jeudi 11 juin 2009

Elections européennes : Retour sur un scrutin et ses perspectives

Nous avons essayé de vous donner durant le mois de mai et quelques jours de juin, la vision des Librac'teurs sur notre vision de la construction européenne et des enjeux qu'elle représente. Nous n'avons pas souhaité réagir à "chaud" dès les résultats du scrutin connus, estimant que notre rôle n'est pas de diffuser des listes de résultats ou de donner dans la surenchère verbale, comme ont pu le faire les partis ou formations politiques et surtout les media.

C'est donc plusieurs jours après la proclamation des résultats que nous avons décidé de nous exprimer sur ces élections et les perspectives de l'Union européenne. Nous tenons à remercier tous ceux qui ont apporté témoignages et commentaires sur les billets que nous avons publié et leur ouvront une fois de plus la possibilité de continuer ce dialogue au travers de deux contributions rédigées par Richard Hasselmann et Eric Campion.

Bonne lecture et bienvenue à ceux qui souhaiteront participer au débat


Le collectif Librac'teurs



Victoire à la Pyrrhus ! : par Richard HASSELMANN

Ce 7 juin 2009, restera marqué par un formidable déni de démocratie, exemplaire du fossé qui se creuse entre le citoyen et le microcosme politique « qui fait comme si ».

Les internautes anonymes qui nous font l’honneur de nous lire, posent de bonnes questions, nous ne sommes pas surs d’apporter de bonnes réponses et de détenir la vérité.

LIBR’ACTEURS est une association, ce n’est pas un parti politique, et nos membres sont issus de toutes les familles de pensées.

En ce 7 juin au soir aucun LIBR’ACTEURS ne pavoise, face a une abstention de 60%, qui prouve que le citoyen français n’a pas compris l’Europe.

Il faut dire que le « POLITIQUE » s’ingénie à complexifier la donne, avec des circonscriptions qui ne veulent rien dire, avec une campagne "franchouillarde", qui se termine en "jus de boudin" sur une faute lourde d’un leader, enfin et surtout avec un refus de la pédagogie la plus élémentaire pour expliquer.

Nous retiendrons toutefois une chose de ce scrutin, et pour nous elle est primordiale, la montée de la CONSCIENCE DE LA TERRE, dans un électorat éclectique qui n’est plus celui de quelques illuminés, mais le fruit d’une réflexion qui touche les jeunes et tous ceux qui pensent à leurs enfants et petits enfants. Qu’on ne vienne pas nous dire que le remarquable film de Y. ARTHUS-BERTRAND, « HOME »a été un incitateur, ce serait ignorer que sur le terrain depuis quelques années, nous sentons la mayonnaise prendre et accréditer l’idée que le vote s’influence.

LIBR’ACTEURS ne parle pas d’ECOLOGIE, alors que nous sommes, pour certains, des pionniers de la matière. Nous parlons de conscience de la terre, loi fondamentale qui désormais doit être un pré-requis systématique a tout autre.

Nous allons nous atteler à mettre en avant le nouveau modèle économique que nous avons au cœur, qui privilégie un capital vertueux, identifié et identifiable car de proximité, pour permettre a un salariat lui-même associé, une production localisée répondant a de nouvelles valeurs et normes de consommation.

Un tel enjeu commande une nouvelle classe politique, faite de nouveaux talents jeunes ou moins jeunes, mais non suspects de carriérisme politique.

Une classe politique, qui osera dire que dés que des intérêts collectifs sont en jeu, il faut accepter voir promouvoir la propriété publique.

Une classe politique qui défendra notre modèle social et nos services publics. Ce modèle social consommateur de deniers publics, mais tellement protecteur qu’il suscite des émules.

Une classe politique qui proclamera qu’au XXI e siècle, le temps des rémunérations, cachets et dividendes exorbitants est terminé et qu’une fiscalité appropriée y veillera.

Une classe politique qui aura enfin le courage de dire que l’Europe est une belle chose, à condition de la ramener a une taille raisonnable, celle de ses débuts prometteurs.

Autant de point, qui sont attendus du plus grand nombre, et ce plus grand nombre n’a pas voté dimanche pour l’actuelle majorité, si l’on constate que 41% des inscrits se sont déplacés.

