mercredi 2 mai 2012

Coincidences !

L’actualité politique et littéraire fournit des coïncidences, qui m’amène à préciser  certains points et à apporter des réponses, à ceux et celles qui me demandent quelle suite je vois pour LIBR’ACTEURS.


L’actualité politique, est connue, dans cet entre deux tours et avant le cirque annoncé des législatives, nous savons tous que quel que soit le résultat  du 6 Mai, le modèle démocratique est cassé, et il sera achevé avec les législatives.

J’ai participé de très prés à cette précampagne, aux côtés de Corinne LEPAGE, et conceptualisé avec d’autres le projet, qui malheureusement n’a pu être soumis aux suffrages le 22 avril. Ce projet est bâti  autour de l’humain, de la proximité, et de la conviction que nous ne sommes pas en crise mais entrés dans un nouveau monde.

Nous avons donc privilégié, la proximité, et identifié les leviers dont disposent les citoyens, pour répondre au mieux aux besoins, dans des conditions économiques, environnementales et sociétales acceptables.

Ce faisant, nous nous sommes largement rangés aux vues de Jeremy RIFKIN, que nous suivons depuis de longues années, qui parle de « Troisième révolution industrielle » et  auquel Les Echos de ce 21 AVRIL consacrent un grand angle .C’est là la première coïncidence.

Dans le même temps LIBR’ACTEURS,  poursuit la croisade de Providentiel fondé après la liquidation d’ENERGIES DEMOCRATES,  en prônant la régénération démocratique, mère de toutes les réformes, a partir d’une approche de systémique séquentielle.

Il se trouve que le « pape » de cette démarche Joel de ROSNAY, va publier en ce début mai, un nouvel ouvrage « SURFER LA VIE » qui mérite que l’on s’y arrête. L’auteur ne parle pas de crise mais de société qui change, fondée sur des rapports de flux et non plus des rapports de forces. Une société ou l’individualisme laisse la place aux solidarités. Une société ou les liens et interactions, sont plus importants que les ingrédients.

On retrouve ici la notion de société fluide, ou les rapports centralisés et jacobins sont rompus, au profit de la proximité, pour porter un regard neuf et une réponse adéquate aux grandes questions de santé, d’éducation, d’environnement et d’énergie.

Le lien avec RIFKIN est frappant, c’est une seconde coïncidence.

Il en est une troisième, LIBR’ACTEURS  bien que mené par l’approche systémique séquentielle, n’est pas prisonnier de la méthode. La validation des étapes ne doit pas prendre le pas sur la liberté créative. Nous croyons donc, que la fin du cumul des mandats, est l’étape première, le verrou à tirer, mais qu’ensuite, il faut savoir écouter et regarder.

Regarder et se garder de raisonnements simplistes ou démagogiques, comme celui consistant à penser, que l’emploi industriel est la panacée. On ne peut en effet dans le même temps vanter l’excellence et le génie français, qui génèrent des avancées technologiques et des gains de productivités et défendre l’emploi industriel, tué par cette même productivité. Cela conduit a penser, que l’avenir est celui des emplois de services, et de proximité là ou l’humain est indispensable (santé, éducation, tourisme, services a la personne notamment).

La boucle est bouclée, cela nous ramène a René DUMONT le vrai père de l’écologie que nous avons suivi dés l’origine et qui nous disait un jour que 3 métiers sont essentiels : l’agriculteur, l’instituteur et le médecin. Ces  3 métiers sont les piliers de l’avenir, notre projet doit donc tendre à les remettre en lumière et au service du plus grand nombre.

Il s’agit là d’une sorte de fil conducteur, qui doit commander toutes les réformes, pour disposer de citoyens en bonne santé, bien nourris, au sens diététique, éduqués au sens large, pour y trouver les inventeurs,  entrepreneurs et autres leaders dont toute société a besoin.

