samedi 2 avril 2016

NON A LA FATALITÉ !



Nous avons eu la chance lors de nos humanités d'avoir pour professeur un disciple d'Alain ce qui nous conduit à y penser face aux comportements relevés. Mais c'est à R. Rolland que nous emprunterons pour illustrer ce billet : "La fatalité est l'excuse de ceux qui sont sans volonté !"

 De récents sondages, les uns après les autres, donnent à penser que pour 2017 les dés sont jetés et une certaine fatalité conduit à se résigner à un casting restreint entre une candidate de l'extrême et un adversaire "convenu" extrait d'un libéralisme revanchard !

Désolé, mais nous ne pouvons nous résoudre à un tel scénario, même si l'analyse de la situation du pays incline à une telle résignation. En effet, si l'on segmente notre corps électoral, on relève que les retraités, souvent mieux lotis que les jeunes, les fonctionnaires, et les salariés des grosses entreprises, représentent la France qui vote. Cette France qui est (encore) dans le cocon douillet, pour ne pas parler avec le nouvel anglicisme à la mode, cette France des "insiders".

Il existe pourtant une autre voie pour faire entendre de nouvelles voix. Ici ou là, nous voyons émerger des lanceurs d'alerte républicains qui portent des messages et plaident pour un sursaut citoyen en essayant de capter l'attention de tous ceux et celles qui ne votent plus ou expriment des votes protestataires.

Nous voulons croire qu'il reste assez de temps pour un vrai sursaut démocratique, de nature à rendre le citoyen acteur de son destin en faisant passer un message simple. Si l'on veut s'extraire d'un schéma convenu et rompre les chaînes d'un paysage politique sclérosé, il nous faut prendre les choses dans le bon ordre.

En premier lieu, il faut tirer le verrou qui bloque notre fonctionnement démocratique en utilisant notre bulletin de vote en faveur d'un candidat(e) issu du terreau citoyen, libre de toute attache partisane, dont la tâche première sera d’entraîner dans son sillage, des hommes et des femmes nouveaux pour constituer la nouvelle Assemblée nationale.

Une représentation nationale en capacité de voter les réformes indispensables, sans soucis électoraliste ou partisan, car sachant que le mandat politique porté n'est qu'un temps de vie limité dédié au collectif. Un candidat "incolore" porteur de principes simples et qui aura éradiqué de son propos des lieux communs et un catalogue de propositions inaudibles par beaucoup.

Comment en effet ne pas se référer ici au chiffre magique de Muller, le "7" évoqué par une de nos interlocutrices avec raison ? La capacité d'un humain normal lui permet d'intégrer en même temps, un maximum de 7 grands messages. Il faut donc renoncer aux programmes surchargés qui veulent parler de tout pour "in fine" ne parler à personne. Si l'on veut ramener le citoyen vers les urnes il faut mettre un terme à la musique assourdissante des marchands du temple, pour proposer d'écrire une nouvelle partition.

Une partition composée à l'aune de réalités incontestables, consistant notamment à dire que nous n'avons plus un modèle social, mais un simple cadre désormais trop étroit qui sacrifie notre jeunesse que nous n'avons plus une démocratie représentative, mais un simulacre kidnappé au profit d'un petit nombre, que l'Europe rêvée n'est plus qu'un lambeau tâché, enfin que la conscience de la terre est perdue de vue, pour avoir servi de cheval de Troie a de minables ambitions politiciennes.
Il reste 12 mois pour que les bonnes volontés s'unissent et pour mettre bon ordre dans la cacophonie des initiatives. Il nous appartient donc de hiérarchiser les priorités, le vote lucide et régénérateur d'abord.

Alain disait : "La liberté ne va pas sans l'ordre, mais l'ordre ne vaut rien sans la liberté".

Richard Hasselmann

mercredi 16 mars 2016

Choisir son camp

Dans le cadre de la construction de son socle , LIBR'ACTEURS livre ici un autre axe de réflexion.


