En cette fin d'année, l'actualité semble brouillée et
bousculée par des élections régionales, une COP21 qui balbutie et un climat
d'insécurité qui pose question sur notre Constitution.
Pourtant Ă
bien y regarder, ces 3 aspects, ont un point commun et un commencement de
réponse, dans une autre actualité, moins clinquante : la protection des
lanceurs d'alerte !
Actualité,
car la proposition de loi, préparée avec le concours actif et éclairé d'Anticor
et de Transparency International, poursuit son bonhomme de chemin et doit ĂȘtre,
à notre sens érigée en projet de loi et votée dans les meilleurs délais.
En effet, le
lanceur d'alerte, individuel ou collectif, est utile, en matiĂšre d'atteinte au
cadre de vie et aux biens communs de l'humanité, et cela relÚve de la COP21. Il
est également utile, pour pointer et signaler les dérives sectaires, de nature
à porter atteinte à la sécurité des personnes et des biens, et cela concerne
notre douloureuse actualité, sans qu'il soit besoin, dans la confusion, de
toucher Ă notre loi fondamentale.
Le lanceur
d'alerte est enfin indispensable, en qualité de vigie de notre démocratie, pour
stigmatiser les Ă©lus porteurs de mandats Ă©lectifs qui oublient trop vite qu'ils
ne sont que mandataires et non propriétaires !
Cela posé,
il nous paraĂźt donc indispensable, en cette matiĂšre, de faire montre
d'ambition, le lanceur d'alerte, c'est tout citoyen qu'il soit salarié ou non,
qui révÚle un risque. Cette loi protectrice constitue un des éléments de la
régénération de notre fonctionnement démocratique, qui doit rendre le citoyen
acteur au sein de conventions citoyennes.
La matiĂšre
est d'importance et mĂ©rite qu'on s'y arrĂȘte, en veillant Ă ne pas confondre le
lanceur d'alerte fondé et objectif, et le délateur zélé et revanchard. Cela nous
conduit Ă penser que le lanceur d'alerte, s’il doit ĂȘtre protĂ©gĂ©, voire
indemnisĂ© d'Ă©ventuels prĂ©judices subis, ne doit pas ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ© pour son
apport au collectif.
C'est
pourquoi nous nous Ă©levons avec force contre la nouvelle sortie du
ministre des Finances qui, dans le cadre du projet de loi anticorruption,
verrait bien une petite disposition incluant... "une prime Ă la
dénonciation fiscale".
Pour avoir
eu à connaßtre pendant prÚs de 20 ans l'appétence du "voisin" pour la
délation fiscale "anonyme", le lecteur comprendra que nous soyons
attentifs à ne pas voir mélanger les genres.
Richard Hasselmann
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