samedi 20 juin 2020

FISCALITE et NOUVELLE DONNE!







Je choisis Émile DURKHEIM pour introduire le propos, non pas pour son approche du suicide, mais pour ses travaux plus larges sur la sociologie, sur les corps intermĂ©diaires, et le rĂŽle des vigies et lanceurs d'alertes,; notamment dans les pĂ©riodes troublĂ©es, ou le collectif se cherche un guide.
Chaque ingrĂ©dient , remĂšdes, rĂ©ponses, au redressement, doivent ĂȘtre expliquĂ©s et vulgarisĂ©s, pour que le plus grand nombre y adhĂšre.

Il en est ainsi de la fiscalitĂ© , et en particulier des comportements des citoyens par rapport Ă  l’impĂŽt, notamment pour ceux qui sont conduits a l’acquitter.
Au moment oĂč la France va devoir mobiliser toutes ses forces vives, pour se redresser et rester dans le peloton des pays ou il fait bon vivre, il paraĂźt utile de souligner quelques donnĂ©es largement perdues de vu.
La fiscalitĂ© en gĂ©nĂ©rale, et l’impĂŽt en particulier est l’instrument indispensable des sociĂ©tĂ©s modernes, qui, s’honorent en prenant en charge les besoins vitaux du plus grand nombre. Ces besoins, au premier rang desquels la santĂ©, sans laquelle rien ne fonctionne, l’actualitĂ© le prouve, sont de vrais investissements productifs et non des charges inutiles.
Un pays moderne, par le biais de sa fiscalitĂ©, quelle qu’en soit sa forme, est un espace de solidaritĂ© et de redistribution. C’est cela qu’il importe de bien expliquer, aujourd’hui. Une fiscalitĂ© trop complexe peuplĂ©e de niches, et autres exonĂ©rations est un maquis quoi nourrit la mĂ©fiance du citoyen, et favorise les champions des Ă©vasions en tout genre.
Pour qui connaĂźt et a explorĂ©e le systĂšme fiscal français depuis de longues annĂ©es, on sait que l’impĂŽt lisible est celui qui est le mieux acceptĂ©. C’est donc dans ce sens qu’il faut Ɠuvrer, et ne pas chercher Ă  rĂ©inventer la roue.
Un seul exemple car lĂ  n’est pas le lieu d’une dĂ©monstration exhaustive .Il est question de fiscalitĂ© sur la production, et d’efforts demandĂ©s aux entreprises qui en retour de l’aide accordĂ©e par l’Etat, prendront en charge une certaine stabilitĂ© des emplois .De mon temps cela avait un nom LE CONTRAT DE PROGRES dans le cadre des quels les partenaires (État Employeurs et salariĂ©s) pointaient des indicateurs, dont l’observation, conduisait a des revalorisations salariales, Ă  des prĂ©lĂšvements sociaux, a des impĂŽts ou taxes ajustĂ©s.
Au moment ou le pays ne pourra pas faire l’Ă©conomie d’un dĂ©bat sur ses solidaritĂ©s et sur les justes redistributions Ă  attendre, il faut avoir Ă  l’esprit que s’il est un domaine oĂč la plus grande clartĂ© est indispensable, c’est bien celui des prĂ©lĂšvements fiscaux et sociaux. C’est Ă  ce prix que la dĂ©mocratie mĂ©rite son nom et que le tissu national ne part pas en lambeaux.

Juste un dernier mot, la secousse que nous subissons n’est pas la premiĂšre, comme les autres elle implique de remettre tout a plat, pour retrouver le bon chemin en matiĂšre Ă©conomique politique et social. C’est ce que LIBR’ACTEURS va s’attacher Ă  faire, Ă  partir de nos vĂ©cus et expĂ©riences de terrain. L’actualitĂ© propose une nouvelle donne, avec de nouvelles idĂ©es, de nouveaux acteurs, impactĂ©s par la mondialisation, il faudra savoir en tenir compte.

R HASSELMANN







dimanche 14 juin 2020

REPENSONS NOS SERVICES PUBLICS.






"Le monde d’aprĂšs" doit tirer les leçons de l’Ă©preuve que nous endurons, pour construire ou reconstruire des services publics qui rĂ©pondent efficacement aux besoins que tous citoyens sont en droit d’attendre, notamment en matiĂšre de santĂ©, d’Ă©ducation ,de sĂ©curitĂ© ou de communication (transports ou par ondes).

