dimanche 31 décembre 2017

QUI TROP EMBRASSE.......










Un titre qui vient a l’esprit pour clore 2017 et ouvrir 2018, compte tenu du menu de réformes roboratif proposé aux français par l’exécutif. Jugez-en, réforme constitutionnelle, réforme de l’entreprise, réforme de l’Etat dans un même élan.
Ce simple constat fait, convenons que le Président, a souhaité aller vite, et proclame qu’il entend associer la société civile. Gardons en tête que le même Président, qui est un fin lettré et un remarquable stratège, a fait imploser toute opposition crédible .A l’évidence il connait les HORACE et les CURIACE, les techniques de MITHRIDATISATION et de BALKANISATION et  la réalité d’un corps social  prêt a admettre beaucoup et même qu’un Ministre tance l’INSEE quand l’institut propose des chiffres qui déplaisent.
La Société civile, va devoir être vigilante, et les vigies citoyennes, en forme d’Observatoires, Collectifs, ou Instituts divers et variés, vont devoir sortir de « la parole verbale » pour peser effectivement, dans chaque chantier ouvert.
Encore faut-il savoir ce qu’est cette société civile dont beaucoup parle, mais dont peu savent ce qu’elle est ! Au même titre que rares sont ceux qui ont déjeuné avec une personne morale, très peu appréhendent les contours d’une société civile polymorphe

Il est donc indispensable de bien identifier la vraie société civile et savoir où la trouver. Aristote fut le premier a en parler, Société Citoyenne dans sa bouche, il a servi de guide a J LOCKE ou MONTESQUIEU. Ce dernier pensait que la société civile avait un rôle essentiel à jouer, celui d’intermédiaire entre l’Etat et le Citoyen, nous sommes au cœur de la problématique.
Je ne reviens pas ici sur les enjeux de la réforme institutionnelle, objet d’un précédent billet, et mère de toutes les réformes. Parlons réforme de l’Etat et celle de l’Entreprise, qui méritent l’une et l’autre une importante pédagogie des enjeux. C’est à ce prix que la société civile joue son rôle, sans s’en remettre a l’invité de la dernière heure l’Intelligence Artificielle (IA) dont certains beaux esprits font la panacée.
La Société civile est un « ailleurs » entre l’Etat, la Famille et le Business. Elle est composée de citoyens agrégés par centre d’intérêts. Elle est assez bien représentée par le fait associatif, dès l’instant où celui-ci ne se galvaude pas dans des sectarismes outranciers ou en voulant singer le capitalisme dans ce qu’il a de plus nuisible.
La voix et la voie associative, creuset de la société civile, a son mot à dire dans les 2 chantiers évoqués supra.
S’agissant de la réforme de l’Etat, le monde associatif n’a que faire que la transformation de l’action publique (TAP), venant après la RGPP, ou la modernisation de l’action publique (MAP). L’association est au contact du réel, et est prête a assumer totalement de grandes missions de service public, en matière sociale notamment a condition de ne pas être bridée et étouffée par une administration tentaculaire et tatillonne. Un simple exemple, tous les français de plus de 50 ans se souviennent des cabinets de groupe, imaginés par des généralistes de terrain, mutualisant locaux et secrétariat, pour répondre aux attentes et alléger leurs contraintes. L’administration s’en est mêlé via les ARS, avec des obligations et diktats tels que les nouvelles Maisons médicales pluridisciplinaire peinent à séduire pour gommer les déserts médicaux.
Pour ce qui concerne la réforme de l’Entreprise, dans le sens d’une meilleure prise en compte du capital travail, de la valorisation de l’individu et du respect d’une certaine équité, là encore le fait associatif est précurseur. C’est à croire que le tiers secteur, cher à J DELORS n’existe pas. Là encore beaucoup glosent sur l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) sans en connaître les contours, et en utilisant le label à des fins détournées. Point n’est besoin de sémantique, pour faire vivre harmonieusement capital et travail, il suffit de dresser une typologie précise des nouvelles formes d’emploi (NFE), de réaffirmer les règles de gouvernances, la traçabilité des comptes, l’affectation des résultats et le rapport décent dans la hiérarchie des salaires. Ces points structurent l’ESS. Ils ont servi de canevas à la charte qui régit le secteur. Elle sera facilement adaptable sans porter atteinte à la propriété privée de l’entrepreneur, et autorisera la remise au gout du jour de la participation que connaissent bien les vrais gaullistes sociaux
En ce début d’année face a de tels enjeux, il serait dommage de laisser la bride sur le cou a une technostructure administrative qui va noyer le poisson sous des circulaires et autres exceptions à la règle. Ce sera l’un de nos vœux pour 2018.
R HASSELMANN

mercredi 27 décembre 2017

LA MERE DE TOUTES LES REFORMES!










Le Président de la République propose a notre pays d’entrer enfin dans le vif du sujet. De commencer enfin par le commencement, reformer nos institutions, comme cela aurait du l’être fait de longue date.
Pour avoir animé depuis des années des réflexions sur le non cumul des mandats, participé en son temps au comite de simplification des relations avec le public, initié par R BARRE, observé le fonctionnement du CESE et recueilli le sentiment de nos concitoyens par des micros-trottoirs ici ou là, il est permis de dire que la réforme institutionnelle est la mère de toutes les réformes. Celle qui autorisera et facilitera toutes les autres, dans tous les domaines, car régénératrice de notre parlement, instituant une vraie chambre du futur citoyenne s et installant un Etat dans un rôle dynamique de stratège.

La réduction du nombre des parlementaires, le non cumul des mandats dans l’espace et le temps, comme le nouveau rôle que doit jouer un Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), sont autant de fondations à ne pas négliger.
C’est le moment de parler vrai comme le demandait M CROZIER il y a plus de 30 ans. C’est le moment de mettre les actes en accord avec les mots.
Moins de parlementaires nationaux, mais uniquement attachés a l’écriture de la loi et son application. Une longévité élective cantonnée dans le temps, c’est dire clairement que la politique n’est pas un métier mais un temps de vie consacré au collectif, un citoyen impliqué dans un CESE constitué par tirage au sort, c’est un levier pour que l’Etat joue un autre rôle.
Aujourd’hui notre démocratie est dans la pure apparence. Un simple exemple parmi d’autres, la loi, croyez-vous qu’elle soit le fruit de la volonté du plus grand nombre. De fait elle est vite récupérée, déflorée, orientée par une aristocratie administrative technocratique, qui écrit le décret, la circulaire, l’instruction, la note de service. Il existe même, des notes internes, pour tenir compte de particularismes locaux. Par la succession de prose décrite, in fine, on peut être loin ,très loin de l’esprit de  la loi originelle !
Aussi bien s’agissant de la fin de la longévité politique, de la réduction du nombre des parlementaires nationaux que le rôle nouveau d’un CESE, animant les CESER (CESE Régional) cela commande une accélération de la décentralisation. En effet dès l’instant ou une collectivité territoriale disposera d’un vrai pouvoir économique et social, l’argument consistant à dire qu’il faut avoir un pied à Paris et un autre au plan local ne tiendra plus.
Mieux cela remettra l’Etat a sa vraie place, gardien de la cohésion nationale, en charge des grandes missions régaliennes et de l’international, et à l’écoute du terrain en aidant le local à réaliser ses aspirations.
Il y a fort à parier qu’une telle mutation soumise a référendum serait plus surement applaudie que le choix des fourches caudines partisanes du Congrés à Versailles !
R HASSELMANN