L’Entreprise est à la mode, par la volonté du gouvernement qui entend en faire, la pierre angulaire d’une nouvelle France, éprise de vivre ensemble, de respect de l’autre et d’une nouvelle hiérarchie des valeurs vraies.
Pour se convaincre de cette réalité, il n’est qu’a lire les
points de vue, articles, chroniques, qui traitent de la matière, notamment a
l’occasion de la restitution du rapport NOTAT/SENARD, sur la nouvelle finalité
d’une entreprise. Raison d’être d’une entreprise, capitalisme partenarial, ou
encore penser l’entreprise autrement, pour reprendre quelques titres, cela est
bel est bon, mais pointé et disponible de longue date.
Pour preuve, lors de l’émergence du concept de développement
durable, certains se sont interrogés sur la place de l’entreprise, comme sur le
contenu de ce qu’est le tiers secteur, pour faire cohabiter une finance
« patiente », avec un salariat engagé, pour une résultante économique
et sociale bénéfique au plus grand nombre.
Le développement durable a commandé les réflexions sur la
forme alternative de l’entreprise et sur la connaissance plus fine du tiers
secteur, pour voir en quoi, légèrement aménagé, il pouvait être la bonne
réponse à la question du POURQUOI d’une entreprise.
Une entreprise qui fait sienne l’idée du développement
durable, avec ce que cela implique, est la réponse que l’on cherche. Il va
s’agir d’une entreprise respectueuse de l’homme, de la nature, des générations
futures. Ce sera aussi une entreprise qui au quotidien, par son comportement
social et par les comportements individuels en son sein montrera sans équivoque
son respect de l’individu. C’est dans un tel cadre que trouve toute sa place le
management éthique, l’écologie des collaborateurs ou encore la promotion de la
V.A.E (validation des acquis de l’expérience).
L’ambition est grande, on parle ici d’un véritable choc de
la culture de l’entreprise. Au même titre que les entreprises ont intégré une
culture de la qualité, de la traçabilité ou de la relation client, elles vont
devoir systématiser tous les ingrédients du développement durable.
En fait cela existe déjà et cela marche. Les plus beaux
fleurons peuplent l’économie sociale et solidaire (ESS), c’est le tiers
secteur. Il suffit d’aménager légèrement, d’y faire le ménage pour en expulser
les usurpateurs.
Il faut espérer que la société de personnes, qui est la
marque des entreprises de l’ESS, puisse être remise sur le devant de la scène,
expliquée et commentée, pour que le plus grand nombre la plébiscite.
On y parle d’un capital vertueux et raisonnable, qui est un
instrument respectueux du travail et modeste dans sa rémunération. On y parle
de gouvernance totalement partagée, de réserves inaliénables et on y restaure
le vrai sens de l’affectio societatis .
Ce serait dommage de perdre du temps en voulant réinventer
la roue, après avoir été trop longtemps à la remorque d’un Etat jacobin
corporatiste dépassé, et snobé par un marché discrédité par les
rémunérations du capital déraisonnables , la société de personnes, a un vrai rôle a jouer.
Ce sera un formidable grand pas, celui ou les salariés ne
seront plus comptabilisés en charges, mais en atouts et en richesses.
R HASSELMANN( pour LES ECHOS.fr)