vendredi 16 septembre 2011

Le verre à moitié plein !

Le verre a moitié plein, est également ... à moitié vide. Cela se vérifie encore avec le contenu du plan de rigueur, ou d’austérité de François Fillon. En confidence il ne s’agit en fait que d’un plan bien « plan/plan », ni Keynes, ni Friedman mais plutôt, une sorte de bouillie pour les chats.

Particulièrement pitoyable, comme l’est la posture de Madame Aubry, qui a annoncé sur France Inter qu’elle est favorable au versement d’allocations familiales revalorisées. Et ce, dès le premier enfant ! Vous avez dit démagogie et irresponsabilité, vous êtes servis a droite comme à gauche.

En charge au plan national, au sein de CAP21, de la réflexion sur l’économie sociale et solidaire (ESS), qui devrait être un axe premier de notre projet pour un modèle économique innovant, je réponds ici aux questions qui me sont posées par beaucoup.

L’ESS compte en ses rangs de belles réussites économiques, et est mue par un modèle qui avec de légères adaptations pourrait fort bien être celui de demain. Mais là n’est pas mon propos. Dans l’instant, ce qui est urgent c’est de revisiter une fiscalité, totalement improductive et injuste d’une part, et de s’attacher à inculquer au plus grand nombre, une culture de l’impact et de l’utilité collective.

Ne nous y trompons pas, comme déjà précisé dans une autre tribune, sur le projet d’entreprise France, la démarche devra être mesurée et progressive pour éviter les réflexes corporatistes ou sectaires.

Dans le même temps, il faut également faire table rase de vieux principes de comptabilité publique, comme celui de la non affectation des recettes aux dépenses notamment.

Toucher a la fiscalité oui, non pas pour augmenter notre taux de PO (prélèvements obligatoires), mais pour améliorer le rendement, et rendre plus lisible l’effort de chacun.

Un exemple, pour avoir exercé comme Comptable Public, je puis vous assurer que l’IR (impôt sur le revenu) est d’une faiblesse indigne. Un ménage sur deux y échappe alors qu’il peut être un formidable instrument de redistribution verticale.

Le bénéfice politique, au sens noble, est nul car tous les français, même ceux qui ne paient pas l’IR ont le sentiment de crouler sous l’impôt. Ce terme englobe alors, l’impôt local, mais aussi les taxes (TVA, TIPP) et redevances de toutes sortes.

Il serait a l’évidence plus raisonnable d’élargir l’assiette d’un impôt national unique, à tous les revenus (salariaux, patrimoniaux, financiers), avec un taux modulé, mais mis en œuvre dés le 1er €, et des traductions annuelles de revenus pour les patrimoines fonciers exploités ou dormants.

Cette recherche d’assiette étendue a tous les revenus, perçus ou potentiels en France et à l’étranger, est désormais rendue possible par les moyens donnés par les NTIC.

En poussant l’audace un peu plus loin, nous pensons, que cette assiette, servirait de base pour l’impôt national, mais également pour l’impôt territorial (région ou département) et l’impôt communal.

Cela éviterait outre les financements croisés, une meilleure lisibilité, selon le sage adage, perdu de vue « QUI LEVE L’IMPOT LE DEPENSE » ?

Voilà nos premières pistes de réflexions et de propositions, concernant les recettes du pays, qui seront d’autant plus belles, que notre PIB sera meilleur dopé qu’il sera par l’initiative de nos entrepreneurs de proximité, qui agiront dans des structures avec des cadres adaptés.

Cela nous conduit au second volet de la proposition.

Nous sommes en effet frappés par l’absence totale de culture de l’impact avons-nous dit. Il est en effet désormais impérieux de revoir la répartition du denier public, a chaque niveau « dépensier », pour optimiser son utilité.

Nous touchons là un point sensible, car il faut se poser la question de savoir, ou l’on réduit pour augmenter ailleurs.

Là encore, et par expérience, nous savons trop comment les administrations centrales et décentralisées, les administrations régionales, départementales ou municipales, et autres établissements publics de tout poil, sont prompts a se justifier, et à brouiller les données.

