Libr’acteurs, depuis sa création, ne cesse de rappeler que sa devise est « un citoyen acteur de son destin ». Nous avons posé d'emblée comme mère de toutes les réformes , la fin du cumul des mandats, dans l'espace et le temps, et une remise à plat de notre cadre démocratique, en termes de vote blanc et d'instauration indispensable d'une dose significative de proportionnelle.
L'actualité Européenne plaide pour que nos interrogations soient enfin entendues, jugez-en!
Trois élections majeures, ces derniers mois, en Autriche, en Hongrie, et en Italie, ont vu l’émergence de mouvements dits « populistes » et anti européens et une quatrième, l’Allemagne est passée à un cheveu d’une élection à refaire s’il la Chancelière n’avait pas réussi à nouer une alliance de gouvernement.
Quel est le point commun entre ces quatre pays ? Un mode de scrutin incluant tout ou partie de proportionnelle. Ils élisent, sauf l’Autriche qui a opté pour la proportionnelle intégrale, une partie de leurs députés au suffrage proportionnel, 46% en Hongrie, 50% en Allemagne, 63% en Italie.
Un deuxième chiffre est à mettre en parallèle avec notre modèle, le taux de participation aux élections : Allemagne 76%, Autriche 80%, Italie 72,93% et Hongrie 69,41%.
La France, qui a fait de son mode de scrutin majoritaire à deux tours, le plus sûr moyen de garantir la stabilité de ses institutions, affiche des chiffres de participation largement inférieurs, 47,62% au premier tour et de 38,43% au second tour.
On peut toujours faire dire ce que l'on veut aux chiffres, mais il est difficile de nier qu’il y a une relation entre l’implication du nombre d’électeurs et le fait que le système garantit que leur voix sera prise en considération.
Le président de la République, conscient de ce problème, s’est engagé pendant la campagne et l’a rappelé devant le Congrès à Versailles, à modifier et moderniser nos institutions y compris le mode de scrutin : « La représentativité reste toutefois un combat inachevé dans notre pays. Je souhaite le mener avec vous résolument. Je proposerai ainsi que le Parlement soit élu avec une dose de proportionnelle, pour que toutes les sensibilités y soient justement représentées. »
Le mot est lâché, proportionnelle, un projet présenté par le gouvernement le 4 avril dernier, prévoit une dose de proportionnelle qui serait de 15%, c’est un début, mais « peut mieux faire » dirait un enseignant à son élève. 15%, cela représente 60 élus sur les 400 projetés par la réforme dont la majorité reviendra aux partis installés, ce qui laissera, au mieux, une vingtaine de sièges, à des sensibilités différentes.
Il y a souvent des mots aux actes un fossé et ce projet de réforme, s’il n’évolue pas sur un sujet aussi important que la représentativité des élus, rappellera les propos du héros du Guépard « Il faut que tout change pour que rien ne change ».
B . MALAGUTI.