vendredi 24 juin 2011

Les mots sont-ils vraiment « la matière première de la politique » ?

« Les mots sont la matière première de la politique » : Cette phrase, est celle d’un agrégé de lettres, responsable d’un mouvement politique, qui expliquait que : le centre ne doit pas se concevoir comme un espace géographique, mais comme l’expression d’un concept démocrate. Diantre !

Par quel mystère, se situer au centre de l’échiquier politique signifie-t-il être démocrate, à croire que les autres qui se situent un peu plus sur les bords ne le sont pas ?

Miracle de la dialectique qui permet de toujours, de se trouver du bon côté du manche. Car s’il est un mot qui ouvre les portes du nirvana politique, c’est bien celui-là. Si l’on pose que « plus démocrate que moi, tu meurs », par extension naturelle, le contraire signifierait « moins démocrate que moi, tu vis » on atteint vite, la limite de la portée des mots.

Ce qui nous anime, vous le savez, amis lecteurs, c’est l’impérieuse nécessité de réformer les pratiques, il s’agit d’un chantier énorme quand on mesure que tout est connivence.

Le Prix « Humour et politique 2011 » a été décerné à Laurent Fabius pour cette phrase, qui nous étonne : « Mitterrand est aujourd'hui adulé, mais il a été l'homme le plus détesté de France. Ce qui laisse pas mal d'espoir pour beaucoup d'entre nous » Si ça peut faire rire les journalistes, ce n’est pas notre cas ! Ces mots contiennent une telle dose de cynisme, que l’on comprend le rejet des citoyens, pour ces vieux routiers de la politique, pour qui tout fait vendre, y compris le désespoir de leurs concitoyens.

S’il est bien une corporation qui vit des mots, c’est celle des journalistes, censés restituer avec le plus d’objectivité possible, la réalité qui nous entoure. La connivence de ces professionnels de l’information, avec les professionnels de la politique, a atteint des sommets insupportables, au moment de l’affaire DSK. Lorsqu’à leur devoir d’investigation, ils ont opposé le respect de la vie privée. Il serait intéressant qu’ils publient les réactions des victimes, et leur offrent avec autant de complaisance, des tribunes d’expression.

Autre mal, autres mots, l’UMP critique avec véhémence la primaire socialiste qu’ils soupçonnent de « flicage » alors que les procédures auprès de la CNIL ont été respectées. Ils avaient moins de pudeur, lorsqu’il s’agissait du ficher EDVIGE, ce qui prouve bien, comme l'écrivait Voltaire ( pas Zadig et Voltaire chers à Frédéric LEFEVRE) « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà » qu’on est en pleine confusion.

C’est la démonstration, qu’aux mots on fait dire tout et son contraire. A l’exception de formules choc comme « casse-toi pauvre con », enfin un moment de sincérité, et qu’il devient difficile de faire confiance à ceux qui les prononcent. Ce n’est pas Jacques CHIRAC qui nous démentira, soupçonné « d’humour corrézien » à l’encontre de son successeur, mais plus surement convaincu d’avoir couvert des emplois fictifs, lorsqu’il était maire de Paris.

Employer des mots dans un but fallacieux ne constitue pas un délit, mais un déni de démocratie et un inacceptable mépris du citoyen à qui, l’on explique : qu’ils sont la matière première de la politique, et qu’il ne faut pas les prendre, au-delà des ambitions immédiates, qu’ils recouvrent. Les politiques seraient bien gênés, si leurs promesses étaient prises au pied de la lettre.

Le fonctionnement des institutions s’en ressent car « tout mandat impératif est nul » et une immunité permet à l’élu de ne pas respecter le contrat moral, qu’il a passé avec ses électeurs, et de continuer à briguer, sans vergogne, de multiples mandats. II lui est permis, également, de changer d’étiquette, en cours de mandat, sans avoir à démissionner ou ... à justifier les raisons de ce choix.