Le vrai courage est pourtant là, pour une collectivité donnée, en charge de compétences précises et non partagées (fin de la compétence générale), exercées par des élus mandataires responsables, portant des mandats uniques, il faut hiérarchiser les priorités, et laisser à l’initiative individuelle ou collective, le soin de porter des actions dont l’impact est moins collectif.

Ce sera la fin des subventions clientélistes, ou des embauches de complaisance. Dans le même temps cela devrait permettre de ne plus mégoter sur ce que nous considérons comme des dépenses collectives obligatoires pour un pays moderne, dépenses de santé, d’aides aux chômeurs et aux démunis, d’éducation nationale ou de sécurité publique.

Cela autorisera également à conserver dans le giron public de grands services publics sociaux ou stratégiques.

C’est au prix de ce courage, que nous restaurerons le lien social et la confiance.

Un dernier mot, qui va sans doute surprendre. Notre beau système social qui craque aux entournures, n’est en rien financé de manière équitable et progressive, et cerise sur le gâteau par le biais de quotients, subventions et …niches ineptes les citoyens les plus aisés récupèrent plus que les citoyens les plus pauvres.

A vos réflexions et méditations ...


Richard HASSELMANN

lundi 12 septembre 2011

De la crise à la convergence ?

La crise que nous vivons n’est pas une crise. Elle n’est que l’un des soubresauts d’une mutation que nous refusons de reconnaître. Elle est annonciatrice du pire comme du meilleur.

En ce sens cette crise de l’été 2011 pourrait favoriser une triple prise de conscience : les méfaits de la finance, la fragilité d’une organisation complexe où trop de décisions ont été abandonnées au privé, émiettées, balkanisées et où, par voie de conséquence, même les classes moyennes, et même supérieures, finissent par être victimes de ce système.

Pour autant, nous le savons, le retour du balancier vers le collectivisme ne serait qu’une nouvelle illusion qui ne ferait que reculer l’échéance d’un effondrement inéluctable.

Nous sommes donc condamnés, condamnation salutaire au demeurant, à concevoir un nouveau « contrat social ». Ce qui requiert de chaque citoyen qu’il renonce aux idées « toute faites ». Celles dont il n’a pas su s’affranchir jusqu’à ce bord de précipice.

Le citoyen de droite doit prendre conscience que son soutien, sa soumission même, au système libéral a raison de ses intérêts et qu’une économie plus régulée ferait son affaire.

Le citoyen de gauche doit prendre conscience que son soutien à un système bureaucratique a déjà eu raison de son désir de solidarité qui est illusoire sans responsabilité.

Je vois donc dans la crise une occasion à saisir avant qu’il ne soit trop tard. Car deux évolutions s’offrent à nous, l’une probable, l’autre possible.

L’évolution la plus probable, c’est celle d’un libéralisme aveugle qui s’enfonce toujours plus dans ses embardées. Là où l’efficacité économique nous a été tant vantée, nous risquons d’avoir des ressources humaines toujours plus considérables qui ne produisent rien. Jusqu’au chaos.

Comment ne pas finir par se dire que, même moins productives, ces ressources humaines pourraient produire plus de richesse et plus de mieux être ? Ce qui implique une volonté politique. Un choix, toujours discutable en démocratie, pour dire ce qui est essentiel de ce qui est futile ou superflu. Ce point est à mes yeux essentiel.

Une énergie considérable est consacrée à produire des nouveautés qui deviennent indispensables parce qu’elles deviennent de nouvelles addictions. Au détriment de besoins essentiels (enseignement, santé, sécurité, écologie, lien social…), au détriment des plus faibles, chacun, dans ses choix individualistes, espérant bien ne pas être dans le camp des faibles.

Est-ce une fatalité ? N’est-ce pas plutôt la porte d’entrée d’une possible alternative ?

Celle d’une sorte de socialisme de demain. Un socialisme qui doit nécessairement couper le cordon ombilical avec la bureaucratie, la titularisation, les régimes spéciaux, l’irresponsabilité et l’assistanat … Un socialisme qui s’approprie les méthodes de management, certes adoucies, dont l’entreprise privée a démontré la performance. Un socialisme qui pourrait convaincre l’électeur de droite qu’il est bien, lui aussi, de ce camp là.

