mercredi 27 octobre 2010

Complémentaires santé : La vérité

Déficit 2011 de la Sécurité Sociale, et notamment de sa branche maladie ( -11,6Mds), plan d’économie avec un moindre remboursement des "vignettes bleues", autant de gesticulations saisonnières, qui glissent sur les plumes du canard ... politique ... irresponsable !

Mais cette fois UFC QUE CHOISIR monte au créneau par la voie de son Président pour dénoncer la rente de situation ….des complémentaires santé.

Il est un moment ou il faut savoir remettre les pendules à l’heure ! Au retour de la première réunion préparatoire des futurs états généraux de l’Economie sociale et solidaire (ESS), il faut communiquer par nous-mêmes, pour sortir de la pensée unique et des articles convenus des grands médias, prompts à donner la page , le micro ou l’écran, a quelques pseudo spécialistes.

Pour avoir eu l’honneur de diriger, pendant une dizaine d’année, la plus ancienne mutuelle de France, née des décrets de 1852, gardienne des vraies valeurs mutualistes et s’honorant d’avoir compté Hippolyte Maze, comme président d’honneur permettez moi de mettre les points sur les " I "

Pour être intervenu au sein du Conseil économique et Social dans le débat sur la gouvernance en mutualité et donné a l’institut de la consommation, quelques pistes pour clarifier l’information du citoyen, je ne peux laisser dire tout et n’importe quoi.

Le terme MUTUELLE se mérite, il est théoriquement protégé par le code de la mutualité

Il est aujourd’hui galvaudé et nombre de mutuelles, portent une lourde responsabilité, en brouillant leur image, dans des messages mercantiles et des alliances contre nature.

Une vraie mutuelle est un corps simple, elle reçoit de ses membres (groupement de personnes), des cotisations. Ces cotisations constituent la matière première que la mutuelle doit gérer au mieux, pour en faire le produit fini qu’est la prise en charge en espèce ou en nature.

J’entends parler "d’indice de performance des complémentaire santé". Il existe c’est la marge technique, ou le rapport entre les cotisations encaissées et les prestations payées. Toute vraie mutuelle doit être capable d’afficher, sous le contrôle de l’ACP (Autorité de Contrôle Prudentiel), combien elle restitue pour 1€ confié (marge technique), combien elle utilise pour gérer (ratio combiné) et combien elle dégage de résultat affecté aux réserves.

Il reste qu’une vraie mutuelle doit rester maîtresse de ses choix, à dire souverain de son Assemblée Générale, pour fixer ses cotisations et ses prestations. Elle doit avoir un meilleur accès a la lecture du risque et surtout ne pas être tenue de constituer des réserves financières sans objet, s’agissant de la gestion d’un risque "NON VIE" et d’engagements modifiables chaque année.

Si l’on veut vraiment s’en donner la peine, par un minimum de pédagogie, si l’on veut dissocier les vraies mutuelles des autres opérateurs, alors le citoyen comprendra ou est son intérêt.

Au moment ou l’Etat de désengage ici ou ailleurs, l’idéal et le modèle mutualiste revisité et dépoussiéré, peut prendre le relais dans d’autres domaines que la santé, par l’engagement de citoyens responsables unis par la proximité, l’affinitaire et le partage de valeurs profondes.

Ce n’est donc pas le moment de " jeter le bébé avec l’eau du bain"


Richard HASSELMANN

lundi 25 octobre 2010

Mouvements de rue : la vérité

Nous écoutions, il y a quelques jours, avec intérêt les commentateurs nombreux, qui analysaient la situation à la veille de la journée du 19 octobre. Pour LIBR’ACTEURS, la situation est le signe d’une double décadence, celle de la démocratie, et celle du "paritarisme franchouillard", nous allons y revenir.

Au préalable et de manière a évacuer toute ambigüité nous invitons nos lecteurs à relire avec attention ce que nous écrivons depuis longtemps et ce que nous avons dit avant l’élection de 2007 : NUL NE POURRA DIRE QU’IL NE SAVAIT PAS !

Décadence de la démocratie, car sauf erreur l’actuel locataire de l’Elysée a été élu avec une très confortable majorité, face a des concurrents qui prônaient une démocratie participative ou coloriée. La majeure partie de son projet était clairement affiché, s’agissant en particulier des aspects sociaux. Mieux, dans la foulée, aux législatives, le peuple à donner mandat à des godillots, cumulards de mandats, pour donner les moyens d’une telle politique.