Le message, les messages, sont clairs espérons que les leçons seront tirées.


Bilan et perspectives : par Eric Campion

L’abstention et les votants :

Les citoyens européens commencent à prendre conscience de la menace que représente la grande crise économique, sociale et surtout environnementale dans laquelle le monde est engagé et à laquelle l'Europe n'échappera pas.

Ils demandent des perspectives crédibles pour se rassurer. L'abstention peut marquer leur désarroi face à l'absence de perspectives offertes par l'Europe.

Les votants, pour leur part, ont encouragé les partis semblant offrir quelques solutions, même si elles sont encore incertaines. Ils ont sanctionné lourdement ceux s'en tenant à un discours classique, fut-il d'opposition.


La droite

L'UMP en France avec Nicolas Sarkozy et la CDU avec Angela Merkel en Allemagne ont montré une détermination politique qui, sans s'attaquer à tous les problèmes, semble proposer des solutions crédibles : le retour à un étatisme raisonnable, la volonté de protéger les acquis industriels, le refus de laisser les groupes financiers et bancaires extérieurs, notamment américains, prendre ou reprendre possession des économies européennes. La Présidence Française a été visible et réactive

La gauche

La social-démocratie, que représente bien le PS en France, n'a pas été capable de construire de solutions crédibles. Elle maintient ses positions dans son électorat local traditionnel, mais sans offrir de perspectives, ni aux jeunes, ni aux « banlieues ».

Les écologistes

Les Verts sont apparus comme les seuls à s'en prendre véritablement aux causes de la crise : ils militent notamment pour une relance verte

L’extrème droite

Les extrêmes droites européennes (y compris sous leurs formes particulièrement extrêmes, celles du néo-nazisme), ne semblent pas représenter pas un risque immédiat pour la démocratie. Mais si la crise s'aggravait, si des mouvements populaires de rues prenaient de l'ampleur en réaction, les extrêmes droites recruteraient davantage et pourraient être soutenues par des gouvernements européens devenant eux-mêmes de plus en plus autoritaires. La démocratie serait alors en danger.

Le labour

L'effondrement du Labour en Grande Bretagne pose une question spécifique. S'agit-il d'une sanction à l'égard de l'allégeance de Londres à Wall Street et à son alliée la City ?

Les Européens ont par leur vote ou abstention signifié l'insuffisance des solutions à la crise politique européenne actuellement mises en œuvre ou proposées

- Elles ne vont pas assez loin dans l'harmonisation des législations sociales et fiscales dans le cadre d'un gouvernement économique de la zone euro

- Elle ne vont pas assez loin dans le sens du « verdissement » des économies européennes. Il n'existe aucun grand plan de financement des énergies vertes (y compris, ajoutons nous pour notre part, du nucléaire de nouvelle génération), des transports électriques, des nouveaux matériaux, des méthodes agraires refusant engrais et pesticides chimiques, etc.

- Elles oublient totalement les grands programmes intéressant ce que nous nommons les technologies de puissance, en matière spatiale, de défense, de coopération avec les puissances mondiales autres que les Etats-Unis, etc.

- Elles oublient totalement la considérable relance s'imposant en matière de recherche fondamentale ou de financement des recherches/développement à risque.

"la grande leçon a tirer de ce scrutin c'est qu'il y a la place pour l'émergence d'un nouveau mouvement débarrassé des "miasmes" du politique cumulard de mandats. Mouvement fondé sur l'aspiration à un modèle économique et social qui place "La conscience de la terre et des générations futures" comme loi fondamentale.

C'est la conviction et la raison d'être de Librac'teurs qui va s'atteler à la réussite d'un si beau projet, avec tous ceux et celles qui partagent cette vision"

vendredi 5 juin 2009

Elections européennes : Paroles de candidats

Bien que la campagne pour les élections européennes ait eu, incontestablement, du mal à démarrer et, n'ait probablement pas été à la hauteur de l'enjeu, il ne faut pas oublier tous ceux qui se seront investit dans les meetings et rencontres et dont l'ambition est de faire progresser la construction et l'idéal européen.

Les libr'acteurs, vous le savez, ont des sensibilités politiques différentes et ont souhaité proposer, (avant le lancement officiel de la campagne) à des candidats issus des différentes listes de répondre à quelques questions (identiques) concernant leur engagement, programme et vision de cette élection

A quelques heures de l'élection, nous publions les interviews de deux candidates qui ont accepté de jouer le jeu.