L’actualitĂ© a montrĂ© que nous sommes loin du compte.

DĂšs lors il serait peut-ĂȘtre temps de revoir la copie, en posant les bonnes questions et en associant les acteurs du prĂ©sent, et en pensant Ă  ceux du futur.

C’est lĂ , la premiĂšre mission d’un État stratĂšge, cher Ă  Michel CROZIER que de crĂ©er les conditions pour que le citoyen soit associĂ©, en proximitĂ©, a l’expression de ce dont il a besoin et ce que sont les biens communs. Il nous faut des services publics agiles et rĂ©actifs qui collent aux besoins et sont donc libĂ©rĂ©s des entraves normatives, hiĂ©rarchiques et administratives.

C’est donc un chantier ambitieux qui s’ouvre, consistant d’abord Ă  faire le constat des manquements, dans chaque secteur, Ă  dire des citoyens utilisateurs, mais aussi des servants employĂ©s de structures qui ne sont pas toujours soumises au marchĂ©.

A la suite il va s’agir d’Ă©valuer la performance, sans complaisance, en Ă©chappant au piĂšge consistant Ă  penser qu’‘il n’y a que la technostructure ou les professionnels du secteur qui savent de quoi ils parlent. A cet Ă©gard, il serait pertinent de revenir Ă  la dĂ©finition de ce qu’est une MISSION DE SERVICE PUBLIC, qui doit prendre en compte l’individu citoyen, le citoyen usager et le collectif. Cet ensemble dans le contexte d’une harmonie territoriale et sociale, posĂ©e en loi fondamentale.

Ce serait peut-ĂȘtre le moment de convoquer Ă  ces travaux, la sociĂ©tĂ© civile, la vraie, dont on parle beaucoup sans la voir, pour avoir une restitution la plus large et objective, avec un constat, un diagnostic et une feuille de route de mise en Ɠuvre, validĂ©e largement.

Le chantier est Ă  ouvrir, dans chaque domaine ou le service public est attendu.

R HASSELMANN



dimanche 7 juin 2020

SEGUR DE LA SANTE.








AprĂšs le « Grand DĂ©bat » , et la mise en place de comitĂ©s divers et variĂ©s, plus scientifiques et doctes les uns que les autres, place au SEGUR DE LA SANTÉ qui ambitionne de proposer un nouveau systĂšme de santĂ©.
Dont acte, mais attention aux fausses pistes, aux avis d’experts auto-proclamĂ©s, et Ă  des dĂ©marches inadaptĂ©es Ă  la matiĂšre.

En premier lieu, il semble opportun de revisiter l’histoire, pour Ă©viter les redites Ainsi, la notion de dĂ©mocratie sanitaire, a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© mis en avant en 1999 par B KOUCHNER, pour lancer…les ÉTATS GÉNÉRAUX de la SANTÉ et en attendre des propositions palpables. Les rĂ©sultats l’ont prouvĂ© par ce qu’il en reste. Les dĂ©bats, larges et ouverts, n’ont en rien donnĂ© naissance Ă  un systĂšme de santĂ© en phase avec le siĂšcle nouveau. La preuve,20 ans plus tard, le citoyen reste sur le pas de la porte, une pandĂ©mie rĂ©vĂšle des faiblesses indignes et la confusion entre SANTÉ et SOINS perdure !
Il est donc indispensable de bien hiérarchiser les priorités et ciseler les mots.

En premier lieu, admettons une bonne fois pour toute que la santé répond à différents critÚres.

*La santĂ© n’est pas le seul soin, mais englobe aussi la prĂ©vention et l’accompagnement, et les principaux dĂ©terminants que sont logement, emploi, et environnement. DĂšs lors, le soin n’Ă©tant qu’un des constitutifs de la santĂ©, notre systĂšme doit intĂ©grer et convoquer en amont et en aval du soin, des acteurs autres que les soignants, Ă©ducateurs pĂ©dagogues, accompagnants, notamment.

*La santĂ©, est le bien le plus prĂ©cieux de l’individu, et comme telle elle ne peut rentrer dans des analyses Ă©conomiques et financiĂšres classiques aussi brillantes soient-elles. A cet Ă©gard, il est plaisant et triste d’entendre les surenchĂšres industrielles et capitalistiques Ă  propos du « marchĂ© » des vaccins. On ne peut plaquer des schĂ©mas classiques, pour un produit, dont le fabriquant n’est pas sĂ»r de la qualitĂ© ou du rĂ©sultat et lĂ  ou le consommateur/patient est dans la plus grande ignorance de ce qu’il attend.