Comment aujourd’hui admettre qu’une partie des mêmes citoyens vocifère ?

La réponse est simple, du fait du cumul des mandats, de la longévité politique, de l’absence totale de conviction et de sanction des manquements, le vote ne signifie plus rien.

C’est d’autant plus grave, que le niveau de culture économique et sociale de la majeure partie des électeurs est proche du néant, plus occupés qu’ils sont par les paris en ligne, l’Ile de la tentation ou « Plus belle la vie » !

Décadence du paritarisme, car sauf erreur les régimes de retraite sont gérés par des institutions paritaires, ou siègent à parité……des syndicalistes, ouvriers et patronaux sensés défendre leurs mandants et par le biais d’une gouvernance démocratique peser sur les choix et orientations.

Franchement c’est à pleurer, car pour avoir fréquenté de très prés tout ce beau monde, on comprend mieux l’imprévision et la situation. On pourrait en rire si cela n’impactait pas la vie de millions de salariés et l’avenir des générations futures.

A cet égard nous ne pouvons résister à évoquer la malheureuse sortie de MEDIAPART, qui laisse entendre que la mort du régime par répartition voulue par le pouvoir, servira les intérêts des fonds de pensions capitalistiques, dont l’un des ardents défenseurs, délégué général d’une Institution paritaire est le frère du Président de la République.

S’il fallait un seul exemple de l’imbécilité des uns et des autres nous l’avons : Une institution paritaire, du fait de sa gouvernance est aux mains…….des syndicalistes !

Si un salarié, même le premier d’entre eux peut orienter a sa guise le navire, tout est dit.

Nous sommes bien placés pour redire que la gouvernance du paritarisme, comme celle de la majeure partie des institutions sociales, est un leurre. Un haut management, aux affaires quotidiennes, n’a que faire d’élus désignés par leurs pairs, et souvent incapables de bien comprendre les enjeux.

Il faut donc revoir, démocratie et gestion paritaire de notre protection sociale. Cela passe par la fin du cumul des mandats et l’émergence d’une nouvelle race d’élus, mais aussi par la mise en exergue d’une nouvelle gouvernance de notre économie sociale.

Il reste à trouver l’instrument d’une telle ambition, pour éviter la violence. Ce peut être un mouvement citoyen nouveau, libre de toute attache partisane, nous y reviendrons.



Richard HASSELMANN


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Le Point

vendredi 8 octobre 2010

Dette Publique : La Vérite

A trois reprises (en attendant celles possibles des semaines à venir) quelques citoyens ont battu le pavé pour témoigner de leur hostilité au plan de réforme des retraites.

Nous ne reviendrons pas ici, sur cette forme de solidarité de circonstance, mariage de la carpe et du lapin, pour des motivations souvent contradictoires, à l’exception notoire de celles des syndicats et des partis politiques, qui doivent justifier leurs propres existences.

La dernière manifestation, a mélangé têtes blondes et têtes grises, dans des cortèges intergénérationnels, ce qui témoigne parfaitement de la méconnaissance des enjeux. On aura noté que la CFDT par la voix de son Secrétaire Général, a regretté cet amalgame.

Il y a de quoi, car cette question du financement des retraites, est indissociable de celle de la dette publique et donc de la simple justice entre les générations.

Il faut savoir en effet que les retraites, c’est bel et bien du passif pour les générations futures. Est-il dés lors indécent de demander a des retraités, encore gaillards, des l’instant ou leurs revenus actuels sont conséquents, de cotiser plus et plus longtemps ?

Un pays c’est comme une famille, une génération laisse à l’autre, ou s’efforce de laisser un actif en héritage.

Au train ou vont les choses, nous allons conseiller au jeunes de refuser l’héritage, ou de l’accepter « sous bénéfice d’inventaire », ce qui les délivrera de l’obligation de solidarité, pour les petits vieux , ou de l’obligation d’aliments.

En effet la dette publique est telle, que l’héritage est plombé, se résumant de fait en une vaste dette de plus de 1000 milliards d’€.