Cette grille de lecture permet de faire le tri entre l’essentiel et le secondaire. Cela débouche sur une autre hiérarchie des valeurs et des besoins. Pour avoir été l’un des porteurs de l’écologie des collaborateurs, transposable en écologie des citoyens, pour avoir suivi Bernard BRUNHES dans sa quête du management éthique, j’ai la conviction, que chacun comprendra que l’intérêt général est ce que l’on est prêt a partager. Si cela est admis, ce qui en relève s’identifie facilement, et permettra de reclasser ce qui est du service public et du bien public et ce qui ne l’est pas. 

Sur le terrain, en région, dans les communes, c’est ce message que nous  devons porter.

Nous devons aider à identifier le besoin, aider a sa formulation, et en établir le cahier des charges, pour confier à l’élu, issu du collectif, le soin de mettre en place les moyens, légaux et matériels pour y répondre.

L’importance du besoin, ses jonctions identifiées, commandent la pertinence de la strate collective qui devra y répondre, commune ici, région là, Etat ou Europe.

Permettez-moi de terminer par une dernière coïncidence, tirée de l’éditorial de Christophe BARBIER dans le dernier numéro de l’Express. Au moment ou entre les 2 postulants, la préconisation du vote blanc, ou de l’abstention revient, on lit

« Avant tout il faut mettre fin au cumul excessif des mandats…..chaque mandat ne peut être exercé plus de 10 ans……chaque élu doit accepter la transparence absolue sur son patrimoine… » et  enfin « Si l’on ne veut plus que les politiques  soient des pantins de l’ombre, nous devons en faire des poupées de verre, mieux les payer et mieux les surveiller ».

On ne peut mieux dire, c’est ce que nous martelons depuis longtemps, il est dommage que des voix plus porteuses, se réveillent si tard.


Richard HASSELMANN


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Pure People

lundi 30 avril 2012

La chute d’un autre mur


 Mon billet « arrêtons de faire de la politique » a fait débat. Car, pour citer l’un d’entre-nous, « ce n’est pas avec des bisounours que l’on combat les puissances d’argent et leurs alliés politiques et médiatiques ». Ce qui implique alors de faire de la politique de manière quasi guerrière, stratégie inverse de celle que je suggérais.

Mais alors, avec un constat aussi redoutable, y a-t-il antinomie ou complémentarité ?

Pour ma part, je pense  qu’il y a complémentarité. Chaque stratégie correspondant  à des sensibilités personnelles différentes. 

En ce sens, quand  je souhaite que nous passions aux choses sérieuses, je nous invite à observer l’histoire. Car de grandes mutations ont émergé alors qu’elles paraissaient impossibles :

·         La chute de l’ancien régime en France, de la Russie tsariste ou de l’empire soviétique, la chute du mur de Berlin ;
·         La disparition de l’esclavage de nos sociétés occidentales, malgré les intérêts financiers en jeu ;
·         Le printemps arabe ;
·         La défaite des nazis…

Autant de situations définitives,  dans l’instant ou la longue période, qui ne laissaient pas de place à l’espoir ! Et pourtant…

Or il est frappant de voir que ces dynamiques ont quelque chose en commun : une pensée naissante qui prend de l’ampleur pour déboucher sur un combat collectif qui finit par s’imposer pour devenir un nouveau régime.

Mais il y a cependant quelque chose de différent : notre pseudo démocratie hyper médiatisée. En d’autres  termes, lorsque la conscience collective, donc le grand nombre, rejettera les  mensonges et les mascarades  qui font notre vie politique et médiatique, alors nous verrons les politiques et les médias  s’approprier cette nouvelle donne, comme aujourd’hui nous voyons déjà les ralliements à  François Hollande.

Voilà pourquoi il nous  faut  tout autant des « Autorités morales » en charge de Pédagogie que du harcèlement des pouvoirs en place.  

Ce qui exige à la fois le refus de toute connivence et une attitude exemplaire afin qu’un jour la pertinence l’emporte sur les illusions que l’on persiste à vouloir nous imposer.