Nous tenons tout de suite à anticiper les commentaires des internautes qui imagineraient que nous avons laissé la parole à l'unique MODEM. Nous ne pouvons que regretter que des candidats des autres listes n'ait pu ou voulu répondre à notre initiative citoyenne.

Nous vous prions de trouver ci-dessous les deux interviews


Interview de Fabienne Faure, candidate du Mouvement Démocrate aux élections européennes dans le Sud-Est (Tête de liste aux côtés de Jean-Luc Bennahmias)

L'A : Bonjour Fabienne Faure. Vous êtes actuellement conseillère régionale en Rhône-Alpes et conseillère municipale à Ferney-Voltaire, en Haute-Savoie. Si vous êtes élue députée européenne, conserverez-vous vos mandats locaux ?

Fabienne Faure : je serais le cas échéant touchée par le cumul je choisirais de terminer mon mandat d’élue régionale, il ne restera que quelques mois, puis souhaiterais ne conserver que le mandat de députée européenne qui de mon point de vue constitue un « job » à temps plein, nécessitant une disponibilité totale pour assurer la partie « Bruxelles et Strasbourg » avec une spécialisation sur certains dossiers à se répartir entre les élus démocrates et la partie « Sud-Est » pour répondre aux diverses sollicitations des citoyens, associations, élus…il y aussi l’engagement militant MoDem que je ne voudrais pas négliger

L'A : Les sondages prédisent un taux d'abstention élevé lors des élections du 7 juin. Quelles en sont les causes à votre avis ?

Fabienne Faure : la non connaissance des enjeux européens par nos concitoyens entretenue par l’absence –sauf depuis quelques jours- d’information des grands media télé surtout, de certains politiques qui préfèrent que ces questions soient le moins évoquées possible ou qui font porter à « Bruxelles » la responsabilité de décisions qu’elles ont acceptées mais n’ont pas le courage de les défendre en France ; je crois, bien qu’ayant défendu le Traité Constitutionnel que les personnes, majoritaires, qui ont voté contre se disent qu’elles ont été bernées et laissent faire désormais.

Pourtant les français savent que les solutions à la crise qui frappe d’une façon ou d’une autre toutes les familles ne seront qu’européennes mais elles manquent d’éléments précis pour garder espoir, c’est le but du projet européen du MoDem que de contribuer concrètement à les y aider

L'A : Les Français semblent méconnaître l’Europe et leurs députés européens. Que faire selon vous pour améliorer cette situation ?

Fabienne Faure : 72 députés européens / 577 nationaux ; 13 députés pour 16 départements dans le sud-est = Rhône-Alpes-PACA-Corse / 14 députés français dans le seul département du Rhône, vous voyez que la partie n’est pas gagnée…seuls, les députés n’y arriveront pas, il faudra l’appui des chaînes télé, d’internet, de l’ensemble de la « classe » politique nationale, ne plus se contenter de regarder son environnement proche mais avoir plus d’ouverture sur les jardins européens, sur ce que pensent, disent et font les femmes et hommes politiques dans les autres pays de l’Union, valoriser et faire connaître les bonnes pratiques de nos partenaires européens…

L'A : Quels engagements prenez-vous pour rendre compte de votre activité parlementaire ? Par quelles actions concrètes ?

Fabienne Faure : il y a ce qui se fait déjà généralement : bulletin, site internet, présence dans des manifestations, visites sur le terrain, et voyages organisés à Strasbourg ou Bruxelles … mise à disposition d’un collaborateur pour aider à des montages de projets, dossiers, répondre aux questions, sollicitations

Nouveau : je proposerai le cas échéant à mes 12 collègues élus de la circonscription une grande réunion annuelle de débat et présentation des prises de position des uns et des autres sur l’activité parlementaire en cours, en espérant que cela retienne l’attention des media afin que la population en soit informée au mieux.

Merci d'avoir accepté cette interview citoyenne et vous souhaitons bonne chance pour dimanche.


Interview de Rosalie Kerdo

L'A : Bonjour Rosalie Kerdo. Vous êtes actuellement conseillère municipale à Bourg-les-Valences, dans la Drôme. Si vous êtes élue députée européenne, conserverez-vous votre mandat local ?

