lundi 31 mars 2008

L comme Légiférer

Dans un précédent commentaire, nous avons fait référence à Portalis, pour stigmatiser la profusion de la production législative, les lois inutiles étouffent celles qui le sont.

Dans le même temps LIBR’ACTEURS s’attache a régénérer notre démocratie, en rendant le citoyen acteur de son destin, en œuvrant pour le non cumul de certains mandats, en rendant les élus responsables des mandats qu’ils portent et dont ils sont comptables devant la collectivité nationale.

Tous est dans tout et réciproquement, si nous voulons des élus responsables, et notamment les parlementaires nationaux, il faut leur donner les moyens de cette responsabilité.

La préparation de la loi, avec son impact, le vote de celle-ci, et le suivi de son application sont à nos yeux les attributs du mandat confié. Nous avons une longue expérience de la machine administrative et nous avons vu s’enliser dans l’anonymat et l’indifférence générale, des réformes judicieuses, qui avaient un seul tort, elles bousculaient un train-train installé, dans une administration concernée. Alors le décret d’application tarde à sortir, ensuite les arrêtés spécifiques grippent et vous ne voyez jamais, ou de manière très réductrices les circulaires d’application.

Pour l’information de tous, quelques chiffres, tirés de la session parlementaire 2006/2007.

32% des lois votées ont à ce jour les décrets et arrêtés indispensables.

Mieux, s’agissant des lois votées en urgence……..16% de celles-ci ont été suivies de décrets et arrêtés. Vous aviez dit : "Urgence" ?

Nous préconisons une procédure simple :

Toutes les lois sont d’initiatives parlementaires (fin de la distinction projet/proposition).
Un collectif de 50 députés présente la loi, dont l’initiative peut être gouvernementale.
Avant l’inscription de la loi a l’ordre du jour de l’assemblée, son impact global est évalué.

Nous parlons d’impact global, car c’est le détail qui souvent conduit à l’enterrement. Les formulaires à changer, les locaux à déplacer, les compétences à redéployer, ….

Après le vote de la loi et sa promulgation au Journal officiel, le collectif de parlementaires qui l’a fait voté, suit son application .Les différents textes d’application doivent être publiés et diffusés dans les 6 mois. Bien évidemment toutes les lois anciennes et textes réglementaires contraires ou redondants, sont caducs de plein droit.

Ce processus simple évitera à l’administration de reprendre d’une main ce que le parlementaire avait cru donner de l’autre. Sauf erreur ou omission le citoyen ne vote pas pour des directeurs d’administrations centrales ou pour des chefs de bureaux ;

Cette nouvelle donne, en restaurant le pouvoir des députés, limitera également le nombre des lois nouvelles et impliquera les élus dans la lecture des effets directs et induits des mesures votées.


Richard HASSELMANN

vendredi 28 mars 2008

Ministère de la Dignité Humaine

Ils étaient là, tous, médecins, psychologues, juristes, administrateurs, politiciens, philosophes, religieux, pour recevoir au Ministère de la Dignité Humaine, le chantre de l’Euthanasie.

Au préalable il nous raconta un conte japonais ,vous savez, cette vieille femme de 70 ans qui décide un jour de mourir sur les pentes glacées du volcan Narayama pour laisser la place aux petit-fils de sa famille, était ce une mort désirée ?

Le problème de l’euthanasie n’est pas seulement moral mais aussi culturel et social .

Ils l’écoutaient positionner l’Euthanasie en réaction à tout acharnement thérapeutique.

Ils l’écoutaient avec attention définir l’Euthanasie : « tout comportement suivi d’effet dont l’objectif est de provoquer la mort d’une personne pour lui éviter des souffrances vaines : ou plutôt définir les différentes sortes d’Euthanasie

. l’Euthanasie active, on intervient pour provoquer la mort, pour précipiter activement la mort,
. l’Euthanasie passive, on interrompt les soins en cours ou on s’abstient d’en mettre de nouveaux en place, on laisse faire la nature,
. l’Euthanasie volontaire, à la demande du patient informé et compétent,
. l’Euthanasie involontaire, sans consentement du patient ou du tuteur»

Ils l’écoutaient citer une prise de position de l’Eglise : « dans l’imminence d’une mort inévitable, malgré les moyens employés, il est permis en conscience de prendre la décision de renoncer à des traitements qui ne procureraient qu’un sursis précaire et pénible »

Ils l’écoutaient s’appuyer sur les prises de position de 3 prix Nobel dont le français F.Jacob « en faveur de l’Euthanasie Humanitaire » pour une mort rapide, sans douleur et considérée comme un bienfait par l’intéressé »

