lundi 26 novembre 2018

PLUS JAMAIS CELA? ALORS QUOI?





Nous étions nombreux devant le Monument aux Morts en ce matin du 11 novembre. Jeunes ou vieux, de gauche de droite ou d’ailleurs, unis par la même émotion, unis par l’Histoire. Chacun à sa façon. Avec mes 71 ans, je pensais avec effroi à mon grand-oncle, un gamin de vingt ans mort en juin 1918… l’âge de mes petits enfants ! Je pensais aussi avec tristesse à mes deux grands-pères, blessés emmurés dans le silence de leurs traumatismes.
Tout ça peut paraitre loin… et nous rassurer.
Mais l’histoire est tenace.
Certes c’était la faute aux impérialismes de tous bords. Pas la faute de ces très jeunes citoyens, Français autant qu’Allemands. Ni de ceux venus de pays lointains. Très lointains.
Pourtant l’histoire est tenace.
Vingt ans plus tard c’est la montée des extrémismes, ou plus simplement des sectarismes et de l’aveuglement, qui fera dix fois plus de morts avec une cruauté sidérante. Dont celle de Français complices de l’occupant quand d’autres, de droite, de gauche ou d’ailleurs, s’unissaient pour vaincre l’ennemi.
Et pour construire ensemble un monde meilleur.
Oui, l’histoire est tenace.
Certes le monde a changé. Mais la montée de certains extrémismes devrait nous interpeler. Que voyons-nous en Europe, aux États Unis (unis pour combien de temps ?), au Brésil coupé en deux… ? Que voyons-nous en France ? La même chose ou presque. La même chose en ce sens que face à un libéralisme dogmatique et sûr de lui, face aux déchirement et à l’éparpillement des gauches, en partie d’un autre âge, le populisme finit par s’imposer pour beaucoup de citoyens comme la seule alternative. Comme dans les années 1930.
Ne voit-on pas les menaces s’amonceler à l’horizon dans un monde sans horizon ? Hyper compétition, assez vide de sens, qui broie de plus en plus d’individus (travailleurs salariés et indépendants…) ; tyrannie des bureaucrates, des technocrates, des lobbies et des puissants ; hyper consommation, à la fois drogue et poison, celui du CO2 qui risque fort de nous emporter en faisant des milliards de victimes… Alors que nous n’avons jamais été aussi bien « armés ». Armés pour tirer les enseignements de l’histoire quand la seule vraie question est celle de notre bonheur ou de notre bien-être. Armés grâce au partage de l’information et des connaissances. Armés pour imaginer ensemble une « vie meilleure », plus raisonnable et qui ait du sens.
Est-il encore temps pour ne pas nous abandonner à cette alternative : populisme contre libéralisme ?
Oui il est encore temps. Même si le temps presse.
De nombreuses voix nous invitent à écrire ensemble une histoire collective, motivante, humaine, solidaire, efficace et soucieuse de nos jeunes et futures générations. Rien à voir ou presque avec la cruauté explosive du libéralisme et les dangers dévastateurs du populisme !
Face aux pouvoirs en place, n’est-ce pas en partant du terrain, du local, de la cité que nous avons la chance de pouvoir écrire une « histoire » pour (presque) tous ? Une histoire, faite de respect, d’écoute, d’union des forces de chacun… Une histoire à partir d’un projet partagé. Une histoire pour faire des individus de « plein exercice », dans un microcosme comme dans un monde et sur la planète où il pourrait faire « bon vivre », grâce à l’entraide et à l’interdépendance qui libèrent et exigent à la fois. Exercice difficile, engageant, mais tellement porteur de sens, de perspectives et d’espoirs que le jeu en vaut la chandelle. D’ailleurs, a-t-on vraiment le choix ?
Pensons à l’Histoire et à nos Morts… et à tous ceux dont la vie a été gâchée par l’aveuglement et le sectarisme.
Jean-Louis Virat

samedi 24 novembre 2018

INGOUVERNABLE?







