mardi 10 avril 2012

« Arrêtons de faire de la politique ... Passons aux choses sérieuses ! »

En ces temps de campagne LIBR’ACTEURS reste a l’écoute de ses nombreux membres et sympathisants. Le billet qui suit traduit bien l’une de tendances lourdes révélées par les messages reçus.


Billet de
Christian LIEBER

Certains d’entre-nous veulent présenter des candidats aux élections législatives. C’est à mon avis une erreur stratégique : pour les médias et le public nous ne représentons rien ; nous sommes inaudibles.

A l’inverse, en choisissant une stratégie de contre-pied, celle de la pression sur les politiques, nous pouvons, je l’espère, faire avancer les choses. Ainsi l’initiative de Pierre LARROUTUROU, dont je persiste à louer l’humanisme et la clairvoyance malgré certains points de désaccord, mérite une attention toute particulière. J’invite chacun d’entre nous à lire son dernier ouvrage « c’est plus grave que ce qu’on vous dit », 107 pages, 3 € et à se rendre sur le site : http://www.roosevelt2012.fr/

Ce qui me semble essentiel à retenir tant nous sommes au bord du précipice, c’est cet appel à mettre la pression sur des éléments clés car le moment n’est plus à ergoter : « si nous parvenons à sortir de la confusion actuelle, si nous parvenons à ce que ce double diagnostic sur la gravité et la vraie nature de la crise soit partagée par le plus grand nombre, alors il sera facile de construire un consensus large et assez rapide autour de solutions, de la même façon que le Conseil National de la Résistance a su créer un consensus très large, allant des gaullistes aux communistes autour de mesures de justice sociale ». Et un peu plus loin : « nous devons être le plus nombreux possible à réfléchir et agir ensemble ».

L’essentiel est dit. Nous sommes là face à nos responsabilités.

D’autant plus que nous sommes d’accord sur l’essentiel : « la gravité de la crise financière et de la crise sociale ne peut faire oublier la crise énergétique, la crise climatique et la crise alimentaire ». J’y ajoute la crise morale et la crise politique qu’exprime la montée des extrêmes dans notre pays.

Certes, nous pouvons diverger sur des points auxquels nous accordons une certaine importance. Mais l’heure n’est plus à finasser.

Nous le savons, le résultat de l’élection présidentielle sera un mauvais résultat. Celui des législatives également par voie de conséquence. Voilà pourquoi, à mon avis, quand Pierre LARROUTUROU nous appelle à «agir pour obliger nos dirigeants à ouvrir les yeux sur le monde qui les entoure et pour les obliger à reprendre les quinze propositions développées dans ce livre », il nous invite à opter pour une stratégie de contre-pied qui pourrait se révéler beaucoup plus efficaces que nos vaines initiatives d’aller nous-mêmes sur le terrain électoral.

Pour l’instant.

Ces quinze propositions ont beaucoup de vertus : pertinentes pour l’essentiel : applicables très vite, volontaristes par rapport à l’état des lieux, favorables aux classes populaires et moyennes, susceptibles de s’imposer à une majorité de gauche comme de droite...

Pour être justes et efficaces, et pour convaincre ceux qui se méfient à tort et à raison du « on rase gratis », il est indispensable de conjuguer solidarité et responsabilité, à tous les niveaux, comme Edgar Morin a su nous le rappeler dans son dernier ouvrage..

Si une convergence forte devait enfin voir le jour, elle impliquerait un esprit d’écoute, d’attention et de concession réciproques au service d’une pédagogie qui reste à concevoir alors même que le temps presse.


Christian LIEBER

mardi 6 mars 2012

Parrainage, démocratie et vote blanc !

A l’heure ou la question des parrainages bloqués fait débat, A l’heure où certains candidats risquent de ne pouvoir exposer des idées novatrices au pays, le parti du vote blanc, lance un appel qui mérite attention.

On y apprend que des « petits candidats » se sont réunis le 24 février dernier pour tenter de créer une sorte d’union sacrée, au motif qu’il faut mettre fin a cette fatalité « voter pour le moins pire » (sic).

L’argumentaire est solide, pour défendre des convictions il faut renoncer à affronter un système hermétique, bloqué par une oligarchie partisane dominante, il faut s’abstenir de renier des convictions, il faut refuser de jouer a ce jeu de dupes et donc porter sur la ligne de départ le 22 avril le candidat du parti du vote blanc.