Ils l’écoutaient évoquer la loi Léonetti qui soutient :

Pour tous les malades, y compris ceux qui ne sont pas en fin de vie, l'interdiction de l'obstination déraisonnable. L'objectif est d'autoriser la suspension d'un traitement ou de ne pas l'entreprendre, si ses résultats escomptés sont inopportuns, c'est-à-dire inutiles, disproportionnés. Deux articles - les articles 4 et 5 - concernent précisément le cas du malade qui n'est pas en fin de vie. S'il est conscient, il pourra demander la limitation ou l'interruption de tout traitement. S'il est hors d'état d'exprimer sa volonté, ces traitements pourront être limités ou interrompus après consultation des consignes qu'il aurait pu laisser, de la personne de confiance qu'il aurait pu désigner et de son entourage - famille ou proches -, dans le respect d'une procédure collégiale.

Le texte recherche un équilibre entre les droits du malade et la responsabilité du médecin en prévoyant l'information la plus complète du malade, directement s'il est conscient ou indirectement s'il ne l'est plus. Ce souci se retrouve pour la prescription des médicaments à « double effet » - la morphine, notamment - qui, en même temps qu'ils adoucissent les souffrances, peuvent aussi abréger la vie ; on le retrouve également dans le cas où le malade, conscient, refuse un traitement et met ainsi ses jours en danger, afin qu'il prenne sa décision en parfaite connaissance de cause ; on le retrouve enfin lorsque le malade est précisément en fin de vie et qu'il demande l'interruption des traitements pour maîtriser ses derniers instants.

La proposition de loi recentre, par ailleurs, la responsabilité du médecin : le choix du traitement approprié, avec le consentement de son malade, celui de l'interrompre parfois, dans le respect des procédures prévues dans le texte et celui d'accompagner son patient dans ses derniers instants, grâce aux soins palliatifs appropriés à son état.

Ils l’écoutaient présenter le tourbillon juridique international,

. l’exemple californien avec le testament de vie et la délégation d’autorité à autrui afin d’y exprimer les volontés concernant les derniers moments de la vie :
- Abstention de tout acharnement thérapeutique,
- Utilisation sans réserve de tous les antalgiques,
- Procédure en dernier recours d’Euthanasie Passive.
- Un cadre juridique appliqué en Suisse, au Danemark, dans certaines états des USA, en Australie du Sud.

Ils l’écoutaient lire un passage du code d’éthique médical

« l’assistance des malades dans les états finals »
« Le médecin devrait faire tout son possible afin de garantir une assistance finale humanitaire et de décentes conditions au patient en train de mourir.
- le médecin n’a pas le droit de pratiquer l’euthanasie
- dans les états finals, le médecin n’est pas obligé d’engager ni d’effectuer une réanimation ou une thérapie obstinée ni de recourir à des mesures extraordinaires »

Ils l’écoutaient prôner l’Euthanasie Active et l’aide au suicide. Comme l’ont fait plusieurs états des USA, l’Australie du Nord, les Pays-Bas, et en France les prises de position du Sénateur Pierre Biarnès de l’association pour le droit de mourir dans la dignité.

« la personne mourante doit pouvoir refuser un acharnement thérapeutique ou souhaiter l’administration d’antalgiques qui pourraient hâter son décès et le médecin doit s’y conformer . « Elle peut obtenir une aide active à mourir si elle estime que l’altération effective ou imminente de cette dignité ou de cette qualité de vie la place dans une situation de détresse »

Ils l’écoutaient disserter sur les valeurs de ce qu’est la qualité de vie

- Qu’est-ce que la Qualité de Vie, sinon que la maladie, la vieillesse, la douleur, la dépendance, la déchéance la compromettent un jour si gravement que la mort paraît préférable ;
- Qu’est-ce que la Qualité de Vie, sinon les deux facettes qui lui donnent signification : douleur et dignité cette douleur qui réduit à néant l’intérêt de vivre. Cette douleur qui s’étend aux souffrances morales, le regard porté sur soi-même, sur sa dignité.

Déchéance, perte de vie autonome, perte de son identité sociale, familiale et professionnelle, humiliation pour son corps, Non ! c’est perdre sa dignité. Mieux vaut mourir avant de n’être plus humain. Or être humain c’est être libre. Ni douleur, ni déchéance conditionne l’intérêt de vivre.