C’est cela la vérité, le reste est de la littérature, car cette dette publique a d’autres effets, mutilants, avec des intérêts qui absorbent une belle partie de la performance annuelle de notre économie et pénalise la croissance.

Vous comprendrez pourquoi il ne faut pas augmenter les prélèvements mais réduire les dépenses, sauf et c’est essentiel dans les secteurs qui sont « non palpables » mais sont de vraies richesses, LA SANTE, L’EDUCATION et LA RECHERCHE notamment.

Est-ce si difficile à comprendre ?

En un mot la dette publique est telle, sa dérive si constante, que les jeunes n’ont rien a attendre en retour. C’est sans doute la première fois dans l’histoire de l’humanité, qu’une génération, propose un marché de dupes aux générations suivantes.

Nous sommes loin du pélican qui s’ouvre les entrailles pour nourrir ses enfants, c’est désolant, mais en fait de pélican, nous somme entourés de vautours, qui règnent sur les moineaux écervelés !

Richard HASSELMANN

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RMC

lundi 4 octobre 2010

Loi de finances ou budget 2011 : La VERITE

Chaque année l’automne est l’instant privilégié du : « demain on rase gratis », ou du : « les promesses n’engagent que ceux qui les reçoivent » à l’occasion du vote du budget pour l’année à venir.

Dans le contexte ambiant, cette année on pulvérise tous les records, avec des annoncent et orientations patchwork de nature à masquer la réalité, en partant d’hypothèses fausses.

Nous avons la chance, par expérience de savoir lire entre les lignes, apprécier « les bleus budgétaires », décrypter « les jaunes » et autres annexes, pour apprécier l’impact et juger de la sincérité à l’aune du passé (loi de finances rectificatives, et loi de règlement) et de l’avenir (indicateurs de croissance, indice démographique, ou évolution de l’emploi marchand notamment).

La VERITE c’est qu’une nouvelle fois, et peut être plus encore, ce budget part de postulats faux ou pour le moins utopiques.

Jugez-en à partir de données clés sujettes a caution :

*On attend la création en solde net de 160000 emplois marchands. On veut croire que les auto-entrepreneurs n’entrent pas en ligne de compte, et quand bien même. Aucun secteur marchand n’affiche un tel optimisme béat.

*On table sur une réduction de 6% du déficit public, alors que dans le même temps les autres budgets dépensiers ne sont pas maitrisés.

*Enfin et peut être surtout on vise une croissance globale de 2%, là ou tous les instituts spécialisés, et autres analystes indépendants tablent sur 1% voire même 0,5%.

Ces bases de départs fausses vont impacter le résultat, car chaque paramètre influe sur les recettes et les dépenses.

La vraie question : Pourquoi un tel mensonge, pourquoi ne pas construire un budget de vérité ?

La réponse est simple : 2012 ! En effet le pot aux roses du mensonge organisé en cette fin d’année 2010, ne sera découvert, au mieux qu’en ... FIN 2013 !!!

Une simple preuve la loi de règlement pour 2008 vient d’être soumise au parlement le 21 septembre dernier. Faites vos comptes la loi de règlement pour 2011 sera soumise au mieux en septembre 2013.

Quid de cette loi de règlement, élément essentiel de la panoplie budgétaire avec la loi de finances proprement dite (budget) et l’éventuelle loi de finances rectificatives.

Ce document fixe le montant définitif en recettes et dépenses, pour un exercice donné, en regard du budget initial, acte de prévision. La loi de règlement arrête le résultat budgétaire, et permet de cerner les responsabilités de ceux qui ont bâti le budget primitif et qui avaient en charge de l’exécuter.

Tout est dit, vous comprendrez pourquoi LIBR’ACTEURS, plaide pour un suivi en « Reporting » semestriel de l’exécution budgétaire, pour une loi de règlement soumise dans les 6 mois de la clôture de l’année et ... pour un quitus délivré ou non aux acteurs politiques en place !

Richard HASSELMANN

lundi 20 septembre 2010

RETRAITE : La vérité !

Depuis bientôt plus de 4 ans déjà, par le biais de « Providentiel » d’abord, puis de LIBR’ACTEURS, Association déclarée, nous nous attachons a pointer des évidences, a plaider pour le bon sens, en dehors des joutes partisanes.

