dimanche 19 février 2017

Société Civile



Aux côtés de la "nov-langue" branchée surnagent des concepts beaucoup plus anciens servis à toutes les sauces, mal assimilés ou compris. 
L'actualité électorale, les doutes et défiances en tous genres donnent de plus en plus d'exposition et d'attente à un objet social mal identifié : la société civile.

Au même titre que rares sont ceux qui ont "déjeuné avec une personne morale", rares sont également ceux qui cernent bien la société civile !
Quelques petits micros-trottoirs sont édifiants. On apprend que c'est tous ceux qui ne sont pas militaires, ou mieux, tous ceux qui ne sont pas dans une fonction publique. Convenons que c'est ennuyeux pour certains candidats qui se gargarisent de société civile avec un socle électoral bâti sur les fonctionnaires.
Sans remonter à Aristote qui parlait de société citoyenne, ou à Platon qui distinguait démocratie et hollocratie, gouvernement de la populace, il semble que ce soit J. Locke qui est le promoteur de cette société civile que l'on convoque désormais pour reprendre en main les affaires du pays.
À 2 mois du scrutin présidentiel, il parait utile de savoir ce que recouvre les mots et à qui l'on s'adresse, même si certains candidats estiment inutile d'expliquer à cette foule où l'on va la mener. Le même propose de faire signer aux impétrants députés qui "marchent" avec lui, un contrat moral avec la nation, ignorant sans doute que tout mandat impératif est nul.
Il reste que cette société civile mérite attention. Elle est un ensemble actif d'individus qui partagent des valeurs, et qui entendent avoir une totale liberté d'action et d'association. Cette société entend bien désormais reprendre en direct les questions essentielles, en prenant ses distances avec la sphère État, tout en respectant les grandes valeurs de justice sociale, de tolérance et de solidarité, encadrées par des règles de droit simples et fortes.
Au moment où l'on regrette le trop d'État, au moment où l'on montre du doigt le marché anonyme et tentaculaire, c'est à juste titre que la société civile doit reprendre en main les affaires, avec un manager qui la respectera, car il l'aura parfaitement identifiée. La société civile entre l'État et le marché peut fournir ce citoyen, ces citoyens qui, sortis de la sphère intime de la famille, vont consacrer un temps de vie au collectif en sachant qu'ils n'en feront pas métier.
C'est cette société civile, groupe non homogène, mais composé de citoyens concernés, qui doit reprendre par un vote libre les pouvoirs exorbitants que se sont octroyés avec le temps et l'habitude les partis politiques, une certaine presse et last but not least, certains fonctionnaires qui foulent au pied le devoir de réserve et la déontologie de la fonction publique, pour véhiculer des idéologies partisanes.
C'est à ce prix que l'on pourra constituer une Assemblée nationale régénérée qui donnera au pays de nouvelles règles pour un vrai fonctionnement démocratique. Cela ne parait pas prioritaire et pourtant tout passe par là, mère de toutes les réformes, verrou à tirer.
Richard Hasselmann

dimanche 5 février 2017

La forme et le fonds !



Il ne s’agit pas ici d’un plaidoyer politique partisan, mais d’une simple contribution dans le droit fil de notre volonté de rendre le citoyen acteur de son destin en lui donnant de bonnes clés de lecture et de compréhension.

Il semble que nous soyons très loin du compte s'agissant du cas FILLON. L'affaire serait négligeable s'il ne s'agissait pas de l'élection à la magistrature suprême à un moment ou la France n'a pas les moyens de se tromper une nouvelle fois de leader.

Face à l'acharnement d'une certaine presse, relayé avec complaisance, le candidat de la droite et du centre fait montre d'une formidable capacité de résistance et d'un sang froid gages d'une force de caractère qui sera utile pour conduire le pays.