          Le mal être croissant de nos sociétés occidentales et matérialistes nous invite à explorer quelle dynamique nous permettrait de transcender notre état actuel.
Après avoir vécu les schémas rigides et dogmatiques des collectivismes/centralismes soviétiques ou occidentaux, nous passons par la « case » libérale, rationaliste et individualiste. Or beaucoup de citoyens sentent confusément que cette logique n’est pas durablement tenable.
Il y manque la dimension humaine, humaniste voire spirituelle, qui pour autant ne saurait faire à elle seule société dans un monde très avancé au plan scientifique et technologique qui requiert une certaine dose d’organisation.
Au plan politique, nous pouvons en déduire que trois conceptions s’affrontent ou s’affronteront :
  • Le modèle normatif et rigide, faussement protecteur, inefficace et inégalitaire, attentatoire aux libertés, promu par la gauche de la gauche et peut-être aussi par l’extrême droite, prêtes à en découdre tant par frilosité que par agressivité ;
  • Le modèle libéral, rationaliste et individualiste qui prévaut dans la gauche de gouvernement comme à droite en partant du principe qu’il est toujours possible de courir plus vite… et qui face à sa mise en cause croissante pourrait développer violences et agressivité pour sa survie ;
  • Le modèle qui n’a pas encore de nom, porté par des divers mouvements réellement indépendants, et qui n’existe à l’heure actuelle que sous forme de signaux plutôt faibles dans le paysage.
Si nous restons dans une logique matérialiste et rationaliste, modèle libéral et modèle collectiviste s’affrontent pour notre malheur. Sinon, nous devons sortir par le haut grâce à ce nouveau modèle qui reste à « décrire ».
Dit en d’autres termes nous devons inventer un vivre ensemble nouveau, moins matérialiste et plus humain, un nouveau « collectif » (cherchons le mot approprié) qui fait la part belle à l’individu et au lien social, qui développe un concept novateur, celui de « nouvelle solidarité-nouvelle responsabilité », restaurant ainsi la pertinence et la crédibilité de notre nouveau modèle social.
En contre-pied du politiquement correct, il s’agit de préserver le niveau des prélèvements obligatoires tout en revoyant leur usage, en particulier le « management » des acteurs publics (dont le rapprochement des statuts privé-public) et l’ensemble des aides sociales.
La France est mal en point. Pourtant les questions soulevées concernent toute l’Europe (menacée d’implosion) et même au-delà.
Si j’avais à formuler trois propositions elles seraient les suivantes :
  1. Faire le procès du « tout matérialiste » et imaginer/décrire un modèle « organisé » où la dimension humaine (voire spirituelle) et la solidarité vont de pair avec les responsabilités, la dignité et les régulations. Un modèle aux bénéfices suffisamment concrets pour que le plus grand nombre puisse s’y identifier.
  2. Consécutivement, mettre la question de l’emploi dans les priorités en combinant la réduction du temps de travail (le débat est indispensable sur cette question sensible et controversée), le rôle essentiel du « tiers secteur », l’écolonomie, le revenu de base et la lutte contre les inégalités (dont la fiscalité).
  3. Prendre attache avec nos « homologues » Européens car il faudra bien finir par changer cette Europe de plus en plus critiquée.
En finir avec l’illusion d’une croissance qui ne reviendra pas, avec une logique purement matérialiste, en prendre même le contre-pied, pour repenser solidarité et responsabilité finira, tôt ou tard et après de probables soubresauts, par offrir enfin de nouvelles pistes d’espérance. Il faut donc choisir clairement son camp.

J.L. VIRAT



dimanche 13 mars 2016

PLUS DE LIBERTE POUR PLUS DE JUSTICE

LIBR'ACTEURS entre dans une phase active pour pouvoir peser démocratiquement.
Nos adhérents, sympathisants et lecteurs attentifs trouveront ici une tribune signée, par l'un des nôtres,  qui donne les axes et la tonalité de notre démarche.





Et si les citoyens avaient aussi leur programme politique à défendre en 2017, le débat politique ne pourrait en être qu’enrichi. La complexité des sujets dans un monde de moins en moins prévisible pourrait rebuter a priori tout exercice prospectif individuel. Au contraire, c’est dans ces périodes où la réflexion participative est la plus précieuse. Voici ce qui nous semble être les enjeux essentiels pour la campagne de 2017.

L’émergence d’un nouveau monde

Notre pays a connu ces trente dernières années une évolution radicale de son environnement technologique, écologique et international. La révolution numérique transforme notre façon de vivre, notre façon de travailler mais aussi l’exercice du pouvoir. Le nouveau monde qui émerge est un monde en réseau où le pouvoir ne s’exerce plus verticalement, à partir d’une hiérarchie, mais horizontalement, au cœur d’un réseau. Cette évolution touche toutes les organisations de la société : Etat, entreprise, associations, famille. La détérioration de notre planète a atteint un niveau sans précédent, qui aura des conséquences dramatiques sur notre humanité si on ne réagit pas maintenant et à grande échelle. Le projet européen, de plus en plus flou pour les citoyens, et les nouveaux risques internationaux, qui menacent directement notre sécurité, sont des enjeux stratégiques qui vont perdurer au cours des prochaines années.
A ces défis s’ajoute le défi démographique: la France aura une population de plus de 70 millions d’habitants en 2050, et la part des plus de 60 ans représentera un tiers contre un cinquième de la population au début des années 2000. C’est dès maintenant que nous devons préparer notre société et notre système de protection sociale à cette nouvelle donne. Sur cet aspect aussi, nous n’avons pas anticipé et préparé l’avenir.