Rosalie Kerdo : Tout d'abord, merci pour l'intérêt que vous accordez à cette élection européenne et à la candidate que je suis.

Pour répondre plus précisément à votre question, oui je conserverai mon mandat local car il est important pour moi de participer à la vie locale.
De même je suis de ceux qui sont favorable au lien entre l'Europe et les territoires.

L'A : Les sondages prédisent un taux d'abstention élevé lors des élections du 7 juin. Quelles en sont les causes à votre avis ?

Rosalie Kerdo : Si abstention il y'a, ce qui risque fort d'être le cas, c'est cet "éloignement" ressenti et mal vécu par nos concitoyens, avec les instances politiques européennes.
L'Europe doit se rapprocher des citoyens qui la composent. Il n'y a pour l'instant aucune transparence sur les décisions et les modalités de prises de celles-ci par les représentants de l'UE.

L'A : Les Français semblent méconnaître l'Europe et leurs députés européens. Que faire selon vous pour améliorer cette situation ?

Rosalie Kerdo : C'est un peu ce que je viens de dire, oui, il y'a du travail !! La politique européenne doit respecter le principe de souveraineté des peuples européens. Cela implique de rendre des comptes régulièrement, à ces peuples qui sont les véritables détenteurs du pouvoir. Pour le moment, les européens ont le sentiment de subir cette Europe. Dès lors, ils la rendent suspecte de tous les travers!

L'A : Quels engagements prenez-vous pour rendre compte de votre activité parlementaire ? Par quelles actions concrètes ?

Rosalie Kerdo : Pour nous au Modem, l'enjeu est de taille car avec Jean-Luc Bennhamias, notre tête de liste, c'est le combat que nous menons et que nous continuerons de mener : celui d'instituer une Europe plus attentive aux Européens. On a fait au fond l’Europe du marché, de la libre circulation des biens, des hommes, des capitaux ; il faut que l’on fasse une Europe plus solidaire, plus sociale, plus proche des européens et je pense que c’est cela qui nous attend dans les cinq années qui viennent. En tout cas, cela sera notre engagement.

Merci d'avoir accepté cette interview citoyenne et vous souhaitons bonne chance pour dimanche.


Ainsi se termine notre série d'articles consacrés à cette élection et à la construction européennes. Nous aurons vous vous en doutez l'occasion de commenter les résultats du vote dès que ceux ci seront officiels et jusque là : Votez pour qui vous voulez, mais VOTEZ !

Le collectif Libr'acteurs

lundi 1 juin 2009

Elections européennes : allez voter !

A en croire les medias et l'attitude des deux principaux partis politiques de notre pays (désignation des candidats, entrée tardive en campagne,...), les élections européennes ne semblent avoir qu'un faible enjeu.

L'Europe serait lointaine des préoccupations quotidiennes des Français, à commencer par leur emploi et leur niveau de vie.

Pourtant, tout le monde s'accorde à dire que les solutions à la crise morale, économique, financière, sociale et écologique que nous traversons ne peuvent pas être nationales : elles ne peuvent être qu'internationales.

Les réunions historiques du G20, et la volonté de ces 20 pays industriels de plusieurs continents, développés ou en développement, de prendre des décisions communes et d'instaurer une esquisse de gouvernance mondiale le prouvent.

Le sort économique et social de chacun de nous est davantage lié à la politique que nos députés et ministres veulent mener dans les instances internationales, notamment à travers l'Union européenne, que dans les instances nationales et locales.

Savez-vous que 75% des lois françaises dépendent des directives européennes?

Et qui valide les textes législatifs proposés par la Commission européenne ? : Le Conseil des Ministres de l'Union européenne, c'est-à-dire nos ministres, et le Parlement européen, c'est-à-dire les députés que nous allons élire le 7 juin prochain.

Qui a le pouvoir de valider ou rejeter le budget de l'Union européenne ? : Le Parlement. Et, contrairement à la majorité des députés de l'Assemblée nationale, qui ne servent bien souvent que de chambre d'enregistrement des budgets proposés par le Gouvernement, les députés européens votent en leur âme et conscience.