Si la gauche (quelle gauche ?) veut être responsable, elle doit faire cette révolution. Celle qui lui permettra de dégager une forte majorité. Celle dont le poids est indispensable pour mettre réellement en œuvre l’alternative qui vient d’être évoquée.

Les idées et les hommes sont là. Encore faut-il qu’ils soient entendus.

Par exemple, dans cette actualité estivale, la publication par Edgar Morin de son ouvrage « La Voie » mérite une lecture attentive. Dans le même esprit et malgré une approche à mon sens trop « victimaire », Pierre Larrouturou formule une excellente analyse et des propositions intéressantes dans son dernier livre « Pour éviter le crash ultime ». Stéphane Hessel, aujourd’hui « auteur à succès » nous aura invités à nous indigner et, plus récemment encore, à nous engager…

Autant dire qu’un « Appel » de « Sages », solennel et pédagogique, recueillerait un écho auprès des esprits plus murs que jamais. Et également auprès de citoyens d’une Europe qui doit, elle aussi, réviser ses dogmes en profondeur.

Ne laissons passer cette occasion.


Christian LIEBER
Expert-comptable


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jeudi 8 septembre 2011

Souveraineté européenne : Mode d’emploi

Comme le recommandait Jean-Pierre Chevènement, à propos de l'Europe et de l'euro, il s’agirait non de « sauter par le hublot d'un avion mal piloté, mais de changer de pilote – ou plus exactement de prendre le contrôle du poste de pilotage, avec un nouveau plan de vol »

Soit l’affirmation de la mise en place d'un gouvernement politique, économique et financier de la zone euro. Et de plus la vision et la volonté de la France, mais aussi de l'Allemagne et des autres Etats européens, de s'unir pour réaliser un vrai souverainisme européen.

Pourquoi ?

Pour affronter une concurrence internationale de plus en plus impitoyable. Pour cela il faut de la cohésion et de la puissance, et ainsi faire face, efficacement aux super-Etats qui se partagent dorénavant la domination de la planète (USA, Chine, Russie, Inde, Japon…..)

L’Europe ne peut plus se payer le luxe d’une « coalition hétéroclite d'Etats-nations marquée par la division et l'impuissance » De plus l’Europe ne peut plus se permettre des institutions européennes souffrant d'un grave déficit de légitimité politique qui, à terme, feront le jeu des souverainismes anti-européens les plus irresponsables.

Comment ?

Par la mise en place d'un Etat souverain fort, qui serait aussi une véritable « République politique et sociale », étendu à l'ensemble de l'Europe.

Un Etat fédéral ?

Oui, mais les opinions publiques attachées à leurs racines nationales, ne se laisseront pas convaincre par des arguments de type juridique, portant sur les mérites comparés de telle ou telle forme constitutionnelle. Il leur faudra de très forts motifs, pour accepter de s'engager dans une telle aventure, dans le contexte de l’aggravation de la crise mondiale.

Un Etat fédéral oui, mais pas un fédéralisme mou, générateur d'abus multiples, sans chefs de file, un Etat fédéral puissant

Qui ?

La Fédération des Etats Européens doit réussir à convaincre, malgré les différences, et divergences de tous les Etats potentiellement membres. Le principal enjeu, consiste à fondre dans un ensemble homogène et solidaire, des sociétés que beaucoup de facteurs avaient jusqu'ici rendues hétérogènes. Seule l'union des diversités, fera la force de l'Europe !

Un Souverainisme européen exercé par un Etat fédéral puissant et solidaire au travers d'actions comme :

Réindustrialiser l’économie Européenne, en faisant appel à ses propres épargnes,
Engager de grands programmes techno-scientifiques,
Harmoniser les niveaux de développements de ses diverses composantes régionales,
Moderniser en profondeur ses services publics et ses équipements sociaux,
Se doter d'une défense efficace

Tout ceci avec la mise en place de politiques publiques harmonisées en termes réglementaires, fiscaux et budgétaires, à l'intérieur de frontières communes convenablement protégées.

Qui fait quoi ?