Face à l’émergence de ce nouveau monde, les pouvoirs publics ne sont pas restés inertes mais force est de constater que les réponses n’ont pas été à la hauteur des enjeux. Le plus souvent conçue en réaction à des crises financières ou sociales, la politique de ces dernières années en France n’a visé qu’à faire survivre des modèles surannés d’organisations économiques et sociales. Nous n’avons pas construit l’avenir mais colmaté le passé. Nous n’avons pas préparé la France aux défis du nouveau monde.

La France paie au prix fort son impréparation à ce nouveau monde

Nous payons au prix fort l’absence de réformes structurelles ces dernières décennies. La crise de confiance touche toutes les composantes de la société et la rupture entre les gouvernants et les citoyens est à son comble. Malgré ses atouts exceptionnels, La France n’a plus confiance en elle. La crise de notre jeunesse illustre ce malaise profond dans notre société. Dans la génération des 18 à 30 ans, deux millions de personnes ne sont ni en formation, ni à l’école ni au travail. Cette génération est la plus touchée par le chômage et la précarité. Non seulement notre pays ne sait plus garantir un avenir prometteur à sa jeunesse mais il leur laisse un fardeau financier colossal avec plus de 2000 milliards de dettes publiques, dont 150 milliards d’euros de dettes sociales, moralement scandaleuses. La crise de confiance de la jeunesse de France est la marque de fabrique des politiques menées depuis 30 ans.

Pour être gagnant et largement partagé par nos concitoyens, un projet global de réforme en France doit s’articuler autour de deux valeurs fondamentales: la liberté et la justice. La liberté est au service de la justice mais il n’y a pas de justice sans liberté. C’est en créant des espaces de libertés plus étendus pour tous les citoyens que nous construirons une France plus juste. Il faut libérer les énergies créatrices de notre pays. Quelle que soit sa profession - artisan, commerçant, agriculteur, médecin, artiste, entrepreneur, ouvrier; quel que soit son statut - salarié, professionnel libéral, étudiant, retraité, chômeur en recherche d’emplois, mère de famille, membre d’une association -, notre idéal républicain fondé sur cette idée de liberté pour une France plus juste doit retrouver un sens et redevenir réalité. Ce n’est pas la liberté au bénéfice des plus forts mais la liberté au service de tous. Cette autonomie n’est pas un repli sur soi mais « un respect pour l’humanité » comme le disait Rousseau. Alors que la société industrielle avait quelque peu brisé cet élan humaniste et cette école de l’émancipation, la troisième révolution industrielle doit nous permettre de relancer cette vision humaniste et autonome.
Cette France libre et juste est la France d’Alexis de Tocqueville, dont l’idéal démocratique est garant d’égalité et de mobilité sociale; c’est la France de Jules Ferry avec la double quête de l’autorité de l’Etat et de l’autonomie de l’individu; c’est aussi la France de Charles Péguy et de sa cité harmonieuse qui protège l’individu de toute forme d’asservissement du singulier au collectif.

Quatre chantiers prioritaires pour réformer la France

L’Etat français est à repenser dans son organisation et son fonctionnement, à l’intérieur de notre territoire comme à l’étranger. Plus décentralisé, plus agile, plus connecté et plus mobile, l’Etat est à recentrer prioritairement sur ses fonctions régaliennes et ses rôles de stratège et de régulateur pour préserver l’intérêt général. Plutôt que de prôner plus ou moins d’Etat, c’est un Etat restructuré et adapté au nouveau monde qu’il nous faut. La vie politique est à régénérer en rapprochant la sphère politique de la société civile, grâce à des mandats politiques à renouvellement limité et un recrutement élargi des gouvernants au sein de la société civile. La politique ne doit pas être une profession ouverte uniquement à un clan mais une fonction accessible à tous les citoyens capables et désireux de l’exercer.

Notre système de protection sociale doit évoluer vers un système universel et individualisé plus juste et plus efficace. Notre Etat providence, créé dans un monde qui n’existe plus, est à adapter au nouveau monde en donnant à chaque citoyen la capacité de gérer ses risques sociaux avec autonomie et en adéquation avec sa situation personnelle. La sécurité sociale restera un pilier solidaire majeur de notre protection sociale et un socle de démocratie sociale dans le nouveau système. La démocratisation des savoirs doit renforcer nos systèmes de santé et d’éducation nationale, dans lesquels la recherche de « plus de liberté pour plus de justice » s’exprime pleinement. La sécurité en matière sociale s’obtiendra si nos systèmes sont capables de donner plus d’autonomie aux citoyens, une liberté de choix renforcée et une gestion plus décentralisée. Il ne s’agit plus seulement de réparer, de gérer les accidents sociaux mais de les prévenir, de les anticiper et ce tout au long de la vie des personnes.