Force est de constater que nous sommes pris en otage, par une oligarchie qui s’est arrogée le privilège de décider de ce qui est bon ou mauvais pour nous, sans nous consulter et sans avoir à rendre compte.

Tant que le politique, de connivence avec le journaliste complaisant, distillera des petites phrases pour faire jaser dans le landerneau, le débat sera faussé. Faut-il le déplorer ? C’est évident ! Et le temps est venu, pour les citoyens, de faire obstacle à ces discours de convenance, avec leur bulletin de vote et de redevenir : Acteurs de leur destin.

Nous aimerions rappeler à ces individus verbeux et pas toujours vertueux une maxime attribuée à Confucius : « lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté »


Les LIBR’ACTEURS.


Crédit photo
Le Tiers Livre

mercredi 22 juin 2011

Indignations et ... incantations !

La semaine qui vient de s’achever a été riche de rencontres, d’échanges et de mises en perspectives, avec en fil conducteur : " Le citoyen acteur de son destin "

Jeudi, nous participions a un colloque organisé par l’Institut des Hautes Etudes de Protection Sociale (IHEPS) sur le thème de la protection sociale « universelle ».

Nous y avons notamment défendu l’idée, d’un criant déficit de formation et d’information et l’échec des politiques et des partenaires sociaux.

Vendredi, samedi et Dimanche, a la demande et aux côtés de Claude Alphandery, nous avons participé aux états généraux de l’ESS, et animé 2 moments forts. L’un sur la prévention et la santé, l’autre sur une société solidaire pour être inclusive. Là encore, nous avons pointé l’importance de l’éducation aux valeurs, l’importance de la remise en place des institutions piliers de notre société, l’impérieuse nécessité qu’il y a, à revoir nos programmes et nos vecteurs éducatifs.

Ce lundi 20, nous étions conviés par l’IFRAP a participer au SENAT à un débat sur « Nouvelles attentes, nouveaux services, une nouvelle donne public-privé » Un plateau d’intervenants de valeur et variés a mis en exergue, le poids et le rôle de l’éducation, les dangers de la communication ,de la fracture numérique et les démissions successives des relais de proximité, dépassés par la vitesse , l’urgence et le poids des NTIC dans la formation et l’information des jeunes esprits.

Puis, le lendemain, la presse unanime s’émouvait du drame de Florensac, qui a vu une petite fille de 13 ans perdre la vie ! C’est ASSEZ, ASSEZ d’INDIGNATIONS, ASSEZ D’INCANTATIONS, ASSEZ DE MINISTRES QUI SE RENDENT SUR PLACE.

Notre génération, ma génération, celle qui a eu 20 ans en 1968, celle qui s’est goinfrée durant les 30 glorieuses, doit aujourd’hui toutes affaires cessantes mobiliser tous les moyens pour : EDUQUER, par le contact et la présence.

Tous les moyens pour sauver ce qui peut l’être, nos enfants et petits enfants, ceux qui sont encore ou qui entrent demain en primaire, ils seront adultes dans une quinzaine d’année, c’est court a l’échelle d’une civilisation.

Ils arriveraient aux affaires, a la vie quotidienne, avec un socle de valeurs et percepts qui remettraient a leur place l’empathie, la solidarité, la conviction vraie et relégueraient aux « vestiaires » le paraître, le superficiel, l’immatériel et le factice, autant de mots qui dénient l’individu en chair, c'est-à-dire : INCARNE.

Une jeune martyr a Téhéran, un autre a Tunis ou Bagdad sont des symboles pour une autre démocratie, que cette enfant de Florensac devienne symbole pour une autre éducation, est-ce trop demander !

Il va falloir bousculer des citadelles administratives et corporatives, il va falloir contrer des lobbies, castes et oligarchies, mais LIBR’ACTEURS avec d’autres acteurs associatifs et beaucoup de simples citoyens estime que le jeu en vaut la chandelle !


