samedi 27 octobre 2012

Parité rime-t-elle avec technicité ?

Richard HASSELMANN vous l’annonçait récemment, ‘Libr’acteurs’ passe à la vitesse supérieure et aborde des sujets « clivants » pour reprendre ses termes.

Parmi ceux-ci, il y a les deux articles récents de Franck NOURMAMODE sur le Qatar et les dessins de Mahomet qui ont suscité quelques commentaires et de nombreuses visites.

Chers lecteurs n’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, dans ‘Libr’acteurs’, il y a le mot libre et vous savez combien ce mot est pour nous le symbole d’un citoyen acteur de son destin.

Le sujet qui m'inspire aujourd’hui est la déclaration récente du ministre de l’Agriculture Stéphane LE FOLL qui a défendu « la promotion des femmes dans son ministère… bien que les dossiers soient très techniques ».
Ce « bien que » est de trop car il peut laisser supposer qu’à part la machine à café, les questions techniques sont réservées aux hommes.
Comme disait Francis BLANCHE dans les Tontons Flingueurs : « C’est curieux chez les marins, ce besoin de faire des phrases ».

Plus sérieusement, mes élèves diraient : ils sont « graves » nos ministres. Mais ce propos malheureux cache une réalité plus douloureuse, celle de l’égalité femme homme et il suffit d’aller sur le site de l’Observatoire des inégalités pour montrer que pour le seul domaine de la représentation politique, le compte n’y est pas.
À commencer par le parti du Président, le seul bon élève de la classe étant EELV avec 52,9% de femmes élues, soit un peu plus que la proportion de femmes dans la population (51,55%).
Avec 26,6% de femmes à l’Assemblée Nationale et 21,8% au Sénat, la France fait des progrès au sein de l’Union Européenne en passant de la 18ème place à la 10ème sur 27 selon les chiffres donnés par la Fondation Robert SCHUMANN.
Il n’y a qu’au Parlement européen que nous sommes presque bons avec 33 femmes sur 77 élus, ce qui nous vaut une honorable sixième place.

Les élections de 2014 et 2015 seront-elles l’occasion de rétablir l’équilibre et de garantir une meilleure représentation des femmes ?
Ce n’était, semble-t-il, pas un des objectifs de la commission JOSPIN, le pire est à craindre.
Les sanctions ne sont que d’ordre financier et comme c’est sur de l’argent versé par le contribuable, les partis font ce qui les arrange. Ce qui avait fait dire à Monsieur COPPÉ qui est décidément très en verve depuis juin 2012 : "Voilà pourquoi j'ai pris avec mes amis de l'UMP cette décision qui nous coûtera en termes d'amendes. Chacun doit comprendre que dans la période qui est la nôtre, il nous faut absolument avoir le maximum de députés et que cela passe par le poids, l'ancrage local de beaucoup d'entre nous" . Sympa pour nous les femmes… qui ne faisons pas le poids !

La morale de cette histoire c’est qu’il faut féliciter le Ministre de l’agriculture, il a montré le bon exemple, espérons qu’il sera suivi par d’autres.
C’est Françoise GIROUD et ces propos qui restent d’actualité qui résume le mieux ce qu’a voulu dire Monsieur LE FOLL : « Il y aura égalité entre les hommes et les femmes le jour où on nommera des femmes incompétentes à des postes de responsabilité ».

Colette GISSINGER

Crédits Image : WEKA

mercredi 24 octobre 2012

Du centre au centre en passant par le centre

Assemblée Nationale

Il y a des idées qui ont la vie dure, notamment celle qui consiste à croire qu’une démocratie ne peut être composée que de deux camps politiques distincts, la gauche et la droite.

C’est une vision simpliste qui a le mérite de la clarté et permet aux citoyens infantilisés que nous sommes de faire le « bon choix » le jour des élections.

Mais depuis quelques années, il y a un troisième prétendant qui peine à faire entendre une petite musique différente, je parle du centre.

Dimanche 20 octobre, Jean-Louis Borloo a lancé l’Union des Démocrates Indépendants dont il veut « faire le premier parti de France », jusque là c’est clair, et même que « je suis chaud comme la braise » et « je fais toujours un pas après l’autre » ajoute-t-il (nous l’avons vu pour sa candidature à l’élection présidentielle), mais là où ça devient plus compliqué, c’est que ce centre indépendant est « en coalition avec la droite républicaine » et se situe clairement dans l’opposition au gouvernement actuel.
Et pour être sur que nous comprenons bien, il ajoute : «L'indépendance, c'est la puissance. Mais l'indépendance, ce n'est pas l'isolement ».