La Fédération européenne devra se doter d'une politique extérieure et de défense, de politiques économiques, budgétaires et monétaires complétées par diverses politiques techniques relevant de ministères ou d'agences spécialisées : Energie, transports, environnement, recherche, ...

D'autres domaines feront par contre l'objet de compétences mixtes, partagées avec les Etats- membres : Enseignement, culture, aménagement du territoire et urbanisme, santé, ...

Car, que penser de 60% des ressources fiscales et assimilées de l'Europe pour alimenter le niveau fédéral, et les 40% restant à la disposition des Etats membres ?

Est ce trop demander ?

Un Souverainisme européen exercé par un Etat fédéral puissant et solidaire ou un illusoire souverainisme national ou des rébellions aveugles et destructrices ne génèrent que d’avantage de servitudes aux diktats financiers de la banque mondiale, du FMI et des spéculateurs de tous poils et de toutes nationalités.


Eric CAMPION

lundi 5 septembre 2011

Europe, unique objet de nos ressentiments !

Il fallait bien s’y attendre. François BAROIN, bombardé Ministre de l’Economie et des Finances, après avoir fait un caprice et « pipi sur le perron de l’Elysée », s’est pris, il y a peu, les pieds dans le tapis. Faute de culture particulière et générale, le brave homme a pensé que la BCE était a sa botte.

Cette péripétie qui fait rire toute l’Europe permet au moins de revenir sur les désordres financiers et monétaires, et sur le bouc émissaire Européen.

Il faut dire que l’actualité fournit tous les jours l’occasion de charger l’Union Européenne : Quelle riposte aux spéculateurs, quelle harmonisation fiscale, quelle place aux services publics, quelle stature vis-à-vis de la Syrie, ...

Cela est a notre sens dépassé. Pour avoir eu la chance de bénéficier de la première chaire de droit communautaire a Strasbourg et de faire des piges étudiantes au Conseil de l’Europe, il y a prés d’un demi siècle, je crois pouvoir dire que le vers était dans le fruit très vite.

Les débats « Européo/européens », qui bousculaient les partis et les sensibilités, ignoraient qu’au-delà de l’Europe, il y avait le monde. Un monde qui s’ébrouait et qui est désormais bien réveillé. « Les mouches ont changé d’âne » comme disait mon grand- père.

Face aux délocalisations, au dumping social, et autres menus piratages économiques et technologiques, c’est sur le principe même de l’Europe que l’on s’étripe.

ETRE ou NE PAS ETRE : Europe levier ou Europe frein, Libérale ou sociale, élargie ou resserrée, atlantiste ou non ?

Autant de questions qui vont devoir être clairement exposées en 2012, avec ce que cela comporte de pièges pour tous ceux et ils sont nombreux qui ne se sont pas forgés une conviction forte à partir d’une vision claire des enjeux.

En effet chacune des questions posées, divise au sein même de chaque parti, et des majorités d’idées, créent des majorités improbables comme on l’a vu précédemment.

LIBR’ACTEURS a publié depuis plusieurs années sur l’Europe. Cela nous autorise à dire, qu’a minimum, quand une UNION se donne un parlement élu au scrutin universel de liste, comme c’est le cas, il serait élégant et démocratique de le consulter dans les cas graves.

En ce sens il est pitoyable qu’un Ministre néophyte, qui ne connait pas les us et coutumes, se fassent tancer par un fonctionnaire de la BCE, pour avoir spéculé sur le rachat de dettes de l’Espagne et l’Italie. Il eut été de bonne logique démocratique que le parlement européen tranche simplement.


Richard HASSELMANN

jeudi 1 septembre 2011

Balayer devant sa porte !

Avec l’actualité se dresse devant nous une année pleine de rebondissements, de trahisons, de racolages, de mesquineries, d’alliances et autres billevesées … La présidentielle approche, et toujours nous ne voyons que l’imbuvable politique politicienne dont le débat n’est que poudre aux yeux et jeu du cirque pour amuser le plébéien !

Sur fond de crise internationale, qu’elle soit économique, identitaire ou écologique, nous avons déjà bien à nous en faire… les « grands » de ce monde français doivent se dire que leurs clowneries nous ferons oublier ce qui doit être fait… à tort ou à raison ?