On en arrive ainsi à ce formidable paradoxe, qui consiste à ce que l’élection présidentielle, soit la tribune de la défiance absolue, pour une raison simple, la méprise entretenue dans l’esprit des parrains potentiels.

Soyons donc clairs ! Non Messieurs, la loi référendaire de 1962, modifiée en 1976, ne vous a pas donné un droit mais un devoir d’avoir a présenter un candidat ! Ce n’est pas UNE FACULTE QUE VOUS AVEZ MAIS UNE ARDENTE OBLIGATION DEMOCRATIQUE.

Vous conviendrez que l’on ne peut pas dans le même temps stigmatiser la défiance du citoyen vis-à-vis du politique, se lamenter sur l’abstention qui rode et laisser des élus du peuple, botter en touche, en n’ exerçant pas leur devoir. La peur des représailles partisanes ou électives, ou la coloration variée du Conseil Municipal sont de très mauvaises excuses, le sens d’un mandat brigué et obtenu doit conduire au courage de parrainer comme en d’autres moments.

Il est donc impératif que dans les 12 jours qui restent (clôture le 16 mars) tous les citoyens se préoccupent de savoir si le maire, le conseiller général ou régional, le député ou le sénateur, a délivré un parrainage.

Il importe peu de savoir a qui, il importe d’être sur que cette obligation démocratique a été remplie dans le cas contraire il faut les y inviter courtoisement mais fermement !

Un dernier mot, nous dissuadons ici les parrains potentiels, de procéder par voie de tirage au sort, pour diluer la responsabilité du choix. Si cette méthode était avérée, le Conseil Constitutionnel serait fondé a déclarer nul le parrainage ainsi donné.

Cela prouve, si besoin est, qu’il s’agit bien d’un devoir individuel des élus concernés, corollaire du mandat brigué et obtenu. Les consignes partisanes, les attitudes « godillottes », confortent LIBR’ACTEURS dans sa croisade.

Il est urgent de rendre le citoyen acteur de son destin en évacuant du paysage les acteurs qui l’encombrent pour leur seul profit et celui de leurs affidés !

Merci de vos attentions.


Richard HASSELMANN


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20Minutes

jeudi 19 janvier 2012

Poker menteur !

Le temps n’est plus aux faux semblants, et aux précautions, car il y a urgence !

J’étais, il y a peu, convié par le Labo de l’ESS a une rencontre avec Eva Joly et Alain Lipietz, sur le thème de : l’ESS dans la transition écologiste. Réunion initiée et présidée par Claude Alphandery, ouvrant un cycle de rencontres dans la perspective de la présidentielle de 2012.

Soucieux de ne pas sortir de phrases de leur contexte je me garderai d’un jugement sur les réponses apportées, sauf a reproduire, ici en substance une remarque d’une de mes voisines de travée, citoyenne anonyme, mais lucide :

« Cette dame est charmante, elle fait même de la peine, on voit qu’elle ne sait pas de quoi elle parle, on doit lui souffler les réponses. C’est dommage pour les citoyens qui croient en la vraie écologie, alors que Corinne Lepage ou Nicolas Hulot sont authentiques ».

En ma qualité de proche de Corinne Lepage, en charge du nouveau modèle économique, tiré de celui de l’ESS, je n’ai pu que souscrire au même regret, mais là n’est pas mon propos de l’instant.

Le fonds est autrement inquiétant, car les réponses aux questions trahissent une position écartelée entre protectionnisme, et alter- mondialisme, entre Kyoto, Rio, Cancun, hier Durban et relocalisations.

Il y a urgence, le temps n’est plus a la procrastination, pour remettre a demain ce qui est électoralement pénalisant.

Il faut appeler un chat, un chat.

Le président de la République, entouré de fin lettrés, a du entendre parler de Fontenelle qui a écrit « Pour trouver la vérité allez à l'opposé de la multitude »

Dans la précipitation c’est ce qu’il engage au niveau d’une éventuelle « taxe Tobin », qui retombera sur le nez de l’épargnant, car appliquée a notre seul hexagone, elle sera réglée par les banques, pour ne pas pénaliser la place financière parisienne. C’est aussi la posture avec une TVA sociale, dévaluation fiscale, qui est inappropriée à certaines économies comme la notre.