Ce samedi, le pays donne a voir son mal être, et conforte la conviction de celles et ceux qui le voient ingouvernable. De fait il faut espérer que l’exaspération traduite dans la rue soit un signal salutaire pour poser les bonnes questions.

Vendredi, à l’initiative de SYNOPIA, s’est tenu dans les locaux de l’Assemblée Nationale, une rencontre en pleine actualité, portant sur l’avenir de la décision collective en démocratie. Outre la très grande qualité des intervenants, la structure des débats a permis un éclairage pertinent, sur les raisons de la situation actuelle.
Il faut avoir entendu tour a tour, un ancien Préfet, un ancien ambassadeur, un ancien président de cour d’assises, un Général ancien major général des armées, et un ancien Ministre pour bien comprendre comment et pourquoi nous en sommes là ! Avec une introduction en forme de supplique par le Président du CESE, qui plaide à juste titre pour une valorisation forte d’une institution qui doit être la voix citoyenne et une clôture par un sondage IFOP commandé pour la circonstance qui révèle les fractures et le désamour des citoyens, le tableau est complet.
Comme souligné lors des débats, a partir d’une formule du québécois JM  WYL, plus nos sociétés sont organisées, plus les choix sont difficiles. Alors on élimine le moment du choix pour se complaire dans les mots. A cet égard, la phraséologie présidentielle est riche d’enseignements, on y parle de réconciliation entre la base et le sommet ! Tout est dit, là ou il y a une quête d’horizontalité, d’égalité, d’équité, il est proposé un schéma figé et jacobin un sommet qui propose et une base qui s‘en contente.
C’est désormais très largement insuffisant, et à l’heure de la transition énergétique il serait temps de prendre en compte une énergie très particulière, celle de l’humain. L’énergie déployée par ce citoyen acteur et consommateur, qui par le biais des nouvelles technologies, a un accès universel à l’information, au savoir, aux vertus du partage.
Il est urgent de tirer les leçons du passé, d’observer le présent, en pensant a l’avenir, et aux modifications démographiques, climatiques, économiques et géopolitiques en gestation pour adapter nos institutions, nos modes de vie et d’enseignement.
Le citoyen n’est pas un sujet mais un acteur dynamique averti, il attend une nouvelle relation avec le pouvoir. Une relation de confiance, nourrie par la preuve et par une vraie cohérence entre les actes, en regard des engagements pris.
C’est ce qui conduit à penser qu’il est en effet urgent de réunir à l’échelle du pays des conventions citoyennes, composées de citoyens tirés au sort, et d’autres plus avertis. La décision collective implique en effet un socle d’informations et de connaissances partagés, car si la démocratie c’est le débat, a un moment il faut trancher et convaincre pour éviter les diktats et les passages en force.
La base de départ doit être constituée dans chaque domaine abordé, par une vision claire, et une parfaite compréhension de la question à résoudre, centrée sur l’intérêt général.
Il reste ensuite à bien cibler le niveau territorial d’exécution et la qualité et la compétence des opérateurs a qui seront confiés les leviers et instruments.
Ambitieux ? sans doute mais la situation le commande

R HASSELMANN

mardi 13 novembre 2018

CITOYENS,ACTEURS,CONSOMMATEURS.











Le 17 Novembre se profile, demain le Président de la République monte en première ligne et en première chaine TV, pour calmer les esprits.

Comment en sommes nous arrivés là, alors que la France pensait disposer d’une équipe de « spins doctors » haut de gamme, bardés de belles peaux d’ânes, et rompus à toutes les techniques de management.

A l’évidence, le gouvernement a dû sécher les cours de management éthique et tout ce qui a également trait aux techniques de mesures de la satisfaction client.
Cela remet en mémoire une citation du québécois JM WYL, d’une belle actualité « Plus nos sociétés s’organisent, plus on a peur de faire des choix…alors on élimine le choix, pour se cantonner au mot ! »
Un gouvernement moderne, qui pilote un Etat moderne et modeste, doit comprendre que le citoyen est un consommateur averti et informé par les nouvelles technologies, et dans « le même temps » (formule connue), il attend une forme d’écoute personnalisée. Par les temps qui courent le citoyen, est sensible aux prix, et s’il ne refuse pas l’impôt, il veut savoir a quoi sert le denier public.

