jeudi 11 janvier 2018

VOUS AVEZ DIT "COPIEAS"?







L’un de nos membres comme de très nombreux citoyens, découvre le COPIEAS. Surprenant quand on sait que derrière ce sigle se cache le CONSEIL d’ORIENTATION pour la PARTICIPATION, L’INTERESSEMENT, l’EPARGNE SALARIALE et l’ACTIONNARIAT SALARIE.
Au moment où se pose la question de la relation capital travail dans la mise en place de l’entreprise vertueuse rêvée par le Président de la République beaucoup découvrent une instance dont la vice -présidence a été assurée par un certain C CASTANER. Le lecteur curieux ira découvrir la composition de ce Conseil récemment élargi pour y accueillir l’UDES (Union des employeurs de l’Économie sociale). Ce décret modificatif de décembre 2017, n’est pas neutre, dans la mesure ou il révèle le poids enfin reconnu des entreprises de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) et en creux la confirmation de la recherche d’interlocuteurs plus pertinents que les syndicats traditionnels.
Fidèle à sa démarche, pour ne pas dire sa stratégie, le gouvernement met en œuvre par petites touches la feuille de route du Président, avec le classique « dans le même temps » qui permet de garder ouvertes toutes les échappatoires en fonction des réactions du corps social.
La participation du salarié au plan actionnarial, n’est qu’une facette d’un investissement plus large, qui doit modifier sensiblement la place des entreprises dans la société du nouveau siècle. Cette question est elle-même largement impactée par la mise en place progressive du nouveau COMITE SOCIAL et ECONOMIQUE (CES) qui concernera au plus tard dans 2 ans toutes les entreprises de plus de 11 salariés.

Dans un tel contexte, il est urgent et prudent, de ne pas laisser la bride sur le cou, a des acteurs convenus, les partenaires sociaux, surtout si les chefs de chorale sont eux-mêmes issus, pour l’une du syndicalisme historique, pour l’autre du patronat paternaliste.
Le monde a changé, les formes travail ont évolué, l’Entreprise est en voie de mutation. Cela mérite attention, et ne peut se résumer a de grands mots. Ainsi après la très célèbre SOCIETE CIVILE, le nouveau concept a la mode :LA GOUVERNANCE.
C’est à croire que tout ce beau monde n’a pas entendu parler du management éthique qui a fondé la mutation des rapports internes dans les entreprises et mis en œuvre avec succès dans certaines administrations pionnières dés la fin des années……70 !
Le COPIEAS dans un rapport de 2014 passé totalement inaperçu traite de la gouvernance abordée sous l’angle de l’actionnariat salarié.
Cette approcher ciblée est à retenir dans la mesure ou elle énumère des prérequis applicables à toute volonté sincère de replacer l’humain au centre de l’entreprise sans spolier le chef d’entreprise.
Il s’agit simplement d’organiser l’information la plus large des salariés, de leur donner une formation pour leur permettre de comprendre les enjeux et les choix, voire de les faire accompagner par des tiers de confiance extérieurs.
La transparence la plus large, la traçabilité et l’exhaustivité des informations, l’identification des domaines « sensibles », la communication commentée autant de jalons, pour que l’entreprise publique ou privée, joue totalement son rôle de cément et se nourrisse de tous ses talents humains.
Beaucoup l’ont mis en œuvre avec succès, il suffit simplement de faire appel aux bons interlocuteurs ou prescripteurs, les résultats seront au rendez-vous !
R HASSELMANN

dimanche 31 décembre 2017

QUI TROP EMBRASSE.......










