Un communiquĂ© « inter ordres de santĂ© » diffusĂ©
hier conduit de nombreux citoyens Ă s’interroger, et Ă trouver parfaitement
lĂ©gitime la colĂšre et l’amertume de ces professionnels.
Comment la grande
distribution peut elle disposer de stocks pléthoriques de masques protecteurs,
lĂ ou votre pharmacien, votre dentiste, votre ophtalmologiste et d’autres professionnels
pleurent misĂšre.
Rigidité et archaïsme.
Cette dĂ©plorable situation, est l’occasion d’attirer
l’attention du grand public, sur une rĂ©alitĂ© mainte fois dĂ©noncĂ©e, la rigiditĂ©
et l’archaĂŻsme de notre systĂšme administratif.
Ainsi le Directeur d’un grand groupe de distribution,
commande des masques et en reçoit livraison en 48 h, là ou le Directeur de
l’hĂŽpital, voir le DG d’une ARS, qui a commandĂ© un mois plus tĂŽt attend
toujours livraison.
C’est ignorer le cheminement long et tortueux de la dĂ©pense
publique.
PrĂ©caution pour l’emploi du dernier public.
Vous allez comprendre, l’Etat, une collectivitĂ© locale, ou
un établissement public hospitalier, a vocation à dépenser le denier public,
dans de strictes conditions, hormis cas exceptionnels.
En l’espĂšce, un Directeur d’ARS (Agence rĂ©gionale de SantĂ©),
est un ordonnateur qui peut ENGAGER une dépense, ce faisant il rend la
collectivité débitrice en commandant des masques. A la suite ses services LIQUIDENT
la dette, dans son montant et la réalité des éléments constitutifs (prix,
nombre de masques etc…). DĂ©s constatation du SERVICE FAIT, rĂ©ception et
acceptation de la commande et livraison, ce mĂȘme ordonnateur ORDONNANCE
la dépense en émettant un mandat de paiement, transmis au COMPTABLE PUBLIC, seule
habilité à délivrer le VU BON A PAYER et à PAYER effectivement le
fournisseur en vertu du principe de la séparation des ordonnateurs et des
comptables.
Dans le meilleur des cas, entre la décision de commander, et
la livraison s’Ă©coule un certain temps, quant au rĂšglement effectif du
fournisseur c’est encore plus long. Ătonnez vous que ces mĂȘmes fournisseurs,
alimentent par priorité les grandes surfaces.
Cet exemple comme de nombreux autres, commandent l’urgence
qu’il y a, Ă revisiter nos procĂ©dures en responsabilisant les acteurs, en
Ă©liminant des Ă©tapes redondantes et en identifiant les urgences absolues ou le
denier public doit ĂȘtre immĂ©diatement disponible.
Sauf à penser que les élus Maires, Présidents de
RĂ©gions…rĂšglent rubis sur l’ongle avec leur carnet de chĂšque, ce qui serait une
belle entorse aux rÚgles de la dépense publique.
R HASSELMANN
PrĂ©sident de LIBR’ACTEURS
Administrateur de l’INSTITUT SANTE.