Quelle dépendance pourraient-ils d'ailleurs avoir vis-à-vis du Conseil des Ministres des 27 Etats-membres, dont la Présidence change tous les 6 mois ?

Nous sommes bien loin de nos pratiques nationales... Enfin, les députés européens ont le pouvoir de valider ou non les accords internationaux négociés par la Commission européenne avec nos partenaires et/ou les instances internationales (OMC,...).

Encore une fois, c'est à travers les politiques internationales, et notamment européennes, que chacun de nous peut le mieux défendre ses valeurs et le modèle de société auquel il aspire.

Libr'acteurs a été fondé pour aider chaque citoyen à devenir davantage « acteur de son destin ». Les élections européennes sont sans doute les élections les plus importantes à cet égard. Alors, de grâce, ne vous laissez pas endormir par le discours ambiant et la mobilisation molle de tel ou tel. Le 7 juin 2009, allez voter !

Lionel Lacassagne

mardi 26 mai 2009

Europe, Démocratie et Internet !

A quelques jours du prochain scrutin Européen, la participation à des réunions, l’organisation de groupes de réflexion, ou la simple ballade sur le marché sont particulièrement instructives.

Au moment ou l’Europe des 27 va renouveler son parlement, on se rend compte de l’importance croissante des particularismes locaux.


C’est l’occasion de remettre en lumière un slogan, qui lança les Verts Européens il ya plus de 20 ans " Penser globalement Pour Agir Localement ", peut-être est-ce l’inverse.

Cette Europe que l’on nous propose, toujours plus vaste pour rester accueillante, 27 aujourd’hui, 30 demain, met a mal petit a petit les Etats au profit des régions, qui entendent tirer partie de leurs atouts, et mettre en application quasi systématique le principe de subsidiarité, pour maitriser en immédiate proximité les actions publiques et les finances qui vont avec.

Ce constat nous conduit à évoquer Internet, une nouvelle forme de démocratie, le non cumul des mandats et la vérification des compétences. Il ne s’agit pas d’un inventaire à la PREVERT, mais d’une chaîne dont voici la cohérence.

- Internet, après l’invention de l’écriture d’abord et celle de l’imprimerie ensuite, est la troisième grande conquête de l’humanité. Les 2 premières ont concourues à l’essor et l’amélioration de la démocratie, il doit en être de même pour la troisième.

- Avec l’avènement du Net, il est possible de ne plus lâcher dans la nature, un élu porteur d’un mandat ou de plusieurs, et qui se dit je rendrai compte, au mieux dans 5 ou 6 ans. Il est possible de demander des "reportings" plus périodiques, et de reprendre le mandat s’il n’est pas respecté ou inefficace.

- Il est également possible avant de donner mandat, sur le modèle Américain, de tester les compétences des impétrants.

Nous sommes en effet atterrés, par la légèreté, et l’ignorance de la majeure partie des candidats Eurodéputés, quant aux pouvoirs qui seront les leurs, quant au fonctionnement des institutions Européennes, et surtout quant à la doctrine économique et sociale sous tendue par le traité de Lisbonne

Ce ne sont pas les cours du soir dispensés a la va vite par les partis, qui vont combler ce déficit de connaissances

Vous comprendrez pourquoi nous regrettons une nouvelle fois que les partis, soi-disant démocratiques n’aient pas constitué des listes avec des citoyens neufs, sans autres mandats, et disposant d’une relative expérience.

Si il est un lieur au la VAE (validation des acquits de l’expérience) a tout son sens c’est peut être en politique.

Pensons-y pour les prochaines consultations et ne confondons pas longévité politique et cumul de mandats avec expérience dynamique et féconde.


Richard HASSELMANN

Crédit image
Le Journal du Net

samedi 23 mai 2009

SOS Démocratie en danger !

Au moment ou tous les laboratoires du monde s’attachent à isoler le virus de la grippe, il est un virus qui attaque la démocratie, et qui est tout aussi dangereux : La démagogie et un populisme déviant !

C’est d’autant plus navrant, car dans notre esprit le populisme, est consubstantiel à la démocratie. Le populisme outrancier et déviant est un triste avatar. Le vrai problème et LIBR’ACTEURS, après PROVIDENTIEL ne cesse de le dire : La démocratie a été confisquée.