Il est donc impératif, de tout remettre à plat, en évacuant les ambiguïtés de toutes sortes. Un Etat ne peut être à la fois libéral tout en mettant son nez partout. C’est là que les fondements du management éthique peuvent servir, car agir en bon gestionnaire c’est identifier l’efficacité, le rendement, le retour sur investissement. Cela n’exclue pas l’équité et la morale, mais a l’heure de la concurrence mondialisée, il faut savoir faire des choix et les expliquer.

Un État, qui se veut « écologique », là où le monde est loin de l‘être, est un Etat qui doit repenser son modèle social. L’éthique à un coût, car elle bride certains choix, et renchérit certains coûts. On ne peut avoir « le beurre et l’argent du beurre ».

En ce mois de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) il serait peut-être pertinent de se pencher sur les éléments constitutifs d’un système économique trait d’union entre la finance impatiente et l’administré tatillon. Tous les indicateurs sont au vert, pour que le plus grand nombre s’approprie les fondements de la vraie ESS, là ou les rémunérations sont cantonnées, ou le profit est d’abord là pour pérenniser l’activité et l’emploi. Si la finance devient le moteur vertueux de l’économie au quotidien, alors le citoyen comprendra mieux les efforts demandés, avec une vraie stratégie consistant à ramener en France toute une série d’activités et productions.



R HASSELMANN

jeudi 25 octobre 2018

SANTE ATTENTION INTOXICATION!






Le grand public n’aura pas manqué d’entendre les différents médias s’émouvoir sur la nouvelle hausse du coût des mutuelles. Cette annonce rompt avec les promesses gouvernementales selon les quelles la mise en place de mesures telles le reste a charge zéro en dentaire et optique notamment serait neutre pour le portemonnaie du citoyen.
Une nouvelle fois, l’intoxication persiste dans un domaine très sensible, celui de notre système de santé. Il est en effet tout à fait inexact de dire que les cotisations des mutuelles vont augmenter, en moyenne de 4% en 2019, inexact sur la forme et le fond.
Sur la forme, comme souligné à maintes reprises, le terme « mutuelle » ne peut continuer à servir, pour un amalgame trompeur qui nuit à la compréhension. A cet égard, un référé pendant à Marseille, diligenté contre un comparateur, pour usage abusif et trompeur du terme doit permettre d’y voir plus clair.
Une vraie mutuelle, au sens du code de la mutualité, est un espace œcuménique, dégagé des pressions politico-syndicales et des corporatismes frileux. C’est un creuset ou s’exerce les vraies solidarités, entre les classes d’âges, les classes sociales, les différents territoires.
Une vraie mutuelle est le creuset ou des citoyens mettent en, commun une épargne pour pourvoir aux besoins de santé du groupe. Cette épargne est la matière première, propriété de personne et de tous, qu’une vraie mutuelle s’attache a valoriser, pour la transformer en un produit fini, la prestation en espèce ou en nature.
Le pays va avoir besoin de ces acteurs, pour refonder sans faiblesse son système de santé. Il est dès lors urgent d’enfoncer le clou.
Les vraies mutuelles existaient avant la sécurité sociale de 1945, la plus ancienne de France, conservée dans son « jus naturel » date de 1854 et elle se porte à merveille. Parler de profitabilité et même de marge de solvabilité est un non-sens pour ces groupements de personnes qui gèrent à dire souverain de leur AG, chaque année, les cotisations et les prestations. Ainsi beaucoup, vont cantonner les hausses a moins de 2%, en ajustant les réserves constituées. En ce sens, Imposer a de vraies mutuelles des mages de solvabilité surabondantes c’est faire le jeu des lobbies financiers et c’est stériliser des deniers qui trouveraient un meilleur emploi.
Il faut sauvegarder notre sécurité sociale, ne pas, au prétexte de la baisse de notre dépense publique laisser le champ libre au marché. C’est en ce sens que la vraie mutuelle est l’alliée naturelle de la sécurité sociale, car elle porte les valeurs de solidarités, de non-sélection des risques, et de gestion par le citoyen acteur.
C’est ce citoyen acteur qui doit être pivot central de la refondation de notre système de santé. Ce citoyen, financeur, et inéluctablement patient par la maladie, l’accident le handicap ou l’âge, fait de la santé au sens large, sa priorité absolue. La santé au sens large c’est plus que le soin, c’est la prévention mais aussi des déterminants forts, le logement, l’emploi, la sécurité, l’éducation, tout est dit ! Il est suicidaire, par excès de libéralisme masqué de pousser les vraies mutuelles dans les rets d’opérateurs aux mains d’actionnaires.
En matière de santé, l’offre privée peut et doit exister, mais elle doit être clairement identifiée et régulée, et ne peut en aucun cas se voir confier une mission de service public aussi sensible que celle qui porte sur notre système de santé. A défaut nous allons assister a une accentuation, des déséquilibres, générés par la sélection des risques, la rupture des solidarités intergénérationnelles et via les réseaux de soins, a des offres « law cost » porteuses a termes de nombreux dangers.