Ils l’écoutaient et approuvaient, oui comme le disait Henri Caillavet : « J’ai le droit de fermer moi-même la porte du temps » ou comme le disait Montaigne : « La plus volontaire mort, c'est la plus belle. La vie dépend de la volonté d'autrui, la mort de la nôtre »

Qui peut décider mieux que moi-même de ma propre vie, du droit de la poursuivre ou de l’interrompre. Le droit de mourir pour soi-même, le devoir de vivre pour ses proches, en fait le droit de choisir la solution de la mort librement. Liberté, Autonomie. Mais que faire des patients qui ne sont plus en mesure de manifester leur volonté ? les comateux, les déments …. Là intervient le médecin qui va chercher pour son patient le Meilleur, avec compassion (cum patis – souffrir avec l’autre)

Ils l’écoutaient et réfléchissaient,
Non
- Je ne voudrais pas être un fardeau matériel et moral pour mes proches
- Je ne voudrais pas les gêner, et puis peut-être que je me ficherais complètement des effets de mon acte sur mes proches
Non
- Je refuserai de me soumettre aux stigmates du temps
Non
- Je refuserai de quitter la plénitude de mes moyens, la perfection que j’ai pu atteindre, le bonheur que j’ai pu connaître (Rupture soit par souci soit par indifférence de mes proches) .

Ils étaient convaincus mais ils attendaient….ils attendaient une autre vision, une autre voix.

Elle prit la parole, la dame, au 1er rang, et doucement posa des questions :

- N’est-t-il pas possible de vivre avec la maladie, même avancée ?
- L’extrême vieillesse est-elle si indigne ?
- A partir de quand est-ce intolérable ?
- L’indignité est-elle le propre de la situation ou la projection d’un regard qui dégrade ?
- N’y a t-il pas danger pour les soignants d’éliminer des patients selon des critères tels que le QALY (calcul du nombre d’année de vie pondérée par la qualité de vie, afin d’obtenir le rapport coût/utilité d’une technique médicale) ?
- N’y a t’il pas de réels enjeux social et financier si l’on prend en considération le développement des soins médicaux, l’allongement de la vie, la dépendance et l’assistance médicale lourde qu’elle impose, le fait que 70%des gens en France meurent à l’hopital ?
- N’y a t-il pas danger pour le malade par rapport à la pression d’une famille pour se défaire d’un gêneur, inutile, coûteux, nécessitant des visites quotidiennes, du temps.
- Ne peut-il y avoir abus de pouvoir ? quand un patient murmure « finissons en » est-ce une demande de mort ou est-ce « finissons en avec ma souffrance »
- N’y a t-il pas une distinction énorme à faire entre un patient conscient de son état et un patient inconscient ou non conscient de son état ?

Elle ébranlait notre raisonnement, elle continuait sur le même ton :

- Au principe de la liberté, qui a raison, qui a tord ?
- Liberté professionnelle pour le médecin qui choisit une thérapeutique contre le souhait d’Euthanasie du patient ou de sa famille, chacun est renvoyé à sa propre liberté.
- Faut-il choisir entre une vie réduite au vivant et sans intérêt : acharnement thérapeutique et un meurtre même justifié : euthanasie ?
- Faut-il choisir entre une vie forcée ou une mort forcée ?
- Et s’il était possible de maintenir pour le sujet qui va mourir un réel intérêt de vivre ?
- Ne pouvait-on pas concilier le caractère sacré de l’homme et l’intérêt porté aux besoins de la personne ?

Elle présentait une autre voie, complémentaire, les soins palliatifs qu’elle définissait ainsi :

« les soins palliatifs et l’accompagnant considèrent le malade comme l’être vivant et sa mort comme un processus normal. Ils ne hâtent ni ne retardent le décès. Le but est de présumer la meilleure qualité de vie possible jusqu’à la mort » Ce sont des soins entrepris sur différents plans : médical, psychologique, social, spirituel. Ils vont en premier lieu soulager sa douleur par les analgésiques (l’euthanasie veut supprimer la douleur en supprimant l’homme) Ils vont ensuite créer un lien, malade/équipe soignante « partenaires à égalité d’une relation qui s’instaure dans la réciprocité des consciences » par une écoute, une présence, une discussion, une réponse aux questions posées. Ils vont accorder une place principale au lien malade et son entourage.

Un malade conscient a un certain chemin à faire jusqu’à sa fin, les soins palliatifs montrent alors toute leur valeur. Elle conclut en citant le Comité Directeur de l’Association Européenne des soins palliatifs : « le pouvoir de soulager de la médecine a atteint ses limites quand la prolongation de la vie à tout prix, particulièrement au prix de souffrances intolérables pour le patient, n’est pas ce qu’il faut faire. C’est là qu’intervient le concept éthique de « mort permise » selon lequel tout est fait dans le domaine du possible et du justifiable pour aider le patient à mourir sans douleur et dans la paix »

L’échange (dia) par arguments (logos) fait avancer la réflexion.