Nos sociétés post-industrielles resteront prospères uniquement si nous créons un écosystème propice à l’innovation et si nous valorisons davantage le travail, la culture et le risque entrepreneurial. Nos concitoyens sont parmi les plus créatifs au monde, comme le montrent nos startups innovantes qui vont trop souvent se créer à l’étranger. Nous devons réformer notre marché du travail, pour le rendre plus flexible sans précariser, notre formation professionnelle pour l’intégrer dans le parcours de chacun, notre politique fiscale pour favoriser l’investissement et la création d’emploi. Il faut sortir de 30 ans de traitement social du chômage par une approche globale visant à développer les capacités de chacun en adéquation avec les métiers d’avenir. Nous vaincrons le chômage si nous rendons possible une vraie liberté de choix de son activité professionnelle et non un choix contraint, si nous sortons de cette funeste soi-disant préférence française pour le chômage que pour le travail.

Le défi écologique est de plus en plus pressant. Il faut réduire le contenu en carbone de la croissance et se montrer capable de se projeter dans le futur dès maintenant par des investissements ambitieux dans des infrastructures favorables à l’environnement et les énergies renouvelables. Cette transition écologique ne se gagnera qu’à l’échelle internationale mais la France, patrie des droits de l’homme, doit faire partie des leaders en la matière. Nous ne concevons pas de préserver notre planète avec une approche malthusienne, qui se traduirait par une régression de la qualité de vie et des libertés pour les prochaines générations. On peut faire de l’écologie une opportunité économique grâce aux innovations technologiques et un progrès social grâce à un environnement de vie de meilleure qualité pour tous.

Avec un projet centré sur la liberté et la justice, un grand plan Handicap afin de donner une place de premier choix à l’insertion et à l’épanouissement des personnes souffrant de handicap dans notre pays vient naturellement compléter ces quatre chantiers politiques. Alors que près de 2,5 millions de Français sont atteints d’un handicap reconnu administrativement et des millions d’autres sont affectés, notre pays doit faire beaucoup plus pour leur qualité de vie et celle de leur entourage. A la souffrance des familles dont un des membres est atteint d’un handicap lourd, notre pays n’offre souvent pas de solutions de placements dans un établissement spécialisé et oblige ces familles à aller en trouver une à l’étranger. Cela n’est pas acceptable et doit changer.
« Plus de liberté pour plus de justice » est un objectif que nous devons rendre réalité pour l’ensemble de nos concitoyens, sans exception !



Frédéric BIZARD

mardi 26 janvier 2016

Le paradigme des singes

LIBR'ACTEURS suit avec attention les gesticulations, des gouvernants, et les vociférations du personnel politique de tous bords pour essayer de se démarquer.
Au rang des formules a la mode, au même titre que la SOCIÉTÉ CIVILE, il y a  :PARADIGME.
"Changeons de paradigme ici, le paradigme est le bon par là..."

Outre que la majeure partie des "parleurs" ne savent pas le sens exact du mot, il nous permet de vous proposer ce qui suit à rapprocher du livre de Pascal PICQ "L'homme est-il un grand singe politique?" (ed O JACOB).
A vos commentaires, et à méditer pour notre action a venir.
R HASSELMANN

Un paradigme est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie (matrice disciplinaire, modèle théorique ou courant de pensée). C'est une forme de rail de la pensée qui, le cas échéant, peut aussi faire obstacle à l’introduction de nouvelles solutions mieux adaptées. Cette notion est rattachée à celle d'idéologie, au sens de la science des idées, des représentations.
Le paradigme au sens collectif est un système de représentations largement accepté dans un domaine particulier. Les paradigmes tendent à différer selon les groupes sociaux et à changer dans le temps en fonction de l'évolution des connaissances
Un groupe de scientifiques plaça cinq singes dans une pièce au milieu de laquelle se trouvait un escabeau permettant d’accéder à des bananes.
A chaque fois qu’un des singes essayait de grimper à l’escabeau, une douche glacée aspergeait automatiquement les autres.

Au bout d’un certain temps, à chaque fois qu’un des singes essayait de monter sur l’escabeau, les autres le frappaient par crainte de prendre une douche glacée. Bien entendu, au bout de quelques temps, aucun des singes ne se risqua à grimper sur l’escabeau malgré la tentation.

