Le lecteur ne s’Ă©tonnera pas qu’aprĂšs la diffusion du
« CASSE DU SIECLE » sur BFM TV ce dimanche soir, le titre soit
emprunté à Antonio GRAMCI. Le documentaire montre sans ambiguïté par quelle
dĂ©marche parfaitement orchestrĂ©e, la magistrature suprĂȘme a Ă©tĂ© prĂ©emptĂ©e.
Les « INDIFFERENTS » dĂ©noncĂ©s par GRAMCI peuvent
aujourd’hui se lamenter. Ce qui arrive n’est possible qu’en raison de l’apathie
du plus grand nombre qui laisse faire. GRAMCI Ă©crit avec justesse que les faits
murissent dans l’ombre, orchestrĂ©s par un petit nombre, qui tissent la toile
que la masse ignore car elle ne s’en prĂ©occupe pas. En cela le documentaire
proposĂ© est rĂ©vĂ©lateur d’une mĂ©canique, et les commentaires des acteurs sont
proprement sidĂ©rants, le cynisme des uns, le dispute Ă l’angĂ©lisme des autres.
Il reste que le résultat est là , il faut faire avec et mettre en place de toute
urgence les vigies collectives et les instances citoyennes de proximité pour
que vive une vraie démocratie.
Une démocratie, avec un citoyen véritablement acteur de son
destin, qui prenne en compte une rĂ©alitĂ© vieille comme le monde, l’antagonisme
basique entre le prĂ©caire et le nantis. C’est Octave MIRBAU, dans « La
grĂšve des Ă©lecteurs » (Temps Nouveaux 1888) qui
Ă©crit : « La protection aux grands, l‘Ă©crasement aux
petits » ou encore « le petit paye pour un tas de choses dont il ne jouira
jamais et peut mourir pour des combinaisons politiques qui ne le regardent
pas ! ».
Il est donc impĂ©ratif de redresser la barre et l’actualitĂ©,
Ă©conomique et sociale offre Ă tous ceux et celles qui ne sont pas
« indiffĂ©rents » l’occasion de comprendre et de s’impliquer.
Que ce soit en matiĂšre de statut de la fonction publique et
des entreprises type SNCF, que ce soit dans l’harmonisation de 42 rĂ©gimes de
retraite, ou dans la révision des programmes scolaires, ou encore dans la
refonte de notre justice, il faut revenir aux fondamentaux.
Les fondamentaux dans
une dĂ©mocratie qui se respecte c’est un pouvoir ultime entre les mains du citoyen,
qui exerce son libre arbitre, avec ce bon sens dont Descartes disait qu’il
était la chose du monde la mieux partagée. A cet égard le documentaire diffusé
donne à réfléchir. On y parle de verticalité, de parfaite imperméabilité aux
avis extĂ©rieurs. Il s’agit lĂ purement
et simplement de la nĂ©gation d’une dĂ©mocratie reprĂ©sentative ou, en principe,
chacun dispose du contrÎle ultime de ce qui le concerne donc de la décision politique
et des textes d’application.
Sur un tel constat, il paraĂźt opportun de se saisir des
prochaines élections Européennes pour mettre en application de saints percepts.
Cela passe d’abord par une information prĂ©cise, Ă grande Ă©chelle, de
l’organisation de l’Union EuropĂ©enne, de ses instances et circuits effectifs de
décisions. Le citoyen va découvrir un invraisemblable paysage de redondances et
de dilutions des responsabilités qui font le jeu des lobbies de toutes nature.
A la suite il conviendra de proposer les lieux ou les solidarités semblent
requises, et ceux ou les souverainetés nationales sont à privilégier. AprÚs un
tel effort de pédagogie, le citoyen pourra en toute connaissance de cause
choisir la liste qui lui paraĂźt la plus pertinente.
Cette consultation de 2019 est une belle opportunité
en s’appuyant sur le local et les nouvelles technologies de communication pour
choisir la bonne voie, portée par
une large majorité de voix,
préalablement éclairé.R HASSELMANN