C’est ce qu’elle venait de réaliser, cette dame du 1er rang, ce Monsieur au Ministère, l’euthanasie ne dit plus des personnes âgées qu’elles sont indignes de vivre, déchues. Les soins palliatifs savent qu’augmenter les doses d’un sédatif c’est entraîner la mort.

Convergence.

A côté d’une pratique qui ne sait pas où elle va et une pensée à côté de la question il y a des éthiques en situation. L’éthique n’est pas une démonstration infaillible ni un discours de la séduction. Elle est inachevée et toujours remise en cause par un contre exemple. Bachelard constatait que « personne n’est jamais sûr de détenir pour toujours la vérité, nous ne pensons que des vérités approchées, anti-dogmatique la pensée éthique fait au mieux et ne prétend pas atteindre le bien.

Ils étaient là, médecins, psychologues, juristes, politiciens, philosophes, religieux, le chantre de l’Euthanasie, la Dame du 1er rang, ils étaient réunis au Ministère de la Dignité Humaine, et le débat s’annonçait sans fin.

Je suis parti rejoindre mes amis de Libr’acteurs , il y avait café croissant ce matin là, et ma pensée allait bon train. L’Euthanasie et les soins palliatifs sont tournés vers l’homme présent, s’alimentent à la source d’un homme toujours là placé au centre des valeurs. Dans les « arts de mourir modernes » il est surtout question de bien vivre une dernière fois en s’arrêtant avant une mort indigne soit en tirant le meilleur parti possible d’une vie toujours là.

Deux humanismes :

Un humanisme sans transcendance, fondé sur l’homme. Si être bien est le sens même de la vie , le mal qui survient, devient un sens insupportable , il n’y a qu’à supprimer ce sens, c’est-à-dire la vie. « la pensée agnostique (déclare Henri Caillavet) n’entend faire sienne aucune métaphysique (aucune religion ni foi) a pour finalité l’homme, pour principe la liberté et pour instrument la raison.

Sur la question de l’Euthanasie, par la pensée agnostique, elle peut apparaître comme le degré ultime de la liberté. Il faut savoir repéré le moment ou la vie nous dira qu’elle ne nous retient plus.

L’homme a un pouvoir sur lui même, il choisit sa vie, choisit l’heure de sa mort en son for intérieur et sa dignité sera celle du refus de la dépendance, de la déchéance, de la souffrance.
L’homme est roi et le roi est seul. Un humanisme transcendant, dépassant le statut d’être simplement vivant et libre pour recueillir une dimension supérieure

La tentation de la foi, le secours de Dieu

l’homme ne se conçoit pas comme circonscrit en lui-même mais porté par Dieu et les Hommes qui en lui reconnaissent la marque de Dieu.

L’à côté de la foi

Il peut aussi chercher en l’homme une source de réconfort. Le regard d’autrui de Lévinas qui disait : « La vie est sacrée, soulager autrui qui souffre est de l’ordre du sacrement, j’appelle sainteté la perspective éthique elle même, la possibilité même que la mort compte pour moi »

L’équipe de soins, la famille, les proches, une chaîne, pour accompagner …La chaleur, le lien, la fusion s’y expriment, c’est la main que l’on tend, la main que l’on serre.

Jankelevitch disait que « le néant, l’ouverture sur le rien est l’absence de tout événement que constitue la mort générant d’intarissables et dérisoires discours pour combler le vide. Il ajoutait que la conscience de notre mortalité donne à la vie un prix inestimable car l’heure de la mort est incertaine et sa venue certaine »

En conclusion : Il est bien trop tôt pour conclure…..


Eric CAMPION

Illustration et copyright
"L’Etre et le Néant" de Julien Friedler

jeudi 27 mars 2008

S comme Santé

Sur ce thème que nous connaissons bien et qui est central à nos yeux, nous avons déjà commis 4 billets.

Le 22 mars 2007 « Santé le préalable absolu», le 18 juillet « Bouclier ou parapluie» , le 15 octobre avec « Santé quand tu nous tiens» nous revenions à la charge avec ces mots : « La santé est le bien le plus noble de l’individu.. ».

Le
rapport de la Commission pour la libération de la croissance française plus communément appelé rapport ATTALI , nous a conduit a une nouvelle sortie sous le titre « S comme Solidarité» le 11 février dernier.