Les chercheurs décidèrent alors de remplacer les singes.
Pour commencer, un seul singe de la communauté fût remplacé par un nouveau.
La première des choses que fît le nouveau fut d’essayer de monter sur l’escabeau.
Aussitôt, les autres le frappèrent.

Quelques coups plus tard, le nouveau membre de la communauté avait appris à ne plus grimper
sur l’escabeau sans même connaître la raison de cette interdiction.

Un deuxième singe fut remplacé et subit le même sort que le premier.
Ce dernier se joignit aux autres pour le battre dès qu’il tentait de grimper sur l’escabeau.
Le singe arrivé juste avant lui participe à la punition… avec enthousiasme, parce qu’il fait désormais partie de « l’équipe ».

Un troisième singe fut échangé et le processus se répéta. Le quatrième et le cinquième furent changés tour à tour.
Tous subirent le même sort dès qu’il tentèrent de grimper sur l’escabeau.
Le groupe de cinq singes, bien que n’ayant jamais reçu de douche froide, continua à frapper tout nouvel arrivant qui tentait de monter sur l’escabeau.

À ce stade, les singes qui agressent n’ont aucune idée de pourquoi ils n’ont pas le droit de grimper l’échelle.
Pas plus qu’ils ne savent pourquoi ils participent à l’agression du dernier arrivé.
Au final, après avoir remplacé tous les singes d’origine, aucun singe présent dans la cage n’a été arrosé d’eau froide.
Cependant, aucun ne tentera de grimper l’échelle. Pourquoi ? Parce que dans leur esprit… c’est comme ça, et ce depuis toujours.
S’il était possible de parler avec ces singes et de leur demander pourquoi ils frappent ceux qui tentent de monter sur l’escabeau, je parie que leur réponse serait la suivante : Je ne sais pas, mais ici c’est comme ça.”
Ce comportement ne vous semble-t-il pas familier ?…
Ah ! les traditions, les habitudes…
D’autres que vous se demandent peut-être pourquoi nous continuons à agir comme nous le faisons quand il existe des alternatives.
Et c’est ainsi que fonctionne le monde politique, économique, religieux, des riches et des pauvres……etc.
Ce paradigme du singe tente d’expliquer par la parabole comment des situations ubuesques peuvent rester bloquées indéfiniment jusqu’à ce qu’un esprit révolutionnaire ne remette en question l’ordre établi.
C’est pour ça que, de temps en temps, il faut changer tous les singes EN MÊME TEMPS ! et ça devient URGENT….!!!
A méditer…. A méditer…. A méditer….

jeudi 7 janvier 2016

SOCIETE CIVILE


                  Lors de la création de PROVIDENTIEL, devenu LIBR’ACTEURS nous avions choisi, de rendre le citoyen acteur de son destin, et traduit cette grande ambition dans notre charte.
Cela passe dans notre esprit, par une refondation radicale de notre gouvernance démocratique, par la fin du cumul des mandats et de ce jeu politique biseauté, par de petits arrangements entre amis. Certains nous ont taxé de vouloir faire porter le chapeau à des élus respectables, sur le thème du TOUS POURRIS.
De fait la réalité dépasse la fiction et chaque jour apporte de l’eau à notre moulin. Des voix se font entendre, de plus en plus nombreuses, pour dénoncer une situation intolérable. Nous ne reprendrons pas ici la liste des commentaires et billets, qui dénoncent, les statistiques truquées, les reniements de promesses, les alliances contre nature, ou les petits accommodements pour flatter une clientèle électorale.
Il est désormais impératif de sortir du carcan dans lequel les appareils politiques essayent de nous enfermer pour garder la main, les mandats…et les finances publiques attachées ! Il faut sauter le pas et être plus ambitieux. Il est de plus en plus urgent de voir la société civile, la vraie, prendre en main sa destinée, en forgeant des instruments d’un modèle nouveau, que nous avons appelé le parti « sui generis ».

Le jeu politique étriqué n’est plus de mise, ce que CAMUS appelait « le médiocre pouvoir » se révèle au grand jour. Les intérêts locaux et nationaux ont guidé les postures, largement aidés par les lobbies qui de fait pilotent le quotidien en lieu et place des élus. L’intérêt supérieur, celui de l’humanité, celui de la « CONSCIENCE DE LA TERRE » a été relégué au rang de l’incantatoire.
C’est dans l’action qu’il faut être. Une action pédagogique et comportementale portée par le citoyen acteur de son destin, consommateur de biens et services vertueux, protecteur d’entreprises de proximité, initiateur de réponse innovantes dans l’utilisation du denier public.