Au fil du temps, l’actualité nous donne raison, certaines de nos formules sont reprises, et nos préconisations relevées, nous n’avons aucune vanité d’auteurs mais il est temps de passer à la vitesse supérieure, pour être encore plus visibles en 2011 et 2012.

C’est ‘objectif de la série "VERITE " qui s’ouvre désormais, prélude a une action programmée pour le début 2011, sur le thème sensible de l’exemplarité, déclinée sous différentes formes. Nous ne prétendons pas détenir la ou les VERITES mais avec FONTENELLE nous pensons que celle-ci se situe souvent à l’opposé de ce qui est dit par ceux qui sont au pouvoir qu’il soit politique syndical ou économique.

"VERITE" sur LA RETRAITE.

Comme en matière de SANTE, la vérité sur les RETRAITES c’est que notre système est de longue date plombé par des paramètres structurels. Au premier rang des quels un allongement de vie qui détériore depuis bientôt 40 ans notre ratio de dépendance (ACTIFS/INACTIFS).

Devant cette vérité, les défilés sont dérisoires, surtout quand ils sont nourris par des agents du secteur public ou para –public, dont les régimes de retraite « maison » témoignent d’un sens aigu de la solidarité!

La VERITE c’est qu’il faut tenir compte de l’individualisme forcené des français, champions de l’épargne et du système « D » Sur ce constat, il ne faut laisser aucune chance a des systèmes individuels de retraite, ou a des incitations aux « bas de laine » qui seront une nouvelle fois le fait des plus aisés ou des plus « débrouillards ».

La VERITE c’est que quand on vit plus longtemps et en meilleure santé, il faut cotiser plus longtemps et partir plus tard, surtout quand toutes les grandes nations civilisées l’ont compris et que le pays affiche dans tous les domaines des déficits financiers abyssaux.

La VERITE c’est aussi, n’en déplaise a beaucoup, de reprendre aux retraités actuels quelques menues monnaies, sur tous leurs revenus, dés l’instant ou le revenu mensuel par part serait supérieur à 3 smic. Juste retour et signe de solidarité avec nos enfants et petits enfants, et légère sanction de l’imprévision et de l’égoïsme coupable dont nous avons fait montre depuis 40 ans.

La VERITE c’est bien sur de reconnaître la pénibilité de certaines carrières, et la pénalisation relative des femmes qui ont élevés des enfants. A cet égard la suppression de certaines allocations familiales, en fonction de ressources élevées, permettrait d’alimenter un fonds de retraite, pour les mères de famille.


Richard HASSELMANN


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Mix & Remix

vendredi 10 septembre 2010

SANTE : La vérité !!

Nous parlions dans un précédent commentaire de "sémantique", cet art de plus en plus consommé et consommé de « MASQUER LA REALITE DES MAUX PAR DES MOTS » pour une population infantilisée ou anesthésiée.

En matière de santé, comme en matière de démocratie, de dette, de justice notamment il faut dire la vérité.

La vérité en matière de santé c’est qu’il faut revoir de fond en comble notre système au niveau du service rendu et des acteurs pertinents, en sachant que rien ne sera plus comme avant du fait de l’allongement de nos vies et des progrès de la technique.

La branche maladie est dans le rouge depuis bientôt 30 ans et l’on vient nous dire en 2010 que les trous de 10 MDS/€ pour 2009 comme celui de 14MDS/€ prévu pour 2010 sont largement conjoncturels. Cela serait lié au chômage et aux baisses de rentrées de cotisations sociales.

C’est très largement faux..

Pour avoir exercé en qualité de receveur hospitalier, dans une autre vie, pour être largement immergé dans le milieu médical hospitalier ou de ville, et pour avoir eu l’honneur de piloter pendant une dizaine d’année une mutuelle santé, j’affirme que l’âge et le poids des ALD (affections longues durée) sont des paramètres inexorables. Devant cette réalité le RO (régime obligatoire) doit faire des choix et laisser au RC (régime complémentaire) le quotidien de la santé.

Nous ne sommes donc pas devant du conjoncturel, mais du structurel et il faut en tirer les leçons :

1. Il appartient bien aux OCAM (organismes complémentaires d’assurance maladie) et en particulier aux vraies mutuelles de peser sur l’offre de soins de ville et sur les prescriptions médicamenteuses.

