Avec le RN, il n’est pas nécessaire de beaucoup creuser pour identifier cette nostalgie d’une France « blanche et chrétienne » qui leur semblait plus homogène. Dans les slogans, tout est « retour » : à l’autorité, à la souveraineté, il fut un temps ou c’était aussi à la monnaie. Le déni du monde contemporain, de ce qu’il est, fait partie intégrante du projet politique de ce parti et de ses nouveaux alliés de droite ; celui du réchauffement climatique et de ses conséquences est dans cette logique.
Avec le bloc de gauche, c’est évident dans les symboles. S’appeler « nouveau Front Populaire » sent bon la chanson d’antan, le bon vieux temps, les acquis sociaux, les congés payés, etc. De façon assez surprenante, peu de commentateurs rappellent que ledit Front populaire a aussi abandonné les républicains espagnols… comme certains, dans cet attelage improbable, veulent abandonner les démocrates ukrainiens ? Au-delà de cette référence explicite à un passé mythifié, le projet du bloc de gauche consiste essentiellement à injecter de l’argent dans une organisation économique et social qui dysfonctionne : un Etat centralisé et endetté, un système des retraites impossible à équilibrer par manque d’emplois et en raison du déséquilibre démographique, etc. Aucune réforme de fonds n’est prévue, aucune projection sur une nouvelle organisation économique et sociale.
Le propos est moins intuitif avec la « macronie ». Pendant 7 ans, nous avons été submergés par des slogans marketing se voulant modernes – « start-up nation, make the planet great again, » -, etc.. Pourtant, malgré les nombreuses promesses de « transformations, de big bang, » et nous oublions certainement des qualificatifs, aucun changement organisationnel ou structurel de la société française n’a été pensé ni, a fortiori, mis en œuvre. Du « en même temps », synthèse molle des idées de gauche et des idées de droite, à la convocation d’un CNR aussi peu subtil que le « nouveau front populaire », la macronie est, elle aussi, tournée vers le passé.
Or, nous avons besoin de projets politiques adaptés aux enjeux contemporains et futurs. En conséquence, nous ne pouvons demeurer coincés entre ces 3 blocs et nous proposons à nos concitoyens des réformes, significatives, pour nous adapter et préparer l’avenir.
Eric LAFOND
Excellent constat, cher Eric !
RépondreSupprimerTu nous parle de programme. A quand sa publication ?
Reste qu'un clivage traverse ces trois blocs, celui d'un choix "quasi éthique", entre le techno-solutionisme, consumériste et individualiste et celui d'une certaine simplicité-sobriété-convivialité-solidarité empreinte de discernement technologique. Encore que ce choix ne peut pas être aussi binaire car il faut aussi savoir comment nous pouvons mettre en œuvre le progrès techno-scientifique au service de causes vitales (santé, sécurité, géopolitique...) tout en soutenant-favorisant les conditions d'une vie simple, digne, conviviale, locale... source d'un mieux-être pour tous (tous = êtres humains, non humains, planète...). Enfin comment accréditer une vision pertinente et crédible de l'avenir au moment où émotion rime avec déraison ?
Bravo et merci, Eric, pour ce libelle plein de bon sens !
RépondreSupprimerJ'adhère pleinement à tes conclusions. Le seul moteur de la gestion politique d'Emmanuel Macron me semble avoir été le désir de se mettre en scène (d'où son tropisme pour les commémorations) et sa seule stratégie de privilégier la confrontation avec le RN dont il a objectivement nourri la résistible ascension.
La dernière élection présidentielle a été significative: pas de vision politique, pas de programme; votez pour moi pour éviter Marine Le Pen.