Nouveau coup de projecteur, car il y a urgence et cela risque de mal finir. A nos yeux cela confine à non assistance à personne en danger !

Tous ceux et celles qui nous font l’amitié et l’honneur de nous lire, doivent relayer les simples évidences qui suivent et que le pouvoir en place, comme ces prédécesseurs se refuse à admettre, aveuglé par des lobbies et rassuré par un confort de classe. La santé ne se discute pas, la santé ne se marchande pas, elle est un bien noble, et sans elle les activités humaines sont amoindries ou impossibles ;

Je peux prendre un langage plus technocratique, la santé est ce qu’on appelle « une valeur supérieure » en économie, il faut refuser de la mesurer, car son exigence de dépense progresse plus vite que les revenus disponibles.

Vous comprendrez pourquoi nous pensons, que le rapport ATTALI (en ce qui concerne son volet santé ) et que le Gouvernement font une erreur majeure en essayant de restreindre la qualité et l’offre de soins. Cette politique débouche sur des retards, face à l’inéluctable. C’est reculer pour mieux sauter, alors qu’a bien y regarder ce secteur, recèle une large potentialité en terme de croissance.

Pour la santé du plus grand nombre, il ne faut pas « mégoter », car au plan politique c’est sans risque. Nous sommes sur un terrain de vaste consensus, ou l’on peut faire œuvre de toutes les solidarités, sociales, ethniques et intergénérationnelles.

Cela ne veut pas dire, faire tout et n’importe quoi, et laisser filer les cordons, en ne jugulant pas les dépenses de modes ou de confort, en ne revisitant pas les coûts administratifs de gestion ou en ne pourchassant pas les fraudes aux dispositifs sociaux. Mais cela veut dire a contrario, qu’en lieu et place des franchises qui pénalisent les malades et les plus démunis, il serait plus sérieux de réorienter une part plus importante du PIB sur ce secteur, quitte à diminuer l’injection des deniers publics dans d’autres domaines, largement moins prioritaires.

Ce serait d’autant plus judicieux, que l’accroissement de moyens ici, se traduirait immédiatement par un effet direct sur la valeur ajoutée, création d’emploi, de services et d’innovations. Au fait il n’aura échappé a personne que la vie s’allonge et que nous avons de plus en plus de grands seniors, dont la santé est exigeante. La boucle est bouclée !!!


Richard HASSELMANN

Sources et Crédits
La documentation française

mardi 25 mars 2008

Comme un lapin dans les phares

L’affolement général qui monte à la suite des menaces de faillite financière généralisée, me fait penser au lapin tétanisé par les phares d'une automobile et incapable de réfléchir ou de bouger

Tout est paralysé, tout est suspect, aucun papier n’a de valeur, et l’on entend ici ou là redorer le blason, de l’étalon Or, de la pierre, et bien sur du matelas sous le matelas. Même la sacrosainte assurance vie, et ses supports financiers est montrée du doigt.

Accablant car il y a longtemps qu’avec d’autres nous avions tiré la sonnette d’alarme.

A laisser des apprentis sorciers jouer avec des montages financiers hermétiques, après avoir donné les clés de nos institution a des technocrates administratifs issus des mêmes écoles, il est un moment ou ne sait plus qui est qui.

Comment en est on arrivé là ?

Simplement en laissant le lobby, du capitalisme financier mondialisé tisser sa toile, dans l’ombre, en influant sur différentes normes internationales, et en infiltrant les principales agences de notation.

Sans vouloir faire trop technique sachez simplement, entre autre que les nouvelles normes comptables internationales (IFRS) portées par la culture anglo-saxonne et fignolées par les 4 grands cabinets financiers et comptables mondiaux (BIG FOUR), laissent la porte ouverte a l’a peu prés. Le "FAIR VALUE", le "BEST ESTIMATE" et pourquoi pas le "DOIGT MOUILLE", pour estimer la valeur des entreprises .

Vous parliez de sincérité des bilans, vous parliez de coût historique, vous datiez et étiez un empêcheur de "brouiller en rond". Désormais, vous pouvez afficher des fonds propres qui rassurent, constitués par des……EMPRUNTS !

Vous comprendrez pourquoi LIBR’ACTEURS reviendra sur tous ces montages folkloriques, "LBO" ou "LMBO", avec dette sénior ou dette mezzanine, sur les soit disant effet de levier.