Christian LIEBER


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mardi 24 avril 2012

Réflexions sur une campagne insignifiante


Libr'acteurs vous propose un nouveau billet envoyé par un sympathisant. Nous vous en souhaitons une bonne et attentive lecture.



Viande halal, permis de conduire, lunettes vertes ou noires… Nombre de commentateurs s’effarent de l’inanité des sujets qui auront fait débat à l’occasion de cette campagne présidentielle « morne » et « insignifiante ». Ils en concluent volontiers que les Français, décidément, ne s’intéressent à rien et se comportent en « veaux », comme aurait dit notre dernier véritable homme d’Etat.

Et si c’était juste l’inverse ? Si les Français, par leur apparente indifférence, manifestaient en réalité un sens politique beaucoup plus profond qu’on ne le croit ?

Les Français, collectivement, ont la fibre politique. Je crois qu’ils ont parfaitement saisi et intégré quelques réalités très simples : qu’il faut s’attaquer à la dette nationale, que la France ne peut pas jouer perso dans une économie mondialisée et dans un système économique à acteurs multiples, qu’il est plus qu’urgent de réparer notre ascenseur social et de refonder notre pacte citoyen… Je crois qu’ils savent que, de gauche comme de droite, le président élu devra composer avec des forces multiples et naviguer entre les écueils. Je crois qu’ils se sont fait à l’idée que, bon gré mal gré, il n’y a guère qu’une seule route et que, d’où qu’il vienne, c’est cette route que le futur capitaine devra emprunter.

Je crois qu’ils savent que cette route ne se fera pas sur une mer étale. Qu’il y aura de la houle et du tangage. Et que là encore, bon gré mal gré, ils l’acceptent, attendant seulement du capitaine qu’il soit capable de limiter au maximum les inévitables dégâts.

D’où l’avalanche de sujets secondaires ou futiles, qui ne deviennent sujets de campagne que parce que les Français, sans le dire, sont d’ores et déjà d’accord sur l’essentiel et que celui-ci, du coup, ne fait plus débat. Il s’agit d’arbitrer non pas entre deux politiques, mais entre deux façons de faire la même politique, une politique à laquelle les Français donnent implicitement leur assentiment.

D’où le relatif échec d’un Bayrou qui, sans proposer de solutions concrètes, s’obstine à dénoncer à voix haute des réalités que les Français ont déjà admises et intégrées. Le patron du MoDem a suscité l’intérêt lorsque, avec son « produire français », il a semblé apporter une proposition nouvelle ; mais depuis qu’il est revenu à la seule dénonciation des problèmes, il n’intéresse plus grand monde. Car les réalités qu’il dénonce, la plupart des électeurs non seulement les connaissent, mais savent qu’elles s’imposeront au dirigeant élu et détermineront une certaine forme de rigueur.

Les Français sont résolus à l’effort. Ils le savent inévitable. Leur seule exigence est que cet effort, demain, soit collectif et réparti de façon équitable. D’où les succès relatifs des extrêmes. La montée du FN traduit l’exigence d’un effort collectif, sans passe-droits ni communautés  qui chercheraient à se désolidariser du corps social. La montée du FDG traduit l’exigence d’un effort équitable, auquel les riches et les privilégiés contribueraient effectivement à hauteur de leurs moyens.

Ce que traduisent l’indigence de la campagne et le silence des électeurs, ce n’est pas de l’indifférence, de l’apathie ou de la stupidité. C’est au contraire la conscience d’une solidarité et d’un effort nécessaires. Une nécessité si évidente pour les Français qu’il ne trouvent même plus utile d’en parler, parce que ça va sans dire.


Christian CLAMECY



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1 jour une actu

lundi 16 avril 2012

Dépassons-nous !

Libr'acteurs constate que ses sympathisants, semblent vouloir faire bouger les lignes. Nous publions ici un billet parvenu sous le pseudo FEOH21, qui mérite une lecture attentive !