Un titre qui vient a l’esprit pour clore 2017 et ouvrir 2018, compte tenu du menu de réformes roboratif proposé aux français par l’exécutif. Jugez-en, réforme constitutionnelle, réforme de l’entreprise, réforme de l’Etat dans un même élan.
Ce simple constat fait, convenons que le Président, a souhaité aller vite, et proclame qu’il entend associer la société civile. Gardons en tête que le même Président, qui est un fin lettré et un remarquable stratège, a fait imploser toute opposition crédible .A l’évidence il connait les HORACE et les CURIACE, les techniques de MITHRIDATISATION et de BALKANISATION et  la réalité d’un corps social  prêt a admettre beaucoup et même qu’un Ministre tance l’INSEE quand l’institut propose des chiffres qui déplaisent.
La Société civile, va devoir être vigilante, et les vigies citoyennes, en forme d’Observatoires, Collectifs, ou Instituts divers et variés, vont devoir sortir de « la parole verbale » pour peser effectivement, dans chaque chantier ouvert.
Encore faut-il savoir ce qu’est cette société civile dont beaucoup parle, mais dont peu savent ce qu’elle est ! Au même titre que rares sont ceux qui ont déjeuné avec une personne morale, très peu appréhendent les contours d’une société civile polymorphe

Il est donc indispensable de bien identifier la vraie société civile et savoir où la trouver. Aristote fut le premier a en parler, Société Citoyenne dans sa bouche, il a servi de guide a J LOCKE ou MONTESQUIEU. Ce dernier pensait que la société civile avait un rôle essentiel à jouer, celui d’intermédiaire entre l’Etat et le Citoyen, nous sommes au cœur de la problématique.
Je ne reviens pas ici sur les enjeux de la réforme institutionnelle, objet d’un précédent billet, et mère de toutes les réformes. Parlons réforme de l’Etat et celle de l’Entreprise, qui méritent l’une et l’autre une importante pédagogie des enjeux. C’est à ce prix que la société civile joue son rôle, sans s’en remettre a l’invité de la dernière heure l’Intelligence Artificielle (IA) dont certains beaux esprits font la panacée.
La Société civile est un « ailleurs » entre l’Etat, la Famille et le Business. Elle est composée de citoyens agrégés par centre d’intérêts. Elle est assez bien représentée par le fait associatif, dès l’instant où celui-ci ne se galvaude pas dans des sectarismes outranciers ou en voulant singer le capitalisme dans ce qu’il a de plus nuisible.
La voix et la voie associative, creuset de la société civile, a son mot à dire dans les 2 chantiers évoqués supra.
S’agissant de la réforme de l’Etat, le monde associatif n’a que faire que la transformation de l’action publique (TAP), venant après la RGPP, ou la modernisation de l’action publique (MAP). L’association est au contact du réel, et est prête a assumer totalement de grandes missions de service public, en matière sociale notamment a condition de ne pas être bridée et étouffée par une administration tentaculaire et tatillonne. Un simple exemple, tous les français de plus de 50 ans se souviennent des cabinets de groupe, imaginés par des généralistes de terrain, mutualisant locaux et secrétariat, pour répondre aux attentes et alléger leurs contraintes. L’administration s’en est mêlé via les ARS, avec des obligations et diktats tels que les nouvelles Maisons médicales pluridisciplinaire peinent à séduire pour gommer les déserts médicaux.
Pour ce qui concerne la réforme de l’Entreprise, dans le sens d’une meilleure prise en compte du capital travail, de la valorisation de l’individu et du respect d’une certaine équité, là encore le fait associatif est précurseur. C’est à croire que le tiers secteur, cher à J DELORS n’existe pas. Là encore beaucoup glosent sur l’ESS (Economie Sociale et Solidaire) sans en connaître les contours, et en utilisant le label à des fins détournées. Point n’est besoin de sémantique, pour faire vivre harmonieusement capital et travail, il suffit de dresser une typologie précise des nouvelles formes d’emploi (NFE), de réaffirmer les règles de gouvernances, la traçabilité des comptes, l’affectation des résultats et le rapport décent dans la hiérarchie des salaires. Ces points structurent l’ESS. Ils ont servi de canevas à la charte qui régit le secteur. Elle sera facilement adaptable sans porter atteinte à la propriété privée de l’entrepreneur, et autorisera la remise au gout du jour de la participation que connaissent bien les vrais gaullistes sociaux
En ce début d’année face a de tels enjeux, il serait dommage de laisser la bride sur le cou a une technostructure administrative qui va noyer le poisson sous des circulaires et autres exceptions à la règle. Ce sera l’un de nos vœux pour 2018.
R HASSELMANN