On est sorti des clous, on a ouvert la boîte a pandores, il faut revenir a un capitalisme de bon sens, ou l’on comptabilise ce qui vraiment fait l’objet d’une entrée ou d’une sortie, ou l’on ne laisse pas aux banques et opérateurs financiers le droit d’être juges et parties, où l’on ne vend pas des entreprises entières a des individus ou des fonds, incapables de mettre sur la table le prix de ce qu’il souhaitent acquérir.

Nous allons revenir a ce capitalisme de proximité, respectueux du travail et du projet d’entreprise, qui aura une juste notion de la rémunération qu’il peu attendre. Ce capitalisme qui anime les "Business Angels" et qui est celui dont a besoin une économie sociale innovante.


Richard HASSELMANN

Crédit et sources
123Manage
Wikipedia
CCAMIP
Actufinance
FUSACQ

mardi 11 mars 2008

VSV : Vol sans visibilité

Le coût des voyages en avion, pose question, c’est vrai mais nous sommes plus préoccupés par les instruments de bord et leur utilisation par le « PILOTE » que le pays s’est donné.

Je crois que nous n’avons pas fini de découvrir une personnalité, complexe, dont je redis ici que sa formation juridique en a fait un épisodique avocat « d’affaires ». C’est tout dire et c’est beaucoup.

Vous avez dit rupture, c’est cela mais pour y mettre quoi ?

Il est bel est bon de casser, de bousculer, de défaire encore faut-il avoir une vraie vision stratégique et des éléments crédibles pour remplacer. Sans y prendre garde, le pays perd la majesté de la fonction présidentielle, perd le poids référendaire comme instrument suprême de notre démocratie, perd une forme d’exception sociale, et perd enfin le sens premier des vraies solidarités .

Le personnel politique en place, qu’il soit de droite ou de gauche, porte devant l’histoire, d’ores et déjà une très lourde responsabilité.

Nous ne pouvons pas croire que des hommes et femmes usés sous le harnais ou le charme des mandats cumulés et répétés ne perçoit pas la navigation à vue. Ils se taisent et cautionnent pour de petits intérêts à court terme.

C’est la raison d’être de Libr'acteurs, nous pensons que pour un temps les vrais résistances, démocratiques et politiques au sens noble doivent pousser méthodiquement en dehors des partis.

Les jeunes générations sur les quelles nous parions ont un vrai sens critique, il suffit de forger de vrais référentiels ou changer de logiciel comme d’autres l’ont dit avant moi.

C’est notre très modeste ambition.

Richard HASSELMANN

Copyright image
"Y a-t-il un pilote dans l'avion ?"
Paramount Pictures

lundi 10 mars 2008

D comme Démocratie

Dans un précédent billet, j’ai évoqué l’élection du Président de la République au suffrage universel dans le contexte actuel du fonctionnement de notre démocratie représentative à l’aube de ce siècle.

Des visiteurs internautes qui nous font l’honneur de nous lire se sont interrogés, à juste titre, sur la considération que nous portons aux personnels politiques et au vote populaire.

Il me paraît utile de revenir sur cet aspect, en l’abordant sous un angle différent. Le socle de notre démarche est la pédagogie pour rendre « le citoyen acteur de son destin »

Il n’y a pas de libre arbitre s’il n’y a pas de discernement. Cela nous conduit à dire qu’il n’y a pas de vraie démocratie s’il n’y a pas de pédagogie éducative. Je dis et je redis ici que les égoïsmes individuels, corporatistes ou générationnels sont antinomiques avec l’intérêt général que cherche à servir le processus démocratique.

La rue, la grève, le groupe de pression ne sont pas démocratiques et pourtant ils sont de plus en plus souvent le troisième tour des scrutins nationaux. Une raison, une seule à nos yeux, l’électeur ne connaît pas les règles, les enjeux, les limites.

Il faut expliquer, dire pourquoi le suffrage universel est un bien précieux, comme le sont des élus porteurs de vraies convictions. Mais il faut aussi dire que ces deux instruments démocratiques doivent être utilisés par des citoyens qui comprennent et replacent la France dans le contexte Européen et Mondial.

Le citoyen doit comprendre que le sondage n’est pas la démocratie, et que si l’on peut admettre des majorités d’idées, on ne peut se coucher devant la démocratie d’opinion. C’est en ce sens que nous émettons l’idée que notre corps électoral, par manque d’éducation civique, économique et sociale, n’utilise pas au mieux pour l’intérêt général, le suffrage universel direct et le mandat qu’il détient pour le confier au meilleur mandataire possible : L’ELU !

C’est une interrogation qui mérite au moins d’être posée . Nous savons que cela va prendre du temps, mais il faut commencer.