Enfoncés dans des simulacres de débats stériles, assaisonnés allégrement de langue de bois, nos politiciens adeptes des plus obscures recettes dialectiques nous promettent monts et merveille parfois –entre deux combats de coq- pour tenter de rallier l’audimat et l’électorat surtout !

Pour sûr qu’ils auraient bien d’autres affaires à traiter que leur image, qu’elle soit privée ou publique d’ailleurs, profitons-en pour saluer nos médias nationaux qui se jettent à corps perdu dans le jeu du grand spectacle. Perversions, magouilles, scandales et autres épisodes houleux de la scène politicienne française ne cessent d’éclater dans la guerre qu’ils se livrent avec pour appui technique TF1, France Télévision et consorts …

Mais la politique -parlons plutôt de Politique avec un grand « P »- c’est avant tout un mot, et l’étymologie nous enseigne que ce mot vient de trois racines grecques : Politikos, politeia et politike… Trois racines pour trois niveaux d’application : politike pour l’aspect « professionnel », politeia pour le côté « administratif et politikos pour le versant fondamental de l’organisation de la vie en société. Si la gouvernance d’un groupe est soumise à débat pour en considérer les bienfaits et les dangers, il ne fait pas de doutes qu’il est besoin avant tout de considérer les besoins de ce groupe, et pour ce faire, de constater certaines évidences dont la réalité nous échappe parfois.

Un groupe est constitué de briques fondamentales, les individus. Ceux-ci, tous différents sont semblables sur un point au moins : ils sont tous autant qu’ils sont, capables de faire preuve d’une étroitesse d’esprit mirobolante !

Peu importe que vous soyez professeur, ouvrier, chauffeur-livreur, concierge, chômeur ou Homme politique, vous êtes tous logés à la même enseigne devant la réalité d’un monde perdu dans l’individualisme aveugle, l’égocentrisme et l’égoïsme primitif. Pas étonnant que nous faisions ce constat à propos de nos politiques. Penchons-nous chacun sur nous-mêmes, c’est de nous que viendra la mère-réforme d’un système incohérent et liberticide s’effondrant sur lui-même du simple poids de ses fondements humains : oubli de la perfectibilité humaine, manque d’esprit, perte de la volonté de progrès … La ruine de l’Homme n’est pourtant pas une fatalité !

C’est d’un apprentissage dont il est question ! De celui qui consiste à ouvrir les yeux et à accepter autrui comme son semblable. De celui qui consiste ensuite à construire ensemble, non pour le profit de l’un ou l’autre, mais pour le progrès de l’Humanité via le développement personnel, l’empathie et l’éthique !

Nous sommes des êtres aux potentialités infinies, pour peu que nous souhaitions développer ces potentiels pour en faire des capacités… mieux vivre ensemble, mieux appréhender l’articulation des être et des peuples, réorganiser la vie collective, instaurer l’éthique et l’humanité dans la vie politique, y replacer au centre le citoyen, changer le monde !

Nous pourrions dire que l’avenir nous tend la main, nous ne la voyons pas encore, à nous tous de faire l’effort d’ôter nos œillères ! Pour reprendre un slogan bien connu : Si chacun fait un peu … A bon entendeur !


Olivier TABUTIAUX


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Educol

lundi 15 août 2011

Vétérinaire ou médecin : A vous de choisir ?

LIBR'ACTEURS reçoit de nombreuses contributions, dont certaines, d'une brûlante actualité. C'est le cas de ce qui suit, au moment ou la désertification médicale s'amplifie.

Le rapport Hubert sur l’Offre de santé de proximité, remis au Président Sarkozy à la fin novembre 2010, insistait sur la nécessité de trouver de nouveaux modes d’exercice, et donc de rémunération, pour la pratique de la médecine générale.

Ce rapport insistait également sur la désertification médicale de certaines zones géographiques de notre beau pays, ou les animaux y seront bientôt mieux soignés que les hommes.

Dans ces régions sera-t-on obligé de consulter le vétérinaire pour se faire soigner tant il y aura de difficultés à joindre un médecin généraliste ? La question ne devrait pas se poser, le vétérinaire étant destiné aux animaux et le médecin aux humains et pourtant...

