dimanche 5 février 2017
La forme et le fonds !
Il ne s’agit pas ici d’un plaidoyer politique partisan, mais d’une simple contribution dans le droit fil de notre volonté de rendre le citoyen acteur de son destin en lui donnant de bonnes clés de lecture et de compréhension.
Il semble que nous soyons très loin du compte s'agissant du cas FILLON. L'affaire serait négligeable s'il ne s'agissait pas de l'élection à la magistrature suprême à un moment ou la France n'a pas les moyens de se tromper une nouvelle fois de leader.
Face à l'acharnement d'une certaine presse, relayé avec complaisance, le candidat de la droite et du centre fait montre d'une formidable capacité de résistance et d'un sang froid gages d'une force de caractère qui sera utile pour conduire le pays.
Sur la forme convenons que la curée orchestrée mérite réflexion. Il est d'ailleurs permis de se demander à quel moment d'autres périodiques spécialisés dans les photos intimes volées apporteront contribution. Il se peut du reste que ces photothèques, riches de clichés sur d'autres impétrants s'ouvriront en temps utiles. Il reste qu'il est désolant de voir relayé en boucle par des médias sérieux des données que personne ne conteste dans le simple but de grossir les ventes ou l'audience. Sur ce plan l'exhumation par une chaîne publique des confidences de l'épouse du candidat est frappante. En quoi effectivement, il y a 10 ans est-il surprenant que Me FILLON n'ait pas cru devoir claironner à un média britannique, qu'elle était la cheville ouvrière de la réussite de son époux, quand on sait sa pudeur, sa modestie, et sa lucidité qui ont frappés bon nombre de téléspectateurs ?
Que dire aussi , en matière de forme de la mobilisation d'un appareil judiciaire que l'on a connu plus nonchalant dans des espèces autrement plus graves ?
Car sur le fonds de quoi parle-t-on ?
Un homme estime que son meilleur atout pour sa carrière et son ambition est son épouse. Il mobilise les revenus dont il dispose pour que celle-ci se consacre à son conseil, sa représentation locale et surtout l'équilibre familial. Le même homme utilise sa position pour accueillir ses enfants dans des stages rémunérés durant leurs cursus universitaires. Combien de citoyens ayant cette faculté en ont usé et combien l'auraient fait s'ils en avaient l'occasion dès lors qu'il n'y a rien d'illégal ?
Car c'est bien là où le bât blesse, et c'est à tort que l'on parle de fonds publics. Les indemnités et dotations servies aux parlementaires sont assimilables à des salaires, versés pour mener à bien les mandats confiés. Ils en font l'usage qu'ils jugent et rétribuent comme ils croient devoir le faire. Dans le cas précis, il est plaisant de voir ceux qui stigmatisent le caractère non imposable de certaines indemnités, ne pas se réjouir de voir que celles-ci versées en salaires à la famille soit imposables. Par ailleurs si ces indemnités sont assimilées à des fonds publics, il en va de même alors ,des salaires de tous les agents publics qui vont devoir justifier de l'usage qu'ils en font!
Pour ce qui concerne le point ayant trait aux honoraires confortables versés par une revue confidentielle, mais tutélaire, pour des contributions écrites ou verbales, il ne peut s'agir d'abus de bien social. Tout au plus une largesse amicale comme en bénéficient d'autres candidats.
L'important est sans doute ailleurs. Il faut en effet espérer que s'il reste en lice et qu'il triomphe l'homme tirera 2 leçons de cette lamentable séquence.
Il doit s'extraire du carcan partisan, ayant constaté que le politique cumulard de mandats prompt à se rallier est tout aussi prompt à se défiler, si son petit mandat vivrier est menacé.
Il doit accentuer la confiance accordée à la société civile, qui constitue pour lui un socle électoral solide, riche d'expertises, et véritable vivier de régénération de nos institutions. À ce titre toutes les futures investitures aux législatives doivent être révisées. À défaut cette même société civile serait fondée à reprendre la confiance maintenue pour se tourner vers d'autres candidats ayant compris le message.
2 commentaires:
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Merci à Libr'acteur de publier cet article . Enfin un peu d'oxygène , de bonne foi , de hauteur de vue .
RépondreSupprimerFillon encaisse avec sang froid et courage . Ce sont les qualités dont nous avons besoin .Marie Minerve Vieille connaissance .
Apparemment Libr’acteurs a choisi son camp et son candidat. Que monsieur FILLON, fasse l’objet d’un déballage et d’une chasse à l’homme médiatique au-delà du raisonnable pour des pratiques qui sont légales mais pas forcément morales, est une évidence.
RépondreSupprimerCette affaire est, comme trop souvent, l’arbre qui cache la forêt. Quand vous écrivez « Combien de citoyens ayant cette faculté en ont usé et combien l'auraient fait s'ils en avaient l'occasion dès lors qu'il n'y a rien d'illégal ? », vous soulevez une exception que la France a élevé au rang d’un art de vivre. Si monsieur FILLON était député européen, ce serait illégal, et de nombreux pays ont interdit, tous mandats confondus, ces pratiques népotistes pour couper court à toute discussion. Ce que tout le monde oublie, majorité et opposition toujours prêts à s’entendre lorsqu’il s’agit de défendre leur pré carré, c’est qu’un nombre important, environ 20% des députés nationaux agissent de la même manière et font preuve dans cette affaire d’une discrétion qui ne les honore pas, à commencer par le premier d’entre eux, le président de l’Assemblée. Aucun responsable de premier plan ne semble avoir pris la mesure du choc que cela crée dans l’opinion et a proposé de modifier un système dont les Français ne veulent plus, ce que monsieur FILLON en présentant des excuses a été obligé de reconnaître : "J'ai privilégié cette collaboration de confiance qui aujourd'hui suscite la défiance. C'était une erreur, je le regrette profondément. Je présente mes excuses".
Nous sommes aujourd’hui confrontés à un choix cornélien, d’un côté un candidat qui reconnait que ce qui est légal n’est pas toujours moral et se bat avec courage pour maintenir la légitimité de sa candidature, fort du mandat qu’il a obtenu d’une fraction non négligeable des électeurs de son camp, et de l’autre côté un candidat qui veut faire signer à ses postulants à la députation un « contrat avec la nation », ce qui est hautement moral mais parfaitement illégal parce que tout mandat impératif est nul. Ma seule interrogation est : vaut-il mieux pour notre pays un candidat moralement indéfendable mais capable de traiter par le mépris voire une certaine arrogance des attaques justifiées parce qu’il croit au bien-fondé de son engagement et de sa mission ou un autre qui pose comme principe que la morale s’impose à la loi même si c’est une règle non écrite ?