C’est l’ambition de LIBR’ACTEURS, en toute liberté ou au sein des structures collectives (associations ou mouvements) que nous animerons ou aux quelles nous collaborerons.
Nous avons travaillé depuis longtemps sur les typologies de comportement des citoyens, en partant de l’histoire de la démocratie athénienne, et en passant par
ROUSSEAU, MONTESQUIEU, DESCARTE, CONDORCET, et plus près de nous R BOUDON, E MORIN, ou M CROZIER.

Dans ce cadre c’est TOCQUEVILLE qui nous a fourni le fil conducteur en affirmant qu’une démocratie riche et féconde n’est possible qu’à partir d’une vie associative dense, lieu privilégié de l’engagement du plus grand nombre dans la vie publique.

C’est un constat que nous partageons par expérience, et par l’animation du réseau associatif depuis les années 60. L’abstention, le vote blanc ou protestataire, sont autant de révélateurs de l’évitement de nombreux citoyens qui répugnent à mettre en perspective dynamique et constructive, leur expérience alors même que « l’administration de la cité » (la vraie politique), les inquiète et ne répond pas à leurs attentes.
C’est cet éclairage que nous allons porter, pour montrer qu’une collectivité peut être harmonieuse, si elle n’est pas uniquement l’addition d’intérêts et de croyances figées, mais les synergies et résultantes qui en découlent.
Le citoyen est concerné par tous les sujets même ceux ou il se dit incompétent, dans une forme de pudeur qui arrange bien le « POLITIQUE », monde à part, avec ses codes ou le citoyen n’a rien à faire.
Nous croyons qu’il est temps de briser ce que j’appelle le postulat du politique (hypostase), qui conduit un Président de la République à dire sans rire que la politique est un vrai métier et que les experts de la société civile n’ont rien à y voir.
Nous reviendrons sur ce qu’est la Société Civile utilisée à toutes les sauces dans un autre billet.

Nous allons donc nous attacher à élargir le casting pour 2017, en utilisant les 18 mois qui nous restent, en tamisant le tissu associatif et le paysage citoyen, pour y repérer « les pépites humaines », qui répondraient au profil que nous allons établir.

Nous allons nous ériger en véritable « chasseur de tête », pour sélectionner quelques hommes et femmes que nous proposerons aux donneurs d’ordre que sont les citoyens. Les nouvelles techniques d’information et de communication (NTIC) et l’appui de raisons sociales avides de responsabilité sociale (RSE), devraient nous permettre l’organisation matérielle d’une convention citoyenne qui dégagera le meilleur CITOYEN CANDIDAT pour 2017.

Cette démarche ne fait pas obstacle à l’observation attentive des autres initiatives, à la participation éventuelle aux primaires des politiques en place, et surtout à l’admission dans notre liste d’un citoyen jouissant déjà d’une notoriété politique affirmée.
Cette même systémique est applicable à l’échelle de chaque circonscription législative, pour proposer au suffrage le citoyen, libre des fourches caudines des partis, qui siégera à l’Assemblée Nationale pour voter les réformes indispensables, mises en œuvre par un gouvernement resserré composé  de vrais experts, en charge d’un Ministère et aptes à ne pas tomber dans les rets des lobbies et de la haute fonction publique.

 R HASSELMANN.

mercredi 30 décembre 2015

Libéralisme et socialisme: pourquoi Macron et Fekl ont tous les deux raison!

LIBR'ACTEURS compte en ses rangs des expertises, dans les différents domaines qu'il importe de visiter.
Vous trouverez ici une analyse qui mérite attention et débats.

Deux membres du gouvernement viennent d'exprimer leurs divergences idéologiques profondes. Pour Emmanuel Macron, il «  assume d'être libéral et rappelle qu’historiquement le libéralisme était une valeur de gauche ». Pour Matthias Fekl, secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur, « non seulement le libéralisme n'est pas de gauche mais il est même incompatible avec une certaine conception de l'intérêt général ». Sensé défendre la même politique, comment peut-on expliquer une vision opposée des valeurs de gauche ? D'apparence anecdotique, cette opposition révèle une fracture idéologique au sein de la gauche française qui l’empêche de réformer le pays.

