La confiance fonctionne dans les deux sens : Le sens de celui qui se fie à l'autre, lequel, en retour, associe, délègue, partage et rend compte. En fait, la confiance est incompatible avec l'égoïsme, l'égocentrisme et le narcissisme.

Une équipe, par exemple gouvernementale, ne sera efficace que s'il y règne un esprit de confiance. De même, nos partenaires européens ne peuvent faire confiance à la France si, par la voix de son Président, elle se montre arrogante, ou si, par la voix de son Ministre de l'Economie et des Finances, elle attend sans cesse une hypothétique croissance pour réduire ses déficits publics, alors que nos partenaires savent, pour l'avoir réalisé eux-mêmes, qu'il s'agit simplement d'avoir la volonté politique de réduire ses dépenses publiques et ses gaspillages.

La confiance est pour moi une valeur-clé parce qu'elle repose sur un lien entre deux êtres, parce qu'elle est associée aux vertus de loyauté et d'honnêteté, et parce qu'elle renvoie à l'idée de croire sans preuve, de se fier à quelqu'un avec un sentiment intuitif de sécurité. C'est elle qui permet d'envisager une évolution positive de la société.


Lionel Lacassagne

Source et crédits et copyrights
L'Express
Site du Premier Ministre
Les ECHOS
NA!

lundi 18 février 2008

A comme Audiovisuel Pédagogue

L'urgence de l'actualité nous conduit à accélérer certaines informations. C'est pourquoi nous publions aujourd'hui un deuxième billet. Nous demandons à nos amis internautes de comprendre que cet "instantané d'actualité" ne vient pas contrarier l'esprit de chaque billet en ligne dont les textes restent d'actualité En effet, notre vision, notre ambition, c'est l'addition des différentes contributions publiées tout d'abord sur Providentielle puis aujourd'hui sur LIBR'ACTEURS.


La très récente grève de l’audiovisuel public, au motif d’un transfert de la manne publicitaire vers les médias privés, est une nouvelle fois l’illustration du manque de vision sereine et prospective des principaux acteurs de ce pays.

Pour avoir, dans une autre vie, eu en charge des raisons sociales dans ce secteur, j’a pu constater combien les programmes et étaient inféodés aux diktat publicitaires.

On parlait, et on parle sans doute encore, de formats à 52 ou 90 minutes, de « story board » découpés en fonction de…. et autres contraintes, avec les quelles « CINQ COLONNES A LA UNE » ou « LES PERSES », en leur temps, n’auraient eu aucune chance.

Dès lors rêvons effectivement d’une chaîne de télévision publique, sans publicité. Arrêtons de refuser de mettre le doigt là ou cela fait mal, et ne nous trompons pas de combat. Que l’on essaye de faire un nouveau cadeau n’est pas le sujet, c’est l’opportunité qu’il faut saisir, et prendre la balle au bond.

1) Oui la redevance doit être augmentée, car elle n’est pas aux normes européennes, et liquidée sur l’avertissement de taxe d’habitation, elle est peu ou pas lisible.

2) LIBR’ACTEURS prône la pédagogie, dés lors un audiovisuel public sans publicité devient un instrument formidable de pédagogie, auxiliaire ou instrument de l’éducation nationale .Son financement est donc éligible au budget de ce ministère, mais surtout en revisitant, toute la collecte des taxes de formation, gérées par une pléiade d’organismes, dont l’utilité est a démontrer.

3) Cela ne veut pas dire, qu’on laisse l’audiovisuel privé se régaler des budgets publicitaires ainsi transférés .On saisit l’opportunité de ne pas augmenter le nombre de minutes d’écrans par heures, on taxe puissamment les « minutes supplémentaires » en « prime time » et on affecte les recettes au budget santé. Il y a une certaine logique a faire participer les annonceurs, au financement de la prévention et des soins compte tenu des addictions liées.

4) On ouvre cette nouvelle fenêtre à des initiatives de l’économie sociale, qui se sont fixés des buts d’information et de pédagogie, nous sommes preneurs.

Je connais quelques maisons de production, de documentaires éducatifs, quelques auteurs de courts-métrages dignes de ce nom, qui avec d’autres se feront une joie de remplir la grille de programme.

A vos réflexions et prolongements.


Richard HASSELMANN