Le PrĂ©sident de la RĂ©publique propose a notre pays d’entrer
enfin dans le vif du sujet. De commencer enfin par le commencement, reformer
nos institutions, comme cela aurait du l’ĂȘtre fait de longue date.
Pour avoir animé depuis des années des réflexions sur le non
cumul des mandats, participé en son temps au comite de simplification des
relations avec le public, initié par R BARRE, observé le fonctionnement du CESE
et recueilli le sentiment de nos concitoyens par des micros-trottoirs ici ou
là , il est permis de dire que la réforme institutionnelle est la mÚre de toutes
les réformes. Celle qui autorisera et facilitera toutes les autres, dans tous
les domaines, car régénératrice de notre parlement, instituant une vraie
chambre du futur citoyenne s et installant un Etat dans un rĂŽle dynamique de
stratĂšge.
La réduction du nombre des parlementaires, le non cumul des
mandats dans l’espace et le temps, comme le nouveau rĂŽle que doit jouer un
Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), sont autant de fondations Ă
ne pas négliger.
C’est le moment de parler vrai comme le demandait M CROZIER
il y a plus de 30 ans. C’est le moment de mettre les actes en accord avec les
mots.
Moins de parlementaires nationaux, mais uniquement attachés
a l’Ă©criture de la loi et son application. Une longĂ©vitĂ© Ă©lective cantonnĂ©e
dans le temps, c’est dire clairement que la politique n’est pas un mĂ©tier mais
un temps de vie consacré au collectif, un citoyen impliqué dans un CESE
constituĂ© par tirage au sort, c’est un levier pour que l’Etat joue un autre
rĂŽle.
Aujourd’hui notre dĂ©mocratie est dans la pure apparence. Un
simple exemple parmi d’autres, la loi, croyez-vous qu’elle soit le fruit de la
volonté du plus grand nombre. De fait elle est vite récupérée, déflorée,
orientée par une aristocratie administrative technocratique, qui écrit le
dĂ©cret, la circulaire, l’instruction, la note de service. Il existe mĂȘme, des
notes internes, pour tenir compte de particularismes locaux. Par la succession
de prose dĂ©crite, in fine, on peut ĂȘtre loin ,trĂšs loin de l’esprit de la loi originelle !
Aussi bien s’agissant de la fin de la longĂ©vitĂ© politique,
de la rĂ©duction du nombre des parlementaires nationaux que le rĂŽle nouveau d’un
CESE, animant les CESER (CESE Régional) cela commande une accélération de la décentralisation.
En effet dĂšs l’instant ou une collectivitĂ© territoriale disposera d’un vrai
pouvoir Ă©conomique et social, l’argument consistant Ă dire qu’il faut avoir un
pied Ă Paris et un autre au plan local ne tiendra plus.
Mieux cela remettra l’Etat a sa vraie place, gardien de la
cohésion nationale, en charge des grandes missions régaliennes et de
l’international, et Ă l’Ă©coute du terrain en aidant le local Ă rĂ©aliser ses
aspirations.
Il y a fort Ă parier qu’une telle mutation soumise a
référendum serait plus surement applaudie que le choix des fourches caudines
partisanes du Congrés à Versailles !
R HASSELMANN