Depuis plus de 220 ans, la France ne conçoit plus la Démocratie en dehors de l’idéal républicain. Liberté, Egalité, Fraternité, mais aussi Laïcité, Justice sociale, Solidarité… sont les valeurs à partir desquelles notre société s’est élevée au rang des puissances mondiales les plus respectées. Elles irriguent notre approche de l’Ecole et des Universités ; elles justifient notre système de protection sociale ; elles inspirent l’action de nos institutions et de nos services publics ; elles façonnent notre culture du vivre ensemble, tout comme elles constituent des horizons éthiques que nous nous fixons collectivement. La République est notre bien le plus précieux, car elle est notre possible et notre souhaitable.

Mais depuis plus de 10 ans, force est de constater – et de regretter- les innombrables attaques lancées par les forces conservatrices (de droite comme de gauche) contre la République. Sous couvert d’une évolution devenue nécessaire de nos institutions, mais aussi de la poursuite indispensable de l’objectif de réduction de la dette publique, les réformes se succèdent et mettent à mal les valeurs fondamentales que nous avons héritées de l’Histoire. La solidarité se réduit comme peau de chagrin, l’Ecole et la Justice sont rongés par les difficultés matérielles, la Laïcité est galvaudée partout, l’Egalité est menacée chaque jour un peu plus par la montée des communautarismes et par l’expansion de la Misère. Les partisans d’un ordre autoritaire et centralisateur, souvent fondé sur des morales d’inspiration religieuses, guettent le moment où la République, un genou à terre, sera à leur merci pour rendre son dernier souffle.

Les premiers responsables de cette menace sont les Républicains eux-mêmes. Nous avons failli dans notre tâche d’adapter la République et ses institutions au monde qui nous entoure. Quelle est notre réponse au réchauffement climatique ? Qu’avons-nous à dire sur le droit de chacun à la santé ? Comment recréer du lien social à l’époque des nouvelles technologies et de la mondialisation ? Quels défis industriels et énergétiques pour le siècle qui vient ? Sur toutes ces questions – et tant d’autres encore (la ruralité, la culture, l’entreprise…), les Républicains restent désespérément muets, artistes d’un spectacle qu’ils ne comprennent pas.

Parce que cette passivité n’est plus admissible, et parce que nous avons la responsabilité (à l’égard des générations futures et passées) de défendre la République, il est urgent de nous emparer de ce que l’on nomme l’objectif d’un développement soutenable : précaution, démocratie, transparence des informations, consom’ action… voila les outils qui permettront à la République de se relever pour traverser ce prochain siècle de défis.

La régénération démocratique est sans aucun doute la réforme la plus urgente à engager. Chacun, à son niveau d’intervention, doit être un acteur responsable de la transition qui s’annonce. Son avis doit être respecté et entendu ; ses représentants doivent être irréprochables.

Interdiction des cumuls de mandats, reconnaissance du vote blanc, représentation proportionnelle, dissipation des conflits d’intérêts, garantie du contradictoire, organisation des contre-pouvoirs… mais aussi régulation des rapports entre les médias, les élus et les élites économiques, séparation stricte et saine des pouvoirs et indépendance de la Justice, décentralisation et aménagement du territoire… ces réformes sont indispensables, et nous conduisent en somme à promouvoir l’instauration d’une 6e République dont la modernité réside dans sa vivacité démocratique.

Parmi les autres urgences, la restauration des solidarités est également impérative. L’objectif ne peut être, évidemment, de tout assumer par le biais de l’Etat providence : nos enfants n’ont pas à supporter le poids de nos dépenses d’aujourd’hui. La solution consiste en revanche à organiser, à côté de l’Etat Providence, une Economie sociale et solidaire forte, qui inspire confiance et qui se développe grâce à une Finance sociétalement responsable. Mutuelles, associations, fondations, coopératives… ces acteurs ne sont pas soumis aux logiques capitalistiques, ni aux exigences de la rentabilité à tout prix. Entre ces deux entités (Etat, ESS), où y règne la démocratie, il sera alors possible de repenser toutes les solidarités : la lutte contre les précarités, la santé, la dépendance, le vieillissement de la population… mais aussi la cohésion intergénérationnelle et la cohésion interterritoriale. Ces défis sont ceux de la Justice sociale et de l’Intérêt général. Ils sont une exigence éthique que nous devons imposer à chacun, qu’il soit au service du public ou acteur du marché.