Sur la forme convenons que la curée orchestrée mérite réflexion. Il est d'ailleurs permis de se demander à quel moment d'autres périodiques spécialisés dans les photos intimes volées apporteront contribution. Il se peut du reste que ces photothèques, riches de clichés sur d'autres impétrants s'ouvriront en temps utiles. Il reste qu'il est désolant de voir relayé en boucle par des médias sérieux des données que personne ne conteste dans le simple but de grossir les ventes ou l'audience. Sur ce plan l'exhumation par une chaîne publique des confidences de l'épouse du candidat est frappante. En quoi effectivement, il y a 10 ans est-il surprenant que Me FILLON n'ait pas cru devoir claironner à un média britannique, qu'elle était la cheville ouvrière de la réussite de son époux, quand on sait sa pudeur, sa modestie, et sa lucidité qui ont frappés bon nombre de téléspectateurs ?

Que dire aussi , en matière de forme de la mobilisation d'un appareil judiciaire que l'on a connu plus nonchalant dans des espèces autrement plus graves ?

Car sur le fonds de quoi parle-t-on ?

Un homme estime que son meilleur atout pour sa carrière et son ambition est son épouse. Il mobilise les revenus dont il dispose pour que celle-ci se consacre à son conseil, sa représentation locale et surtout l'équilibre familial. Le même homme utilise sa position pour accueillir ses enfants dans des stages rémunérés durant leurs cursus universitaires. Combien de citoyens ayant cette faculté en ont usé et combien l'auraient fait s'ils en avaient l'occasion dès lors qu'il n'y a rien d'illégal ?

Car c'est bien là où le bât blesse, et c'est à tort que l'on parle de fonds publics. Les indemnités et dotations servies aux parlementaires sont assimilables à des salaires, versés pour mener à bien les mandats confiés. Ils en font l'usage qu'ils jugent et rétribuent comme ils croient devoir le faire. Dans le cas précis, il est plaisant de voir ceux qui stigmatisent le caractère non imposable de certaines indemnités, ne pas se réjouir de voir que celles-ci versées en salaires à la famille soit imposables. Par ailleurs si ces indemnités sont assimilées à des fonds publics, il en va de même alors ,des salaires de tous les agents publics qui vont devoir justifier de l'usage qu'ils en font!

Pour ce qui concerne le point ayant trait aux honoraires confortables versés par une revue confidentielle, mais tutélaire, pour des contributions écrites ou verbales, il ne peut s'agir d'abus de bien social. Tout au plus une largesse amicale comme en bénéficient d'autres candidats.

L'important est sans doute ailleurs. Il faut en effet espérer que s'il reste en lice et qu'il triomphe l'homme tirera 2 leçons de cette lamentable séquence.

Il doit s'extraire du carcan partisan, ayant constaté que le politique cumulard de mandats prompt à se rallier est tout aussi prompt à se défiler, si son petit mandat vivrier est menacé.

Il doit accentuer la confiance accordée à la société civile, qui constitue pour lui un socle électoral solide, riche d'expertises, et véritable vivier de régénération de nos institutions. À ce titre toutes les futures investitures aux législatives doivent être révisées. À défaut cette même société civile serait fondée à reprendre la confiance maintenue pour se tourner vers d'autres candidats ayant compris le message.

dimanche 11 décembre 2016

Plus blanc que blanc !