Pour conclure que l’on ne vienne pas me parler de CHURCHILL, « La Démocratie……» Citation connue, qui permet comme souvent d’éluder.

Richard HASSELMANN

jeudi 6 mars 2008

Libr'acteurs lance un cycle d'interviews

Le collectif Libr'acteurs se place dans une optique d'ouverture, d'information et de réflexion. En complément des articles que nous publions et des rencontres que nous sommes en train d'organiser, il nous semble intéressant de recueillir les témoignages et points de vue de divers acteurs de terrain sur nos thèmes de prédilection.

Nous profitons des élections municipales et cantonales pour démarrer un premier cycle d'interviews, qui se poursuivra au fil de l'eau, sur 2 thèmes : le cumul des mandats et la réforme de l'Etat.


Nous précisons que nous avons proposé ces questions sans exclusive partisane. Aussi nous publierons (en respectant la loi sur les media entre les deux tours) les réponses des tendances politiques sollicitées qui nous les aurons fait parvenir ... à temps.


Nos deux premières interview concernent une candidate aux élections cantonales et un candidat d'une liste aux municipales. Bonne lecture et ... à vos commentaires

Cumul des mandats : Les élus s'expriment

Depuis sa création, Libr'acteurs s'est prononcé pour le non-cumul des mandats et la création d'un statut de l'élu. Il nous a semblé normal, en cette veille d'élections municipales et cantonales, d'interroger quelques élus locaux sur ce thème.

Nous commençons notre cycle d'interviews par Jean-François Brugnon, adjoint au sport et aux technologies de l'information et de la communication à la Ville d'Albertville (Savoie), et candidat (UMP) aux élections municipales des 9 et 16 mars 2008.


Bonjour Jean-François Brugnon.

Libr’acteurs : Vous êtes un élu local depuis 1995. Détenez-vous plusieurs mandats ?

Jean-François Brugnon : Je détiens un seul mandat, celui d'adjoint à la ville d'Albertville en Savoie.

Libr’acteurs : Pensez-vous possible de supprimer le cumul des mandats ?

Jean-François Brugnon : Oui, à condition de revaloriser les indemnités des élus ...

Libr’acteurs : Etes vous hostile ou favorable au cumul des mandats ?

Jean-François Brugnon : Je suis hostile au cumul des mandats mais je comprends les raisons de ces cumuls.

Libr’acteurs : Quels cumuls vous semblent possibles ou devraient continuer à exister ?

Jean-François Brugnon : Les mandats d'élus locaux ( mairie ) avec les mandats intercommunaux ( syndicats, intercommunalité )

Libr’acteurs : Que pensez-vous d'un vrai statut de l'élu en cas de non-cumul des mandats ?

Jean-François Brugnon : Je suis pour mais des lois devront être prises, notamment pour protéger les salariés vis à vis de leurs employeurs. Sans vrai statut de l'élu, les bonnes volontés vont se faire rares...les classes dites favorisées ou certains corps de métier vont continuer à dominer dans le monde politique avec toutes les dérives induites...

Libr’acteurs : Comment le verriez-vous ?

Jean-François Brugnon : Ce statut devrait être reconnu par l'employeur ( aménagement du temps de travail, avantages de carrière maintenus...) Une meilleure indemnité.

Libr’acteurs : Ne pensez-vous pas que la fin du cumul des mandats permettrait de voir émerger de nouvelles générations d'élus ?

Jean-François Brugnon : Oui, notamment chez les femmes, le monde des PME PMI, les plus jeunes...

Libr’acteurs : Seriez-vous prêt à soutenir une proposition de loi supprimant tout cumul de mandats ?

Jean-François Brugnon : Bien évidemment.

Merci Jean-François Brugnon

Une interview exclusive Libr'acteurs



Bonjour Brigitte Karyta

Question : Vous êtes candidate (MoDem) aux élections cantonales des 9 et 16 mars 2008 dans le canton de Bourgoin-Jallieu Nord, en Isère .

Libr'acteurs : Le Conseil général, cette institution qui gère le département, n’a t-elle pas pris un « coup de vieux » depuis la création et la mise en place des Conseils régionaux ?

Brigitte Karyta : C’est plus qu’un coup de vieux ! Il faut réformer car depuis la mise en place des conseils régionaux en 1982, le maintient des conseils généraux n’a plus guère de sens. Ils constituent une strate administrative supplémentaire donc des dépenses supplémentaires. Il n’est pas rare de trouver sur certains dossiers les conseils généraux et le conseil régional en concurrence. Quelle perte de temps d’énergie et d’argent alors que nous devrions nous déployer plus fortement au niveau des régions car c’est la seule strate territoriale qui fait sens au niveau Européen.

