mardi 13 novembre 2018

CITOYENS,ACTEURS,CONSOMMATEURS.











Le 17 Novembre se profile, demain le Président de la République monte en premiÚre ligne et en premiÚre chaine TV, pour calmer les esprits.

Comment en sommes nous arrivĂ©s lĂ , alors que la France pensait disposer d’une Ă©quipe de « spins doctors » haut de gamme, bardĂ©s de belles peaux d’Ăąnes, et rompus Ă  toutes les techniques de management.

A l’Ă©vidence, le gouvernement a dĂ» sĂ©cher les cours de management Ă©thique et tout ce qui a Ă©galement trait aux techniques de mesures de la satisfaction client.
Cela remet en mĂ©moire une citation du quĂ©bĂ©cois JM WYL, d’une belle actualitĂ© « Plus nos sociĂ©tĂ©s s’organisent, plus on a peur de faire des choix…alors on Ă©limine le choix, pour se cantonner au mot ! »
Un gouvernement moderne, qui pilote un Etat moderne et modeste, doit comprendre que le citoyen est un consommateur averti et informĂ© par les nouvelles technologies, et dans « le mĂȘme temps » (formule connue), il attend une forme d’Ă©coute personnalisĂ©e. Par les temps qui courent le citoyen, est sensible aux prix, et s’il ne refuse pas l’impĂŽt, il veut savoir a quoi sert le denier public.

Il est donc impĂ©ratif, de tout remettre Ă  plat, en Ă©vacuant les ambiguĂŻtĂ©s de toutes sortes. Un Etat ne peut ĂȘtre Ă  la fois libĂ©ral tout en mettant son nez partout. C’est lĂ  que les fondements du management Ă©thique peuvent servir, car agir en bon gestionnaire c’est identifier l’efficacitĂ©, le rendement, le retour sur investissement. Cela n’exclue pas l’Ă©quitĂ© et la morale, mais a l’heure de la concurrence mondialisĂ©e, il faut savoir faire des choix et les expliquer.

Un État, qui se veut « Ă©cologique », lĂ  oĂč le monde est loin de l‘ĂȘtre, est un Etat qui doit repenser son modĂšle social. L’Ă©thique Ă  un coĂ»t, car elle bride certains choix, et renchĂ©rit certains coĂ»ts. On ne peut avoir « le beurre et l’argent du beurre ».

En ce mois de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS) il serait peut-ĂȘtre pertinent de se pencher sur les Ă©lĂ©ments constitutifs d’un systĂšme Ă©conomique trait d’union entre la finance impatiente et l’administrĂ© tatillon. Tous les indicateurs sont au vert, pour que le plus grand nombre s’approprie les fondements de la vraie ESS, lĂ  ou les rĂ©munĂ©rations sont cantonnĂ©es, ou le profit est d’abord lĂ  pour pĂ©renniser l’activitĂ© et l’emploi. Si la finance devient le moteur vertueux de l’Ă©conomie au quotidien, alors le citoyen comprendra mieux les efforts demandĂ©s, avec une vraie stratĂ©gie consistant Ă  ramener en France toute une sĂ©rie d’activitĂ©s et productions.



R HASSELMANN

jeudi 25 octobre 2018

SANTE ATTENTION INTOXICATION!