En effet et c’est là ou il va falloir parler vrai, notre économie est basée sur la consommation, notre système social est basé sur le denier public, dés lors ce qui renchérit un produit à l’achat, freine la consommation. Cette consommation freinée, grippe l’économie, accentue le marasme social, et consomme du denier public en dépenses ... sociales.

L’Allemagne compte prés de 500000 PME/PMI qui exportent, là ou la France en réunit environ 50000, aussi une économie tirée par son exportation peut faire de la TVA sociale ou de la dévaluation fiscale, là ou la notre doit y regarder a 2 fois.

Y regarder a 2 fois sauf a revisiter son modèle social, et a remettre a plat tout une série de privilèges, fiscaux, sociaux et surtout statutaires.

C’est là qu’est la vraie question, c’est là ou il va falloir avoir le vrai courage, c’est là ou les citoyens qui sont libres et ne cherchent pas a sauver des mandats seront plus utiles que notre personnel politique actuel.

Vaste chantier, me direz vous, il est pourtant indispensable et seuls les rares candidats, libres, qui n’ont d’ascenseurs à renvoyer a personne, qui ne sont prisonniers d’aucun dogme, seront en capacité d’y répondre. Puissent les citoyens et en particuliers les jeunes, les entendre et poser les bonnes questions.

Richard Hasselmann

dimanche 15 janvier 2012

Le Parrain et les parrainages

Un très grand nombre de lecteurs et sympathisants, qui partagent notre croisade pour une démocratie régénérée, nous questionnent sur les dessous du PARRAINAGE. Il s’agit bien effectivement de « dessous » et ils ne sont pas affriolants

Beaucoup connaissent le clan CORLEONE de la saga réalisée par Francis Ford Coppola, nous n’allons pas revenir sur un film reprogrammé hier sur une grande chaîne. Il nous inspire un parallèle avec une pratique aux relents mafieux : le blocage des parrainages pour les candidats à l’élection présidentielle. Un rôle en or pour Marlon Brando dans la peau d’un parrain en chef.

La loi fait obligation pour tout candidat d’obtenir 500 parrainages d’élus de 30 départements en remplacement de la précédente qui prévoyait 100 parrainages dans 10 départements. La réforme intervenue en 1974 avait pour but de limiter le nombre de candidats et d’éliminer les candidatures dites « fantaisistes ».

Énoncée comme cela, la réforme parait sensée, parce que si l’élection présidentielle est la « rencontre d’un homme ou d’une femme avec un peuple », c’est aussi un acte majeur de nos institutions qui réclame un peu de sérieux et de solennité. Mais quand on y regarde de plus près, on s’aperçoit que la réalité recouvre des intentions moins vertueuses destinées à protéger les grands partis et à éviter qu’émergent des concurrents qui viendraient manger dans leur assiette.

Parce que tout cela n’est qu’une affaire de gros sous. Les partis tirent l’essentiel de leurs ressources des élections législatives qui font suite à l’élection présidentielle et assurent à tout candidat qui réalise au moins 5% le remboursement de sa campagne ainsi qu’1,63€ par suffrage exprimé dès lors que le candidat est celui d’un parti qui a présenté 50 candidats ayant obtenu au moins 1% des suffrages.. Mais, cerise sur le gâteau, chaque élu national « rapporte » à son parti la bagatelle de 44 000€ par an.

Tout cela parait technique, mais vous allez vite comprendre : le financement public, c’est environ 73 millions€ dont 33 millions au titre des 1,63€ par électeur et 40 millions au titre des élus. En 2008, l’UMP a reçu presque 35 millions€ et le PS 24 millions€.

Quel rapport avec l’élection présidentielle et les parrainages, direz-vous ? Il est très simple, l’élection présidentielle est un formidable tremplin qui permet aux principaux candidats d’espérer des élus malgré une loi électorale qui favorise les arrangements et les alliances opportunistes.

Le citoyen lambda pourrait imaginer que la France comptant 36 000 communes et environ 40 000 parrains potentiels, il n’est pas difficile de trouver 500 maires de petites communes indépendants. C’est vrai dans l’absolu mais c’est sans compter avec cumul des mandats qui diminue le nombre de parrains possibles. C’est également oublier qu’une commune fait souvent partie d’un syndicat intercommunal financé en grande partie par le département et la région, instances hautement politisées qui peuvent facilement favoriser telle ou telle commune qui « agit bien » et assurer la réélection du maire. Tout le monde tient tout le monde, d’autant que le parrain est nommément désigné dans le dossier remis au Conseil constitutionnel. Une forme de terrorisme démocratique organisé.