Confisquée par la pensée unique et par la consanguinité de ceux qui briguent les plus hauts mandats .Une caste qui a exclu la classe populaire du jeu démocratique, alors que c’est par là que passe la vraie dynamique sociale. Nous l’avons déjà dit, déjà écrit, nous sommes le seul pays ou la classe politique est aussi figée, aussi pauvre dans ses voies de recrutement.

La prochaine élection Européenne ne déroge pas a la règle, alors qu’il eut été aisé pour chaque parti, d’ouvrir ses listes a de nouveaux citoyens, a les fermer a tous ceux qui portent déjà des mandats, ou qui sont « en politique » depuis plus de 20 ans. A coup de démagogie, et de cris d’orfraie, une caste se serre les coudes, pour que le citoyen ne s’aperçoive pas que le pouvoir est confisqué et qu’il n’est plus entre les mains de la souveraineté populaire.

Le populisme déviant est celui qui alimente les discours de certains partis extrémistes, c’est celui-là qu’il faut éradiquer, en ne lui donnant pas de grain à moudre. Le vrai populiste est celui qui considère qu’un peuple peut et doit rester maître de son destin, pour protéger des valeurs culturelles et sociales fortes.

La démocratie doit laisser le peuple au centre de sa mécanique. C’est quand il est exclu que le populisme déviant s’engouffre, a qui la faute ?

En ce sens l’élection Européenne est importante. Elle doit être le moment de bien vérifier ce que veut le peuple de France, dans les domaines sensibles que sont les frontières, les services publics, la conscience de la terre, la justice fiscale et sociale, la sécurité intérieure et extérieure.

Nous souhaitons que l’électeur pose les bonnes questions, et recherche lors de la campagne qui s’ouvre les bonnes informations.



Richard HASSELMANN

Crédit et copyright dessin
Christo Bakalov

lundi 18 mai 2009

Tout est dans tout et réciproquement !!!

"On parle Europe, Europe qui protège", les regards devraient être tournés vers ce bel idéal, a l’intérieur de nos petites frontières, se concocte quelques mauvais coups.

Qui nous protègera des affairistes et lobbyistes en tous genre ?

Au moment, ou le Grand Paris dévoile ses contours et ses ambitions, au moment ou du côté de Saclay les terres commencent à flamber, et au moment ou les Maires risquent de se voir dé potentialiser, en matière d’occupation des sols que croyez vous qu’il arrive ?

En haut lieu, on vient de prendre conscience d’un petit détail, l’avis du public (par le biais d’une mise a enquête public) risque de gêner aux entournures quelques belles petites opérations de bétonnage. Qu’a cela ne tienne, on va changer tout cela, et modifier la Loi BOUCHARDEAU de 1983.

Cette loi qui vise a protégé l’environnement, et qui dans un autre temps nous permis de faire échouer le projet dit du Barrage de la Borie (Cévennes), gêne car les seuils de déclenchement de l’enquête sont bas, trop bas. Ils sont bas si l’on espère passer en force ici, ou là, mais ils sont déjà trop haut au moment ou le Centre d'Analyse Stratégique (CAS) publie un rapport remarquable sur "L’approche économique de la biodiversité et les services liés aux écosystèmes".

Formidable analyse qui montre, ce que nous savions, qu’une prairie, ou une forêt ont une valeur économique, dans ce qu’elles apportent aux loisirs, à la santé, a la captation du carbone entre autre. Cette affaire est à suivre, car tout est lié, et il est hors de question de tout sacrifier à la crise, à la relance et aux différents lobbies.

Nous voulons croire, que le Ministre de l’Environnement fera barrage, sans quoi son Grenelle est à classer. Nous voulons croire que l’Assemblée Nationale et le Sénat, qui représentent le peuple verront l’incongruité de cette proposition.

A défaut cela serait un nouveau signe alarmant de la dégradation de la démocratie en ce pays.

Nous savons par ailleurs qu’avec France Environnement, tous les défenseurs de la nature, vont rester vigilants. Il y va tout simplement du sens profond du développement durable.

Merci de vous pencher sur cette question et de relayer cet appel a une veille rigoureuse.