Quant aux préoccupations écologiques, il faut agir maintenant ! La transition énergétique, qui ne se mesure pas uniquement au type de ressources utilisées, mais qui intègre également les problématiques de l’indépendance énergétique et des modes de consommation, est un défi industriel sans précédant. Tout comme le sont les enjeux d’un secteur agroalimentaire soutenable, d’une gestion verte de nos déchets ou encore de la protection de la biodiversité. Nous devons repenser nos politiques de prévention pour les rendre plus efficaces ; nous devons établir des règles de réparation qui soient adaptés ; nous devons informer, éduquer, sensibiliser ; nous devons agir à la hauteur des exigences posées par la préservation de la vie.

La politique ne peut plus se résumer à la comédie dramatique des partis et des égos. Les perspectives qui se dressent devant nous méritent un retour au sérieux des analyses, et à l’envie d’innover. Nos partenaires ne sont pas choisis en fonction de la gauche ou de la droite, mais à partir d’un projet commun qui devra être cohérent avec le développement soutenable. Nous refusons l’écologie punitive comme nous rejetons l’anticapitalisme primaire. Nous voulons penser l’avenir en rupture avec le XXe siècle, et non avec les réalités qui nous entourent. Nous sommes porteurs d’un rassemblement, qui suppose au préalable un dépassement. Le dépassement de ses certitudes. Le dépassement de ses craintes. Le dépassement de ses jugements préconçus. Il est temps désormais que les Républicains murissent et franchissent une nouvelle étape de leur Histoire : celle du XXIe siècle et de ses défis sociaux, environnementaux et sanitaires.


« FEOH21 »

mardi 10 avril 2012

« Arrêtons de faire de la politique ... Passons aux choses sérieuses ! »

En ces temps de campagne LIBR’ACTEURS reste a l’écoute de ses nombreux membres et sympathisants. Le billet qui suit traduit bien l’une de tendances lourdes révélées par les messages reçus.


Billet de
Christian LIEBER

Certains d’entre-nous veulent présenter des candidats aux élections législatives. C’est à mon avis une erreur stratégique : pour les médias et le public nous ne représentons rien ; nous sommes inaudibles.

A l’inverse, en choisissant une stratégie de contre-pied, celle de la pression sur les politiques, nous pouvons, je l’espère, faire avancer les choses. Ainsi l’initiative de Pierre LARROUTUROU, dont je persiste à louer l’humanisme et la clairvoyance malgré certains points de désaccord, mérite une attention toute particulière. J’invite chacun d’entre nous à lire son dernier ouvrage « c’est plus grave que ce qu’on vous dit », 107 pages, 3 € et à se rendre sur le site : http://www.roosevelt2012.fr/

Ce qui me semble essentiel à retenir tant nous sommes au bord du précipice, c’est cet appel à mettre la pression sur des éléments clés car le moment n’est plus à ergoter : « si nous parvenons à sortir de la confusion actuelle, si nous parvenons à ce que ce double diagnostic sur la gravité et la vraie nature de la crise soit partagée par le plus grand nombre, alors il sera facile de construire un consensus large et assez rapide autour de solutions, de la même façon que le Conseil National de la Résistance a su créer un consensus très large, allant des gaullistes aux communistes autour de mesures de justice sociale ». Et un peu plus loin : « nous devons être le plus nombreux possible à réfléchir et agir ensemble ».

L’essentiel est dit. Nous sommes là face à nos responsabilités.

D’autant plus que nous sommes d’accord sur l’essentiel : « la gravité de la crise financière et de la crise sociale ne peut faire oublier la crise énergétique, la crise climatique et la crise alimentaire ». J’y ajoute la crise morale et la crise politique qu’exprime la montée des extrêmes dans notre pays.

