lundi 22 octobre 2012
Liberté Chérie
Maintenant que la tension est tombée et l’effet médiatique s’est envolée, je vous propose une analyse « à froid » des évènements qui se sont produits autour des caricatures de Charlie Hebdo (CH).
Deux points ont été évoqués à ce sujet ; la liberté de la Presse et les réactions de la communauté musulmane.
La liberté de la presse, la liberté d’expression sont des éléments constituants notre Société et notre Démocratie, qu'il faut préserver et défendre. C’est Essentiel.
La liberté d’expression pour un journal ou pour tout support (écrit, TV, Radio ) s’adressant au public est un Droit qui s’accompagne de manière indissociable d’un devoir de Responsabilité.
La Presse dans son ensemble jouit du pouvoir d’informer, d’apporter une analyse critique, partiale ou impartiale et donc d’influencer la population. Elle se doit, de ce fait, de délivrer un message, une information étayée, une explication.
Or on constate que dans le cadre des caricatures, il n’y a aucun Message, aucune information digne d’un journal. Au nom de la liberté a-t-on le droit de dire n’importe quoi ou d’offenser ses prochains ou une cible particulière ?
Dans ce blog, au nom de la liberté, ai-je le droit d’offenser des lecteurs, de proférer des insultes, de donner des informations fausses ?....
Ces caricatures mettent bien en lumière, l’Ignorance sur l’Islam, ses valeurs, le non respect des valeurs des uns et des autres.
Liberté et Devoir sont liés . L’un ne peut pas aller sans l’autre.
La population musulmane a le droit de sentir blessée et offensée. Et on doit respecter cela.
Un certain nombre a peut être sur réagi. Mais comment pouvait-il en être autrement ?
IL est temps de revenir à plus de responsabilité, plus de raison et c’est au Média et à l’ensemble des acteurs de la Société de prendre le sujet à bras le corps pour sortir de cette ignorance que l’on a des Religions, des règles, des comportements, des Droits et des Responsabilités que l’on a tous en Société.
Expliquons quel est notre « Contrat Social ».
La liberté de la Presse est un élément que l’on doit préserver et choyer sérieusement. La mauvaise utilisation à outrance finira par se retourner contre cette liberté même.
Frank NOURMAMODE
Crédit Photo : AFP
Libellés :
journalisme,
religion,
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7 commentaires:
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Cher Franck,
RépondreSupprimerLibr’acteurs prend de la hauteur et nous entraine sur les cimes du mont des oliviers
Deux textes essentiels :
Constitution de 1958 - Art. 1. La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
Loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 qui déclare dans son article 1er : « l’imprimerie et la librairie sont libres » reprenant l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « tout citoyen peut parler, écrire, imprimer librement »
Pour revenir aux caricatures en question, on peut tout à fait se poser la question de l’opportunité de les faire paraitre alors que le monde arabo-musulman était en effervescence à cause d’un film paru sur Internet. Toutefois, doit-on rappeler qu’elles avaient été publiées en 2005 dans un journal danois, ce qui avait valu aux deux dessinateurs des menaces de mort, un mouvement islamique ayant également menacé ce petit pays de commettre des attentats contre le journal. Au total, 143 journaux dans 56 pays dont la France où les locaux de Charlie Hebdo ont été incendiés, ont publié les caricatures de Mahomet suscitant en 2005 et 2006 de la part des communautés musulmanes européennes et d’autres régions du monde des réactions diverses et extrêmement violentes, notamment en Angleterre où l’on voit fleurir des slogans tels que : « Exterminons ceux qui calomnient l'islam » ou « « Europe tire la leçon du 11 septembre », no comment !
Un excellent article de http://www.arcre.org/2012/10/18/au-dela-des-representations-religieuses aborde le problème: « Le référent ultime du religieux n´est pas identifiable aux représentations que nous pouvons en faire, Dieu est toujours un autre…. Dans cette affaire des caricatures, certains musulmans se sont retrouvés mis en scène dans un cadre de perception qui n’est pas le leur et s’en sont trouvés heurtés…. . Mais bien entendu, c’est d’abord aux responsables religieux eux-mêmes et aux fidèles à “apprendre” à croire en Dieu, et à critiquer les politiques cyniques qui profitent de l’ignorance religieuse. Croire n’est pas savoir… »
Depuis 2006, l’histoire s’est accélérée et le printemps arabe a vu des dictateurs tomber, ce qui devait être le prélude à une plus grande liberté d’expression et de pensée. L’actualité récente a montré qu’il n’en est rien et les morts se comptent par dizaines dans plusieurs pays.