R HASSELMANN 
www.institut-sante.org

dimanche 21 octobre 2018

GRENELLE DE LA SANTE.








Le mardi 6 novembre de 9h a 12h30, dans le cadre du grand amphi de la Faculté de médecine PARIS-DESCARTES (12 rue de l’Ecole de Médecine 75006), LIBR’ACTEURS propose avec l’INSTITUT-SANTE (www.institut-sante.org) un Grenelle pour la refondation de notre système de santé.

Démarche ambitieuse, qui est partie, il y a plus de 6 mois d’un état des lieux lucide, avec un diagnostic FORCES/FAIBLESSES, et l’ébauche d’un plan stratégique.
La santé est le bien le plus précieux de l’individu, sans elle nos activités sont amoindries ou interdites. Elle est regardée comme prioritaire par la grande majorité des citoyens qui entendent être de vrais acteurs, car ils sont financeurs, bénéficiaires et inéluctablement patients par la maladie, le handicap, l’accident ou l’Age.
Bénéficiaires, car la santé est à prendre au sens de la définition de l’O.M. S (Organisation mondiale de la Santé), tout ce qui contribue a l’équilibre physique et mental de l’individu. Cela implique donc les grands déterminants que sont la prévention, l’éducation, la sécurité, l’emploi, le logement. Le soin est l’un des instruments  premiers de sauvegarde de la santé.
Fidèles à notre méthode, rodée depuis de longues années, nous avons diligenté des micros-trottoirs, et organisée une consultation citoyenne sur le site de l’INSTITUT SANTE. Nous avons exploité prés de 1500 retours directs et indirects, pour fixer un axe de travail décliné en 4 commissions.
1 Les enjeux sociétaux de la santé au XXIème siècle.
2 Rénovation de l’organisation des soins VILLE et HOPITAL
3 Repenser la gouvernance des soins et une santé publique forte.
4 Du financement et des innovations « disruptives ».
Depuis 3 mois des groupes de travail, animés par les membres du Comité d’Orientation stratégique (COS) ont produit un socle de constats et propositions, enrichi par vos nombreuses contributions.
Nous allons nous attacher à restituer cela le 6 novembre lors d’un colloque d’échanges, prélude a l’édition d’un recueil, et a la présentation qui sera faite devant les commissions dédiées de l’Assemblée Nationale et du Sénat. A la suite, les travaux seront déclinés en régions, par le biais de nos référents régionaux pour être expliqués et une nouvelle fois soumis aux citoyens acteurs.
Merci à tous ceux et celles qui ont déjà contribués, merci de consigner d’autres observations sur ce site si cela vous agrée.
Attention pour le 6 novembre veillez à vous inscrire ici ou sur le site de l’INSTITUT SANTE :
Le @ d’inscription vaudra sésame pour des raisons de sécurité, et le nombre de places est limité.

J’ajoute que nous avons des partenariats discrets, car nous ne voulons aucune récupération ni éventuels conflits d’intérêts.

R HASSELMANN