Libr'acteurs : Que pensez-vous d’ailleurs de la proposition de la commission ATTALI de supprimer les départements ?

Brigitte Karyta : J’y suis bien évidemment favorable. Je me présente au conseil général car je souhaite y faire entendre une voix nouvelle. Je ne me cramponnerai pas à mon mandat si je suis élue. Je souhaite une région forte avec un autre mode d’élections plus démocratique qu’actuellement. Un mode d’élection à la façon des cantonales est plus garant d’une bonne représentativité des citoyens et donc d’une bonne démocratie de proximité.

J’ai malheureusement le sentiment que nous n’y arriverons pas avec les élus que nous avons actuellement qui sont souvent en poste depuis plusieurs mandats. J’en veux pour preuve la réforme des plaques d’immatriculation, réforme qui vous l’avouerez n’est pas de matière à bouleverser nos institutions. Certains élus locaux n’ont pas hésité à se jeter dans la bataille du « non à la réforme »sous prétexte que le numéro de nos plaques d’immatriculations serait une institution qui porterait témoignage de notre diversité culturelle ! N’y a-t-il pas de combats plus importants et moins ridicules à mener actuellement ?

Libr'acteurs : Un citoyen peut aujourd’hui faire appel à son maire, conseiller général, conseiller régional, député ou sénateur pour régler un problème. Ne pensez-vous pas que le cumul d’élus agissant sur une même région ou un même département soit pénalisant en termes d’efficacité ?

Brigitte Karyta : Oui, bien que certains n’aient pas honte de s’exclamer dans la presse que le cumul des mandats est une chance (pour qui ?) comme dernièrement dans les colonnes du Dauphiné Libéré. Je considère pour ma part que le cumul de certains mandats nous empêche au contraire de réformer. Ces élus qui collectionnent les mandats comme d’autres les médailles ne peuvent être efficace sur tout les terrains, ils ne font plus que de la représentativité et encore !

Libr'acteurs : Le nombre important d’élus cumulant plusieurs postes clés nous amène à vous poser la question du cumul des mandats. Y êtes vous favorable ?

Brigitte Karyta : Je pense que vous avez compris que je ne suis pas favorable au cumul des grands mandats électoraux.

Libr'acteurs : Combien, selon vous, un élu devrait-il détenir de mandats locaux ou nationaux au maximum ?

Brigitte Karyta : Pour pouvoir accéder à un mandat national, régional ou départemental il faut au minimum avoir fait ses preuves dans un mandat local. Impossible donc si l’on n’est pas conseiller communal ou adjoint de parvenir à être entendu. Je considère qu’il n’est pas incompatible d’être un élu local et d’être aussi élu à échelon plus important tel que les départements ou la région. Par contre lorsque je dis élu local cela ne veut pas dire Maire.

J’estime en effet que le mandat de Maire, même dans les petites communes, ne peut actuellement s’exercer que dans sous forme d’un quasi temps plein. C’est une responsabilité de tous les instants. Etre Maire de nos jours est incompatible avec d’autres mandats de même qu’il me semble anormal de cumuler plusieurs mandats nationaux.

Pour simplifier je ne serais pas contre le fait qu’un député soit également conseiller ou adjoint de sa commune, de même pour un conseiller régional ou général. Cela leur permet de garder les pieds sur terre et de répondre à la légitime aspiration des électeurs d’avoir des élus proches de leurs préoccupations quotidiennes.

Libr'acteurs : On reproche parfois aux élus de ne pas suffisamment représenter la composition socio-économique de notre pays. Par exemple, on trouve très peu de salariés du privé dans les exécutifs locaux et surtout nationaux. Comment faire, selon vous, pour changer cette situation ?

Brigitte Karyta : Je ne vois pas beaucoup de solutions actuellement. Comment un salarié du privé peut il vivre sans son salaire ? Comment peut-il être sûr de retrouver son poste à la fin de son mandat sans pénaliser son entreprise et la personne qui l’aurait éventuellement remplacé ?

Il y a les grosses entreprises ou des administrations qui peuvent se permettre de détacher du personnel et les petites entreprises qui ne le peuvent pas. Cet état de fait a pour résultante que nos élus ne sont généralement représentatifs que d’une certaine typologie de notre société et nous condamne à cette fâcheuse tendance à la langue de bois.

Merci Brigitte Karyta


Une interview exclusive Libr’acteurs