lundi 5 octobre 2020

UNE POLITIQUE DE SANTE PUBLIQUE DOIT ELLE ARBITRER ENTRE DEUX MAUX?


Le week-end dernier, deux tribunes (parmi de nombreuses autres) ont retenu mon attention. Elles portaient toutes deux (comme de nombreuses autres) sur le seul sujet qui nous préoccupe en ce moment, la gestion politico-scientifique de l’épidémie de Covid-19. L’une demandait un confinement de 20 jours en décembre pour stopper le virus, et passer de bonnes fêtes de fin d’année. La seconde invitait à accepter le risque modeste d’être contaminé car la politique actuelle créerait davantage de problèmes de santé qu’elle n’en résout. Les auteurs de la première sont Prix Nobel d’Economie. La seconde est l’oeuvre d’un neurochirurgien, chef de service dans un grand hôpital parisien. Deux analyses on ne peut plus opposées, deux analyses reflets de l’immense désordre et désarroi dans lesquels nous plonge la situation présente.

Aux prix Nobel, le Ministre de la Santé s’est senti obligé de répondre. Il ne fait pas de “plans sur la comète” mais “se projette au jour le jour avec [ses] batteries de chiffres”.

Est-ce trop demander d’attendre d’un Ministre une hauteur de vue qui lui permettre de penser une politique à moyen/long terme ? Ou qu’il prenne du recul face à la “batterie de chiffres” ? En temps d’incertitude, moins on peut prévoir, plus il faut projeter. Et revenons sur ces chiffres qui semblent eux-mêmes sources de bien des confusions….

Reprenons les ensemble. Celui qui est supposé nous éclairer tous les matins, mais peut-être nous éblouit, est le nombre de “cas positifs”. Autour de 12000/j depuis une semaine. Leur signification fait l’objet d’une forte controverse depuis un article publié dans le New-York Times, “checké” et validé pour l’essentiel par la presse française. Un “cas positif” ne serait pas malade (ni contaminant) dans 90% des cas ! En effet, selon les modalités techniques pour révéler la présence de matériel génétique viral, le fait d’être positif ne révèlerait que le fait d’avoir été en contact avec le virus, ou d’avoir été malade et guéri et bien sûr d’être malade. Cette situation avait déjà été pointée par quelques médecins inquiets de ne pas avoir de précisions des laboratoires sur ce point. Au final, ce nombre des “cas positifs” ouvre trop d’options pour en faire une source légitime de nouvelles réglementations.

Demeurent les hospitalisations, réanimations et décès. Souvenons-nous qu’en mars, de nombreux articles pointaient un manque de respirateurs et donc de lits adaptés au traitement nécessaire aux infections pulmonaires. Il était question à l’époque de 7000 lits. La menace de voir débordé la capacité d’accueil hospitalière fut déterminante dans la mise en place du confinement. Le gouvernement a-t-il tiré les enseignements de cette crise ? Accru le nombre de lits adaptés en hôpital public ? Ou, a minima, s’est-il mis en capacité de s’appuyer sur les cliniques privées qui avaient été laissées de côté au printemps ?

Les courbes et autres graphiques indiquant le nombre d’hospitalisations et d’entrées en réanimation marquent une augmentation début septembre et une stabilisation depuis. Sans minimiser ce que cela implique pour les personnes concernées, force est de constater que les patients sont beaucoup moins nombreux qu’au printemps. Et les décès aussi.

Et là se pose la question des arbitrages de la politique de santé publique. En effet, des bruits faibles mais récurrents essaient de se faire entendre depuis plusieurs mois. Médecins généralistes et spécialistes ont pointé à plusieurs reprises que nombre de malades chroniques (19 millions en France) suivaient moins bien ou interrompaient leur traitement, avec des conséquences évidemment dommageables à moyen-long terme.

Dans le même temps, le confinement et ses conséquences ont durement frappé les plus (économiquement) modestes d’entre nous. L’Insee indique ainsi que 30% d’entre eux ont vu leurs revenus se réduire. Or, il est connu depuis longtemps que la pauvreté a des conséquences directes sur la santé et la situation sanitaire des personnes. Le Secours Populaire compare la situation à l’après seconde guerre mondiale et précise que 45% de ceux qui le sollicitent lui étaient inconnus.