*Enfin et peut ĂȘtre surtout, la santĂ© au sens large, c’est le domaine de l’incertitude, tant la typologie de comportement de l’individu, son environnement gĂ©ographique, culturel, modifient son degrĂ© de rĂ©action et d’acceptation. Raison pour laquelle, plus qu’ailleurs le secteur de la santĂ©, commande rĂ©activitĂ© et souplesse, pour corriger trĂšs vite des options qui peuvent se rĂ©vĂ©ler dangereuses, pour l’individu, et lourdes pour le denier public investi. Cette rĂ©alitĂ© montre combien plus qu’ailleurs, ce secteur doit ĂȘtre libĂ©rĂ© des lourdeurs administratives empilĂ©es, pour faire montre d’une agilitĂ©, qui Ă©conomisera du « temps mĂ©dical » et orientera au mieux l’effort budgĂ©taire collectif.

VoilĂ  quelques bases, que le SEGUR DE LA SANTÉ ne doit pas ignorer ou nĂ©gliger.

R HASSELMANN

vendredi 29 mai 2020

L'EUROPE a la bonne taille, La FRANCE la bonne légitimité!





Entreprises, usines et emplois dĂ©localisĂ©s, inĂ©galitĂ©s  extrĂȘmes des revenus, prĂ©servation du climat : ces questions ne peuvent ĂȘtre traitĂ©es et rĂ©solues  uniquement sur le plan national.
D'oĂč, exit le discours irrĂ©aliste du retour Ă  une souverainetĂ© nationale enfermĂ©e et protĂ©gĂ©e dans ses frontiĂšres Seule la dimension europĂ©enne, avec ses 500 millions de citoyens consommateurs est envisageable et en mesure de faire face Ă  la Chine, Ă  l'Inde, aux États-Unis, aux pressions et chantages de toutes sortes, y compris migratoires.
Il faut donc passer du concept inappropriĂ© de souverainetĂ© nationale, mis en avant par des partis nationalistes et populistes, au concept de souverainetĂ© europĂ©enne dans quasiment tous les domaines. Nous avons les cerveaux ( souverainetĂ© technologique, innovation  dans le numĂ©rique, l'intelligence artificielle, les biotechnologies... ), la main d’Ɠuvre ( relocaliser et surtout refonder un tissu industriel ), les capitaux ( on est en train de le dĂ©montrer ), protĂ©ger l' agriculture europĂ©enne qui peut satisfaire quasiment tous nos besoins ( souverainetĂ© alimentaire ), europĂ©aniser l'organisation du sanitaire ( souverainetĂ© sanitaire ) limiter l'immigration Ă©conomique aux seuls besoins d'emplois non satisfaits, imposer Ă  nos partenaires commerciaux extĂ©rieurs l'application des mĂȘmes rĂšgles sociales, fiscales et environnementales ( investir dans les Ă©nergies dĂ©carbonĂ©es, prĂ©server le nuclĂ©aire ) , auxquelles nous sommes contraints.
Notre rapport de force : les autres puissances ont impĂ©rativement besoin de la consommation des europĂ©ens, Nous sommes passĂ©s du multilatĂ©ralisme Ă  l'unilatĂ©ralisme et aux prĂ©mices d'une nouvelle confrontation mondiale entre les USA et la Chine. Il nous faut s'en prĂ©munir et nous en protĂ©ger.Viendront alors de vraies politiques extĂ©rieure et de DĂ©fense communes indispensables Ă  notre sĂ©curitĂ© collective..Cela exige d'en convaincre nos partenaires de l'UE, Ă  commencer par l'application du principe de solidaritĂ© et du respect dans tous les domaines des mĂȘmes rĂšgles et principes dĂ©mocratiques.Ainsi, automatiquement la solidaritĂ© sociale interne s'imposera, au sein d'un mĂȘme marchĂ© europĂ©en protĂ©gĂ©.

La FRANCE, par son histoire, sa culture, sa position gĂ©ographique, et ses liens historiques planĂ©taires, a toute la lĂ©gitimitĂ© pour mener a bien cette belle mission d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral! 

Collectif LIBR'ACTEURS

mardi 12 mai 2020

SCIENCE ET DECONFINEMENT.