2. L’assurance santé doit rester obligatoire pour garder un socle de solidarité et une mutualisation du gros risque.

3. La CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) et ses déclinaisons locales doivent être gérées par les seules acteurs pertinents que sont les associations d’usagers et de malades, les collectivités locales, les professionnels de santé et les organismes complémentaires.

Les syndicats de tous poils et de tous bords qui cannibalisent les instances n’ont rein a faire en ce domaine.

4.Le budget de la santé doit être partie intégrante du budget de l’ETAT. Chaque collectivité territoriale recevant par capitation, un contingent annuel de crédits, qui pourrait avoir pour unité de compte, le coût moyen annuel d’une ALD.

5. l’ACS (aide a l’acquisition d’une complémentaire) doit être supprimée et remplacée par une prise en charge intégrale (type CMU) sur la base d’un panier de prestations, jugé comme indispensable, en fonction du service médical rendu (SMR).


La récente mise en place des ARS (agence régionales de santé), me fait craindre une approche comptable et technocratique, là ou il faut une démarche de pédagogie volontariste.


Richard HASSELMANN

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Cyberpresse

Retraites : Les libr'acteurs donnent leur point de vue

"Financement des retraites : le compte n'y est pas" Par Lionel Lacassagne

Le Parlement est en train d'examiner le projet de réforme des retraites du Gouvernement. Ce dernier se targue de parvenir à financer notre système de retraite par répartition d'ici 2018 grâce à ce plan. Qu'en est-il exactement ?

1°) L'annonce d'un régime de retraite équilibré en 2018 relève du mensonge pur et simple. En effet, le budget prévisionnel des retraites présenté par le Gouvernement intègre, dans les « recettes », une « subvention de l'Etat pour équilibrer le régime de pension des fonctionnaires » de 15,6 milliards d'euros. Cela signifie que le système de retraites ne sera toujours pas auto-financé en 2018, mais déficitaire de 15,6 milliards d'euros. (ces chiffres basés sur des hypothèses de taux de chômage de 4,5% à 7% par le COR)

2°) Le recours à de nouvelles recettes fiscales, notamment sur le capital, pour combler une partie du déficit de notre régime de retraite, me paraît une erreur politique à plusieurs points de vue. D'une part, je considère que, pour une gestion saine de notre pays et par respect de notre système de répartition fondé sur la solidarité entre les générations, l'impôt ne doit pas être utilisé pour financer les retraites. Il doit être consacré à l'éducation, à la justice, à la sécurité, à la recherche, aux services publics, aux solutions de développement économique et social de notre pays,... Bref, dans des domaines sous financés !

D'autre part, ces nouveaux impôts vont toucher des gens qui essayent, tant bien que mal, d'épargner pour espérer devenir propriétaire, financer les études des enfants, protéger leur conjoint en cas de décès, ou pour faire face à un « coup dur » de la vie. Est-il utile de le rapeller : Les épargnants ne sont pas les nantis ! En revanche, les titulaires de très haut revenu vont continuer de bénéficier du « bouclier fiscal » que Nicolas Sarkozy leur a conçu sur mesure. Cela constitue à mes yeux une injustice et une erreur politique.

3°) Enfin, et c'est là ma troisième remarque, contrairement aux apparences, stimulées il est vrai par l'autosatisfaction incongrue des uns et par le jeu politicien d'une certaine gauche et de certains syndicats sur l'âge légal de départ à la retraite (avec une entrée de plus en plus tardive dans la vie active et les différentes périodes de chômage qui parsèment la vie professionnelle, combien de personnes auront, dans les faits, suffisamment cotisé pour prendre leur retraite à taux plein à 60 ans dans les années à venir ?), la réforme proposée par le Gouvernement cède à la facilité.

Elle demeure une « réformette » qui, certes, réduit le déficit de notre système de retraite, mais ne le résout pas. Elle ne s'attaque pas aux vrais problèmes de fond : l'emploi de tous les Français, notamment des jeunes et des seniors, l'égalité des Français face à la retraite (notre pays compte une vingtaine voire une trentaine de régimes de retraite différents), et le financement réel de l'intégralité de notre régime de retraite, y compris celui de la fonction publique.


Lionel Lacassagne