Dans le "brouhaha" ambiant des candidatures qui se bousculent, Les Échos et l'IFOP viennent d'apporter un peu de baume au cœur. Il faut espérer que l'information trouvera... échos !
Je veux parler ici d'une étude et d'un sondage selon lesquels 25 % des Français voteraient "blanc" au premier tour de la présidentielle... si ce type de vote était comptabilisé comme exprimé. Le lecteur comprendra que pour ceux qui entendent rendre le citoyen acteur de son destin, et qui prêchent depuis des années pour mettre un terme au pouvoir exorbitant des partis politiques, il s'agit là d'une très bonne nouvelle.
Comme déjà évoqué dans ces colonnes, nous nous référons à Joel Martine et à Antonio Gramsci, l'un ayant remarquablement disséqué l'effet pervers des partis politiques sur la démocratie, l'autre ayant crié haut et fort qu'il haïssait les "Indifférents".
À l'heure où l'on convoque le comportemental et la sémiologie, il serait peut-être opportun d'interpréter les signes et comportements d'un électorat qui ne veut plus jouer, et qui se réfugie de plus en plus dans l'abstention, le vote blanc voire extrême. À cet égard le sondage IFOP est édifiant, 25 % des sondés utiliseraient le vote blanc au premier tour pour traduire défiance et attente de changement. Mieux, l'étude révèle que ce pourcentage monte à 36 % chez les "Milléniums", cette tranche d'âge concernée par demain, sacrifiée aux baby-boomers, confits dans leur confort et leur égoïsme.
Oui, le citoyen et le jeune en particulier se sent concerné par un monde qui ne le satisfait pas sur de nombreux points, mais il répugne à s'engager, car les structures proposées ne permettent pas le vrai débat, cadenassées qu'elles sont par des codes et carcans d'un autre siècle !
Ainsi, au même titre que nous avons imaginé une annonce d'emploi pour un CDD de 5 ans a pourvoir en 2017, au même titre que nous prônons l'idée de faire passer un véritable entretien d'embauche aux citoyens qui pensent pourvoir prétendre à un mandat aux législatives, nous avons imaginé une Incarnation !
Incarnation lors du premier tour de la présidentielle par un candidat, citoyen ordinaire, instrument de mesure de la défiance et du désir d'autre chose. Ce candidat doit permettre de fixer sur son nom, les adeptes du vote blanc et beaucoup d'autres citoyens qui trouveront là le moyen de se compter. Une telle candidature peut fixer à minima 5 % des suffrages. Affaiblissant d'autant les extrêmes et constituant un vrai levier pour peser au second tour, en exigeant notamment des investitures fléchées pour les législatives, cette candidature peut être garante d'une régénération de notre Assemblée nationale.
Ainsi, la loi électorale du 21/02/2014 qui reconnait le vote blanc, sans le considérer comme "exprimé" sera à la fois respecté, mais contournée pour le bien de notre démocratie, en offrant au suffrage citoyen un "instrument humain de mesure et de ralliement".
Les mouvements citoyens, comme les maires très nombreux en phase avec le terrain, sont acquis, il reste à briser le plafond de verre des médias, de manière à ce que les plateaux Radio/TV s'ouvrent à ceux et celles qui portent cette modeste ambition.
Richard Hasselmann