Notre époque gagnant en transparence et en cynisme, les deux partis principaux ne se gênent plus pour agir à visage découvert. Ainsi, Marine AUBRY, première dame du P.S. a adressé en décembre dernier un courrier à ses élus précisant qu’il est nécessaire «Qu'aucun parrainage d'élu socialiste et républicain ne manque à notre candidat.» et l’UMP a su faire pression sur Jean-Louis BORLOO pour le convaincre de renoncer à sa candidature et préserver la dotation de 1 million€ que verse l’UMP au Parti Radical. Récemment, Christine BOUTIN qui accuse l’Élysée de faire obstacle à l’obtention de ses parrainages a menacé de sortir « une bombe atomique » qui serait de soutenir au autre candidat, pourquoi pas François BAYROU, ambiance !

Que dire des autres CHEVÈNEMENT, LEPAGE, ARTHAUD, POUTOU ,DE VILLEPIN, DUPONT-AIGNAN et peut-être même Marine LE PEN, pour qui c’est dur parce qu’ils n’ont pas ou peu d’élus, et qui risquent tout bonnement de ne pouvoir faire valider leur candidature le 16 mars prochain aboutissant à l’exclusion d’une fraction importante de l’électorat.car c’est de cela dont il s’agit si l’on se fie aux sondages premier tour , le trio SARKOZY,HOLLANDE,BAYROU, avec l’ineffable JOLY, et le charmant MELENCHON cela donne en gros 70% des intentions, et laisserait donc 30% de citoyens sans véritable choix.

Vous comprenez mieux, cher lecteur, pourquoi les deux grands partis, en verrouillant la quasi-totalité des parrainages possibles, confisquent la démocratie et usent de pratiques que ne renierait pas le Parrain.


Les Libr'acteurs

lundi 9 janvier 2012

2012 : Fin du monde ou ère nouvelle ?

Certains oracles tels que Nostradamus ou le calendrier Maya nous annoncent la fin du monde pour le 21 décembre 2012. Ce n’est pas la première fois ni, espérons-le, la dernière, que de telles prédictions sont faites et notre chère vieille terre est toujours là.

Pour autant, si notre propos n’est pas de parler de l’Apocalypse, il faut bien admettre que 2011 a été la fin d’un monde, et gageons que 2012 sera l’an 1 d’une nouvelle ère. La crise économique actuelle qui fait suite à celle de 2007 dont aucun de nos dirigeants n’a tiré les conséquences s’accompagne d’une prise de conscience par les citoyens, les « indignés de Wall Street » qui disent « nous sommes les 99% qui n’avons rien pendant que l’autre pour cent a tout » ou ceux de Madrid et d’ailleurs qui font écho au remarquable ouvrage de Stéphane Hessel

Parallèlement à cette légitime indignation, on ne peut que saluer « le printemps arabe » qui a vu en quelques mois des dictateurs que l’on pensait indéboulonnables grâce à la complaisance avec laquelle nous les traitions, tomber sous la pression de leurs peuples excédés.

Parmi ces changements importants, il y en a un qui devrait faire date, c’est celui qui s’est produit en Islande. La presse française, toujours soucieuse de ne pas déplaire au pouvoir, a consciencieusement oublié d’en parler, exception faite de Médiapart.

Ce petit pays de 320.000 habitants, en faillite en 2008 du fait de la crise bancaire, s’est débarrassé successivement de son gouvernement de droite puis de gauche à la suite de manifestations de rue énormes. Par deux fois, il a refusé, par référendum, les accords entre le nouveau gouvernement et les banques considérant qu’ « il n’y a jamais eu d’obligation légale pour les citoyens islandais d’assumer les pertes d’une banque privée ».

Résultat : la cohésion sociale est renforcée et la croissance supérieure à celle de la zone euro. Mais le plus original est qu’il a confié à une assemblée composée de 25 citoyens tirés au sort hors du « sérail » la charge de réformer la constitution. Chaque semaine depuis avril dernier, l’Assemblée constituante de l’Althing publie l’avancement de ses travaux et tout le monde est invité à partager ses idées sur le le site ou par le biais des réseaux sociaux

A quelques mois de l’élection présidentielle française, les candidats déclarés et putatifs rivalisent de gravité pour annoncer des lendemains sinistres jouant pour la énième fois le rôle de pompier pyromane et l’on comprend que nos compatriotes soient les champions du monde du pessimisme.

