Le cours du sucre fond comme neige au soleil, le baril de
pétrole flambe, faut-il aller plus avant ?
Fontenelle disait, "pour trouver la vérité, allez à l’opposé
de la multitude". Sage précepte dans de nombreux domaines, mais pas dans la
réalité qui nous est proposée.
Ce pays doit enfin accepter de regarder la réalité en face,
et ne plus gesticuler sur la scène internationale en refusant de se regarder
dans une glace. Nous ne pouvons plus refuser les comparaisons. C’est cette
attitude de négation, qui nous conduit à stagner et même à régresser.
Acceptons de dire que notre modèle social n’est plus adapté
au nouveau monde. Un monde ouvert à toutes les concurrences pour ne pas dire à
toutes les outrances. A quoi rime de réclamer des entreprises éthiques et
vertueuses, si dans le même temps, le quidam privilégie le produit
importé, fabriqué dans un environnement humain, ou le mot éthique donne à
sourire.
Regardons avec lucidité par-delà nos frontières, au Canada,
en Australie, mais aussi plus proches de nous en Suède,ou en Finlande. Cette
Finlande souvent citée en exemple pour avoir compris avant beaucoup, qu’il faut
s’adapter à son temps. Marier les nouvelles technologies et les mesures
d’encouragement a la recherche, avec les traditions,le savoir faire et la proximité
territoriale, est une recette simple. Il faut le vouloir, en acceptant de dire
que jusque là et depuis des années nous faisons fausse route.
Les clignotants sont pourtant bien visibles, l’objectif de
croissance, pourtant modeste a 2% ne sera pas atteint.
Cout des arrêts maladie en hausse, échec de nos dispositifs d’apprentissage,
encore des titres, qui inspirent des points de vue autorisés, nimbés de
précautions sur la nécessité d'une reprise vertueuse de notre croissance. La vraie question est de savoir si
éthique et vertu sont compatibles avec concurrence, mondialisation et nouvelle
donne.
La réponse est NON, il faut donc s’interdire de se parer de
grands mots pour choisir un réalisme désormais indispensable. Notre modèle
social ne fonctionne plus, car il n’est plus adapté a la démographie, les
mutations technologiques, la nouvelle géopolitique. Il n’est plus pertinent car
il bride la croissance, indispensable aux progrès, le temps est donc venu de
faire des choix.
Il va s’agir de hiérarchiser les priorités en regard de nos
grandes valeurs républicaines. Dans ce cadre, à l’aune de LIBERTE, EGALITE,
FRATERNITE, le premier exercice doit porter sur une vraie refondation de notre
système de santé, ce bien le plus précieux de l’individu. Dans ce domaine le
citoyen est prêt à être un acteur lucide et exigeant, Arrêts maladie,
transports sanitaires, prise en charge du grand Age,prescriptions médicamenteuses etc., la Ministre de la
santé sera la première à entrer en scène, pour montrer la voie, il faut y
veiller.
R HASSELMANN