lundi 10 mars 2008

D comme Démocratie

Dans un précédent billet, j’ai évoqué l’élection du Président de la République au suffrage universel dans le contexte actuel du fonctionnement de notre démocratie représentative à l’aube de ce siècle.

Des visiteurs internautes qui nous font l’honneur de nous lire se sont interrogés, à juste titre, sur la considération que nous portons aux personnels politiques et au vote populaire.

Il me paraît utile de revenir sur cet aspect, en l’abordant sous un angle différent. Le socle de notre démarche est la pédagogie pour rendre « le citoyen acteur de son destin »

Il n’y a pas de libre arbitre s’il n’y a pas de discernement. Cela nous conduit à dire qu’il n’y a pas de vraie démocratie s’il n’y a pas de pédagogie éducative. Je dis et je redis ici que les égoïsmes individuels, corporatistes ou générationnels sont antinomiques avec l’intérêt général que cherche à servir le processus démocratique.

La rue, la grève, le groupe de pression ne sont pas démocratiques et pourtant ils sont de plus en plus souvent le troisième tour des scrutins nationaux. Une raison, une seule à nos yeux, l’électeur ne connaît pas les règles, les enjeux, les limites.

Il faut expliquer, dire pourquoi le suffrage universel est un bien précieux, comme le sont des élus porteurs de vraies convictions. Mais il faut aussi dire que ces deux instruments démocratiques doivent être utilisés par des citoyens qui comprennent et replacent la France dans le contexte Européen et Mondial.

Le citoyen doit comprendre que le sondage n’est pas la démocratie, et que si l’on peut admettre des majorités d’idées, on ne peut se coucher devant la démocratie d’opinion. C’est en ce sens que nous émettons l’idée que notre corps électoral, par manque d’éducation civique, économique et sociale, n’utilise pas au mieux pour l’intérêt général, le suffrage universel direct et le mandat qu’il détient pour le confier au meilleur mandataire possible : L’ELU !

C’est une interrogation qui mérite au moins d’être posée . Nous savons que cela va prendre du temps, mais il faut commencer.

Pour conclure que l’on ne vienne pas me parler de CHURCHILL, « La Démocratie……» Citation connue, qui permet comme souvent d’éluder.

Richard HASSELMANN

5 commentaires:

  1. Une nouvelle fois, trés belle précision, vous avez un vrai talent pour écrire et expliquer,.Je ne vous connais qu'au travers de votre site et je regrette que vous n'ayez pas l'audience que vous méritez.Peut être que vos réunions quand vous viendrez en province permettrons de vraies rencontres.

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  2. Votre article m’amène deux réflexions

    La première peut être classée dans les félicitations

    BRAVO M. HASSELMANN, Vous avez raison, il faut prendre conscience que la rue n’est pas un troisième tour de scrutin et que nos élus ne doivent pas se coucher systématiquement devant la « démocratie d’opinion ».

    Il faut le dire, le répéter, le seriner…

    Un élu n’a pas été élu pour faire plaisir à ses administrés, mais pour mettre en application ce pourquoi il a été élu et il doit rester fidèle à la ligne de conduite qu’il a présentée, tant qu’on ne lui aura pas démontré que ses idées ne sont pas conformes aux intérêts de la France... à long terme.

    Pour cela il faut des hommes comme vous, qui le dise, le répète, le martèle… et je me souviens de mes classiques. C’est Molière qui faisait dire à Diafoirus dans le malade imaginaire « on grave sur le marbre bien plus malaisément que sur le sable, mais les choses y sont conservées bien plus longtemps » il est vrai que le Thomas en question , fils du précédent, était un benêt.

    La seconde réflexion est plus cynique…

    Il fut un temps où la France avait mis en place un suffrage censitaire

    Emmanuel-Joseph Sieyès considérait que le vote est une fonction et que par conséquent seuls les individus ayant les capacités (intelligence, niveau économique) d'exercer cette activité pouvaient l'exercer: Selon cette théorie seuls « les actionnaires de la Grande Société » étaient suffisamment légitimes pour exercer l'activité de vote.

    Méfiez-vous de ne pas tomber dans l’élitisme….

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  3. Merci, pour l'aspect qualitatif.
    Sur le fonds, et en réponse a CHLOE, et à ses références (bonnes) à SIEYES, c'est la aussi un vieux débat.
    Je ne crois pas que c'est faire montre d'élitisme que de s'attacher à former et donner des clés de lecture au plus grand nombre, pour que le suffrage exprimé soit le plus lucide possible.
    L'élitiste est celui qui campe sur ses certitudes, et reste dans le cercle étroit et confiné de ceux de son rang ou de sa caste.
    LIBR'ACTEURS, entend au contraire ouvrir au plus grand nombre le cercle démocratique, et élever le niveau de conscience des enjeux que devraient avoir le citoyen qui manie un bulletin de vote.

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  4. Votre texte est effectivement fort bien tourné.Pensez vous que Mr BAYROU, dont on perçoit qu'il trouve toujours grace a vos yeux, peut être une alternative crédible, tant qu'il n'aura pas définitivement rompu avec ses tergiversations politiciennes;Si vous pouvez le convaincre de repartir avec des jeunes non pollués, vous aurez fait un grand pas.

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  5. @Anonyme,
    Nous n'avons pas la prétention de dicter une conduite a qui que ce soit.Il reste que nous sommes convaincu, que la prochaine Présidentielle sera gagnée par celui ou celle qui aura su s'entourer de nouveaux citoyens, pétris de conviction, prêts a consacrer un temps de vie au collectif, et qui reconnaîtront un leader, dégagé des miasmes et relents du bouillon politicien actuel!

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