Toutefois, ils devraient méditer la formule de Moncef MARZOUKI, nouveau président de la République tunisienne : « le chef, c’est le peuple ».



Bernard MALAGUTI

vendredi 23 décembre 2011

Si nous étions le Père Noël ...

Dans le cœur de chacun d’entre nous sommeille un enfant et nous continuons malgré nous à croire au Père Noël, pour preuve nous continuons à élire depuis trente ans les mêmes candidats qui nous prennent pour des gogos et nous envoient dans le mur. Nous avons essayé de nous glisser dans les habits du Père Noël pour réfléchir à ce que nous aimerions offrir aux Français.

En premier lieu, nous aimerions leur dire que leur pays est bien géré, que nos finances publiques sont saines et qu’ils peuvent dormir tranquilles. Las notre « trésor national » cher à Alain MINC, le triple A, est en passe d’être dégradé avec perspective « négative », conséquence d’une gestion hasardeuse et d’une capacité à honorer nos engagements incertaine.

Si nous étions le Père Noël, nous leur offririons de garder le triple A.

L’année 2011 a apporté son lot de scandales érotico politico financiers. L’affaire Karachi qui frappe aux portes de l’Élysée, avec un ministre mis en examen, les révélations glauques de l’affaire DSK et, point d’orgue, la sentence prononcée contre un ancien Président de la République. Il n’y a point d’appel, face à une justice qui fait front mettant en évidence un système peu ragoûtant. Étrange paradoxe d’un pays qui voit condamner le plus populaire de ses hommes politiques.

Si nous étions le Père Noël, nous offririons aux Français des élus irréprochables et « une République exemplaire ».

La campagne électorale qui s’annonce particulièrement rude dans les semaines à venir voit fleurir les candidatures et les ardents défenseurs de la bipolarité droite gauche dénoncent les méfaits d’une loi électorale qui n’impose que 500 parrainages aux candidats. Et pourtant beaucoup de « petits » candidats peinent à rassembler ces signatures. Le parrain qui sait qu’il sera nominativement désigné hésite à donner son accord par peur de représailles du parti ou du ressentiment de ses électeurs. Il s’agit pourtant d’un devoir républicain : Permettre à la Démocratie de fonctionner en laissant tous les cinq ans s’exprimer d’autres sensibilités que celles des grands partis.

Si nous étions le père Noël, nous offririons à tous les candidats les 500 parrainages dont ils ont besoin.

Et puis comment ne pas parler de ce qui nous motive depuis des années, le fossé qui se creuse entre le citoyen et ses représentants, que ce soit du fait du cumul des mandats qui empêche l’élu de faire correctement son travail, de la longévité des carrières politiques qui transforment le citoyen en client ou « des promesses qui n’engagent que ceux qui les reçoivent » parce que la constitution dispose que « tout mandat impératif est nul ». Si l’on ajoute à cela une loi électorale qui favorise les petits arrangements et conduit à ce qu’un citoyen sur trois n’ait pas de représentation réelle, on mesure la nécessité de procéder à des réformes rapides et profondes.

Si nous étions le Père Noël, nous offririons aux citoyens une représentation pluraliste et renouvelée dans laquelle se retrouverait une France plurielle.

Notre hotte n’est pas un puits sans fonds, en ces temps de crise, nous aimerions faire plus, mais nous ne pouvons, avant de voler vers les cheminées, passer sous silence ce qui constitue un scandale absolu dans la sixième puissance économique mondiale : le creusement inexorable des inégalités et l’augmentation de ce que l’on appelle pudiquement « les nouveaux pauvres » dont le nombre exact n’est pas connu Il se compte par millions tandis que dans le même temps le salaire médian augmente. En dépit les parachutes sociaux et l’engagement des acteurs de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), modèle économique a méditer, est-il acceptable que selon un récent sondage du CSA, 29% des Français n’aient pas accès aux soins ? La réponse est dans la question !!