Une nouvelle tribune de médecins et scientifiques demandent une autre politique de santé publique. Faute de comprendre les motivations du gouvernement, certains évoquent des chiffres manipulés, un chantage au financement public de l’hôpital, … La défiance s’installe, peut-être durablement dans la société française.

Comme un reflet de notre malaise collectif, la politique de santé publique ne fait l’objet d’aucun débat démocratique. Aucune force politique supposée être dans l’opposition ne questionne la majorité sur les fondements de ce qui est décidé dans un quasi état d’urgence permanent. Comment est-ce possible qu’aucune autre approche de l’intérêt général n’émerge de nos représentants élus et de leurs partis ? C’est dire la faiblesse de notre démocratie….

Il est temps de regarder avec raison et objectivité les coûts et avantages de la politique de santé publique menée. Peut-on accepter un risque modeste d’être contaminé si c’est la meilleure façon d’éviter des drames plus importants ? La population française a montré sa capacité à se discipliner. Parions qu’elle peut aussi entendre un débat intelligent, contradictoire et sincère sur des choix, même douloureux, à faire. La question est aujourd’hui qui est en capacité de débattre ?

Eric LAFOND


 

mardi 8 septembre 2020

FESTIVALS,UNIVERSITES

 


L’époque est aux festivals contrariés par le COVID et aux universités de rentrée en tous genres perturbées par les ambitions inavouées, les frilosités de certains et les outrances traditionnelles d’autres.

Le plus grave est ailleurs, car pour 2021 et 2022 une nouvelle fois le pays ne semble pas avoir compris. LIBR’ACTEURS dénonce depuis des années une démocratie cadenassée par des partis politiques confis de certitudes, enfermés dans des fonctionnements dépassés et d’autres corps intermédiaires qui n’ont de représentatifs que le nom.

La démocratie française fonctionne comme les « CLOSED SHOP » des syndicats britanniques, ou l’accès à une profession était interdit à ceux qui n’avaient pas la bonne carte. Difficile à de nouveaux talents dépourvus d’appuis de se faire entendre. Il est urgent d’entendre et de fédérer les initiatives novatrices et de dire aux partis politique que leur temps est fini, et que le pouvoir qu’ils s’octroient de dire qui sera candidat et qui ne le sera pas n’a plus de sens.

La vraie démocratie c’est celle qui vit dans le bénévolat et l’engagement associatif. Le COVID et les séquelles économiques et sociales engendrées conduisent tout un chacun à se poser des questions.

Quelle place doit tenir le citoyen de base, quels services méritent effectivement le label « service public », quelles sont les limites des pouvoirs locaux de proximité, pour ne pas nuire à certaines souverainetés qui permettent de faire Nation.

Il est encore temps et urgent de mobiliser la vitalité citoyenne pour dégager des consensus indiscutables sur les vraies priorités. Outre la santé qui a conduit LIBR’ACTEURS à cofonder l‘INSTITUT-SANTE (www.instituit-sante.org), il semble qu’une nouvelle donne constitutionnelle, un cadre social en phase avec l’évolution démographique, la redéfinition des missions régaliennes de l’État, la remise a sa place d’un capitalisme patient et vertueux, ou encore la redéfinition d’une UNION EUROPÉENNE dans ses frontières et ses ambitions, constituent des axes porteurs.

Il convient donc de trouver le meilleur vecteur pour faire vivre, ces débats en proximité, tiers de confiance reconnu, de nature à permettre une centralisation et livrer des consensus les plus larges.

Le cadre communal, adossé au cadre associatif, peuvent répondre à cet objectif. Préalable au choix des managers élus qui piloteront ces changements sous le contrôle de représentations citoyennes, cette ambition n’a que faire des jeux de partis et petites ambitions personnelles !

R HASSELMANN.

« LIBR’ACTEURS »

             Pour un citoyen acteur de son destin !