Lorsque vous amenez votre chien ou votre chat au vétérinaire, il effectue un examen clinique complet puis si nécessaire une radio et un examen de sang. En même pas une heure le vétérinaire peut se faire une idée assez précise la pathologie dont souffre votre animal grâce à son examen et à quelques analyses ou radios complémentaires. Si vous allez chez le médecin vous n'aurez qu’un examen clinique et si votre état nécessite des examens complémentaires, vous ne pourrez les effectuer que dans un deuxième temps puis revenir quelques jours plus tard avec les résultats afin que votre médecin puisse établir un diagnostic précis et vous prescrire le traitement adéquat. Cela peut être considéré comme une perte de temps pouvant être préjudiciable au malade.

C'est parfois l'argument que développent des patients qui viennent consulter directement aux urgences. Lorsque vous leur demandez pourquoi ils n'ont pas consulté leur médecin plutôt que de venir encombrer un service déjà surchargé, ils vous répondent : « Vous comprenez Docteur, si j'ai besoin d'examens complémentaires, ici je les aurai tout de suite. »

Effectivement si le malade souffre d’une pathologie pulmonaire, il passera une radio qui permettra d’affiner le diagnostic, et quasiment systématiquement une analyse biologique.

Dans ce cas le malade aura bénéficié des mêmes techniques diagnostiques que votre chien ou votre chat chez le vétérinaire.

Alors pourquoi ne pas aller directement chez le vétérinaire me direz-vous ?

Plusieurs réponses sont possibles mais deux principales :

- Vous ne serez pas remboursé par la sécurité sociale si vous consultez un vétérinaire à la place d'un médecin (ce qui peut paraître injuste mais c'est ainsi !)

- Le vétérinaire pratique parfois l'euthanasie sur des patients dont l'état lui échappe : méfiez-vous !

Il serait effectivement souhaitable que l'on modifie profondément la consultation en médecine générale si l'on veut qu'elle redevienne un acte de valeur et non comme c'est parfois le cas, une simple prescription d'ordonnance sur les conseils d'un spécialiste plus ou moins avisé.

Jeune médecin, je me souviens avoir remplacé des confrères en milieu rural, qui possédaient un appareil de radiologie dans leur cabinet. Il y a une trentaine d'années le médecin faisait couramment, surtout en milieu rural, des examens radiologiques à ses patients dans le cadre même de la consultation de médecine générale. Cette pratique a progressivement disparu et je n'en connais pas les causes exactes. Pourtant l'imagerie médicale a fait beaucoup de progrès et je pense qu'il serait très facile d'avoir un appareil de radiologie simple dans les cabinets de médecine générale, permettant d'effectuer des clichés standards pour des pathologies qui ne nécessitent pas la mise en œuvre de techniques avancées. Cela permettrait aux médecins de faire un premier tri diagnostic avec davantage d'éléments de décision.

Revenons à notre vétérinaire et à votre chat, il est probable qu'au cours de sa consultation votre animal préféré aura également bénéficié d'un examen biologique. Certes le vétérinaire ne va pas aller chercher une anomalie spécifique qui nécessite une technique particulière de laboratoire, mais il pourra vérifier des constantes de base qui lui permettront d'orienter son diagnostic, et ce, instantanément.

Alors pourquoi ne fait-on pas toutes ces mesures au cabinet du médecin? Les raisons sont multiples.

Il y a d'abord la réticence des radiologues en ce qui concerne l'usage et la lecture des radios par le médecin généraliste, et celle des biologistes pour tout ce qui touche aux examens de sang, ce serait bien sur un manque à gagner pour eux, mais on peut prévoir un temps d'adaptation afin de leur permettre de se tourner vers des techniques plus sophistiquées qui correspondent davantage à leurs compétences.

Il y aurait certainement aussi la réticence de certains médecins généralistes, qui se sont installés dans un ronron confortable et qui ne tiennent pas à changer de pratique.

