Nous parlions dans un précédent commentaire de "sémantique", cet art de plus en plus consommé et consommé de « MASQUER LA REALITE DES MAUX PAR DES MOTS » pour une population infantilisée ou anesthésiée.
En matière de santé, comme en matière de démocratie, de dette, de justice notamment il faut dire la vérité.
La vérité en matière de santé c’est qu’il faut revoir de fond en comble notre système au niveau du service rendu et des acteurs pertinents, en sachant que rien ne sera plus comme avant du fait de l’allongement de nos vies et des progrès de la technique.
La branche maladie est dans le rouge depuis bientôt 30 ans et l’on vient nous dire en 2010 que les trous de 10 MDS/€ pour 2009 comme celui de 14MDS/€ prévu pour 2010 sont largement conjoncturels. Cela serait lié au chômage et aux baisses de rentrées de cotisations sociales.
C’est très largement faux..
Pour avoir exercé en qualité de receveur hospitalier, dans une autre vie, pour être largement immergé dans le milieu médical hospitalier ou de ville, et pour avoir eu l’honneur de piloter pendant une dizaine d’année une mutuelle santé, j’affirme que l’âge et le poids des ALD (affections longues durée) sont des paramètres inexorables. Devant cette réalité le RO (régime obligatoire) doit faire des choix et laisser au RC (régime complémentaire) le quotidien de la santé.
Nous ne sommes donc pas devant du conjoncturel, mais du structurel et il faut en tirer les leçons :
1. Il appartient bien aux OCAM (organismes complémentaires d’assurance maladie) et en particulier aux vraies mutuelles de peser sur l’offre de soins de ville et sur les prescriptions médicamenteuses.
2. L’assurance santé doit rester obligatoire pour garder un socle de solidarité et une mutualisation du gros risque.
3. La CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) et ses déclinaisons locales doivent être gérées par les seules acteurs pertinents que sont les associations d’usagers et de malades, les collectivités locales, les professionnels de santé et les organismes complémentaires.
Les syndicats de tous poils et de tous bords qui cannibalisent les instances n’ont rein a faire en ce domaine.
4.Le budget de la santé doit être partie intégrante du budget de l’ETAT. Chaque collectivité territoriale recevant par capitation, un contingent annuel de crédits, qui pourrait avoir pour unité de compte, le coût moyen annuel d’une ALD.
5. l’ACS (aide a l’acquisition d’une complémentaire) doit être supprimée et remplacée par une prise en charge intégrale (type CMU) sur la base d’un panier de prestations, jugé comme indispensable, en fonction du service médical rendu (SMR).
La récente mise en place des ARS (agence régionales de santé), me fait craindre une approche comptable et technocratique, là ou il faut une démarche de pédagogie volontariste.
Richard HASSELMANN
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Cyberpresse
Belle proposition, et vous savez de quoi vous parlez.Une remarque toutefois, pensez vous que les vraies mutuelles comme vous dites, soient crédibles quand elles se conduisent comme le premier Assureur membre de la FFSA?Il paraît que la Mutualité française va changer de Président en fin d'année, savez vous si cela changera quelquechose?
RépondreSupprimerVous semblez ne pas triop faire confiance aux syndicats pour gérer la sécurité sociale via la CNAM, la CNAV et autre CNAF.Le rapport de la cour des comptes qui dénoncent la gabgie et l'absentéeisme des salariés des CPAM apporte de l'eau a votre moulin.Qu'en pensez vous?
RépondreSupprimer@Anonyme
RépondreSupprimerOui je crois savoir de quoi je parle, et votre post me désole car il conforte ma crainte de voir l'idéal mutualiste noyé dans les égos et les ambitions personnelles de certains.
@ST JUST
Bonne lecture que celle des rapports de la Cour des Comptes.Au moment ou l'on va encore rencherir le coût de la santé pour le citoyen modeste (hors CMU), tous les coûts de gestion administratives doivent être revisités.