Si les donnĂ©es scientifiques doivent Ă©clairer la dĂ©cision publique – ce que je crois – et pouvoir ĂȘtre partagĂ©es de façon transparente avec la population, les Ă©tudes sĂ©rologiques et Ă©pidĂ©miologiques deviennent des Ă©lĂ©ments guidant pour le dĂ©confinement.
La premiĂšre Ă©tude menĂ©e fini mars (publiĂ©e sur leur site le 23 avril) par l'Institut Pasteur sur les personnes contaminĂ©es dans le cluster constituĂ© par un LycĂ©e de l'Oise apporte des prĂ©cisions sur le « taux d'attaque» - schĂ©matiquement le nombre de personnes infectĂ©es dans une communautĂ© Ă  la fin d'une Ă©pidĂ©mie – et quelques informations complĂ©mentaires. Le taux d'attaque de 26% indique ainsi que l’immunitĂ© collective ne peut s'Ă©tablir rapidement.

 L'article a largement Ă©tĂ© relayĂ© par la presse (20 minutes, Les Echos, LCI, etc.).
L'Institut a dĂ©cidĂ© d'Ă©largir l'Ă©tude Ă  tous les enfants de la commune pour « connaĂźtre l'impact et la diffusion du virus chez les plus plus jeunes » (article France 3 Haut-de-France, 26 avril). ConnaĂźtre les rĂ©sultats de cette Ă©tude aurait-il Ă©clairĂ© la rĂ©ouverture des Ă©coles ?
L'Instit Pasteur a aussi présenté, en date du 21 avril une premiÚre étude épidémiologique à partir des personnes hospitalisées et des personnes confinées sur un paquebot (le Princess Diamond). (voir article France Culture en date du 22 avril)
Une étude menée sur 100 000 personnes par l'Institut Max Planque en Allemagne est attendue avec impatience.
L'Ă©tude de l'Institut Pasteur confirme que l'immunitĂ© collective n'est pas une option tant elle sera lente Ă  obtenir. Elle renseigne aussi sur le taux de reproduction de la maladie, rĂ©pondant au doux acronyme «RO ». De 3,3 Ă  l'origine – une personne contaminĂ©e en contamine 3,3 autres -, il a chutĂ© Ă  0,5 grĂące au confinement. En restant en dessous de 1, il signifie que l'Ă©pidĂ©mie s'Ă©puise.
Le RO va-t-il devenir notre référence en déconfinement ? Sa mesure semble pouvoir renseigner sur l'impact de celui-ci face à la pandémie.
L'article de France Culture indique qu'il s'agit de « desserrer le confinement tout en maintenant la distanciation physique » pour maintenir le RO au plus bas.
Cet objectif Ă©claire en creux l'importance des tests. Or, la presse – et la communication gouvernementale – se font discrĂštes sur le sujet. Une grande Ă©tude est lancĂ©e en France (nommĂ©e EpiCOV) –article BFMTV du 24 avril, Sciences et Avenir du 2 mai) dĂ©but mai sur la foi de questionnaire et de tests Ă  rĂ©aliser chez soi. RĂ©sultats attendus fin mai. Une date tardive. Une autre Ă©tude Ă©pidĂ©miologique commentĂ©e fin avril et mise en ligne le 6 mai (et rĂ©alisĂ©e Ă  partir de donnĂ©es de l'AP-HP et de l'UniversitĂ© de Columbia). C'est, semble-t-il Ă  partir de celle-ci que le gouvernement a dĂ©cidĂ© du dĂ©confinement Ă  compter du 11 mai. 

Elle indique aussi que seule la protection (isolement) des personnes les plus vulnĂ©rables (entre 12 et 17 millions de personnes) pendant... 38 semaines Ă©viterait une forte mortalitĂ© parmi cette population. (article dans l'Opinion en date du 29 avril, Le monde en date du 7 mai). L'Ă©tude indique que, faute de cette mesure, le risque d'une 2eme vague est fort et qu'elle dĂ©bordera de nouveau le systĂšme hospitalier. 
Cette option a Ă©tĂ© Ă©cartĂ©e par le gouvernement Ă  ce jour, pour ne « pas discriminer les seniors ». Le choix est fait de compter sur le civisme de chacun plutĂŽt que d'imposer une nouvelle contrainte. 
J’en conclus que les donnĂ©es scientifiques ne guident pas la dĂ©cision politique, au mieux elles la
renseignent. Toutefois, elles ne l'éclairent pas vraiment, sois qu'elles arrivent trop tard, soit qu'elles sont refusées.

Eric LAFOND
Administrateur LIBR'ACTEURS.