Des divergences fondamentales entre socialisme et libéralisme

Alors que le libéralisme a un écho de plus en plus favorable auprès de l'opinion publique à en croire les sondages, il reste un repoussoir pour une partie importante de l'échiquier politique français. Que contient-il précisément? Si chacune des trois pensées politiques dominantes (socialisme, conservatisme et libéralisme) acceptent l'idée qu'un ordre sous-tende la société, l'origine de cet ordre diffère radicalement entre elles. Alors que l'ordre des socialistes est rationnel, celui des conservateurs est organique, celui des libéraux est spontané et s'appuie sur le principe de la coordination des actions individuelles. Les opposants au libéralisme dénient cet aspect essentiel qu'est la nécessité d'une coordination décentralisée  entre les actions individuelles. Ce n'est ni l'anarchie, ni le chacun pour soi. Les deux autres piliers du libéralisme sont le respect des droits individuels, dont les droits de propriété, et l'attachement à l'état de droit. Le philosophe anglais, John Locke (XVIIème siècle) a le premier défini ce triptyque libéral en considérant qu'un homme est libre si sa vie, sa liberté et sa sécurité sont garanties.

La pensée socialiste est incompatible avec ces points fondamentaux. Le socialisme n'accepte pas la propriété privée et la possibilité pour un individu d'agir de façon autonome. La sphère d'autonomie individuelle ne peut être issue que d'une délégation accordée par la société. Les socialistes estiment que les individus ont des droits que seule la société leur accorde, c'est elle qui les distribue. Ils rejoignent sur ce point les philosophes grecs qui considéraient que les droits ne puissent naître que de la cité. Pourtant, si le rôle de la société est de faire reconnaître ces droits, ces droits individuels pre-existaient. Quant à l'ordre rationnel, les socialistes s'appuient sur l'idée platonicienne d'une société parfaite, bien organisée. C'est l'idée utopiste de la recherche de l'idéal et de la pureté pour la société du futur. Les socialistes sont des architectes qui détiennent les plans de la Cité. En France, cela a donné le scientisme et l'industrialisme saint-simonien, fondements du socialisme élitiste dans lequel une minorité éclairée guide, décide et agit à la place du bon peuple. C'est exactement l'inverse de l'ordre spontané, qui prend les hommes tels qu'ils sont et non pas tels qu'on voudrait qu'ils fussent.

Des valeurs humanistes du libéralisme récupérées par les socialistes

C'est probablement Adam Smith, dans sa théorie de sentiments moraux qui a le premier exprimé les valeurs humanistes de la pensée libérale. Il évoque le sentiment d'empathie à la base de l'échange, lui-même moteur de l'économie. Une société étatiste et collectiviste ne sert en réalité pas l'intérêt commun mais davantage des intérêts catégoriels. Le bien commun se retrouve dans l'échange, qui oblige à se mettre à la place de l'autre, mais pas seulement dans l'ordre marchand. L’État n'a pas le monopole de la solidarité et des services d'entraide. La solidarité décentralisée au sein des associations, des clubs, des lieux de culte a largement démontré son efficacité sociale et la valorisation individuelle qu'elle représente. La famille ne serait-elle pas le meilleur exemple de cette formidable capacité d'entraide spontanée de l'individu? Les socialistes déniant toute capacité de l'individu de redistribuer spontanément, ils ont la tentation de minimiser cette valeur familiale. Pour eux, la solidarité publique doit primer sur toutes les autres. Cette vision étatique quasi exclusive de la solidarité conduit pourtant à l'assistance et à l'abaissement de la condition humaine.
Quand la droite et la gauche s'évertuent depuis 30 ans à ne trouver comme remède à la montée de la précarité sociale que l'augmentation des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires, la multiplication des lois et l'incantation de l'Etat providence, c'est une négation de ce que reconnaît le libéralisme dans l'homme. Associer la redistribution spontanée à celle de l'Etat, s'appuyer sur le développement de soi et les capacités individuelles sont des recettes libérales que la gauche socialiste ne peut pas considérer. C'est pourtant un moyen indispensable pour garantir la dignité de l'homme, y compris pour les plus défavorisés.

On ne s'étendra pas sur la vacuité de la dichotomie gauche-droite dans la France du XXIème siècle quand on voit le programme (national) socialiste proposer par l’extrême droite, le conservatisme des communistes et consorts, sans parler de la proposition de déchéance de nationalité d'un Président de gauche. Ces concepts ne sont plus que de la tactique politique pour conquérir le pouvoir, simuler le changement par des politiques dénués de toute conviction. En revanche, il existe un libéralisme de gauche dans les pays où la dissociation gauche-droite est encore signifiante comme dans les pays anglo-saxons. C'est le libéralisme social d'un John Rawls (dans sa théorie de la justice) qui fait du principe de liberté (égale pour tous) un principe supérieur à tous les autres pour réduire des inégalités, qui ne se justifient que si elles sont à l'avantage de chacun. C'est celui d'un Amartya Sen qui fait de la liberté positive, celle qui rend l'individu capable de développer au mieux ses capacités (notion de « capabilités »), le principal levier du progrès social. C'est celui d'un Tony Atkinson ou d'un Martin O'Neil qui voit dans la propriété privée, via une démocratie de propriétaires, non seulement le moyen de lutter contre la pauvreté mais celui du développement de soi de l'être humain pour le rendre capable de jouer pleinement son rôle de citoyen et de renforcer les vertus démocratiques (citoyenneté active).