vendredi 9 décembre 2016

La demande attend l'offre


L'écoute ce mercredi du héraut du "Made in France" ci-devant ministre du Redressement productif est particulièrement instructive. Elle met bien en exergue combien il va être important pour 2017 de débusquer les impostures, pour s'entendre sur le souhaitable et le possible.
L'invité du matin sur une chaîne en continu annonce qu'il faut lancer un plan gigantesque d'investissement dans les grandes infrastructures à l'instar des USA, du Canada, ou du Royaume-Uni. Dans le même temps, le candidat de la primaire des gauches plaide pour un pal européen de relance ambitieuse des salaires et finance tout cela par la dette et un salutaire retour à l'inflation.
À l'heure de toutes les surenchères électoralistes, à l'heure où l'on finit par admettre que l'économie, comme les sondages ne sont pas des sciences exactes, il semble impératif de bien redire les choses et hiérarchiser les vraies priorités.
Redire les choses, c'est bien faire comprendre que la France, avec ses atouts, son charme, sa foi en ses valeurs et son "aura" n'est qu'un point, de plus en plus petit, à l'échelle d'un monde à la démographie galopante, aux appétits multipliés et aux concurrences diverses et variées dont beaucoup sont "junk" pour ne pas dire totalement malhonnêtes.
Il est indispensable, dès lors de bien mobiliser nos forces productives en biens et services pour les rendre concurrentielles et les dédier, par priorité à nos exigences domestiques, sans pour autant être taxés de protectionnisme ou de repli frileux. Cela passe par des coûts de production contenus, allégés du poids de tout ce qui n'est pas productif et indispensable pour la mise sur le marché d'un bien ou d'un service de qualité, à un prix raisonnable pour être concurrentiel.
Hiérarchiser les priorités c'est, à l'aune du pré-requis précédent, bien s'entendre sur la notion de biens communs et de missions régaliennes d'un État moderne pour flécher de la manière la plus efficace le denier public prélevé sur les forces productives. L'actualité nous apporte alors un très bel exemple s'agissant des débats en cours sur le modèle social en général et sur notre système de santé, qui reste un système de soins, en particulier. Le lecteur sait qu'en ce domaine, nous revendiquons une modeste légitimité, et que certains impétrants pour 2017 ont bien voulu nous consulter. Comme bien souvent les restitutions laissent à désirer !
La santé est un bien commun, au même titre que l'eau, l'aire, l'atmosphère et cette bonne vieille terre. Elle est sans doute le lieu privilégié où doit s'exercer la plus grande solidarité, car sans elle, les activités humaines sont amoindries ou impossibles. Elle a des déterminants forts comme l'emploi, le logement, la sécurité ou l'instruction, c'est tout dire.
Dès lors, il faut s'accorder à reconnaître qu'elle ne peut être le lieu d'aucune prédation capitalistique, pour ce qui concerne au moins un socle incontestable de base et des compléments périphériques indispensables. C'est la raison pour laquelle les "usines à gaz" actuelles, où il est question de contrats solidaires et responsables, où l'on ratiocine sur les honoraires et le juste prix de certains actes ou sur le "sexe des anges" des complémentaires sont hors sujet.
La solidarité nationale commande sans conteste que le denier public soit mis à la disposition du citoyen par une ligne budgétaire annuelle (exit la débudgétisation) répartie en région et gérée par des Caisses régionales de Financement de la Santé. Ce budget ayant vocation à la prise en charge au premier euro d'un panier de biens et services jugés comme indispensable, portant d'une part sur des honoraires revalorisés de la médecine de ville, aiguilleur de l'ensemble et pivot de "Maisons de soins". Inclusion également faite des honoraires revalorisés des professionnels du dentaire de l'optique ou de l'ouïe d'une part et d'autres parts des actes lourds de l'hospitalisation et du traitement des ALD.
Prise en charge intégrale par le denier public assortie du même effort s'agissant des médicaments, traitements ou équipements moteurs de la pathologie et la thérapie. À la suite, il parait judicieux d'isoler un second palier, ou là encore le capitalistique ne peut avoir place, mais ou le denier public s'épargne, hormis sous conditions de ressources, pour ce qui concerne les populations défavorisées, sur le modèle de la CMU ou de l'ACS (aide a l'acquisition d'une complémentaire santé).
Ce second niveau serait le lieu d'exercice de la solidarité et de l'initiative citoyenne, parfaitement illustrée par ces sociétés de personnes que sont les vraies mutuelles. Ces opérateurs avec des comptes lisibles et des gouvernances démocratiques libérées des mains mises syndicales, se verraient confier une vraie mission de service public, justifiant une totale exonération fiscale, pour proposer aux adhérents des prestations complémentaires en terme de préventif de curatif ou d'accompagnement.
Cela porterait sur certains traitements ou équipements en optique, sur certains actes prothétiques en dentaires ou en acoustique et surtout sur tous les actes de médecines alternatives largement plébiscités par le citoyen.
Ce second niveau financé par la cotisation volontaire individuelle ou collective de citoyens liés par des proximités géographiques professionnelles ou des pathologies.
Resterait alors un dernier niveau, lieu ouvert à toutes les concurrences et justifiant des charges d'acquisitions (publicité, sponsoring, naming, etc.. ) qui choquent a l'heure actuelle dans les comptes de certains opérateurs... mutualistes ! Niveau de prise en charge du somptuaire ou du "PLUS" dans des domaines comme le thermalisme, le traitement hospitalier hôtelier, la monture de lunettes siglée, ou encore le transport sanitaire de confort.
Il semble vraiment indispensable de mener dans le domaine de la santé comme dans tous les autres ce type d'analyse. Il s'agit d'une approche libérée des contraintes électoralistes et court-termistes. C'est le vrai sens de la réflexion menée pour un État modeste, mais moderne qui s'efforce de mettre en perspective pour nos enfants et petits enfants.
Un citoyen acteur de son destin, ce n'est pas un citoyen qui se borne à voter, quand il vote, mais c'est surtout un citoyen qui s'implique pour comprendre et peser. Il semble que les nouvelles générations "Y" ou "Z" aient parfaitement compris ce distinguo qui n'a rien de subtil, mais de simple bon sens, ce n'est donc plus du souhaitable c'est désormais du possible !
Richard HASSELMANN