De l’autre côté du bassin méditerranéen ( ne parlons pas du Mali), les tensions se font chaque jour plus vives dans tous les pays libérés, notamment en Tunisie où la presse se bat pour rester libre, où un leader syndical membre d’un parti d’opposition a été lynché, où les femmes tunisiennes craignent pour leur statut malgré la déclaration du ministre de l’Intérieur, Monsieur Ali Laarayehd : « Il ne faut pas donner légitimité à la violence quelle que soit son origine » …. Une vidéo relatant une interview de Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste fait le buzz et suscite de nombreuses interrogations http://www.tunisienumerique.com/video-de-rached-ghannouchi-une-seule-cible-le-modele-de-societe-de-la-tunisie/149328
Face à ces évènements, un citoyen engagé ne peut rester insensible et angélique et j’ai l’immodestie de penser que notre modèle de société, s’il réaffirme avec solennité et fermeté ses valeurs et les droits et devoirs qui en découlent, reste le meilleur rempart contre l’intolérance et la violence aveugle.
Mais pour ne pas donner trop de solennité au propos, je ne peux résister au plaisir de citer Guy BEDOS : « Mon Dieu, mon Dieu, délivrez-nous de toutes les religions. » ou cette inscription sur les murs de la Sorbonne en mai 68 : « Si Dieu existe, c’est son problème » et enfin le célèbre et controversé à Paris pas à Valladolid Pierre Desproges à qui on doit le mot de la fin : « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ».
Il est vrai de que nous devons prendre de la hauteur. D'accord avec ce que tu dis. mais je reste convaincu qu'au nom de la liberté, on n'a pas le droit de faire, de dire n'importe quoi.
RépondreSupprimerI y a deux choses importantes
1)"La liberté de s'arrête là où commence celle d'autrui"
2) la notion de contrat social et de vivre ensemble, pour lequel il y a des droits et des devoirs.
Bonjour et bravo,
RépondreSupprimervotre article et vos réflexions et commentaires sont d'autant plus d'actualité au lendemain des manifestations de samedi à Poitiers.
Cet article suscite des réactions qui vont dans le sens attendu.Mon billet précédent annonce la couleur.LIBR'ACTEURS a décidé de peser et de proposer.Nous allons prendre des positions claires sur des sujets clivants, et nous entendons les voir portés et défendus par les élus que nous aiderons a conquérir des mandats dés 2014.
RépondreSupprimerLe non cumul des mandats, la fin de la longévité politique, ou encore une proportionnelle significative et la prise en compte du vote blanc,sont des sujets tout aussi primordiaux.Nous avons l'ambition d'en parler sur le terrain et de réunir une forte proportion de citoyens sur ces thémes.
Commentaire excellent de bmalaguti. A relire plusieurs fois !
RépondreSupprimerL'humour nous sauve souvent de l'intolérance ....
Juste pour Mr NOURMAMODE et les autres, attention a l'angelisme et aux bonnes intentions!
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/idees/article/2012/10/22/le-qatar-et-sa-revolution_1779118_3232.html#xtor=AL-32280516
Cela change le ton sur LIBR'ACTEURS c'est super!
Puisqu'il a été cité Bedos et Desproges, citons aussi Spinoza : "... dans une libre république, il est entièrement contraire à la liberté commune que le libre jugement propre soit asservi aux préjugés ou subisse aucune contrainte. Quant aux séditions excitées sous couleur de religion, elles naissent uniquement de ce que des lois sont établies concernant les objets de spéculation et de ce que les opinions sont tenues pour coupables et condamnées comme si elles étaient des crimes ... Puis donc que ce rare bonheur nous est échu de vivre dans une République, où une entière liberté de juger et d'honorer Dieu selon sa complexion propre est donnée à chacun, et où tous tiennent la liberté pour le plus cher et le plus doux des biens, j'ai cru ne pas entreprendre une oeuvre d'ingratitude ou sans utilité, en montrant que non seulement cette liberté peut être accordée sans danger pour la piété et la paix de l'Etat, mais que même on ne pourrait la supprimer sans détruire la paix de l'Etat et la piété."
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