Si nous étions le Père Noël, nous aimerions dire à tous ceux qui sont rejetés par le système que la devise de la France reste : « Liberté, Égalité, Fraternité ».Voilà en quelques mots ce que nous aimerions pouvoir dire et offrir à nos concitoyens. D’aucuns jugeront que nous rêvons. Ne leur en déplaise, nous pensons que tenir ces engagements reste possible si les citoyens reprennent ce qu’ils n’auraient jamais du abandonner : le droit imprescriptible des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Bonnes fêtes néanmoins et a l’année prochaine.

LIBR’ACTEURS, pour un citoyen acteur de son destin !

mardi 22 novembre 2011

La joute a commencé !

Voilà une affirmation des plus évidentes par une tribu médiatique des plus provocantes !

Encore que cela soit vrai, ce dont il n'est pas question dans ce texte, voici une façon de présenter les choses en tant qu'observateurs alors même que cet observateur est à l'origine de ce mode de confrontation politique.

On nous parle de passes d'armes de telle façon que l'on voit les candidats comme des gladiateurs des temps modernes, armés de mots et prêts à tout pour atteindre leurs objectifs de carrière. Il se pourrait en effet, que ces gladiateurs soient les jouets du cirque !

C'est la prérogative principale des médias de diffuser l'information. C'est leur principale responsabilité de faire en sorte que celle-ci soit loyale et honnête ! Dans ces conditions, il n'est pas question de "fabriquer" de l'information mais seulement de la transmettre. Ce sont ces faiseurs d'information qui sont délétères pour l'image et la déontologie des médias... eux, et d'autres aussi. Car il existe plusieurs couches dialectiques en ce qui concerne le relais politique.

Tout d'abord l'information même qui découle d'une attente du public à satisfaire et qui inspire un politicien voire un parti. Comme toute formation collective aspirant à se développer, donner au public ce qu'il souhaite est la méthode la plus rapide pour grandir. On en vient à faire de la politique pour être au service du peuple alors même que ce que le peuple veut n'est pas forcement ce dont il a besoin. De l'irresponsabilité du concept à l'illogisme de sa mise en pratique, donner ce qu'il veut au peuple sans prendre en compte sa dimension raisonnable et en soit... déraisonnable.

Par la suite, la seconde couche est du ressort du politique lui-même qui habille de latin et de chiffres les désirs bruts du peuple pour s'en faire un glaive étincelant et partir à l'assaut des cotes de popularités. Bien sûr tous ne mangent pas du pain de l'ambition personnelle, mais que ce soit conscient ou non, le pouvoir est une drogue, l'influence, un flash d'héroïne ! Comment garder toute objectivité dans cette position des plus flatteuses. Etre au service du peuple et être porté par lui, pour son bénéfice individuel ou de manière désintéressée pour le bien du peuple.

Enfin, et c'est là que les médias entrent en lice, la dernière couche dialectique est peut-être la plus insidieuse. Elle se démarque par son apparente neutralité et son évidente toute-puissance ! Les médias se nourrissent de l'idéal de liberté absolue : la liberté de la presse, sa liberté de pouvoir clamer comme vérité absolue n'importe quelle vérité relative, sa liberté d'ôter toute substance à un évènement des plus significatifs, sa liberté de détourner l'information en l'habillant discrètement ou au contraire de manière tape-à-l’œil. Les médias sont les relais les plus puissants de l'information, je vous met en garde contre cette toute-puissance et vous invite à déceler le discours derrière le discours !

La dialectique est l'art et la science du langage. Elle permet de le manipuler comme un samouraï manie son sabre. Plus habile il est, plus fine sont les découpes et moins visibles sont les dégâts. Dans cette course à la présidentielle qui s'engage, nous ne manquerons pas de voir cette dialectique à l'œuvre. Inévitable puisque découlant du langage qui compose toutes nos relations quotidiennes, la dialectique n'est pourtant qu'un outil.

Mal employée , elle divise pour mieux régner ; bien employée, elle rétablit l'harmonie et la vérité. Il nous appartient, il en va de notre responsabilité de citoyen, de ne pas tomber dans les pièges évidents des promesses des uns et des annonces de autres. En toutes circonstances il nous faut un œil alerte et un esprit vif, doté d'un sens critique imperturbable. Il ne s'agit pas d'opposer la dialectique à la dialectique, mais de déceler ses artifices pour entrevoir derrière, le concept qui déterminera une piste de réflexion, un chemin vers le progrès, une autoroute humaniste vers la vérité et la sagesse.

Olivier TABUTIAUX


Crédit et copyright photo
Danybounz