mercredi 7 décembre 2016

La gifle du citoyen !



Quelle fin d’année vivons-nous !!

Le Brexit, l’Election surprise (qui ne devait pas en être une), l’éviction en 3 semaines de Nicolas Sarkozy, d’Alain Juppé et de François Hollande de la scène politique future, ont mis à mal le système de pensée qui était prôné par la classe politique médiatique et par un certain nombre de groupes d’influence qui, ensemble, pensaient maîtriser et organiser le cours de la vie publique et politique.

Depuis plusieurs années, à la majorité silencieuse et au citoyen, étaient imposés des choix qu’elle ne voulait pas. Le "remain" de la Grande Bretagne, la victoire annoncée d’Hilary Clinton, le duel Sarkozy – Juppé,  le duel Juppé – Le Pen, …

Pendant tous ces mois, les medias et la classe politique dans son ensemble ont relayé ces informations, ne prenant jamais en compte le désir réel de la population, ni signaux faibles.

Celle-ci a fini par se révolter intelligemment et par les urnes. L’action civique et démocratique a mis une bonne fois pour toute hors de circuit les personnages et leaders politiques indésirables.

C’est une lame de fond puissante qui arrive et qui va apporter de nouvelles surprises. Ce mouvement met en lumière plusieurs tendances :

 - l’envie des citoyens de devenir acteurs réels de la vie publique, politique

- ne plus être dicté quant à ce qu’ils doivent faire et penser

- ne plus supporter les mensonges et forfaitures des hommes politiques et médiatiques.

- que les Gouvernants fassent ce qu’ils disent,

- que les citoyens comprennent les enjeux  et ne veulent plus d’explication démagogique

- le besoin de renouvellement des medias et des politiques.

A présent, l’ensemble des groupes concernés sont avertis. Il est temps que nos gouvernants prennent des mesures de changements profonds du système, mais surtout de leurs comportements et actions. Nous sommes dans une société économique en changement permanent avec des besoins de résultats et dans laquelle l’éthique devient un point très sensible.

Ce qui est valable pour les citoyens doit absolument l’être pour tout Homme politique briguant un mandat électif. A défaut ils seront balayés.

Toutefois, nous avons quelques faits rassurant : le long travail d’explication, de pédagogie, de réelles discussions avec les citoyens, l’attitude, un sens de la morale et de l’éthique ont permis à François FILLON d’être choisi par les électeurs de la Droite et du Centre.

A gauche et au centre, émerge Emmanuel MACRON qui agit avec les mêmes codes et valeurs.

Reste à voir comment tout cela évoluera.  Quoi qu’il en soit le changement est à présent acté.


Franck. NOURMAMODE

lundi 28 novembre 2016

LE COUP D’APRÈS !



La primaire de la droite et du centre a livré son verdict et chacun y trouvera des motifs de satisfactions ou de déceptions. Il reste qu’en toute hypothèse, le grand vainqueur c’est le citoyen de base, celui qui vient de dire haut et fort que l’exorbitant pouvoir que s’arrogeaient les partis politiques a vécu.Des citoyens qui entendent être acteurs.