Matthias Fekl, en pur produit du socialisme français dominant qui a peu évolué depuis le XIXème siècle, a raison de penser que le libéralisme est incompatible avec le socialisme. Emmanuel Macron, qui n'est pas socialiste, a aussi raison d'affirmer que le libéralisme peut être de gauche mais il représente une gauche ultra minoritaire en France. C’est pourtant cette gauche qui a réformé la plupart des pays développés ces vingt dernières années !

Frédéric BIZARD
Economiste
Sciences Po Paris

mardi 22 décembre 2015

COP 21, et après……… ?





 Nous avons assisté au Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) à la présentation de la Déclaration Universelle des Droits de l’Humanité (DUDH), avec les constats, les principes, les droits et les devoirs de chacun et de tous.

A la suite nous avons suivi et participé aux travaux de la COP21, au travers des colloques, des contributions, et surtout des échanges, au sein du milieu associatif notamment. 

Le rideau est tombé sur la COP21, qui a eu le mérite d’exister, et de permettre des photos qui entreront dans l’histoire, par le nombre des États représentés et la puissance de certains discours.

Cela est bel et bon mais il va falloir désormais veiller à ne pas laisser le soufflet retomber, car certains flous artistiques me laissent dubitatif. Il en va ainsi du voile pudique jeté sur les causes du réchauffement. J’invite les curieux à lire les 29 articles constitutifs de l’accord, à aucun moment ne sont pointés, l’agriculture intensive ou l’élevage industriel, pas plus que les transports aérien ou maritime, et encore moins les énergies fossiles.

Ce catalogue truffé de symboles et d’intentions louables, recèle trop d’imprécisions pour signer un chèque en blanc à cette connivence planétaire.

Nous travaillons depuis des années sur la CONSCIENCE DE LA TERRE et nous aurions aimé voir lister les vraies énergies renouvelables, et dans le prolongement de la DUDH, développer la notion de « bien commun ».

Il reste que certaines contributions, certaines déclarations, ont fait émerger des évidences jusque-là évitées.
Il en est ainsi de l’ATMOSPHERE, cette alchimie précieuse qui porte le CO2. C’est un bien commun, comme l’eau, l’air, la terre ou le soleil, et peut être le tout premier d’entre eux. Dès lors, toute atteinte à cette atmosphère doit être puissamment identifiée et sanctionnée.

Cet éclairage n’est pas neutre, car il interroge à la fois la question d’un prix du carbone, la gestion des énergies fossiles (en réserves ou dans des déchets) et la lucidité qu’il va falloir déployer, dans notre transition énergétique, pour arriver à un mix compatible avec les disparités géopolitiques.

S’agissant du prix du carbone, il ne faut pas rêver, la mesure par les produits, ou la gestion de quotas, laisse trop de place à l’imprécision pour l’un à la fraude pour l’autre. Nous penchons dès lors pour une taxation dissuasive, quitte à l’atténuer par des mesures redistributives.

Pour ce qui est des énergies fossiles, nous avons entendu des observations frappées au coin du bon sens, du style : « compte tenu des réserves disponibles et à exploiter (charbon/pétrole-gaz/terres rares), l’arrêt ou la diminution drastique générerait des désordres économiques et monétaires dangereux tant l’importance des emplois et investissements liés sont nombreux.

Nous n’entendons pas ici épuiser le sujet, mais nous sommes persuadés d’une chose c’est que la facilité ne doit pas nous conduire à des solutions à court terme, là où c’est des modifications lourdes et structurelles qui sont indispensables, nous pensons en particulier à l’aménagement du territoire, au niveau de la dynamique des territoires pour rapprocher l’emploi, du logement, la production de la consommation, l’utilisation des terres avec lucidité, pour ne pas sacrifier des terres riches et fécondes, là ou des friches méritent d’être recyclées en priorité.

Oui l’innovation énergétique est une ardente obligation, et aucune piste ne peut être négligée, mais dans le même temps, il serait mal venu de supprimer le principe de précaution, dernière lubie d’un ancien Président de la République !

A suivre avec LIBR’ACTEURS et dans l’instant bonnes fêtes et bonne année !
R HASSELMANN