Richard HASSELMANN

lundi 20 juin 2011

La mère-valeur pour la mère-réforme !

On parle bien souvent que les jeunes n’ont plus de valeurs sans même être capable de définir ou de citer quelques unes de ces valeurs qui se perdent. Et pourtant, des valeurs, il y en a pléthore !

La solidarité entre les générations, le respect de la propriété d’autrui, le respect d’autrui tant qu’on y est ! … laquelle avez-vous en tête à l’instant ?

Je pourrais parler de probité, de crédibilité, d’égalité, de bienfaisance, de tolérance voire d’indulgence, sans oublier rationalité et responsabilité, volonté d’assumer, de liberté bien sûr mais aussi de respecte de la liberté d’autrui avec tout ce que cela implique en retour en termes liberticides… Je vais m’arrêter là.

Selon moi, il existe une infinité de valeur. Et une valeur est définie comme une norme de conduite personnelle ou sociale, relevant de l’éthique, la spiritualité ou la philosophie.

Valeurs qui s’associant constituent une échelle de valeur. Notez la hiérarchisation implicitement corrélée à la notion d’échelle, cela signifie que nous attachons une importance différente aux valeurs que nous intégrons (parfois sans savoir les nommer). Cela impliquerait donc, en considérant l’aspect normatif, qu’il soit social ou personnel, que les valeurs elle-même ont une hiérarchie et donc une valeur suprême ! Laquelle est-ce ?

Si nous étudions chaque valeur, nous remarquons déjà que beaucoup, sinon toutes sont composées de trois modes relationnels.

Le premier est purement individuel et est relatif à l’importance que chacun donne à sa propre personne et à ce qu’il souhaite accomplir en tant qu’individu : c’est la liberté.

Le second compose le lien à la société, lien qui permet une adhésion consentie aux principes du collectif et au consensus qui réduisant implicitement le premier mode intègre chaque individu : c’est l’égalité.

Enfin le troisième mode est lié à la dimension humaine, il est rendu possible grâce à l’équilibre entre les deux premiers modes qui permet à chacun de s’intégrer au collectif tout en respectant l’individualité : c’est la fraternité qui donne tout son relief à la société. Là où l’égalité structure et dessine le canevas de la société, la fraternité met en couleur et motive chaque dessinateur.

Tout cela n’est cependant possible que si chacun fait preuve de certaines qualités. Sans rentrer dans les détails, ce qui prendrait encore quelques pages, nous pouvons imaginer que sans un sens des responsabilités aiguisé, l’équilibre des deux premiers modes (individuel et social, liberté et égalité), il n’est pas de lien social durable. Il en résulte donc un clivage de la société au profit des individualités les plus fortes, au détriment de ceux qui respectent les conventions.

La notion d’éthique, érigée en valeur de telle façon que loin de n’être qu’une science de la morale c’est avant tout une façon de concevoir l’Homme harmonieusement dans son écosystème, c’est-à-dire intégré pour le bien du système et de lui-même. Une sorte de symbiose organisant d’elle-même toutes les relations sous-jacentes qui ne sont au final que des cas particuliers : la mère-valeur !

Dans le cadre de la mère-réforme, c’est-à-dire replacer le citoyen au cœur de la vie politique (au sens premier : structure, organisation et gouvernance de la vie de la cité), il est évident que l’individu est la cible primordiale et indispensable de toute action.

C’est par l’éveil aux liens existants, et dont certains sont en perdition, que débutera le processus d’émancipation intellectuelle nécessaire à une refonte de la société vers plus de maturité, vers un humanisme rationnel, responsable et progressiste ! C’est en mettant au centre des esprits la mère-valeur que la mère-réforme pourra être entreprise !


Olivier TABUTIAUX

Vous pouvez lire d'autre textes d'Olivier TABUTIAUX sur son blog Esprit Novo


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