Pour reprendre ici une approche pertinente de Joel MARTINE qui analysait il y a quelques années le poids des mouvements citoyens face aux effets pervers de la démocratie représentative, nous pouvons dire que nous y sommes et qu’il va falloir aller plus loin.
Aller plus loin, en instaurant le processus de la primaire dans chaque circonscription législative, ou des citoyens issus du terrain, passeront un véritable « entretien d’embauche », et les meilleurs seront soumis au vote effectif.

Un vote qui prendra en compte les votes blancs, autorisés par l’introduction indispensable d’une dose de proportionnelle, seule de nature a éviter les frustrations et a permettre a toutes les sensibilités de se donner des portes  voix.
Cette modification institutionnelle, n’est pas regardée comme l’une de priorités, il reste qu’elle ne peut être négligée. Il est impératif qu’un référendum soit organisé dés le début du prochain quinquennat, pour demander aux français si ils sont prêts a participer a des conventions citoyennes de proximité pour sélectionner des députés potentiels et si ils approuvent une dose de proportionnelle.

A l’issue de cette primaire le citoyen acteur va devoir être vigilant, le vainqueur a promis d’ouvrir largement le pouvoir a la société civile, avec des Ministres techniciens, et une régénération très forte de la représentation nationale.Beaucoup savent que nous avons modestement apporté quelques éclairages. Accordons un crédit de bonne foi mais soyons vigilants, car déjà les couloirs sont encombrés de politiciens de métier, qui feignent de ne pas comprendre que leur temps est fini.
Le vainqueur a un atout, dans le droit fil de l’annonce d’emploi publiée dans Les ECHOS Le CERCLE en début d’année, il a une réelle expérience de la chose politique et du millefeuille territorial, par tous les mandats portés. C’est largement suffisant, les autres acteurs doivent pouvoir parler de santé, d’entreprise, de solidarité  d’emplois marchands ,d'environnement et du poids du tiers secteur, car ils pourront exciper d’un vécu en ces domaines.

Cette primaire met notamment en exergue le rôle que peut jouer le monde associatif en pesant pour que soient initiés des projets réalistes. Nous venons de vivre un moment rares montrant qu’un parti n’a pas pu verrouiller des choix et orientations. C’est une porte qui s’ouvre peut être sur un monde nouveau, qui permet de penser que le poids jacobin des appareils va capituler devant l’initiative citoyenne. Il faut espérer que la future primaire du PS confortera cette avancée.

Cette gauche dont il faut espérer qu’elle aura compris que sa fâcheuse tendance à préempter le social pour son seul compte et sa survie politique, n’abuse plus personne.

A suivre donc avec vigilance et sans dogmatisme ou a priori !

dimanche 13 novembre 2016

Le rêve américain !



À 6 mois de l'élection présidentielle, le coup de tonnerre Trump vient conforter les précédents propos sur l’impérieuse nécessité de porter attention aux citoyens.
Après le Brexit, après la Wallonie, il faut espérer que l'avertissement sera cette fois entendu et que tout en chacun en tirera les leçons collectives et individuelles.

Comme le soulignait avec justesse M. Serres, le temps où des intelligents supposés en imposent à des imbéciles supposés est totalement révolu. Par le biais des observations et commentaires qui nous parviennent, il est aisé de repérer les frustrations et la justesse des analyses.

Ainsi, on peut lire : ce vote est le résultat d'une vulgarité populaire qui s'assume et le rejet d'une élite qui se pare de toutes les vertus. Autre constat, la victoire de Trump est celle d'un positionnement simple, voire simpliste, qui ne s'embarrasse pas d'analyses compliquées, mais touche la cible citoyenne déclassée qui est inquiétée pour elle et pour sa jeunesse, devant les effets de la mondialisation et la montée des différences de toutes natures.