Richard HASSELMANN

Dessin de Daumier

mercredi 13 mai 2009

Réforme de la PAC : L'occasion de promouvoir l'Europe solidaire

En 2013, l'Union européenne mettra en oeuvre la 4ème réforme de la PAC (Politique agricole commune). 5 ans se sont écoulés depuis la réforme de 2003, qui visait principalement à rapprocher l'agriculture européenne des standards de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous disposons de 5 ans pour concevoir la nouvelle réforme. 5 ans durant lesquels les députés européens auront leur rôle à jouer.

Cette réforme de la PAC est une extraordinaire occasion de promouvoir l'Europe solidaire, à travers la mise en oeuvre d'une vraie politique, portée par une vraie vision, des valeurs et un projet.

Pour quelles raisons ?

Tout d'abord, parce que la PAC, c'est tout un symbole : c'est la première initiative supra-nationale conçue et mise en oeuvre par les 6 pays fondateurs de l'Union européenne, à travers la création, en 1962, d'un fonds commun de ressources : le FEOGA

D'autre part, à l'origine, la PAC s'est fixée 3 objectifs véritablement politiques :

- l'indépendance alimentaire
- la stabilité des marchés
- la garantie de prix raisonnables pour les agriculteurs et les consommateurs.


Les grandes lignes du budget européen 2008, en milliards d'euros et en %
Source et Copyright Alternatives Internationales

Pour y parvenir, outre l'instauration d'une solidarité financière avec le FEOGA, 2 principes forts ont été institués : Un marché unique avec des prix uniques, et la préférence communautaire

Ceci dans un contexte d'après-guerre, avec l'idée de garantir aux agriculteurs, qui représentaient à l'époque un tiers de la population active, un revenu correct. L'objectif de l'autosuffisance alimentaire a été atteint et dépassé dès 1973. Dans les années 70 et 80, les excédents de production ont généré des coûts de plus en plus élevés, accentués par une tendance structurelle de baisse des prix des marchés agricoles internationaux. Critiquée alors de l'intérieur (par les pays peu bénéficiaires) et de l'extérieur (par les Etats-Unis et les pays du Sud pour protectionnisme et concurrence déloyale), la PAC a dû se réformer successivement en 1992, 1999 et 2003.

La question de fond que je pose est la suivante : A quelle orientation politique va correspondre la réforme de 2013 ?

La tendance actuelle est de se conformer progressivement aux règles de l'OMC, supprimant de fait le sens même d'une politique agricole commune. Il s'agit d'un choix politique : celui d'un modèle réduisant l'agriculture à un marché de produits que l'on achète, que l'on transforme, que l'on vend, que l'on consomme.

Il existe un autre choix politique : celui qui consiste à penser aux 850 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde, dont 75% habitent en milieu rural et ne parviennent pas à vivre de leur agriculture ; celui qui consiste à refuser que 25% des agriculteurs français vivent en-dessous du seuil de pauvreté ; celui qui consiste à penser que les modes de production et d'échanges agricoles peuvent être conçus non pas à des seules fins de commerce rentable mais pour apporter des réponses aux défis alimentaires, écologiques, de santé, d'emploi et de qualité de vie.

Comment mettre en oeuvre ce nouveau modèle agricole ?

Voici quelques pistes et idées :

- Instaurer un marché communautaire à prix garanti propre aux pays du Sud, notamment ceux dont la population souffre le plus de la faim. Il s'agirait en fait de reproduire la PAC originelle au sein de ces pays, dont les pratiques agricoles seraient relativement homogènes entre elles.
- Développer l'agriculture biologique et de proximité, et l'imposer dans les cantines des écoles et des restaurants collectifs des administrations et des collectivités locales.
- Promouvoir les fruits et légumes de saison.
- Organiser les échanges en vue de réduire au maximum les transports.
- Relocaliser des activités et des zones de vie en milieu rural. - Assurer une meilleure répartition des aides et des richesses, et adosser progressivement les revenus agricoles à l'utilité et la valeur de la production agricole pour la société, plutôt que de rendre les agriculteurs dépendants des subventions.

Oui, la réforme de la PAC est bien l'occasion pour l'Union européenne d'instaurer de façon concrète un nouveau modèle de société, et de promouvoir la valeur "solidarité", si belle et si européenne, tant à l'intérieur de l'UE que sur la planète "monde".


Lionel Lacassagne