Le grand public n’aura pas manquĂ© d’entendre les diffĂ©rents mĂ©dias s’Ă©mouvoir sur la nouvelle hausse du coĂ»t des mutuelles. Cette annonce rompt avec les promesses gouvernementales selon les quelles la mise en place de mesures telles le reste a charge zĂ©ro en dentaire et optique notamment serait neutre pour le portemonnaie du citoyen.
Une nouvelle fois, l’intoxication persiste dans un domaine trĂšs sensible, celui de notre systĂšme de santĂ©. Il est en effet tout Ă  fait inexact de dire que les cotisations des mutuelles vont augmenter, en moyenne de 4% en 2019, inexact sur la forme et le fond.
Sur la forme, comme soulignĂ© Ă  maintes reprises, le terme « mutuelle » ne peut continuer Ă  servir, pour un amalgame trompeur qui nuit Ă  la comprĂ©hension. A cet Ă©gard, un rĂ©fĂ©rĂ© pendant Ă  Marseille, diligentĂ© contre un comparateur, pour usage abusif et trompeur du terme doit permettre d’y voir plus clair.
Une vraie mutuelle, au sens du code de la mutualitĂ©, est un espace ƓcumĂ©nique, dĂ©gagĂ© des pressions politico-syndicales et des corporatismes frileux. C’est un creuset ou s’exerce les vraies solidaritĂ©s, entre les classes d’Ăąges, les classes sociales, les diffĂ©rents territoires.
Une vraie mutuelle est le creuset ou des citoyens mettent en, commun une Ă©pargne pour pourvoir aux besoins de santĂ© du groupe. Cette Ă©pargne est la matiĂšre premiĂšre, propriĂ©tĂ© de personne et de tous, qu’une vraie mutuelle s’attache a valoriser, pour la transformer en un produit fini, la prestation en espĂšce ou en nature.
Le pays va avoir besoin de ces acteurs, pour refonder sans faiblesse son systĂšme de santĂ©. Il est dĂšs lors urgent d’enfoncer le clou.
Les vraies mutuelles existaient avant la sĂ©curitĂ© sociale de 1945, la plus ancienne de France, conservĂ©e dans son « jus naturel » date de 1854 et elle se porte Ă  merveille. Parler de profitabilitĂ© et mĂȘme de marge de solvabilitĂ© est un non-sens pour ces groupements de personnes qui gĂšrent Ă  dire souverain de leur AG, chaque annĂ©e, les cotisations et les prestations. Ainsi beaucoup, vont cantonner les hausses a moins de 2%, en ajustant les rĂ©serves constituĂ©es. En ce sens, Imposer a de vraies mutuelles des mages de solvabilitĂ© surabondantes c’est faire le jeu des lobbies financiers et c’est stĂ©riliser des deniers qui trouveraient un meilleur emploi.
Il faut sauvegarder notre sĂ©curitĂ© sociale, ne pas, au prĂ©texte de la baisse de notre dĂ©pense publique laisser le champ libre au marchĂ©. C’est en ce sens que la vraie mutuelle est l’alliĂ©e naturelle de la sĂ©curitĂ© sociale, car elle porte les valeurs de solidaritĂ©s, de non-sĂ©lection des risques, et de gestion par le citoyen acteur.
C’est ce citoyen acteur qui doit ĂȘtre pivot central de la refondation de notre systĂšme de santĂ©. Ce citoyen, financeur, et inĂ©luctablement patient par la maladie, l’accident le handicap ou l’Ăąge, fait de la santĂ© au sens large, sa prioritĂ© absolue. La santĂ© au sens large c’est plus que le soin, c’est la prĂ©vention mais aussi des dĂ©terminants forts, le logement, l’emploi, la sĂ©curitĂ©, l’Ă©ducation, tout est dit ! Il est suicidaire, par excĂšs de libĂ©ralisme masquĂ© de pousser les vraies mutuelles dans les rets d’opĂ©rateurs aux mains d’actionnaires.
En matiĂšre de santĂ©, l’offre privĂ©e peut et doit exister, mais elle doit ĂȘtre clairement identifiĂ©e et rĂ©gulĂ©e, et ne peut en aucun cas se voir confier une mission de service public aussi sensible que celle qui porte sur notre systĂšme de santĂ©. A dĂ©faut nous allons assister a une accentuation, des dĂ©sĂ©quilibres, gĂ©nĂ©rĂ©s par la sĂ©lection des risques, la rupture des solidaritĂ©s intergĂ©nĂ©rationnelles et via les rĂ©seaux de soins, a des offres « law cost » porteuses a termes de nombreux dangers.

R HASSELMANN 
www.institut-sante.org