 

 

 

samedi 15 août 2020

LE BON SENS......

 

 

 


Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée selon DESCARTES, sur cette base la France cultive le doute, et une sorte de frustration individuelle et collective permanente, laissant la porte ouverte, a tous les charlatans !

La variété des échanges et analyses produite par le « panel » LIBR’ACTEURS conduit à constater qu’il est urgent de savoir de quoi l’on parle. En ce sens, après E MORIN, B CYRULNIK, a le mérite de préciser les choses, en distinguant CRISE et CATASTROPHE. Une fois la crise passée tout redevient comme avant, alors que la catastrophe génère un tel bouleversement (Strépho/Tourner, renverser) que plus rien ne sera comme avant !

Nous avons connu des crises économiques, sociales, ou des crises liées a nos valeurs, nous vivons avec le COVID, une catastrophe à l’échelle planétaire, qui agit comme un cruel révélateur dans de très nombreux domaines. Le monde, la France, l’UE ne peuvent plus continuer comme avant, il importe donc de faire des constats lucides, de poser le diagnostic et de chercher les bonnes réponses.

Cela nous ramène au BON SENS, de manière a ce que nos futurs choix collectifs, démocratiques soient les plus éclairés.

Il est en effet primordial, d’engager un formidable effort de pédagogie, pour faire de l’information du plus grand nombre un objectif démocratique prioritaire. D VOLTON écrivait récemment, et à juste titre, que la puissance technologique, qui confond vitesse et vérité, doit être regardée avec prudence, le cartable électronique ne remplacera jamais le maître et le lien humain.

Il va donc falloir expliquer, à partir de données et de chiffres incontestables et vérifiés, pourquoi, nos services publics ont failli ici ou là, pourquoi il est urgent de repenser l’Europe, pourquoi il faut refuser des GAFAM, qui font commerce de tout et de rien, et qui se posent en passage obligé des données de nos libertés et de notre santé !

Vaste chantier, mais passionnant et salutaire pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants.

R HASSELMANN

 

mercredi 15 juillet 2020

SERVICES PUBLICS



La crise que nous vivons, avec ses multiples facettes, fournit une formidable occasion aux citoyens d’apprécier le rôle, l’importance et la qualité des services publics déployés.

En préalable il paraît utile de revenir sur ce qu’est un service public, car le COVID le prouve, la médecine de ville notamment, portée par le privé, soumise a la concurrence, est bel et bien un service public indispensable.

Ce service qui garantit l’accès de tous a des soins, est un bien commun, sans doute plus important et indispensable, que d’autres prestations, pourtant logées dans des statuts et protections confortables.
Cela doit conduire le citoyen a juger, ces services à l’aune de leurs fonctionnements durant cette période, et de revoir peut être les organisations mises en œuvre. En principe le service public est mis en place et financé pour apporter des réponses a des besoins essentiels que tous les citoyens sont en droit d’attendre. C’est là le rôle de l’Etat pour assurer la devise républicaine de liberté, d’égalité et de fraternité.

Dés lors, quelle a été et est la réponse des services publics, de l’éducation, de la santé, de la sécurité, des transports, des communications ? Quelle résilience, quelle présence, quelle continuité, quelle réponse effective aux attentes du citoyen utilisateur individuel ou collectif sont objectivement constatées. Une telle démarche, pourtant légitime, en regard de certains statuts consentis, n’a jamais été proposée.

Les acteurs concernés, font état de la complexité de leurs missions, du nombre de paramètres à prendre en, compte, ignorés du grand public, donc incapable d’une telle mission.

Pourtant au moment ou l’on réunit des citoyens tirés au sort pour parler transition, il serait peut être bien d’en réunir d’autres pour juger de la qualité des services publics et proposer des réformes, en regard des seuls objectifs qui importent le service du citoyen, dans le respect d’une parfaite égalité sociale et territoriale.
La Société Civile, évoquée très souvent doit trouver là un bel objectif, pilier d’un terme très en vogue, la nouvelle gouvernance.La transformation du CESE si elle est confirmée, peut être le lieu de ces évaluations citoyennes.
R HASSELMANN