Enfin, une telle transformation de la consultation de médecine générale nécessite un investissement en matériel et des coûts d'exploitation importants qu’il faudra rembourser si l’on veut envisager un réel changement de pratique, susceptible de rendre attrayante cette spécialité auprès des jeunes médecins.

Mais s’en donnera-t-on les moyens ?

Alors, médecin ou vétérinaire pour la prochaine consultation ? A vous de choisir !


Dr. J-M LACROIX


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Anelo

lundi 1 août 2011

C’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures soupes !

La recette est simple, on profite de l’approche des vacances estivales, d’une session extraordinaire du Parlement, on trouve 11 députés (7 UMP et 4 PS) et on vote une loi le 7 juillet appelée « loi des honnêtes gens »

De quoi s’agit-il ? Vous trouverez ici les explications ou encore là , mais pour faire bonne mesure, citons des périodiques qui tiennent des propos plus nuancés, on ne mord pas la main qui vous nourrit .

Nulle part, une remarque de la presse grand public sur le côté institutionnel de ce vote, 6 députés sur 577 ( 6 oui, 1 abstention, 4 non) se sont arrogés des privilèges « régaliens » en demandant que soient désormais consignées les données personnelles, et pour certaines données intimes, des trois quarts de la population française sans qu’il y ait une publicité quelconque et que soit tenu un débat national sur un sujet aussi important dans le pays des Droits de l’Homme !

Certes, la question mérite d’être posée, l’actualité récente alimentant la peur sur la quelle surfe l’ex- ministre de l’Intérieur devenu depuis 2007 Président de la République, mais a-t-on le droit d’escamoter ce qui touche aussi profondément à notre devise « Liberté, Egalité, Fraternité » ?

Il est vrai que le gouvernement a connu un échec cuisant en 2008 avec le fichier EDVIGE qui permettait « de centraliser et d'analyser les informations relatives aux personnes physiques ou morales ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique », soit bien moins que les 45 millions de Français concernés en attendant que cette disposition s’adresse à la population entière.

Qui ne se souvient de la présomption d’innocence de Monsieur STRAUSS- KAHN ou de Monsieur Georges TRON et des cris d’orfraie des intellectuels engagés, il semble que nos élites et nos élus aient moins de scrupules pour garantir la présomption d’honnêteté de tout un pays.

Cerise sur le gâteau, cuisine électorale oblige, à cette première puce de nature à rassurer les « Français de souche », on en adjoint une seconde à vocation économique, on flatte le populisme d’un côté et l’on n’oublie pas le business de l’autre. Grâce au lobbying du GIXEL, cocorico c’est français, on va ficher les habitudes de consommation des Français, à qui profite le crime ? Quitte à ficher, utilisons les compétences de nos entreprises nationales.

Même la gauche pourfendeur infatigable de la politique sécuritaire de notre Président ne trouve rien à redire, espérant arriver aux affaires en 2012, elle a fait mieux, elle n’a fait aucune publicité sur ce vote, trop préoccupée qu’elle est par ses primaires pour trouver le temps de siéger à l’Assemblée Nationale. C’est d’autant plus étonnant que l’UMP ne cessait de crier au flicage pour la désignation du candidat socialiste Au-delà d’un débat philosophique et politique, c’est le fonctionnement de nos institutions qui est directement mis en cause autorisant 6 députés à voter une loi liberticide ou non à la majorité des présents sans règle de quorum, c’est un scandale démocratique absolu et, nous ne le répéterons jamais assez, la mère des réformes est celle de nos instituions.

Pour faire bonne mesure, l’auteur de ces lignes a entendu parler de ce projet aujourd’hui, 31 juillet lors d’un journal parlé d’une radio tunisienne, RTCI, qui s’étonnait de telles pratiques, c’est dire si nous avons besoin d’ouvrir les yeux avant qu’il ne soit trop tard et que la nasse se soit refermée sur nos libertés fondamentales.

Un récent article sur ce site titrait : « il faudrait que ce pays entre un peu en insurrection de l’intelligence », ce n’est pas un peu qu’il faut c’est beaucoup, et il est peut-être déjà trop tard. Dans un pays où l’abstention frise voire dépasse les 50%, il est à craindre que le pire soit devant nous.


Bernard MALAGUTI