Certes, nous pouvons diverger sur des points auxquels nous accordons une certaine importance. Mais l’heure n’est plus à finasser.

Nous le savons, le résultat de l’élection présidentielle sera un mauvais résultat. Celui des législatives également par voie de conséquence. Voilà pourquoi, à mon avis, quand Pierre LARROUTUROU nous appelle à «agir pour obliger nos dirigeants à ouvrir les yeux sur le monde qui les entoure et pour les obliger à reprendre les quinze propositions développées dans ce livre », il nous invite à opter pour une stratégie de contre-pied qui pourrait se révéler beaucoup plus efficaces que nos vaines initiatives d’aller nous-mêmes sur le terrain électoral.

Pour l’instant.

Ces quinze propositions ont beaucoup de vertus : pertinentes pour l’essentiel : applicables très vite, volontaristes par rapport à l’état des lieux, favorables aux classes populaires et moyennes, susceptibles de s’imposer à une majorité de gauche comme de droite...

Pour être justes et efficaces, et pour convaincre ceux qui se méfient à tort et à raison du « on rase gratis », il est indispensable de conjuguer solidarité et responsabilité, à tous les niveaux, comme Edgar Morin a su nous le rappeler dans son dernier ouvrage..

Si une convergence forte devait enfin voir le jour, elle impliquerait un esprit d’écoute, d’attention et de concession réciproques au service d’une pédagogie qui reste à concevoir alors même que le temps presse.


Christian LIEBER

mardi 6 mars 2012

Parrainage, démocratie et vote blanc !

A l’heure ou la question des parrainages bloqués fait débat, A l’heure où certains candidats risquent de ne pouvoir exposer des idées novatrices au pays, le parti du vote blanc, lance un appel qui mérite attention.

On y apprend que des « petits candidats » se sont réunis le 24 février dernier pour tenter de créer une sorte d’union sacrée, au motif qu’il faut mettre fin a cette fatalité « voter pour le moins pire » (sic).

L’argumentaire est solide, pour défendre des convictions il faut renoncer à affronter un système hermétique, bloqué par une oligarchie partisane dominante, il faut s’abstenir de renier des convictions, il faut refuser de jouer a ce jeu de dupes et donc porter sur la ligne de départ le 22 avril le candidat du parti du vote blanc.

On en arrive ainsi à ce formidable paradoxe, qui consiste à ce que l’élection présidentielle, soit la tribune de la défiance absolue, pour une raison simple, la méprise entretenue dans l’esprit des parrains potentiels.

Soyons donc clairs ! Non Messieurs, la loi référendaire de 1962, modifiée en 1976, ne vous a pas donné un droit mais un devoir d’avoir a présenter un candidat ! Ce n’est pas UNE FACULTE QUE VOUS AVEZ MAIS UNE ARDENTE OBLIGATION DEMOCRATIQUE.

Vous conviendrez que l’on ne peut pas dans le même temps stigmatiser la défiance du citoyen vis-à-vis du politique, se lamenter sur l’abstention qui rode et laisser des élus du peuple, botter en touche, en n’ exerçant pas leur devoir. La peur des représailles partisanes ou électives, ou la coloration variée du Conseil Municipal sont de très mauvaises excuses, le sens d’un mandat brigué et obtenu doit conduire au courage de parrainer comme en d’autres moments.

Il est donc impératif que dans les 12 jours qui restent (clôture le 16 mars) tous les citoyens se préoccupent de savoir si le maire, le conseiller général ou régional, le député ou le sénateur, a délivré un parrainage.

Il importe peu de savoir a qui, il importe d’être sur que cette obligation démocratique a été remplie dans le cas contraire il faut les y inviter courtoisement mais fermement !

Un dernier mot, nous dissuadons ici les parrains potentiels, de procéder par voie de tirage au sort, pour diluer la responsabilité du choix. Si cette méthode était avérée, le Conseil Constitutionnel serait fondé a déclarer nul le parrainage ainsi donné.