De l’autre côté du centre si l’on peut ainsi le situer, nous retrouvons François BAYROU et son MoDem qui fait eau de toutes parts et cherche à sauver ce qui peut l’être.
Adoptant une position diamétralement opposée, Jean-Luc BENNHAMIAS, un de ses vice-présidents déclare que l’UDI « est un adversaire politique » !
Autre personnalité incontestable du centre, Corinne LEPAGE avait annoncé deux jours plus tôt parlant de l’UDI : « Je suis en train de travailler à la même chose mais sur l’autre côté, si je puis dire. Je vais lancer un appel au rassemblement des familles du centre de sensibilités différentes qui souhaitent le succès de l’actuel président de la République. Par pragmatisme, je veux aller au-delà des coupures habituelles entre droite et gauche. »

Quel rapport avec L’ibr’acteurs vous dites-vous en lisant cela ?
Il est simple et évident. Et c’est Jean-Christophe LAGARDE, vice-président de l’UDI qui nous livre la clé : « La seule impasse pour le centre…. c'est ceux qui ont voulu s’isoler. Le système électoral qui nous est imposé conduit à des alliances. »

Et voilà, tout est dit, notre mode de scrutin oblige les petites formations à s’allier avec un parti dominant et celles qui refusent les petits arrangements à ne pas exister.

Nous expliquions dans un article précédent comment on peut devenir majoritaire avec moins d’un quart de l’électorat. Un récent sondage fait apparaitre que 28% de Français se déclarent « ni de gauche ni de droite », et pourtant du centre au centre en passant par le centre, la loi électorale fait qu’ils ne sont pas représentés.

C’est pour cela que nous ne cessons de dire et écrire qu’une réforme des institutions est le seul moyen de régénérer la démocratie.

Bernard MALAGUTI

lundi 22 octobre 2012

Liberté Chérie


Maintenant que la tension est tombée et l’effet médiatique s’est envolée, je vous propose une analyse « à froid » des évènements qui se sont produits autour des caricatures de Charlie Hebdo (CH).

Deux points ont été évoqués à ce sujet ; la liberté de la Presse et les réactions de la communauté musulmane.

La liberté de la presse, la liberté d’expression sont des éléments constituants notre Société et notre Démocratie, qu'il faut préserver et défendre. C’est Essentiel.
La liberté d’expression pour un journal ou pour tout support (écrit, TV, Radio ) s’adressant au public est un Droit qui s’accompagne de manière indissociable d’un devoir de Responsabilité.

La Presse dans son ensemble jouit du pouvoir d’informer, d’apporter une analyse critique, partiale ou impartiale et donc d’influencer la population. Elle se doit, de ce fait, de délivrer un message, une information étayée, une explication.
Or on constate que dans le cadre des caricatures, il n’y a aucun Message, aucune information digne d’un journal. Au nom de la liberté a-t-on le droit de dire n’importe quoi ou d’offenser ses prochains ou une cible particulière ?
Dans ce blog, au nom de la liberté, ai-je le droit d’offenser des lecteurs, de proférer des insultes, de donner des informations fausses ?....

Ces caricatures mettent bien en lumière, l’Ignorance sur l’Islam, ses valeurs, le non respect des valeurs des uns et des autres.
Liberté et Devoir sont liés . L’un ne peut pas aller sans l’autre.
La population musulmane a le droit de sentir blessée et offensée. Et on doit respecter cela.

Un certain nombre a peut être sur réagi. Mais comment pouvait-il en être autrement ?

IL est temps de revenir à plus de responsabilité, plus de raison et c’est au Média et à l’ensemble des acteurs de la Société de prendre le sujet à bras le corps pour sortir de cette ignorance que l’on a des Religions, des règles, des comportements, des Droits et des Responsabilités que l’on a tous en Société.

Expliquons quel est notre « Contrat Social ».

La liberté de la Presse est un élément que l’on doit préserver et choyer sérieusement. La mauvaise utilisation à outrance finira par se retourner contre cette liberté même.


Frank NOURMAMODE

Crédit Photo : AFP