La France, notre France est un beau pays, mère de la Déclaration des droits de l'homme et plus récemment initiatrice de la déclaration universelle des droits de l'humanité (DUDH). Ce beau pays dont le cadre social figure au rang des plus protecteurs au monde, est pourtant en proie à des fractures de plus en plus béantes, liées au Nouveau Monde, aux nouvelles technologies et surtout à la nouvelle donne démographique avec l'allongement de la vie.

Ce dernier constat, souligné avec talent en 2006 par B. Spitz dans "le Papy-Krach" cible sans ambiguïté le citoyen à qui il faut parler et qu'il faut convaincre. Je veux parler de ces jeunes de moins de 35 ans qui avaient cru comprendre que la démocratie c'était le pouvoir du peuple et l'épanouissement individuel de chacun. Nous en sommes très loin et cela conduit aux indifférents de l'abstention et du vote blanc et au réflexe "aventuriste" du vote bête et méchant.

Soyons lucides, le peuple n'a plus aucun pouvoir, car il est confisqué par des politiciens professionnels, organisés en partis et inféodés à des lobbies de toute nature. C'est ce qu'on appelle avec pudeur, la force du marché !

S'agissant de l'épanouissement individuel, il est effectivement recherché, mais nous en sommes loin, avec des générations qui galèrent au chômage ou dans des emplois précaires sans intérêt. Il faut redonner au citoyen un réel espace de libre arbitre. Cela nous conduit donc à poser la question du fonctionnement de notre démocratie et de nos institutions.

Il est évident que c'est la mère de toutes les réformes, mais est-ce le bon moment ? Est-ce avec une telle priorité que se gagnera le scrutin de 2017 ? La victoire de D. Trump aux USA et la position flatteuse du FN prouvent que non. C'est regrettable, mais c'est ainsi. Nécessité fait loi, l'urgence absolue est de parler pratique et pragmatique sur les thèmes au hit-parade des attentes, la sécurité, l'emploi, l'éducation, les solidarités, l'initiative entrepreneuriale et l'Europe.

C'est sans doute sur ces 2 derniers points que le résultat US doit influer sur les propositions 2017. Il faut saisir l'occasion pour qu'une Europe resserrée mutualise sa défense, et au même titre, la même Europe doit s'affranchir du joug des normes comptables et monétaires Anglo-saxonnes.


L'institut Montaigne actualise son étude sur la démocratie, cela est bel et bon. Dimanche soir, sur France 5, E. Morin, d'une incroyable verdeur, entouré de trublions autoproclamés, appelait de ses vœux une remise à plat pour les années à venir.

Sans doute, mais aujourd'hui, il nous faut un plan "B", une réponse pertinente pour afficher clairement des objectifs de transformation sociale de nature à bouger dans le bon sens le quotidien des Français en les dissuadant de l'aventure. Un exemple parmi d'autres, il nous faut affirmer la place du tiers secteur, pour apporter de l'emploi, et un emploi qui emporte avec lui une belle dose d'idéal.

La prise en compte de l'environnement, la lutte contre l'exclusion les solidarités intergénérationnelles ne doivent plus être laissées aux mains d'administrations centralisées. Un vrai projet doit promouvoir une implication citoyenne, hautement démocratique, de tous ceux concernés, pour identifier les problèmes, et y apporter avec justesse les solutions acceptables par le plus grand nombre.

Il est évident que sans démocratie, aucun problème ne peut être durablement résolu. Il faut aussi se persuader que cette construction est par essence très fragile et, on le voit au quotidien, est rapidement dévoyée. Il ne faut donc pas en faire l'alpha et l'oméga d'un projet sociétal.

Elle doit en être un ingrédient majeur, mais il reste à dégager un autre paradigme, en forme de référentiel de valeurs qui donnera envie aux jeunes, aux abstentionnistes, aux "dépités" de s'impliquer, aux côtes d'un nouveau Président, dans une représentation nationale elle-même constituée de citoyens issus de la réalité quotidienne du terrain.