vendredi 8 janvier 2010

Humanisme et démocratie

L’actualité fait souvent bien les choses, au moment ou LIBR’ACTEURS intensifie sa croisade pour la fin du cumul des mandats, les différents partis gesticulent pour faire croire qu’ils lavent tous plus blanc que blanc.

L’actualité littéraire s’y met avec la réédition saluée ici ou là, de « CONSIDERATIONS SUR LE GOUVERNEMENT REPRESENTATIF » de J.S.MILL. (Ed Gallimard)

Ouvrage de référence pour les spécialistes et les étudiants en droit ou sciences politiques, l’approche de ce philosophe est peu connue du grand public, et c’est dommage.

MILL démontre que le suffrage majoritaire dénature la démocratie, en oubliant ceux qui ne votent pas ou votent blanc ou nul.

En exacerbant le poids majoritaire, le scrutin incite aux combines, et basses manouvres, pour rester au pouvoir et conserver les mandats.

Dans une France, perpétuellement en campagne électorale, voilà des comportements qui font notre quotidien.

La démocratie est un bien précieux et fragile, ou l’addition des bulletins de vote, traduit des volontés collectives, plus ou moins fortes, mais toutes aussi respectables. En ce sens le scrutin proportionnel, est une forme de réponse.

Mais rejoignant BOUDON, et sa notion de « citoyen impartial », MILL préconise le vote public, qui responsabilise et demande un minimum de compréhension. Le meilleur gouvernement est celui qui suscite et valorise chez le citoyen, la réflexion, la lucidité et la pondération.

Pourquoi ne pas voter, pour des candidats d’une autre région, ou pour plusieurs candidats, ainsi le florilège des sensibilités, et l’approche désintéressée trouveraient matière.

MILL avait une grande foi dans la démocratie, et dans la faculté des peuples à comprendre. Il appelait de ses vœux la participation du plus grand nombre à la vie politique, garante de renouvellement et de diversité des pensées et des mœurs.

Nous en sommes loin, et la lecture, des projets et programmes des partis, sont à cet égard accablant.

Le lecteur comprendra pourquoi, il faut continuer a exiger la fin du cumul des mandats, et une relecture démocratique et collective des modes de scrutins, des découpages electoraux, et des cursus, de nombreux responsables politiques, qui encombrent le paysage politique depuis trop longtemps.



Richard HASSELMANN

4 commentaires:

  1. L'élection est elle le 'principal' déterminant de la démocratie?

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  2. Merci pour les liens et en particulier celui sur BOUDON qui nous ouvre CANAL ACADEMIE, un pur régal.
    Chapeau a LIBR'ACTEURS qui joint effectivement le geste a la parole, car voilà une belle pédagogie.
    Nous sommes beaucoup a attendre votre chant des cumulards pour en faire le tube des régionales.

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  3. Vous avez mis en ligne sur AGORAVOX un commentaire riche a la suite de la disparition de P SEGUIN.
    pourquoi ne pas en avoir fait profité votre site de LIBR'ACTEURS?

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  4. Merci pour ces différents commentaires.L'élection est un instrument de démocratie, a condition qu'il y ai une pédagogie préalable.je ne suis pas un adepte du suffrage censitaire, mais coùùe pour conduire ou pour chasser, il faudrait peut être passer un petit examen pour voter...cela s'appelle la defunte instruction civique.
    le chant des cumulards arrive et nous espérons qu'il sera relayé.
    S'agissant de mon commentaire sur la disparition de P SEGUIN, il est trés personnel, merci de l'avoir relevé.

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