Cela prouve, si besoin est, qu’il s’agit bien d’un devoir individuel des élus concernés, corollaire du mandat brigué et obtenu. Les consignes partisanes, les attitudes « godillottes », confortent LIBR’ACTEURS dans sa croisade.

Il est urgent de rendre le citoyen acteur de son destin en évacuant du paysage les acteurs qui l’encombrent pour leur seul profit et celui de leurs affidés !

Merci de vos attentions.


Richard HASSELMANN


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20Minutes

jeudi 19 janvier 2012

Poker menteur !

Le temps n’est plus aux faux semblants, et aux précautions, car il y a urgence !

J’étais, il y a peu, convié par le Labo de l’ESS a une rencontre avec Eva Joly et Alain Lipietz, sur le thème de : l’ESS dans la transition écologiste. Réunion initiée et présidée par Claude Alphandery, ouvrant un cycle de rencontres dans la perspective de la présidentielle de 2012.

Soucieux de ne pas sortir de phrases de leur contexte je me garderai d’un jugement sur les réponses apportées, sauf a reproduire, ici en substance une remarque d’une de mes voisines de travée, citoyenne anonyme, mais lucide :

« Cette dame est charmante, elle fait même de la peine, on voit qu’elle ne sait pas de quoi elle parle, on doit lui souffler les réponses. C’est dommage pour les citoyens qui croient en la vraie écologie, alors que Corinne Lepage ou Nicolas Hulot sont authentiques ».

En ma qualité de proche de Corinne Lepage, en charge du nouveau modèle économique, tiré de celui de l’ESS, je n’ai pu que souscrire au même regret, mais là n’est pas mon propos de l’instant.

Le fonds est autrement inquiétant, car les réponses aux questions trahissent une position écartelée entre protectionnisme, et alter- mondialisme, entre Kyoto, Rio, Cancun, hier Durban et relocalisations.

Il y a urgence, le temps n’est plus a la procrastination, pour remettre a demain ce qui est électoralement pénalisant.

Il faut appeler un chat, un chat.

Le président de la République, entouré de fin lettrés, a du entendre parler de Fontenelle qui a écrit « Pour trouver la vérité allez à l'opposé de la multitude »

Dans la précipitation c’est ce qu’il engage au niveau d’une éventuelle « taxe Tobin », qui retombera sur le nez de l’épargnant, car appliquée a notre seul hexagone, elle sera réglée par les banques, pour ne pas pénaliser la place financière parisienne. C’est aussi la posture avec une TVA sociale, dévaluation fiscale, qui est inappropriée à certaines économies comme la notre.

En effet et c’est là ou il va falloir parler vrai, notre économie est basée sur la consommation, notre système social est basé sur le denier public, dés lors ce qui renchérit un produit à l’achat, freine la consommation. Cette consommation freinée, grippe l’économie, accentue le marasme social, et consomme du denier public en dépenses ... sociales.

L’Allemagne compte prés de 500000 PME/PMI qui exportent, là ou la France en réunit environ 50000, aussi une économie tirée par son exportation peut faire de la TVA sociale ou de la dévaluation fiscale, là ou la notre doit y regarder a 2 fois.

Y regarder a 2 fois sauf a revisiter son modèle social, et a remettre a plat tout une série de privilèges, fiscaux, sociaux et surtout statutaires.

C’est là qu’est la vraie question, c’est là ou il va falloir avoir le vrai courage, c’est là ou les citoyens qui sont libres et ne cherchent pas a sauver des mandats seront plus utiles que notre personnel politique actuel.

Vaste chantier, me direz vous, il est pourtant indispensable et seuls les rares candidats, libres, qui n’ont d’ascenseurs à renvoyer a personne, qui ne sont prisonniers d’aucun dogme, seront en capacité d’y répondre. Puissent les citoyens et en particuliers les jeunes, les entendre et poser les bonnes questions.

Richard Hasselmann